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Rosie rentre à Dublin s'occuper de sa vieille tante alcoolique Min. Arrivée sur place, elle doit se rendre à New-York pour négocier l'édition d'un livre qu'elle est en train d'écrire sur l'approche de la cinquantaine chez les femmes. Min la rejoint à l'improviste et refuse de quitter la grosse pomme, tandis que Rosie retourne sur la côte irlandaise.

J'ai déjà lu ce livre il y a quelques années et je n'en avais pas gardé un super souvenir. Pour moi il était plutôt lent et il ne s'y passait pas grand-chose. Puisqu'il fait partie de la sélection d'avril du prix des lecteurs du Livre de Poche dont je suis membre du jury cette année, j'ai voulu tenter le coup une seconde fois. Après 130 pages je décide finalement de l'abandonner. Il ne me déplaît pas, mais il ne m'enthousiasme pas non plus. Et j'ai tellement de livres qui m'attendent sur mon étagère que je préfère passer à autre chose.
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Après avoir bourlingué de par le monde, Rosie revient à Dublin pour veiller sur sa tante Nin, la soeur de sa mère décédée quand elle était bébé et qui l'a élevée. Nin n'a jamais quitté le village. Aujourd'hui elle ne quitte même plus sa maison ou son lit sauf pour aller s'enivrer au pub.
Rosie s'ennuie auprès de cette tante alcoolique et. La cinquantaine arrivant, elle s'interroge sur sa vie et se retrouve seule avec ses souvenirs. Pour occuper son temps libre, elle décide d'écrire un manuel pour les cinquantenaires, un manuel qui aide à mieux vivre avec ses interrogations et ses névroses.
Pour le diffuser, elle fait appel à Mark, un vieil ami devenu vendeur de livres anciens aux USA. Elle le rencontre à New-York lors d'une foire aux livres rares. Nin la rejoint là-bas, et miracle, la ville ressuscite la vieille tante maussade et acariâtre. Nin retrouve l'envie de se lever le matin et décide d'y rester quelques mois. Elle apprécie d'aller travailler, de rencontrer des femmes comme elle. Être devenue utile, faire partie d'une équipe, lui redonne goût à la vie.

A son retour en Irlande Rosie découvre la maison de famille à l'abandon. Sous le charme, elle tente d'apprivoiser cette maison dépourvue de confort et rêve d'en faire son foyer.
Best Love Rosie est un roman émouvant et bouleversant. L'auteur nous fait pénétrer dans l'intimité de Rosie et Nin, dans cette relation mère fille qui n'ose pas se dévoiler, faite de silences, de gestes esquissés, d'émotions cachées. Il y a au milieu de tous ces non-dits, une belle dose de tendresse et d'amour inavoué.
Ces deux femmes, l'une, la cinquantaine arrivant, cherche à se poser et fait le bilan du passé en se demandant comment elle va affronter l'avenir. L'autre, que d‘aucuns croiraient à la fin de sa vie, retrouve une jeunesse, une énergie, un goût de vivre et d'oser qui l'étonnent elle-même, mais qui lui font savourer à leur juste valeur toutes les opportunités qui s'offrent désormais à elle.
J'ai aimé retrouver ces deux femmes, leurs interrogations, leur regard sur le passé et surtout leur façon de ré enchanter leur avenir, même si à priori la meilleure partie de leur vie est derrière elles.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/04/26/best-love-rosie-nuala-ofaolain/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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C'est une totale découverte pour moi, car je n'avais jamais entendu parler ni de ce roman, ni de son auteure. C'est le dernier roman de Nuala O'Faolain, puisque celle-ci est décédée en 2008. Une histoire qui a donc plus de douze ans, mais qui n'a pas pris une ride et pourrait toujours être d'actualité.

