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Cela commença innocemment...la rencontre entre Katya Spivak, seize ans et Marcus Kidder, soixante- huit ans....
Marcus Kidder, distingué, élégant, digne, aux bonnes manières, à la silhouette haute et chenue, aux cheveux blancs saisissants s'entiche de katya, jeune fille au pair, nounou des deux enfants Engelhardt..
Celui-ci l'a abordé fort courtoisement alors qu'elle avait le nez collé contre une vitrine de dessous affriolants.....
Katya réagit d'abord avec une méfiance polie.
Puis au fil des rencontres dans sa vaste propriété , ils vont instituer une relation haine- amour et se découvrir au delà de leurs méfiances et appréhensions.
Peu à peu, Katya, séduite par les talents de musicien et d'écrivain pour enfants de monsieur Kidder se laisse convaincre de poser pour lui!
Mais quel but monsieur Kidder recherche t- il ?
Pourquoi Katya se laisse t- elle entraîner dans cette spirale ?
Mr Kidder paie bien et permet à sa mère, accro aux jeux de hasard, alcoolique et paumée, constamment en quête désordonnée de rédemption , de survivre !
La psyché de Katya est constamment partagée entre rêver sa vie et la triste réalité.
Elle exprime un dégoût naturel pour la vieillesse mais aime les belles maniéres , l'argent, la beauté, surtout "elle aime qu'on l'aime".
Plus le roman avance, plus on entrevoit l'inévitable prolongement entre voyeurisme et pédophilie , nous nous trompons complétement .......
La psychologie fouillée des personnages l'emporte sur les considérations sensuelles puis sexuelles.
L'auteur a l'art de construire un tissu psychologique dense, autour d'une histoire simple!
L'écriture intimiste, l'analyse fine, approfondie , pointue de la déviance ou ambivalence nous plonge au cœur de l'âme humaine entre conte de fées noir et choc des générations .
Un récit sombre, une fin irréaliste, dérangeante, surprenante , entre morbide et sordide, un ouvrage angoissant dont le dénouement nous laisse pantois!

Mr Kidder cache un secret douloureux révélé à la fin.
Il a une raison bouleversante , terriblement humaine , désarmante de manipuler la jeune fille !
À chaque fois que je lis madame Joyce Carol Oates , je suis surprise par son talent !
Et pourtant ce n'est pas , à mon avis, son meilleur livre!
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Joyce Carol Oates frappe fort d'entrée de jeu : « Cela commença innocemment. Alors que Katya Spivak avait seize ans et Marcus Kidder, soixante-huit. »
Innocemment ? Avec les âges indiqués, cela peut-il être innocent ?
Avant d'aller plus loin, le lecteur se doute que ça ne sera pas si simple, et s'il connaît l'auteur, sait par avance que ça ne sera pas manichéen.
En effet, ça ne le sera pas.
La grande réussite de ce roman vient de cette ambiguïté permanente : Marcus Kidder est-il un vieux pervers ou n'est-il qu'un gentil monsieur un peu original ?
Plus on avance dans la lecture, moins la réponse à cette question devient claire. D'autant moins que l'attitude de Katya n'est pas sans équivoque.

Comme l'indique le titre, ce monsieur Kidder est vraiment mystérieux car au fur et à mesure qu'on le découvre, on le cerne de moins en moins.
On pense le comprendre, il nous échappe.
On pense le saisir, il nous glisse entre les mains.
Nous sommes plongés dans un mystère qui s'épaissit au fil des pages.
Marcus manipule Katya, mais Katya est loin d'être innocente.
Qui manipule qui finalement ? Et dans quel but ?
Et si la grande manipulatrice dans cette affaire était Joyce Carol Oates ? Elle qui sait toujours si bien tirer toutes les ficelles...

