AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Rose-Marie Makino-Fayolle (Traducteur)
EAN : 9782742777907
244 pages
Actes Sud (01/10/2008)
4.02/5   139 notes
Résumé :
Une jeune femme entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d'anniversaire à son fils mais il est mort depuis longtemps. Dans l'arrière-boutique, une vendeuse pleure en silence. Une romancière vit dans un appartement donnant sur un jardin potager qui regorge de légumes, de surprenants légumes... Un journaliste arrive dans un hôtel sur lequel il doit écrire un article. Dans sa chambre s'est installée une femme. Elle s'en va aussitôt mais ne quitte pas les abords... >Voir plus
Que lire après Tristes revanchesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 139 notes
5
6 avis
4
10 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Tristes revanches » est un chapelet de nouvelles subtilement étranges, reliées les unes aux autres.

Ces onze fragments d'histoires, qui bénéficient d'une atmosphère évanescente, sont contés dans un style simple et délicat.

Des fruits et légumes insolites aux collections macabres d'un musée, l'anxiété n'est jamais bien loin.

La lecture de ce recueil produit un sentiment d'irréalité et de tristesse diffuse. Comme un rêve !
Commenter  J’apprécie          400
Yoko Ogawa excelle dans l'écriture de nouvelles et dans l'assemblage de ses opuscules en un seul ouvrage, et comme elle excelle dans la facture de romans, peu diserts, courts pourrait-on dire.
Que ce soit des nouvelles rassemblées, comme ici, ou des romans, chaque ouvrage de Y.O. est comme une claque, une claque qui fait mal parfois, assez souvent, une claque qui fait du bien car elle réveille, elle met en branle la conscience, elle touche au plus profond de l'âme ou du coeur ou du cerveau, et quand sa plume est plantée au plus profond, elle remue doucement les sables endormis, confortablement, habitués.
Yoko Ogawa me fait penser à une harpe : sa plume touche les toutes petites cordes sensibles, celles qu'on n'utilise jamais, les aigues, car nous savons qu'elles se brisent facilement. Alors en général, on les évite. Les nouvelles d'Y.O. oscillent sur ces cordes-là.
Et puis, soudainement, on descend dans les graves. Les costauds, les longues, les épaisses. Pour souffler, pour respirer, pour s'apaiser, pour se reposer. Mais c'est mal connaître et YO et l'âme humaine qu'elle transcrit. Tout aussi brutalement – et c'est ici tout son art d'écrire des nouvelles, car le temps est compté (et non pas les pages, cela n'a rien à voir) – YO remonte dans les aigus, ceux de la souffrance, de la douleur, de l'absence – car là les cordes cassent facilement et alors, plus de son, donc silence et absence.
Yoko Ogawa est une grande artiste, la littérature est un art et elle aime la musique. Son écriture est musicale.
Tristes revanches recueillent onze nouvelles, et clins d'oeil, les personnages se croisent souvent de manière fugace, éphémère, entre les nouvelles, à travers une image entrevue, instantanée, presque volée.
Cela permet d'allier à une forme de poésie et de douceur, la douleur, voire la cruauté, des vies supportées par les personnages inventés par l'auteure. Et cela permet aussi d'osciller entre ces instants volés au présent et ce temps indéfini du souvenir, qui sera peut- être un jour l'oubli.
Yoko Ogawa, c'est le beau et le cruel. C'est la douceur et la brutalité. C'est la mémoire et l'absence.
Commenter  J’apprécie          193
Onze nouvelles de Yoko Ogawa toutes liées entre elles par un événement, un personnage ou une image.
On voyage avec plaisir dans cet univers sans jamais perdre le fil de toutes ces histoires qui, au final,n'en composent plus qu'une.
Un oncle marginal qui a créé un musée des supplices, une femme qui entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d'anniversaire à son fils mort,une logeuse étrange dont on retrouve le mari...
Tout, dans cette spirale, se tient et chaque nouvelle met en perspective une autre.
Un très beau voyage dans un univers fantastique et en même temps si serein.
Commenter  J’apprécie          220
Un recueil de onze nouvelles subtilement construit avec des détails qui renvoient d'une histoire à l'autre, comme une espèce de discret jeu de piste, où les personnages réapparaissent comme figurants après avoir été au centre d'une intrigue.
Yoko Ogawa fait preuve de finesse avec ces portraits d'hommes et de femmes, chirurgien, pâtissière, écrivain..., qui habitent tous le même quartier.
Une suite très originale malgré des abords communs, avec pour toile de fond des histoires souvent tristes.
L'ensemble tisse une véritable tapisserie pleines de subtilités et passe par une mise en abyme avant de se terminer par un renvoi à la première histoire.