Je ne pourrais pas en dire plus que ce que raconte déjà le résumé, il dit l'essentiel, et plus serait spoiler beaucoup trop.
J'ai donc fait la connaissance de Rosie, c'est une femme indépendante, célibataire, la cinquantaine épanouie comme on dit. Elle a vécu essentiellement de vadrouilles et de voyages, découvrant ainsi de nombreux pays. Elle décide enfin de se poser et de retrouver son Irlande natale en retournant vivre chez sa tante Min. Celle-ci l'a élevée dès sa naissance, à la mort de la mère de Rosie, soeur de Min. Celle-ci a alors vécu avec la petite et son père, décédé depuis lui aussi. Rosie retrouve donc sa tante, et décide de se poser et de rester sur Dublin. Elle a alors l'idée d'écrire un roman bien-être dédié aux plus de cinquante ans, dans lequel elle donnerait des pistes de réflexion pour mieux vivre cette transition d'âge. Elle doit se rendre aux États-Unis pour rencontrer un éditeur américain, laissant Min une nouvelle fois à Dublin. Mais quelle ne va pas être sa surprise quand elle va voir Min débarquer elle aussi en Amérique, et surtout ne plus vouloir en repartir...elle qui a toujours été chez elle à attendre sa nièce, va changer de vie littéralement, habiter en colocation avec des inconnus qu'elle va apprendre à apprécier, vivre de petits boulots, souvent payés au noir. Elle qui ne quittait son canapé que pour aller jusqu'à son lit, la voilà partie à mener la vie qu'elle n'a jamais vécu jusque là. Cela déstabilise beaucoup Rosie, qui se voit repartir seule à Dublin, laissant sa tante à sa nouvelle vie et ses nouveaux amis. Là-bas, Rosie va se trouver un nouveau projet qui va accaparer tout son temps et son énergie, restaurer la vieille maison dans laquelle sa mère et sa tante ont grandi...ce que sa tante ne veut d'ailleurs pas. Rosie va ainsi partir sur les pas de ses ancêtres.

Il est marrant de voir les changements de personnalité de ces deux personnages. Rosie, toujours à bourlinguer, veut se poser et retrouver ses racines. Min qui n'a jamais bougé, vouant sa vie à élever Rosie, part à son tour bourlinguer aux États-Unis, vivant de petits boulots et habitant des squats ou en colocation. Comme si elle se réveillait d'un long sommeil et voulait profiter de la vie, avant de ne plus pouvoir. Elle qui n'aimait pas prendre l'avion ou qui ne marchait jamais, va transformer toute sa vie et faire ce qu'elle n'avait jamais voulu faire. Tout cela va déstabiliser Rosie qui ne comprend pas ce changement de vie de sa tante. Surtout qu'elle, cherche plutôt la tranquillité et retrouver ses valeurs d'enfance. Dans la rénovation de sa vieille maison, elle sera aidée d'amis masculins et féminins. Elle a des liens très forts avec chacun d'entre eux, un est son ancien amant, un autre aimerait avoir une relation plus appuyée avec elle. J'ai beaucoup aimé ses amies féminines, pleines de peps.

Je me suis très vite mise à la place de Rosie. Déjà, je suis dans la même tranche d'âge qu'elle, même si je suis un peu plus jeune (une année c'est une année quand on vieillit...). Et justement, le fait que le personnage principal ait le même âge que moi m'avait fortement séduite en lisant le résumé. le deuxième point qui m'avait attirée, c'est le fait qu'elle veuille écrire un roman bien-être. Je me suis dit que j'allais avoir des pensées, des réflexions sur ce passage. J'ai été déçue de ne pas en trouver tant que ça. L'histoire ne s'articule pas prioritairement autour de cela. le projet même de ce livre va tomber plus ou moins à l'eau avec la rénovation de la vieille maison. C'est plutôt autour de cela que le livre va se centrer au fur et à mesure. Mais par contre, il y a de nombreuses réflexions que se fait Rosie sur elle, sur sa capacité à séduire, sur le fait qu'elle n'a pas eu d'enfants, qu'elle n'est pas mariée, ni casée dans une relation. Je comprends tout à fait qu'arrivée à cet âge où l'on ne peut plus procréer, cela doit être difficile de se dire que l'on ne laissera rien derrière soi. Et c'est là justement que j'ai eu parfois du mal avec Rosie, car je l'ai trouvée plus d'une fois pessimiste sur sa vie, sur ce qu'elle est. Et je dois bien avouer que ça m'a miné le moral par moment. Elle analyse tellement ce qu'elle est et ce qu'elle est devenue, que je l'ai trouvée parfois un peu trop égocentrique. Elle porte un oeil négatif sur les femmes vieillissantes, alors qu'au contraire, elle trouve les hommes plus âgés très séduisants, ils vieillissent mieux pour elle. Et là, je ne l'ai pas toujours trouvée très juste dans ses pensées. Ce pessimisme est pesant dans la lecture, mais quelque part, je la comprends aussi, vu son histoire personnelle. Car évidemment, quand un personnage a le même âge que vous, vous ne pouvez que faire la comparaison. Alors, peut-être Rosie m'envierait d'avoir une famille, des enfants et petits-enfants. Mais moi, de la même façon, je l'envie d'avoir vu tellement de pays et fait autant de rencontres. Alors, peut-être, tout simplement, n'est-on jamais content de ce qu'on est et de ce qu'on a vécu. Et je me dis aussi qu'un tel livre doit être compliqué à lire par une personne plus jeune, qu'il doit être difficile de comprendre Rosie et de se mettre à sa place...

