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« Tristes revanches » est un chapelet de nouvelles subtilement étranges, reliées les unes aux autres.

Ces onze fragments d'histoires, qui bénéficient d'une atmosphère évanescente, sont contés dans un style simple et délicat.

Des fruits et légumes insolites aux collections macabres d'un musée, l'anxiété n'est jamais bien loin.

La lecture de ce recueil produit un sentiment d'irréalité et de tristesse diffuse. Comme un rêve !
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Onze nouvelles de Yoko Ogawa toutes liées entre elles par un événement, un personnage ou une image.
On voyage avec plaisir dans cet univers sans jamais perdre le fil de toutes ces histoires qui, au final,n'en composent plus qu'une.
Un oncle marginal qui a créé un musée des supplices, une femme qui entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d'anniversaire à son fils mort,une logeuse étrange dont on retrouve le mari...
Tout, dans cette spirale, se tient et chaque nouvelle met en perspective une autre.
Un très beau voyage dans un univers fantastique et en même temps si serein.
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Yoko Ogawa excelle dans l'écriture de nouvelles et dans l'assemblage de ses opuscules en un seul ouvrage, et comme elle excelle dans la facture de romans, peu diserts, courts pourrait-on dire.
Que ce soit des nouvelles rassemblées, comme ici, ou des romans, chaque ouvrage de Y.O. est comme une claque, une claque qui fait mal parfois, assez souvent, une claque qui fait du bien car elle réveille, elle met en branle la conscience, elle touche au plus profond de l'âme ou du coeur ou du cerveau, et quand sa plume est plantée au plus profond, elle remue doucement les sables endormis, confortablement, habitués.
Yoko Ogawa me fait penser à une harpe : sa plume touche les toutes petites cordes sensibles, celles qu'on n'utilise jamais, les aigues, car nous savons qu'elles se brisent facilement. Alors en général, on les évite. Les nouvelles d'Y.O. oscillent sur ces cordes-là.
Et puis, soudainement, on descend dans les graves. Les costauds, les longues, les épaisses. Pour souffler, pour respirer, pour s'apaiser, pour se reposer. Mais c'est mal connaître et YO et l'âme humaine qu'elle transcrit. Tout aussi brutalement – et c'est ici tout son art d'écrire des nouvelles, car le temps est compté (et non pas les pages, cela n'a rien à voir) – YO remonte dans les aigus, ceux de la souffrance, de la douleur, de l'absence – car là les cordes cassent facilement et alors, plus de son, donc silence et absence.
Yoko Ogawa est une grande artiste, la littérature est un art et elle aime la musique. Son écriture est musicale.
Tristes revanches recueillent onze nouvelles, et clins d'oeil, les personnages se croisent souvent de manière fugace, éphémère, entre les nouvelles, à travers une image entrevue, instantanée, presque volée.
Cela permet d'allier à une forme de poésie et de douceur, la douleur, voire la cruauté, des vies supportées par les personnages inventés par l'auteure. Et cela permet aussi d'osciller entre ces instants volés au présent et ce temps indéfini du souvenir, qui sera peut- être un jour l'oubli.
Yoko Ogawa, c'est le beau et le cruel. C'est la douceur et la brutalité. C'est la mémoire et l'absence.
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Un recueil de onze nouvelles subtilement construit avec des détails qui renvoient d'une histoire à l'autre, comme une espèce de discret jeu de piste, où les personnages réapparaissent comme figurants après avoir été au centre d'une intrigue.
Yoko Ogawa fait preuve de finesse avec ces portraits d'hommes et de femmes, chirurgien, pâtissière, écrivain..., qui habitent tous le même quartier.
Une suite très originale malgré des abords communs, avec pour toile de fond des histoires souvent tristes.
L'ensemble tisse une véritable tapisserie pleines de subtilités et passe par une mise en abyme avant de se terminer par un renvoi à la première histoire.
Un précieux livre présentant une série d'instantanés touchants et troublants.
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J'en ai marre, mare à boue, bout de ficelle, selle....etc
Les 11 nouvelles constituant cet excellent recueil sont toutes liées entre elles par au moins un élément :
Tel objet, tel personnage provenant d'une nouvelle précédente, tel autre se retrouvant dans une nouvelle qui suivra.
Ainsi se tisse la première trame.
Yoko Ogawa nous entraîne dans une succession d'historiettes dans lesquelles la mort est toujours présente en leitmotiv le tout nimbé de flous, de « semblances », de ressemblances de « faux semblances »:
Tel élément provenant d'une autre histoire est-il là avec sa même réalité, est-il finalement bien le même ou une évocation de celui que nous trouvons à présent ?
Ainsi sommes nous installés dans cet univers onirique si cher à beaucoup d'auteurs japonais et qui, décidément, me plait énormément.
A mon sens ce tissu aux mailles irrégulières et plus ou moins lâches constitue une métaphore d'un des principes du bouddhisme (zen, pourquoi pas) qui est que chaque action de chacun d'entre nous retenti et retentira sur nous et sur l'ensemble des êtres vivants. Et c'est là qu'est le principe de l'ouvrage
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Une histoire difficile à suivre avec des époques différentes, des destins croisés, présenté sous forme de nouvelles. L'exercice m' a paru délicat mais l'auteur s'en sort avec adresse. Un autre exercice qui me parait délicat est celui de devoir critiquer un livre sans déflorer l'histoire. Oü l'on s'aperçoit que s' essayer à la critique littéraire est ardu.
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Etonnant et fascinant recueil de onze nouvelles qui, par des détails, nous plonge dans un mise en abyme déroutante. La lecture est rapide, haletante, de l'ordre d'un tourbillon. On passe d'une nouvelle à l'autre, avide de savoir, de comprendre ce qui la relie à la précédente ou à toute autre. Une telle construction laisse pantois et admiratif du savoir faire de l'auteur. Comme toujours, nous recevons des messages, hors temps, hors monde dit "normal", des personnages croisés au fil de la lecture. L'écriture, d'apparence simple, donne existence aux lieux, aux sensations, aux êtres. Jusqu'à l'ébahissement, jusqu'à l'écoeurement, Yoko Ogawa nous entraîne dans les dédales de l'inconscient, dans l'empire de l'onirisme, dans les méandres de l'âme humaine et nous nous laissons guider, étonnés de supporter avec facilité le malaise, voire l'horreur. Un livre surprenant que j'ai aimé et comme toujours en lisant l'oeuvre de Ogawa, cette conviction de la nécessité de la relire.

