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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'aime beaucoup la plume de l'écrivaine américaine, Joyce Carol Oates, qui sait si bien raconter les soubresauts humains mais j'avoue avoir eu du mal à lire respire.
Le thème de la perte d'un époux lui a été inspiré par la mort de son second mari et, sans doute, y a-t-il une part autobiographique dans ce roman.
Sur 400 pages, on suit l'évolution de Michaela entre le moment où son mari est admis à l'hôpital, condamné par un cancer, et la période après la mort où son esprit divague.

Gérard et Michaela forment un couple uni et fusionnel. Leur complicité intellectuelle cimente leur union. Exilés un temps au Nouveau Mexique, loin des amis et de la famille, ils vont devoir affronter la maladie. Respire ! dit Michaela à son mari qui étouffe sous son respirateur. C'est poignant car on assiste à l'impuissance d'une épouse qui ne peut imaginer la vie sans son époux.
Lorsque la mort survient, Michaela continue de faire vivre Gérard. Il l'accompagne partout, ou bien elle le retrouve sur des sites touristiques qu'elle s'oblige à visiter car elle croit qu'il l'attend afin de passer de l'autre côté de la vie avec elle.

« Un fait curieux : une partie de toi croit que (probablement, presque certainement) Gérard t'attend quelque part sur le sentier du canyon mais en même temps tu sais que Gérard est mort, que Gérard est devenu de (simples) cendres, déjà rangées dans l'une des grandes valises et tendrement enveloppes de tes propres mains dans le peignoir éponge de Gérard pour les protéger de tout accident. »

La confusion de Michaela est poignante, elle tient à poursuivre ses ateliers d'écriture avec ses étudiants, s'intéresse à eux, et cela lui permet de maintenir la douleur à distance. Mais cette souffrance de la perte de l'être aimé la poursuit, au point qu'elle devient confuse.
Elle est veuve. Ce mot revient souvent, façon de l'apprivoiser et d'accepter d'entrer dans le deuil. Mais son corps résiste.
Il y a l'hôpital aseptisé, et la chaleur accablante du Mexique, et ces figures grotesques de figures de dieux qui décorent la maison, tout cela contribue au malaise de Michaela. Elle songe même au suicide.

« Malade de culpabilité, de honte.
Le premier devoir de la veuve est de rejoindre son mari.
Nous sommes sur terre pour adoucir mutuellement notre solitude.
Rien de plus solitaire que la mort.
Tu sens ta tête s'alléger comme un ballon rempli d'hélium. Tu es prise d'une soudaine griserie. Bientôt, cette épreuve sera terminée ! »

Joyce Carol Oates a pris le parti de dire tantôt « tu », tantôt « elle » en parlant de son héroïne et cela illustre bien cette confusion dans la tête de Michaela qui, par moment, perd pied.
Ses pensées sont parfois en italique tandis que de nombreux mots se retrouvent entre parenthèse, et j'ai trouvé que cela ralentissait ma lecture.
Malgré une lecture complexe et certaines longueurs, j'ai été touchée par ce récit sur le deuil et sur la fragilité de l'héroïne.

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Joyce Carol Oates est une auteure très prolixe, qui écrit en plus, quasi à chaque fois, de gros bouquins (est ce justifié à chaque fois ? j'aurais tendance à dire pas sûre, en tous cas pour celui ci ).

Dans mon panthéon personnel, il y aurait pourtant au moins un livre de Joyce Carol Oates et en particulier Un livre de martyrs américains, un livre d'une force incroyable sur l'Amérique pro et anti-avortement.

C'est précisément pour cette raison que j'ai voulu lire Respire, l'histoire de Michaela et Gérard, un couple d'universitaires qui s'installent au Nouveau Mexique. A peine arrivés, Gérard va tomber gravement malade et Respire raconte ses derniers jours, sa mort à travers les yeux de Michaela, terrifiée par la perspective de son veuvage et de sa propre mort.