L'attachement à Rosie et aux autres personnages se fait facilement. Il est renforcé par le choix narratif de l'auteure, puisqu'elle emploie le « je » pour raconter. Ce « je » permet de se mettre entièrement dans la peau et la tête de la protagoniste, de ressentir au plus près ce qu'elle vit, de rentrer dans sa tête. J'aime beaucoup ce procédé qui me permet de me sentir très proche du héros, et en l'occurrence, ici, je me suis sentie tellement proche que je me suis comparée à elle. Peut-être ferai-je comme sa tante Min, qui a attendu ses soixante-dix ans pour faire ce qu'elle n'avait jamais pu faire. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la comparaison entre la vie de ces deux femmes, les non-dits entre elles, leur attachement l'une envers l'autre et les inquiétudes que chacune a vis-à-vis de l'autre. Leur relation est intense, et Rosie va découvrir des choses sur sa tante qui vont amplifier cette intensité. Avec ce duo, il ne faut pas oublier de parler des ami(e)s de Rosie, qui ont une place importante dans sa vie et son histoire. J'ai aimé la petite dose d'humour que certains apportent et allègent ainsi le récit et dédramatisent les événements. Et avec la morosité parfois lourde de Rosie, la légèreté de certains de ces amis fait du bien dans la lecture.

Bien sûr, le tout est porté par un très bon style. Je découvre la plume de Nuala O'Faolain et je suis subjuguée, elle m'a portée tout au long de ma lecture et l'a rendue très émouvante. Elle retranscrit très bien les émotions, les joies, les peines. Elle fait passer de très beaux messages au travers de ces deux femmes, sur l'amour, l'amitié, l'acceptation de soi, le vieillissement. Et tout cela dans de beaux décors irlandais qui sont très bien dépeints sans jamais alourdir le récit, j'ai très bien réussi à m'imaginer la presqu'île où elle a sa vieille maison, avec l'océan et les vagues. Ce fut un très beau voyage, et comme l'Irlande est un pays que j'aimerais beaucoup visiter, je me suis régalée à ce niveau-là.

Je ne connaissais pas encore cette auteure. En parcourant sa bibliographie, j'ai vu d'autres de ses romans qui pourraient m'intéresser, et je pense que je la lirai à nouveau dans une autre histoire, je pense notamment à L'histoire de Chicago May, elle me semble fort intéressante.
Malgré ce pessimisme ambiant, j'ai trouvé la fin beaucoup plus positive, Rosie a enfin travaillé sur elle-même et est prête à vivre une nouvelle vie. Je suis contente de cette fin, j'avais tellement peur que tout soit trop noir.
La lecture s'est faite rapidement, je ne pensais pas que je serai autant accaparée par la vie de ces femmes. Je n'ai pas vu la deuxième moitié défiler par rapport à la première. Malgré le côté un peu énervant parfois de Rosie, son histoire m'a beaucoup intéressée et je l'ai lue facilement et avec une certaine avidité.

Pour conclure, ce livre n'est pas entièrement un coup de coeur, mais ceci est tout à fait personnel. Peut-être ne l'ai-je pas lu non plus à un bon moment, où mon moral à moi n'était pas au beau fixe, et j'ai donc ainsi ressenti encore plus la morosité de Rosie. Mais au moins, on ne peut pas dire que l'auteure ne sait pas retranscrire les sentiments...
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Je n'avais jamais lu Nuala O'Faolain, bien que j'aie déjà entendu parler d'elle, surtout pour son roman sur Chicago May (prix Fémina étranger 2006). Je ne sais pas ce qui m'a poussée à acheter son tout dernier roman, “Best love Rosie”, si ce n'est la jolie couverture, et la promesse d'une lecture “feel good” pour ce confinement …

Passées les premières pages et la mise en place du récit, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce livre, plein de lumière, d'espoir, et de personnages chaleureux.

