La couverture
Celle de mon édition est tirée de l'affiche du film de 2013. Foxfire a en effet été adapté au cinéma deux fois: en 1996 par Annette Haywood Carter et en 2013 par Laurent Cantet. Pour information, je n'ai vu aucune des adaptations.
Legs, l'héroïne, la chef du gang se trouve au centre de la photo, cheveux attachés et habillée tout en noir, son rôle est interprété par Raven
Adamson. L'actrice qui a sa main posée sur son épaule est Kati Coseni qui joue le rôle de Maddy, narratrice de l'histoire dans le livre. Autres héroïnes importantes dans le livre, Rita, à l'extrême gauche (Madeleine Bisson) et Goldie, juste à côté d'elle (Claire Mazerolle). La couverture n'est pas mal, mais étant donné qu'il s'agit d'un simple copier/coller de l'affiche du film, je ne vais pas m'étendre sur le sujet.
Pour le plaisir des yeux, voici quand même quelques couvertures d'origine:
Le quatrième de couverture
"Un quartier populaire d'une petite ville de l'Etat de New York dans les années 1950. Cinq lycéennes, pour survivre et se venger des humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort: elles seront le gang Foxfire. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage."
L'histoire
Comme je vous le disais plus haut, l'histoire est contée par Maddy. d'emblée j'ai l'impression que c'est l'auteur même qui écrit, j'ai carrément eu le réflexe de regarder le nom sur la couverture alors que je sais très bien que "Maddy" n'est pas l'auteur! Cette impression est malheureusement vite passée: au bout de quelques pages seulement j'ai eu du mal à lire de manière fluide sans devoir relire certaines phrases deux fois. Relire des phrases est plutôt sain si on le fait pour mieux en saisir la profondeur, pour savourer les mots, mais avec Foxfire, je n'étais pas dans cette démarche. Les phrases me semblaient trop longues, trop alambiquées - et pourtant moi-même quand j'écris, j'ai tendance à faire de longues phrases voyez-vous...
On ne peut pas dire que je sois rentrée dans l'histoire. Je m'y suis intéressée, j'ai trouvé certains chapitres très prenants, mais je n'ai pas été transportée "ailleurs" dans un autre monde, une autre époque, je n'ai pas oublié le mode qui m'entourait, je n'ai pas eu mon shoot littéraire autrement dit. D'ailleurs, je n'ai pas pu enchaîner les chapitres, j'ai fait une pause quasi entre chaque, un peu comme si je lisais des nouvelles.
Ce livre a été pour moi un paradoxe total tant par l'écriture/traduction que par l'histoire/les personnages.
L'écriture tout d'abord (ou la traduction, je ne sais pas) m'a posé problème. Autant les premières pages m'ont semblé fluide, autant après j'ai galéré comme je vous l'ai dit. Premièrement la narratrice parle d'elle tantôt à la première personne, tantôt à la troisième, ça ne m'a pas empêché de suivre, je ne me suis pas perdue, mais ça m'a perturbée.
Ensuite, les phrases sont très longues et à tiroirs, encore une fois, j'ai suivi, mais, encore une fois aussi, ça m'a perturbée. Il m'en reste une impression de désordre et de chaos, c'est peut-être le but remarquez vu le sujet.
Les personnages. Vous l'aurez compris, il s'agit de l'histoire d'un gang de filles, des délinquantes faciles à détester pensez-vous peut-être. Ben non justement. Pas pour moi en tous les cas. A la base, juste quelques copines malmenées par la vie et les adultes, des parents plus que défaillants, des adultes trop portés sur les jeunes filles, des gangs de mecs qui les terrorisent. Leur idée de départ est de se serrer les coudes, ce qui était au départ de la pure solidarité glisse vers la volonté de faire peur à des adultes qui méritent franchement d'être remis à leur place et s'en suit l'escalade ou la chute libre, c'est selon. L'intimidation se transforme en violence, la bande de copines en gang, mais on reste face à des adolescentes apeurées, blessées, violentées, sans repères qui ont décidé de ne pas se laisser faire. Qui est-on pour leur jeter la pierre? Qui est-on pour oublier les bonnes intentions qu'elles avaient à la base? Comment ne pas faire preuve d'empathie? (Ce qui ne signifie pas cautionner). Mes pensées n'ont pas arrêté d'osciller entre "les pauvres" et les "comment ont-elles pu aller jusque-là"? Cette ambivalence a persisté jusque la page 236 quand la chef de gang a perpétré l'acte de trop.
Ma conclusion quant à cet ouvrage est donc mitigée, ambivalente tout comme ma lecture et ma perception de l'histoire l'ont été. Attention aux âmes sensibles, certains passages pourraient vous heurter.
Je note quand même quelques points positifs très intéressants. Ainsi, à travers cette histoire, on a une autre vision de l'Amérique des fifties, loin des happy days et du rêve américain. Mais l'histoire est aussi toute entière un plaidoyer contre les temples de la consommation et le capitalisme dont l'émergence date de cette époque d'après-guerre.
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