Je ne dévoilerai rien de l'histoire : motus et bouche cousue ! Si vous le souhaitez, découvrez-la vous-mêmes dans cet ouvrage qui se lit avec plaisir, même s'il n'est pas à ranger dans les oeuvres majeures de l'auteur.
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On peut faire confiance à Oates pour vous sortir des histoires déjantées et vous les faire avaler comme si c'était chose évidente et donc banale, et ce avec un pur bonheur. Mais ici l'histoire m'aurait presque déçue sans la fin qui m'a laissée tétanisée dans mon fauteuil.
Cette relation ambigüe entre une jeune babysitter de 15 ans et un vieil artiste beaucoup beaucoup plus âgé qu'elle commence assez classiquement, entre amitié, méfiance (de la part de la jeune fille) et confidences,et se transforme progressivement en un amour un peu bizarre. Jusqu'à la conclusion, que je ne dévoilerai pas. Beaucoup de choses sont dites dans ce court roman, choc des générations bien sûr, quête de l'âme soeur dans une relation à la fois paternelle et hors du temps, recherche esthétique de la beauté à travers l'amour (et réciproquement), refus de la déchéance, sur une toile de fond de relations humaines délétères, comme bien souvent chez Oates.
Ce n'est pas le meilleur roman de Oates, mais il est très bien écrit et se laisse lire avec plaisir et facilité.
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Une autre facette de l'oeuvre de Mme Oates. Un roman plutôt court, qui fonctionne un peu comme un conte, dans lequel l'auteure nous tient en haleine en nous laissant entrevoir des pistes, des menaces, qui se révèleront ne pas en être. Une fable sur la beauté, la vie et la mort, que j'ai trouvée plutôt réussie, est-ce mon côté « fleur bleue », je ne sais.

Katya Spivak est une adolescente de 16 ans, issue d'un milieu plus que modeste, et d'une famille dysfonctionnelle, un père parti lorsqu'elle avait 8 ans, une mère alcoolique, violente et qui s'occupe peu de sa fille. Ce qui explique son caractère un peu « brut de décoffrage » que nous verrons durant tout le récit, rudesse et naïveté mêlées.
Elle a trouvé un emploi de nounou pour les vacances chez les Engelhardt, un couple de bourgeois pas très aimables, qui possèdent une maison dans une station balnéaire chic. Elle s'occupe avec beaucoup de gentillesse des deux enfants du couple, l'adorable Tricia, et le bébé Kévin.
Elle se fait aborder, alors qu'elle contemple une vitrine de lingerie féminine, par un certain Mr Kidder, un vieil homme aux cheveux argentés.
Dès lors, c'est la relation étrange entre cet homme et Katya que nous allons suivre.
JCO nous laisse longtemps dans l'incertitude: Mr Kidder est-il un vieux pervers dangereux, ou un vieil original un peu spécial? Qui manipule qui? Katya exploite-t-elle la faiblesse de Mr Kidder à son égard? Ou bien c'est Mr Kidder qui manipule Katya pour arriver à ses fins, mais lesquelles?
Je ne vous raconte pas l'histoire, dans laquelle les thèmes de l'enfance et de la vieillesse, de la beauté, de l'art et de la mort s'entremêlent.
J'ai trouvé la fin, une atmosphère onirique de conte, très touchante, et bien faite.

Ce n'est certes pas une oeuvre majeure de Mme Oates, mais, comme toujours j'y retrouve sa capacité à tisser une narration ambiguë, et son écriture impeccable.
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D'un côté une jeune fille de 15 ans d'origine plus que modeste, abandonnée par son père qu'elle espère toujours voir réapparaître, une mère qui pense peu à elle, alcoolique et joueuse, des soeurs parties de leur côté et un cousin qui se moque d'elle tout en ayant des comportements déplacés. Katya Spivak espère pourtant se sortir de ce milieu par les études. Elle travaille le soir et l'été pour payer le community college. Justement elle a été embauchée comme nounou à demeure par une famille riche dans une ville de bord de mer.
De l'autre un homme très riche qui paraît extrêmement âgé à Katya. Doué de multiple talents et connu de toute la ville. Il vit seul avec une gouvernante et un chauffeur dans une grande maison qui donne sur la mer. Ils se rencontrent par hasard dans la rue. Katya est à la fois méfiante et partagée entre le dégoût et l'appât du gain. Elle va le voir dans sa maison parfois avec les enfants, parfois seule les jours de congé. Il lui paraît très respectueux et délicieusement suranné. Persuadée qu'il veut coucher avec elle, elle espère en tirer profit sans dommage. En fait peu à peu elle s'attache à cet homme pour qui elle compte, elle qui manque tant d'amour. Mais lui qui mène le jeu, se dévoile et se cache tour à tour, que veut-il vraiment de cette jeune fille ?
Un dénouement inattendu clôt ce court roman.