Rosie aborde la cinquantaine, ce qui l'effraie au plus haut point. Dans son petit village près de Dublin, c'est la routine entre sa vie auprès de sa tante qui l'a élevée, ses amis et le temps qui s'écoule trop lentement. Mais un voyage à New-York va tout chambouler : sa tante, si morose à Dublin, y retrouvera une deuxième jeunesse, au point de ne plus vouloir rentrer. Quant à Rosie, elle a pour projet d'écrire un manuel de développement personnel sur la cinquantaine, pour ces Américains … En rentrant en Irlande, Rosie tombe amoureuse d'une vieille bicoque sur la Pointe, la presqu'île, la maison de sa mère et de sa tante. Tout y est à refaire : pas d'eau courante, pas d'électricité, … mais une vue sur la mer à couper le souffle, la solitude, et une chienne qui semble l'avoir adoptée …

Le roman est parsemé ici et là de la correspondance par mail entre Rosie et un ami qui va l'aider à se faire publier, et bien sûr, des Pensées – savoureuses – qui constitueront ce fameux manuel du savoir-vieillir pour les cinquantenaires.

*** suite sur le blog***
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A travers le récit de Rosie, c'est toute une interrogation sur l'(im)possibilité de vieillir que nous offre Nuala O'Faolain. Une réflexion sur le temps qui passe, les regrets qui nous habitent et notre rapport aux autres et au temps que nous parcourons. Rosie et Min, sa vieille tante, agissent par effet miroir. L'une désireuse de trouver un lieu où passer le temps de son âge « mûr » quand l'autre décide de tout reprendre à zéro à 70 ans. Un mouvement par le voyage extérieur et intérieur qui s'apparente à une réflexion sur les êtres et leur devenir. Les thèmes de Best love Rosie sont multiples, touchants et s'immiscent dans l'inconscient du lecteur tant ils apparaissent immuables : l'amour, la perte, la solitude, l'attente, la bienveillance. Une lecture intéressante qui, bien que classique, séduit par ses personnages mouvants et leurs préoccupations universelles. Un bon moment de lecture.
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Si j'avais rencontré Rosie, elle aurait pu devenir une amie...
Les 2 figures centrales, Rosie et Min ont une relation complexe faite de sentiments profonds mais tus, de non dits et d'incompréhension. En même temps on les découvre plus proches que ce qu'elles s'avouent mais comme en miroir inversé l'une de l'autre; Min s'autorisant à la fin de sa vie, ce que Rosie a toujours tenu comme essentiel et non négociable. Mais à la cinquantaine, les questions existentielles se bousculent pour Rosie, qui s'interroge sur ses choix et son avenir, notamment amoureux. de quoi est remplie une vie, comment supporter les regrets, quelles sont les dimensions essentielles ? Avec beaucoup d'humour et d'auto dérision Rosie (Nuala ?) aborde un tournant de sa vie. La tendresse pour les personnages, la galerie de personnages qui gravitent autour de Rosie et de Min, le style agéable, fluide et poétique, l'importance de la nature et de l'histoire de l'Irlande,mais surtout de l'amour qu'il soit passionnel, amical ou maternel et qui traverse tout le roman; tout cela m'a fait énormément apprécié cette oeuvre. C'est le 1er que je lis de cette auteure et il me donne envie d'en lire d'autres.
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Un merveilleux roman irlandais:tout y est, la diaspora, la timidité des hommes et la vitalité des femmes, l'eau et les chants. Mais c est surtout une réflexion sur le passage delicat à l'âge qu'on dit mûr, le changement du corps, la peur de vieillir, la perte des êtres chers. La relation entre Rose et sa tante qui l'a élevée en dit beaucoup sur ce que nous voulons que soient nos parents. Un excellent roman.
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Un récit teinté de nostalgie de deux femmes qui vieillissent.
Ca fout le cafard et en même temps c'est beau. On y célèbre autant le quotidien banal que les grandes aventures. A relire lorsque j'aurai 50 ans.
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L'introspection, sans indulgence d'une femme ds la cinquantaine qui revient ds son village irlandais, après bien des voyages et des amants, auprès de la tante qui l'a élevée et qui dépérit.
A la faveur d'un séjour à New York, la vie des deux personnages s'inverse : mystérieusement, cette tante qui n'était jamais sortie de son village s'installe en moins de deux ds New York, se fait plein d'amis, trouve du travail, s'éclate complètement et la narratrice se retrouve près du village irlandais à la recherche du passé, en s'installant ds la maison presque en ruine de ses grands parents.
Les amitiés anciennes se renouent profondément. ..
Beaucoup d'humour, d' autodérision... et l'analyse en profondeur des traces que la vie qui passe à laissé.
Et l'expression de la peur de vieillir seule, du corps qui n'est aimé par personne....mais aussi la liberté de créer.
Un roman plein de clarté, d'interrogation et de joies : la mer, un feu, un chien, un chat, un ex amant devenu ami, les amis de toujours qu'on ne juge plus...

