Le joli mois d'août

Si vous n'avez pas lu le roman, cette critique risque de divulgâcher votre lecture.

Un livre admirable à tous points de vue. le style est fluide, le personnage est complexe, émouvant.

Ellen est une jeune femme irlandaise qui vit seule avec son fils dans la banlieue de Londres. Son ex-mari vient le chercher pour l'emmener en vacances avec lui.

Sa routine, son équilibre qui tiennent à peu de choses, sont bouleversés. Elle se voit soudain en proie à un sentiment grandissant de vide et de solitude insupportables. Ne voulant pas céder à des pensées négatives et obsédantes, elle prend son courage à deux mains et décide de partir elle aussi en vacances.

Ce livre parle du désir, de son inconstance et de son ambivalence.

Ellen est un personnage touchant de vérité, à la fois fragile et forte. Un personnage torturé, qui rêve de liberté et d'insouciance, et qui se trompe. C'est un personnage en construction, qui a des envies, qui est vivant. On a l'impression qu'elle se connait mal au début, peut-être surestime-t-elle ses forces ?

En France, elle fait des rencontres, des rencontres de hasard, qui l'entraînent dans des situations-limites extrêmement déstabilisantes qu'elle est loin de maîtriser. La « légèreté » tourne vite au cauchemar. On pourrait dire que ce personnage joue avec le feu. Mais elle est aussi courageuse. Car malgré son manque de confiance, elle y va quand même, traînant avec elle comme un boulet un sentiment de culpabilité très fort, inculqué par son milieu et une éducation catholique, irlandaise.

Elle est jeune, curieuse de la vie, n'est-ce pas un peu normal, et dans l'ordre des choses, de vouloir se mettre en danger ? Elle désire profondément s'émanciper, briser le carcan, vivre certaines expériences qu'elle n'a pas vécues. A 28 ans, elle rêve de rencontres, d'amour et de sexe, mais malgré les apparences, malgré son clinquant, cette société frivole et permissive, nonchalante, des années 60, est encore profondément patriarcale, et perverse.

Ellen rentre à Londres meurtrie. Elle n'est plus la même. Mais son expérience de vie s'est enrichie. Elle sait plus de choses qu'avant, quand elle est partie. Elle en revient de ses illusions, et son constat est amer, implacable. Mais elle n'est pas une victime non plus. Elle fait face, même sans savoir où elle va, elle se reprend. « Même si les jours ne devaient plus jamais être aussi éclatants, les nuits elles ne seraient plus jamais aussi noires. » Elle a encore du chemin à faire. Elle est jeune. La vie n'a pas fini de la surprendre.

Un très grand roman.

Le joli mois d'août.
Edna O'BRIEN

Ellen vit en Ireland et elle est séparée de son mari.
Ils se partagent la garde de leur petit garçon de 8 ans, Mark.
Le père et le fils partent camper ensemble au mois d'août.
Ellen qui ne veut pas être en reste décide de son côté sur un coup de tête de voyager en France.
Elle prend un billet d'avion pour le sud : Nice, Cannes…
A l'hôtel elle va rencontrer un groupe d'américains riches et généreux qui cont l'inviter à des fêtes débridées : sexe et alcool sans fin.
Complètement perdue Ellen n'arrive pas à dire non.
Et c'est dans ce contexte brumeux qu'elle apprend la mort de son petit garçon…

Un roman dont le sujet me plaisait beaucoup mais qui m'a laissé complètement insensible.
L'écriture est étrange je trouve, les personnages absolument pas attachants et la mort de l'enfant n'apporte vraiment rien au roman puisqu'après l'annonce il ne se passe rien de plus.
Bref : une déception.

Ellen vit séparée de son mari, qui amène leur fils en vacances. Elle erre un peu, puis décide de partir en vacances dans le Sud de la France. Elle y rencontre des gens, en particulier une bande d'Américains, et dérive suite au décès de son fils. Elle finit par rentrer chez elle à cours d'argent sans véritable envie.

Pas grand chose en apparence, mais dit avec infiniment de subtilité et de finesse. le portrait d'Ellen, à la dérive, même avant la mort de son enfant est très réussi. Edna O'Obrien sait rendre admirablement les sensations, hésitations, le manque intérieur de son personnage. Et elle a beaucoup de recul et d'auto-dérision Ellen, le tout dit avec une sorte d'humour au second degré. J'ai suivi ce périple avec intérêt et sympathie, parfois amusée, parfois touchée.