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sur 423 notes
Bernard Ollivier est un journaliste et écrivain né en 1938 dans la Manche. Après une carrière de journaliste politique et économique, à la retraite et veuf, il décide de se consacrer à l'écriture et de marcher jusqu'à Saint Jacques de Compostelle avant d'entreprendre une longue marche sur la Route de la Soie. Comme écrivain, il publie des nouvelles dont un recueil sur les sans domicile fixe, des romans policiers, mais aussi des récits de ses voyages. le succès de ses ouvrages lui permet de fonder plus tard l'association Seuil pour la réinsertion par la marche des jeunes en difficulté.
Longue Marche est un récit en trois volumes, relatant son voyage de 12 000 kilomètres à pied sur la Route de la Soie, d'Istanbul à Xian en Chine. le premier tome abordé aujourd'hui, sous-titré Traverser l'Anatolie est paru en 2000. Il est consacré au trajet effectué entre Istanbul en Turquie, jusqu'à la frontière avec l'Iran.
J'avais découvert l'auteur en 2009 avec son délicieux Aventures en Loire où il s'était aventuré sur le fleuve en canoë, alors qu'il n'en n'avait jamais fait de sa vie ! Je le retrouve avec plaisir pour ce récit exclusivement pédestre qui fait lever les yeux au ciel quand on suit sur la carte, la distance qu'il prévoit de parcourir à pied. En trois fois, certes, mais pédibus quand même.
Ce qui m'a le plus frappé en le lisant, c'est la différence de ton entre Aventures en Loire datant de 2009 et Longue Marche paru en 2000. Près de dix ans qui font toute la différence. le récit le plus ancien trahit la situation morale de l'écrivain, il entre dans la retraite et elle lui pèse déjà, homme d'action il lui faut très rapidement trouver un sens à sa nouvelle vie, d'autant qu'il la passera seul, devenu veuf. Quand souvent les récits de marche appuient sur l'aspect quasi zen de l'entreprise, Bernard Ollivier avoue, « La difficulté pour moi n'est pas de marcher mais de m'arrêter » ou bien quand exténué « le bon sens voudrait que je ne fasse rien. Mais ça, je ne sais pas. » La marche sera donc une thérapie destinée à le sauver de ses propres démons, plus qu'une randonnée sportive et culturelle. Et il s'y applique avec fougue pour ne pas dire obstination un peu bornée – si j'ose – quand deux ou trois fois, obligé par les circonstances à faire quelques kilomètres en voiture pour s'éloigner en hâte d'une zone, il mettra un point d'honneur à y revenir plus tard pour refaire le trajet à pied !
Le périple en Turquie s'avère riche en péripéties. le marcheur est considéré avec un étonnement curieux par les autochtones qui l'assaillent de questions ou l'invitent, presque de force, à boire un thé ici, partager un repas là. Bernard Ollivier loge souvent chez l'habitant, car sa route ne passe que par de petits villages, nous découvrons alors les moeurs indigènes dans les contrées régies par l'Islam où l'hospitalité n'est pas un vain mot. Pour autant la route n'est pas un long ruban tranquille, trois fois il sera confronté à des voleurs potentiels et le récit devient angoissant. Mais c'est aussi la période où la Turquie se débat avec le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan formé en 1978 par Abdullah Öcalan (dans l'ouvrage, l'auteur l'orthographie Odjalan, ce qui trouble le lecteur) une organisation armée se présentant comme un mouvement de guérilla, dont le leader incarcéré se prépare à être jugé. le voyageur pédestre et suspect aux yeux des militaires sera l'objet de brimades et ennuis désagréables. Mais ce ne sera pas tout, il y aura un ou deux fous furieux croisés en pleine campagne, sans oublier les terribles kangals, énormes chiens de berger gardant les troupeaux.