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Pour tout être humain, homme ou femme, je pense qu'il y a, souvent au mi-temps de son existence, un regard sur sa vie passée, sur son présent et sur ce qu'il veut faire dans le futur…… Bien des livres, guides ont été publiés donnant les méthodes pour réussir ce nouveau défi : être heureux, apaisé et serein quand le corps n'a plus les attraits de la jeunesse, quand le temps qui reste pointe son nez et qu'il semble que le meilleur soit passé.

Nuala O'Faolain a choisi la forme du roman pour nous parler de ce moment de la vie avec un personnage, Rosie, qui a bourlingué jusqu'à maintenant, que ce soit dans sa vie sentimentale ou professionnelle, passant d'une histoire d'amour à une autre, d'un travail en bibliothèque à celui de documentaliste pour l'Union Européenne. A 57 ans, elle décide de revenir à Kilbride, ville de son enfance en Irlande, aux racines de son existence en venant vivre auprès de sa tante, Min, qui l'a élevée alors qu'elle n'avait que 15 ans après le décès de sa soeur et mère de Rosie.

Ce retour aux sources va être l'occasion de découvrir que la vie ne s'arrête pas, qu'il est possible de vivre encore ses rêves même si l'un d'eux, pour Min, est l'occasion d'un road-trip à travers les Etats-Unis, parfois en toute illégalité. Je vous assure que cette femme est incroyable…..

Ce roman publié en 2008, peut-être un peu en avance sur tous les guides au ton assez professoral (mais malgré tout bienveillant) sur comment réussir sa vie, les fameux feel good, se penche sur cette fameuse crise de la cinquantaine. Utilisant les flashbacks de l'héroïne pour en tirer les leçons et lui permettre d'avancer, l'auteure nous plonge dans une vie de quartier, où tout le monde se connaît et sait tout de tout le monde.

Je suis assez partagée sur cette lecture….. Il y a de très beaux moments en particulier quand Nuola O'Faolain s'interroge à travers Rosie sur l'existence d'une femme d'âge mûr, psychiquement et physiquement à l'approche de la soixantaine, quand une partie de sa vie est derrière soi, que les doutes s'installent sur les choix et orientations choisis, sur le cheminement des pensées de son héroïne sur son devenir et sur sa quête d'un autre ailleurs mais j'ai trouvé que le roman s'étirait beaucoup, trop pour moi, tournant un peu toujours sur les mêmes scènes, questionnements et événements. Et puis c'est assez convenu et prévisible....

Les personnages sont tous plus ou moins à la recherche du bonheur (mais comment ne pas l'être) , il y a les amis d'enfance et l'incontournable meilleur ami homosexuel, Markey, à qui l'on peut tout demander, l'amoureux que l'on croyait perdu et qui refait surface mais surtout, et en cela elle m'a convaincue, c'est sa découverte que le bonheur se trouve peut-être pas à l'autre bout du monde, dans le luxe ou la frénésie, mais qu'il est peut-être là tout près, dans l'inconfort et la nature. Chacun sa quête, il n'y a pas de recette miracle, il faut simple s'écouter et voir.

"Tout à l'heure, si elle était de bonne humeur, Bell (la chatte) se blottirait contre moi dans le lit et je lui en saurais gré. Les animaux sont à l'opposé du vide froid – ils sont denses, chauds et singuliers et ne cherchent pas de réponses parce qu'il ne savent pas qu'il y a des questions. (p155)"

L'écriture est agréable, vivante, composée de nombreux dialogues, d'échanges de mails entre Rosie et Markey, les péripéties de Min offrant des leçons de vie à Rosie et lui prouvant que quelque soit l'âge rien n'est jamais fini, mais c'est aussi une vraie réflexion sur l'âge et le corps quand les années les plus belles sont soi-disant derrière soi.

"De minute en minute, je devinais à son comportement si elle m'aimait, ou me chérissait, ou n'avait que faire de moi. C'était physique. Ce n'était pas juste sa façon de me toucher, mais aussi sa respiration, la rapidité de ses gestes, la légèreté ou la pesanteur de sa voie. Tout était signe. (p157)"

N'étant pas lectrice de littérature feel good mais ayant malgré tout lu ici ou là toujours les mêmes injonctions, qui semblent tellement simples dans les mots mais pas toujours faciles à mettre en oeuvre, j'ai malgré tout aimé le choix de la construction romancée pour édicter ces règles qui mènent au bonheur . Une lecture somme toute positive mais pour amatrice (eur) du genre.
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