Je n'ai pas m'empêcher de penser au livre de Joyce Maynard, Un jour tu raconteras cette histoire. Dans ce roman, elle racontait comment son compagnon est tombé malade, comment elle l'a accompagné jusqu'à la mort mais aussi toute leur histoire avant. J'avais trouvé ça bouleversant, beau, puissant.

Respire mélange passé et présent traduisant le sentiment de confusion de Michaela mais ne se resserre qu'autour des derniers jours, de la maladie, de la mort.

Evidemment cette lecture est difficile car elle nous met face à des situations qu'on est tous amenés à vivre un jour et que c'est assez éprouvant de lire cela sur 400 pages mais il n'en demeure pas moins que ce Respire n'est ni plus ni moins qu'un magnifique roman quasi entomologiste sur la douleur, le deuil à venir et le deuil venu, dont il ne faudrait pas passer à coté .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je continue mon exploration de JCO (j'ai pour envie de tous les lire - il y en a beaucoup) et me voici avec l'un de ses derniers titres : Respire...

Bien que j'ai une préférence pour ses romans plus que pour ses recueils de nouvelles, j'avoue ne pas trop savoir en refermant ce livre si au final j'ai réussi à l'apprécier ou pas.

Joyce Carol Oates a été mariée deux fois puis veuve deux fois. Depuis, elle publie régulièrement sur le thème de la mort et du deuil ; Respire... aborde ce thème tout le temps.

Michaela est la seconde épouse de Gérard, ensemble ils partent à Albuquerque, sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Gérard est mourant (ou déjà décédé ?) et JCO a réussi l'exploit de décrire sur 400 pages les sentiments sur la perte d'un mari et sur le fait de perdre pieds.
Le peu d'événements "annexes" à cela, bien que graves, sont diminués et Michaela nage dans un flou constant.

Michaela enjoint à son mari de respirer, elle souhaite l'accompagner jusqu'à son dernier souffle dans cette épreuve. On passe par les différentes phases avec elle, le déni, l'espoir qu'il s'en sorte, le désespoir de sa mort sans pour autant l'accepter ou la réaliser ; tout en essayant de ne pas perdre pieds.

On comprend également que Michaela, tout comme son mari, a elle aussi été atteinte au cerveau par un insecte. Au final, Gérard est-il réellement mort ou s'agit-il de la mort de Michaela qui ne réalise pas / plus ce qu'il se passe autour d'elle ?

Michaela a elle aussi besoin de respirer, elle semble étouffer et "flotter", être dans ce brouillard constant dans lequel nous plonge le deuil d'un proche. La vie doit continuer, les gestes du quotidien perdurer, et pourtant, on ne sait plus si cela s'apparente parfois à de la folie ou tout simplement à un état de transe.

Ce n'est probablement pas le roman de Joyce Carol Oates que je recommanderais pour une première lecture ; cependant sa plume toujours si fine et ciselée reste exceptionnelle.

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Originaires du Massachusetts, Michaela et Gérard s'installent pour 8 mois dans un institut universitaire prestigieux de Santa Tierra, au nouveau Mexique.
Mariés depuis 10 ans et profondément amoureux, ils voient dans ces paysages magnifiques l'opportunité de vivre enfin leur voyage de noces, mais tout juste arrivés, Gérard tombe soudainement gravement malade et se retrouve hospitalisé de toute urgence..
Michaela est alors submergée par la peur et va devoir faire face à la terrifiante perspective de la mort .. elle tente tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau, ce qui s'avère très difficile se retrouvant seule sur cette terre aride et poussiéreuse, isolée de ses proches et de sa famille.
Dans un état second, elle va s'occuper de son mari mourant et va l'exhorter désespérément et inlassablement à .. respirer..
Noyée dans son chagrin, elle finit par perdre pied et flirte avec la folie, confond passé et avenir, le présent étant trop insoutenable..