Un précieux livre présentant une série d'instantanés touchants et troublants.
Commenter  J’apprécie          190
J'en ai marre, mare à boue, bout de ficelle, selle....etc
Les 11 nouvelles constituant cet excellent recueil sont toutes liées entre elles par au moins un élément :
Tel objet, tel personnage provenant d'une nouvelle précédente, tel autre se retrouvant dans une nouvelle qui suivra.
Ainsi se tisse la première trame.
Yoko Ogawa nous entraîne dans une succession d'historiettes dans lesquelles la mort est toujours présente en leitmotiv le tout nimbé de flous, de « semblances », de ressemblances de « faux semblances »:
Tel élément provenant d'une autre histoire est-il là avec sa même réalité, est-il finalement bien le même ou une évocation de celui que nous trouvons à présent ?
Ainsi sommes nous installés dans cet univers onirique si cher à beaucoup d'auteurs japonais et qui, décidément, me plait énormément.
A mon sens ce tissu aux mailles irrégulières et plus ou moins lâches constitue une métaphore d'un des principes du bouddhisme (zen, pourquoi pas) qui est que chaque action de chacun d'entre nous retenti et retentira sur nous et sur l'ensemble des êtres vivants. Et c'est là qu'est le principe de l'ouvrage
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Une femme est arrivée, qui portait un sac en bandoulière. Dans un mouvement inconscient de ses hanches, elle laissait apparaître la fermeture métallique du rabat. La bandoulière, tordue, s'incrustait dans le fin tissu de son corsage. Puis ce fut une femme avec un sac de voyage de style "boston bag". Je ne sais pas pourquoi elle serrait très fort la poignée. Il devait sans doute contenir quelque chose de très précieux. On aurait dit que le cuir avait fait fondre la peau pour s'enfuir dans la chair. Le sac tremblait chaque fois qu'il lui frôlait la cuisse. Je craignais que le cuir ne finisse par adhérer à sa cuisse. P98
Commenter  J’apprécie          50
Un océan de mort s'étalait à mes pieds. Un océan écrasant qui n'était ni liquide, ni paysage, ni souvenir, ni mots. Nulle part il n'y avait de chemin pour le traverser, on n'y voyait aucun petit oiseau s'y reposer, seules les vagues noires arrivaient sans relâche de l'extrémité de l'infini.
Commenter  J’apprécie          60
C'était un enfant intelligent. Capable de lire à haute voix un livre d'images sans se tromper sur un seul caractère. Capable de faire une vois différente pour le petit cochon, le prince, le robot, le grand-père ou tout autre personnage. Il était gaucher, son front était grand, et il avait un grain de beauté sur le lobe de l'oreille. Lorsque je préparais les repas, il venait toujours dans mes jambes me poser toutes sortes de questions auxquelles j'avais du mal à répondre. Qui a inventé les caractères chinois ? Pourquoi est-ce qu'on grandit ? C'est quoi, l'air ? Où vont les gens qui meurent ?
Commenter  J’apprécie          20
Un jour elle récolte une carotte en forme de main. Une main réelle, qui a cinq doigts. Et bientôt, dans ce jardin, on découvre le cadavre sans main du mari de cette dame...Une drôle d’histoire.
Commenter  J’apprécie          80
C’était la blouse blanche du maître de conférences. Je l’ai secouée. De la poche est tombée la langue. Celle qui avançait sans arrêt des prétextes. Elle fut suivie des lèvres, des amygdales, des cordes vocales. Elles étaient encore tièdes et souples.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Yôko Ogawa (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yôko Ogawa
Les 5 recommandations en littérature de voyage d'Octavia :
0:58 le restaurant de l'amour retrouvé, d'Ito Ogawa : https://www.babelio.com/livres/Ogawa-...
1:30 Les Huit Montagnes, de Paolo Cognetti : https://www.babelio.com/livres/Cognet...
2:06 Compartiment pour dames, d'Anita Nair : https://www.babelio.com/livres/Nair-C...
2:38 Lisière, de Kapka Kassabova : https://www.babelio.com/livres/Kassab...
3:16 Touriste, de Julien Blanc-Gras : https://www.babelio.com/livres/Blanc-...
Abonnez-vous à la chaîne Babelio : http://bit.ly/2S2aZcm Toutes les vidéos sur http://bit.ly/2CVP0zs Suivez-nous pour trouver les meilleurs livres à lire : Babelio, le site : https://www.babelio.com/ Babelio sur Twitter : https://twitter.com/babelio Babelio sur Facebook : https://www.facebook.com/babelio/ Babelio sur Instagram : https://www.instagram.com/babelio_/
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (359) Voir plus



Quiz Voir plus

Yôko Ogawa

Dans quelle maison d'édition française sont édités les livres de Yôko Ogawa?

Les Editions de Minuit
Actes Sud
Le Seuil
Stock

10 questions
122 lecteurs ont répondu
Thème : Yôko OgawaCréer un quiz sur ce livre

{* *}