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L'été de ses 16 ans, Katya garde les enfants de la riche famille Engelhardt à Bayhead Harbor. Sa rencontre avec le vieux et élégant Mr Kidder marque un tournant dans sa jeune existence. Elle trouve auprès du mystérieux vieillard de quoi étancher son besoin d'être vue et reconnue, son désir de susciter l'intérêt et de plaire. « Car Katya avait cette faiblesse : elle voulait désespérément être aimée, même par les personnes qui lui déplaisaient. » (p. 119) Tout cela la change furieusement de son quotidien entre un père absent et une mère alcoolique et accro au jeu. L'attention que lui porte Mr Kidder est délicieuse, également gênante et souvent dérangeante, mais Katya ne peut plus s'en passer. « Ce fut alors qu'elle commença à penser souvent à lui. D'abord avec amusement, même avec dérision, puis avec une intensité de sentiment inexplicable. » (p. 77) Pour plaire au vieil homme, Katya accepte de poser pour qu'il fasse son portrait. Au fil des séances et des échanges, elle comprend enfin ce que Mr Kidder attend d'elle, en quoi consiste la fameuse mission qu'il veut lui confier. « Aucun baiser ne s'oublie ; il demeure dans le souvenir comme dans la chair. » (p. 111)

Il serait réducteur de comparer Katya a Lolita, même si les similitudes sont nombreuses. L'adolescente sait qu'elle détient un pouvoir considérable sur Mr Kidder, mais elle n'en abuse pas, sans cesse effrayée par ce qu'il pourrait entraîner. Son besoin profond n'est pas vénal, mais sentimental. « Elle éprouvait le désir d'être embrassée, enlacée et embrassée, d'être aimée et protégée. Car il n'y a aucune peur aussi primitive que celle de ne pas être aimée, de ne pas être protégée. » (p. 132) Elle est finalement telle qu'elle est décrite dans le titre original : A Fair Maiden. En anglais, l'adjectif fair a plusieurs sens : blonde, belle, honnête. Tout cela, Katya l'est et le reste, en dépit de quelques écarts de conduite. de la relation trouble et troublante qui unit cette très jeune fille et ce vieil homme naît une conclusion sublimée et purifiée de tout vice. le mystérieux Mr Kidder se situe au croisement du conte de fées, du conte macabre et du conte initiatique. Plus court que d'autres romans très denses de l'autrice, il offre les portraits délicats de deux personnes isolées qui unissent leur solitude en un mélange de tendresse et de soumission/domination où le pouvoir change sans cesse de main.
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Cet été là, Katya Spivak garde les deux enfants d'une riche famille.
Elle a seize ans
Un jour, alors qu'elle les promène, un vieux monsieur l'aborde.
Il est grand, élégant, distingué.
Elle apprendra après qu'il est richissime, peintre, écrivain, compositeur
Une étrange relation se tisse entre eux, faite de respect, de tendresse, de mystère.
Jusqu'où ira cette relation ?
Une histoire originale, bien écrite, qui laisse sa part de suspens.
On s'attache aux deux personnages principaux même si on ne comprend pas toujours les motivations de Marcus.
L'auteure a l'art de nous mener dans toutes sortes d'ambiances, aussi différentes les unes que les autres.
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Première lecture de Joyce Carol Oates et première déception. Mais à lire les précédentes critiques, le Mystérieux Mr Kidder n'était probablement pas le livre idéal pour découvrir cette auteure.

Car je ne suis jamais rentré dans cette histoire de"Lolita postmoderne" (dixit la 4e de couverture... ce qui n'est pas flatteur pour Nabokov !), où les relations particulières de Katya et de Marcus Kidder sonnent particulièrement faux. L'une semble bien nunuche pour une jeune américaine de 16 ans, élevée "à la dure", sans père et avec une mère en dérive. L'autre est encore moins crédible dans ses obsessions et dans son attente particulière de la mort.

Quant à l'écriture, je ne l'ai pas trouvée particulièrement remarquable, faussement poétique et détachée... J'ai cependant apprécié le changement de rythme de la fin, qui a ravivé - un peu - mon intérêt. Mais pas suffisamment pour ne pas me réjouir d'en avoir terminé à la fin.