«Respire » est un roman percutant sur la douleur, le deuil à venir et le deuil venu, un récit halluciné d'une épouse déterminée à garder son mari en vie..
Rédigé à la 2eme personne, nous devenons acteur du roman, Michaela c'est nous, ce qui rend la lecture aussi éprouvante qu'émouvante car elle nous met face au deuil qu'on est tous amenés à vivre à un moment ou à un autre de notre vie..

« Respire » n'a pas été sans me rappeler « un jour tu raconteras cette histoire » de Joyce Maynard (mon auteure fétiche) un récit profond et bouleversant que j'avais vraiment adoré ! (plus que celui-ci je dois dire)

JCO est I'un des plus grands écrivains américains, une auteure de grand talent avec une oeuvre considérable à son actif, j'ai lu plusieurs de ses romans dont « les chutes » mon premier et mon préféré ! Comme tous les auteurs prolixes, l'écriture est parfois "exigeante" mais extrêmement incisive et JCO n'a pas son pareil pour faire une véritable autopsie de la sté américaine.

Après la mort de son premier mari en 2008, elle a commencé à écrire sur le deuil, notamment : "J'ai réussi à rester en vie » roman autobiographique et : « la nuit le sommeil la mort les étoiles » sorti en 2021, fiction sur la destruction d'une famille, ces 2 romans ne m'ont pas conquise, j'ai eu du mal à adhérer de par leur lenteur, comme si JCO se regardait écrire mais cet avis n'engage que moi 😉

En 2019, son second mari décède, ce qui lui inspire « Respire » un récit fiévreux d'une asphyxie qui s'éprouve plus qu'elle ne s'explique..

(Petit aparté pour un autre conseil lecture 📖 : dans certains passages ce livre fait référence au plus célèbre architecte américain du début XXè : Frank Lloyd Wright, je vous conseille vivement de lire "LOVING FRANK" de Nancy Horan, une fiction historique passionnante qui nous plonge sur fond d'émancipation féminine dans l'histoire de cet architecte hors norme et visionnaire, de plus c'est une très belle histoire d'amour, j'avais dévoré ce roman 😍)
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J'avoue de ne pas avoir lu toutes les pages de ce livre.
Trop dur de suivre la maladie,l'agonie et la mort du mari et ensuite la descente aux enfers de la veuve.
Comment peut-on survivre à la mort de l'être aimé,c'est le sujet de ce livre qui m'a fait d'abord penser au film Les orgueilleux avec Gérard Philippe et Michèle Morgan.
Car l'autre thème est le déracinement ;être isolé dans une terre inconnue sans repères familiers et sans amis.
Au final ce livre est trop dur à lire pour moi.
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Ce roman de JCO est inspiré de sa propre vie et de son second deuil (le premier avait fait l'objet du très beau J'ai réussi à rester en vie). 
C'est l'histoire d'un couple d'intellectuels, Michaela, enseignante en charge d'un atelier d'écriture et de son mari, plus âgé, Gérard, chercheur et philosophe spécialiste de Spinoza
 
Ils sont arrivés il y a peu au Nouveau Mexique. Rapidement une toux sèche vient secouer Gérard. Mais il tarde à consulter. Une fois le diagnostic du cancer posé, l'issue n'en sera que plus rapide … et fatale. 
Ce roman c'est l'histoire d'un deuil qui se focalise sur les quelques jours qui précèdent la mort de Gérard et sur ceux qui suivent.  Durant la première phase, à l'hôpital, nous voyons Michaela qui tente de maintenir la tête hors de l'eau, de rester forte face à son mari dont l'état se dégrade considérablement, qui tente elle aussi de respirer pour ne pas sombrer. Ces quelques jours sont entrecoupés de flash-back qui nous éclairent sur la relation de ce couple quasi fusionnel et d'implorations destinées à Gérard : Respire … comme pour lui insuffler le souffle qui vient à lui manquer.
La seconde partie est celle du deuil, celui de cette veuve qui éprouve un puissant et profond sentiment de vide. La solitude vient altérer ses pensées. Ils formaient un duo ; elle ne peut se résoudre à voir cette union rompue. Ses tourments se confrontent difficilement à la réalité et se fondent dans des rêves quasi mystiques. Là j'avoue avoir parfois décroché. A plusieurs reprises, je suis revenue en arrière pensant avoir sauter un passage, ne comprenant pas toujours si l'on était dans la vraie vie ou ses hallucinations. Cependant, à aucun moment je n'ai songé à abandonner. La puissance de l'écriture de JCO qui illustre si bien ce mélange d'agitation, de chagrin ou encore de déchirement.
 
