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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Yoko Ogawa excelle dans l'écriture de nouvelles et dans l'assemblage de ses opuscules en un seul ouvrage, et comme elle excelle dans la facture de romans, peu diserts, courts pourrait-on dire.
Que ce soit des nouvelles rassemblées, comme ici, ou des romans, chaque ouvrage de Y.O. est comme une claque, une claque qui fait mal parfois, assez souvent, une claque qui fait du bien car elle réveille, elle met en branle la conscience, elle touche au plus profond de l'âme ou du coeur ou du cerveau, et quand sa plume est plantée au plus profond, elle remue doucement les sables endormis, confortablement, habitués.
Yoko Ogawa me fait penser à une harpe : sa plume touche les toutes petites cordes sensibles, celles qu'on n'utilise jamais, les aigues, car nous savons qu'elles se brisent facilement. Alors en général, on les évite. Les nouvelles d'Y.O. oscillent sur ces cordes-là.
Et puis, soudainement, on descend dans les graves. Les costauds, les longues, les épaisses. Pour souffler, pour respirer, pour s'apaiser, pour se reposer. Mais c'est mal connaître et YO et l'âme humaine qu'elle transcrit. Tout aussi brutalement – et c'est ici tout son art d'écrire des nouvelles, car le temps est compté (et non pas les pages, cela n'a rien à voir) – YO remonte dans les aigus, ceux de la souffrance, de la douleur, de l'absence – car là les cordes cassent facilement et alors, plus de son, donc silence et absence.
Yoko Ogawa est une grande artiste, la littérature est un art et elle aime la musique. Son écriture est musicale.
Tristes revanches recueillent onze nouvelles, et clins d'oeil, les personnages se croisent souvent de manière fugace, éphémère, entre les nouvelles, à travers une image entrevue, instantanée, presque volée.
Cela permet d'allier à une forme de poésie et de douceur, la douleur, voire la cruauté, des vies supportées par les personnages inventés par l'auteure. Et cela permet aussi d'osciller entre ces instants volés au présent et ce temps indéfini du souvenir, qui sera peut- être un jour l'oubli.
Yoko Ogawa, c'est le beau et le cruel. C'est la douceur et la brutalité. C'est la mémoire et l'absence.
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Un recueil de onze nouvelles subtilement construit avec des détails qui renvoient d'une histoire à l'autre, comme une espèce de discret jeu de piste, où les personnages réapparaissent comme figurants après avoir été au centre d'une intrigue.
Yoko Ogawa fait preuve de finesse avec ces portraits d'hommes et de femmes, chirurgien, pâtissière, écrivain..., qui habitent tous le même quartier.
Une suite très originale malgré des abords communs, avec pour toile de fond des histoires souvent tristes.
L'ensemble tisse une véritable tapisserie pleines de subtilités et passe par une mise en abyme avant de se terminer par un renvoi à la première histoire.
Un précieux livre présentant une série d'instantanés touchants et troublants.
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Dans ce recueil de nouvelles, une femme entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau à son fils décédé, une collégienne demande à un de ses camarades de l'accompagner à un repas avec son père, un maroquinier se voit commander un sac pour le coeur de sa cliente, un coeur extérieur à son corps, une femme tente de rejoindre la maîtresse de son mari avant de se perdre et de faire une rencontre surprenante, une vieille femme riche atteint l'orgasme en écoutant la voix d'un étudiant dont elle finance les études.
Et puis des carottes en forme de mains, des tomates (plein de tomates) un musée des supplices, un train perdu dans une tempête, un corset pour grandir, etc.
Yôko Ogawa développe ici tout son univers, des personnages marginaux, différents, un univers onirique et fantastique, mais surtout une douceur propre à son écriture. Même la violence, le meurtre ou la mort sont ici décrits avec délicatesse. Et puis ses personnages ont pour point commun d'être souvent seuls, sinon solitaires. Dans une atmosphère de spleen, un peu comme une chanson de blues qui redonne pourtant du baume au coeur.
À noter que dans ce recueil, l'auteure s'est amusée dans chacune de ces nouvelles de rajouter un détail qui se rapporte à l'histoire qui précède ou qui suit (d'où l'importance des tomates !).
Yôko Ogawa est une auteure majeure de la littérature japonaise contemporaine et excelle autant dans l'art du roman que de la nouvelle.
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J'ai beaucoup aimé ce livre.
Les onze nouvelles qui le constituent explorent une réalité et ses multiples facettes. Chaque petite histoire indépendante est en effet liée à la suivante par un détail, un personnage.
Le lien peut être ténu, comme ces kiwis qui jonchent l'ancien bureau de poste dans lequel pénètrent les deux jeunes héros de "Jus de fruit", que l'on retrouve dans la nouvelle suivante "la vieille femme J" lors d'une perquisition de la police à la recherche d'un mari disparu, mais aussi dans "Herbes vénéneuses" récit à l'intérieur du récit...
Il peut aussi s'agir du personnage principal d'une nouvelle (la jeune femme commandant un sac dans "Faufilage d'un coeur") qui devient secondaire dans une autre (la même jeune femme brièvement présente -et pour cause- dans "Bienvenue au musée des supplices")
L'auteur dessine ainsi au fur et à mesure du déplacement d'un regard quasi photographique une société étrange et solitaire.
Les personnages semblent en effet bien seuls, enfermés dans des comportements irraisonnés, dans une incapacité à se lier réellement aux autres ...
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11 nouvelles liées par un très savant dispositif type « marabout/bout d'ficelle » c'est-à-dire qu'un élément de chaque nouvelles est repris dans la suivante ce qui ajoute au plaisir des 11 histoires , le plaisir du jeu (retrouver la référence ou deviner quel sera l'élément repris. En plus comme d'habitude la finesse de la romancière , les thèmes développés et ce ton toujours doux sans pathos .Ma préférée « La vieille femme ».
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Lire un livre de cet auteur c'est partir faire un beau voyage envoûtant, apaisant, onirique. En voici encore la preuve par 11 nouvelles.... que du bonheur
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