Bref, vous l'aurez compris, je suis passé au travers... Mais je réessaierai avec un autre titre !
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🎨 « Cela commença innocemment. Alors que Katya Spivak avait seize ans et Marcus Kidder, soixante-huit. »

🎨 C'est ainsi que commence ce très étrange roman. le moins que l'on puisse dire c'est que le terme « innocemment » semble si peu approprié. Un homme de cet âge là qui aborde une jeune fille dans la rue, devant un magasin de lingerie, en lui demandant ce qu'elle choisirait si elle le pouvait, ne représente pas exactement l'idée que je me fais de l'innocence. Pourtant, le problème dans ce bouquin, et ce qui pousse le lecteur à continuer sa lecture, c'est que Katya répond à cette question. Comme dans tous les romans de JCO, rien n'est simple et personne n'est, justement, « innocent ».

🎨 Tout au long du roman, j'ai été ballottée entre plusieurs sentiments, dégoût, révulsion, incompréhension, surprise, etc. le problème, c'est que les personnages sont insidieux, complexes et très ambigus. le problème, c'est qu'on ne sait pas vraiment si Katya est une jeune fille ingénue et crédule ou si elle est calculatrice et manipulatrice, tout comme on ne sait pas si Mr Kidder est un vieil homme un peu farfelu et inoffensif ou un fou dont les attentions envers les jeunes filles sont répugnantes.

🎨 Dans ce roman, tout le monde se manipule pour parvenir à ses fins, quelles qu'elles soient. Et bien évidement, JCO s'amuse à nous manipuler, à se jouer de nous en abordant des thèmes qui lui sont chers et tellement actuels comme le rapport à l'argent, l'amour, la peinture et l'art, la famille, les différentes strates sociales. J'ai voulu fermer ce livre mais je n'ai pas pu, j'ai dû atteindre la dernière page. Et je ne sais toujours pas quoi en penser ...
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«Cela commença innocemment. Alors que Katya Spivak avait seize ans et Marcus Kidder, soixante-huit.»
Dès la première phrase, le roman est ainsi orienté pour suggérer au lecteur qu'il pourrait s'agir d'une nouvelle histoire de Lolita puisqu'il y est question d'innocence (et par là même de culpabilité possible ) et d'un rapprochement entre une très jeune fille et un vieux monsieur. le doute plane aussitôt.
Tout se joue un été dans le New Jersey, à Bayhead Harbor, une ville balnéaire des plus chic. Lui est un artiste célèbre, très riche, dans une grande maison, avec gouvernante, chauffeur, domestiques constamment à sa disposition. Il peint surtout des portraits de femmes dans son grand atelier où il reçoit Katya pour la peindre à son tour, en la rémunérant généreusement.
Elle s'occupe comme fille au pair des deux jeunes enfants d'une famille aisée dont la mère est très intransigeante et peu chaleureuse. Elle vient d'une famille bancale où le père a disparu et dont la mère alcoolique dépense au jeu tout l'argent qu'elle emprunte à ses filles et qu'elle ne rembourse jamais. Katya est en mal d'affection. Elle est prête à tout pour se faire aimer. Son seul amour jusqu'ici a été son cousin facilement violent et intéressé. Son présent est son employeur chez qui elle loge, le père des enfants dont elle s'occupe et qui tourne autour d'elle en cachette de sa femme.
C'est pourquoi, le temps passé avec Marcus Kidder dans son atelier est pour Katya une forme de libération. Il se montre aimable, généreux et courtois. Cependant elle reste méfiante et se demande ce qu'il lui veut vraiment. le lecteur aussi.

La fin m'a surprise. Elle offre une autre vision de la réalité. Tout finit par un conte dans la vie réelle: celui du "Roi et de la belle Demoiselle". Je m'attendais au pire mais c'est alors qu'une nouvelle dimension est offerte par l'auteur. Il y a bien libération mais pas celle que j'imaginais. Seulement impossible d'en parler ici évidemment! C'est pourquoi rien ne remplace les clubs de lecture et le plaisir de parler du livre avec ses amis. Là on peut parler de tout et surtout de la fin d'un récit, ce qui remet tout en question souvent, dans le meilleur des cas. J'adore ces moments! le meilleur des blogs restera toujours en dessous de ces moments divins d'échanges d'opinions entre amis-lecteurs à propos d'un même livre!
C'est le cas avec ce roman, plus riche qu'on ne pourrait le penser à première vue!
«Car l'amour est force, il ne peut y avoir de force, sans amour - Katya ne l'oublierait jamais.» (p.236)

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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