Ce livre se lit tel un journal de bord. Celui d'une femme dont on peut parfois penser qu'elle est totalement dépendante de son mari, mais dont on soupçonne néanmoins que cela pourrait arriver à chacun ou chacune d'entre nous suite à la perte d'un être cher. Une profonde réflexion sur le deuil qui s'achève et ce qu'il reste à construire, l'après.
 
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Face à la mort, le désir de comprendre, la volonté de vivre malgré tout, le sujet ne m'enthousiasmait pas. Cependant, l'autrice réussit à faire partager une expérience métaphysique de façon positive, ouverte sur l'espoir. Les toutes dernières pages, auxquelles je ne m'attendais pas du tout, montrent que toutes ces épreuves ne sont que les étapes à franchir au cours d'un parcours initiatique qui s'ouvre finalement sur une délivrance.
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Grande admiratrice des livres de Joyce Carol Oates, j'ai été très déçue par celui-ci.... Je sais qu'il s'inspire de sa propre expérience, qui a dû être extrêmement douloureuse.
L'histoire est intéressante, le lecteur suit l'épouse d'un universitaire renommé de 48 dans l'épreuve subite de sa maladie, puis de sa mort, loin de chez eux. Une épreuve qu'elle tente, tant bien que mal, de surmonter. Elle enjoint son mari de respirer, tandis qu'elle doit s'exhorter à lui survivre. La chute sauve un peu le roman.
Mais j'ai trouvé le livre trop oppressant.
On est noyé dans le pathos...
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J'aime beaucoup l'écriture de Joyce Carol Oates, une des plus belles voix de la littérature américaine contemporaine. Je reste cependant partagé à la lecture de cet étouffant "Respire". Une femme enjoint son mari de respirer afin qu'il puisse rester vivant, près d'elle. le charme n'opère pas et elle se retrouve "veuve", elle emploiera d'ailleurs ce mot à de nombreuses reprises
pour se désigner. Elle n'est plus une femme, une épouse, mais une veuve. le livre est scindé en deux parties. L'une qui précède le décès où la narratrice, parfaitement consciente de l'issue fatale de cette attente à l'hôpital et l'autre, "Post-Mortem" où elle se retrouve face au vide, à la solitude. C'est comme toujours, précis et sans concession. Joyce Carol Oates nous entraîne dans les tourments de cette femme, engloutie par la perte de son mari. le lecteur aussi est englouti pas ce torrent d'émotions, de repères qui se dérobent, de réalité, d'illusion, de cauchemars... On sent évidemment la part autobiographique de ce roman, mais on finit par s'y perdre. Comme la narratrice, nous naviguons dans un monde brumeux, irréel, hanté par des statuettes de dieux maléfiques. Mais je me suis quelque peu perdu dans cette histoire, sans pour autant abandonner ma lecture. Ce n'est pas le meilleur roman de Joyce Carol Oates. Sur le même sujet, celui du deuil et de la perte de l'être aimé, je lui préfère le magnifique et bouleversant "J'ai réussi à rester en vie", qui, pour moi, reste à ce jour son plus beau livre.
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