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Voilà un recueil de nouvelles assez prenant. 11 nouvelles au total, qui s'entrecroisent, s'entremêlent pour finir, tel un cercle parfait, ä leur point de départ. 11 nouvelles aux histoires banales, avec des personnages comme vous et moi, qui révèlent, petit à petit, leurs faiblesses, leurs déviances, leurs fêlures. La grande force de Yôko Ogawa est de nous proposer des choses de la vie courante et d'y ajouter un petit élément qui perturbe, heurte, dérange tout en conservant un aspect familier. Empreint de tristesse, de mélancolie parfois, ce livre ne laisse pas indifférent.
A lire

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La spécificité de ce recueil de nouvelles, est qu'elles sont interconnectées, puzzle d'atmosphères, étranges et captivantes ; leur point commun : étrangeté et mystère, les femmes se vengent des maris ivrognes, des amants menteurs, de clientes réfractaires à leur art. Tous ces moments de vie sont racontés sont comme des lignes droites qui se coupent .Il y a toujours une présence morbide qui les entoure lors de leur intersection. Ces interconnections pourraient être un fraisier à la crème, une romancière, un train qui prend du retard, une carotte ou une photo, des tâches de sauce tomate … Ces points communs sont propres à chacun, a sa sensibilité de lecteur.

Une gymnastique de l'esprit, pour ces nouvelles envoutantes qui nous pousse à rechercher tel un enquêteur des indices entre ces nouvelles. Mais c'est peut-être une piste pour lire l'oeuvre de Yoko Ogawa. N'y aurait-il pas un lien entre le maroquinier de l'annulaire et cette spécialiste de sacs. Ne retrouve-t-on pas ailleurs les maris fourbes, le kiwi ....

Un étrange voyage que ce recueil de nouvelles de Ogawa nous entraîne dans la poésie de l'étrange, parfois à la lisière du morbide et de la culpabilité , sur le souvenir et la nostalgie.
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Yoko Ogawa excelle vraiment dans l'art de la nouvelle. J'aime beaucoup ses romans, le petit joueur d'échecs ou encore Cristallisation secrète et bien d'autres encore, mais j'apprécie aussi de plonger dans son univers insolite à travers ses courts textes.

Elle est capable de nous étonner en très peu de pages, de créer une atmosphère particulière, glaçante, pesante ou étonnante en quelques lignes. J'adore être surprise par cette auteure. On ne sait jamais à quoi s'attendre. C'est merveilleux à tout point de vue. On est tour à tour horrifié, amusé, stupéfait, glacé.

Ce recueil a ceci de particulier que chaque nouvelle en évoque une autre. Il se crée ainsi une connivence entre le lecteur et l'auteure. Un personnage repris d'une nouvelle à l'autre, un objet, une musique, des légumes…

Ce recueil est comme une symphonie alliant notes nouvelles et mélodies familières. La mort étant la petite musique commune à ces onze textes.


Lien : https://krolfranca.wordpress..
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