Comme souvent, l'ennemi le plus dangereux est celui de l'intérieur. En l'occurrence, les boyaux du pèlerin ! Alors qu'il n'est plus qu'à une journée de marche de la frontière avec l'Iran, une dysenterie amibienne le cloue au lit et il sera rapatrié vers la France. Mais déjà il envisage son prochain voyage, bien décidé à le reprendre là exactement où il s'est arrêté. Borné, je vous l'avais dit !
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un livre qui m'a emmené très loin, car par la magie du style de l'auteur, j'ai marché avec lui. Et je marche encore. je n''ai qu'a fermer les yeux, je suis de nouveau sur cette route de la soie. je l'ai relu plusieurs fois, je l'ai fait découvrir à des amis ( c'est d'ailleurs une amie qui me l'a offert, quel beau cadeau). il est toujours facile de critiquer un livre que l'on a pas aimé, et très difficile de faire une bonne chronique d'un livre qu'on a adoré.
Alors quelques détails qui m'ont agacé : en tant que femme jamais je ne pourrais faire ce genre de périple !
parfois l'auteur m'agace de tout vouloir faire à pied ! pourquoi tant de violence personnelle, pour parfois 100 m de route ?
Journaliste il sait rencontrer les gens, leur parler avec parfois son peu de vocabulaire.
en bref sa magnifique aventure qu'il nous fait partager n'est pas à la porté de tout le monde.
le reste de la série : un délice.
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Bernard Ollivier, sexagénaire passionné de marche à pied (il est déjà allé à Saint Jacques de Compostelle) décide en 1999 de se lancer sur la route de la Soie, d'Istanbul (Turquie) à XiAn (Chine) soit un périple incroyable de 12 000 km. Comme il est impossible de parcourir certaines portions du chemin en hiver, il ne marchera qu'à la belle saison et repartira l'année suivante de l'endroit où il aura arrêté. Il relate cette belle aventure en trois tomes plus passionnants les uns que les autres.
Dans celui-ci (« Traverser l'Anatolie »), il nous raconte son épopée en Turquie et c'est un véritable exploit étalé sur 1700 km. le pays profond, bien loin de lieux occidentalisés comme Ankara, la capitale ou Istanbul, vit dans une misère absolue, un obscurantisme inimaginable, sous l'emprise étouffante de l'armée, de la religion et dans la crainte d'attentats kurdes. Ces gens, par ailleurs souvent très accueillants comme nous ne savons plus guère l'être dans nos régions, voient quelquefois le marcheur comme une sorte de coffre fort ambulant et n'ont alors qu'une seule idée en tête : le détrousser ou à tout le moins en tirer le plus d'argent possible. Par miracle, Ollivier échappe à plusieurs reprises à ses détrousseurs.
Cette longue marche s'apparente souvent à un calvaire. Il doit affronter l'altitude, la pluie, le chaleur accablante, le froid glacial, mais également échapper aux terribles « kangals », ces énormes et sauvages chiens de bergers dressés pour se battre contre les loups et fort peu accueillants à tout intrus pénétrant sur leur territoire. Les brigands et les militaires ne lui facilitent pas la vie non plus. Il lui arrive d'être arrêté, retenu prisonnier et ce n'est qu'après palabres et longue patience qu'il parvient à être libéré et remis sur cette « longue route » aussi magnifique que sauvage. Finalement ce sera la maladie, une dysenterie amibienne carabinée qui viendra à bout de notre marcheur et l'obligera à accepter de se faire rapatrier en France par Europe Assistance alors qu'il est arrivé à la frontière iranienne.
Un livre de découverte et de courage, magnifique, passionnant, même si l'on n'est pas adepte de la randonnée et passionné de marche à pied comme moi-même. Eh oui, l'aventure est toujours au rendez-vous au bord des chemins.
« Bernard Ollivier est un voyageur, il ne se prend pas pour un écrivain. le résultat est qu'il écrit souvent mieux que les écrivains patentés… Il voyage comme le font tant de héros de Conrad : pour se découvrir. » (Pierre le Pape)
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Pour moi, l'un des meilleurs récits contemporains de voyage et d'aventures !

Et quelle aventure que celle d'entreprendre de parcourir uniquement à pied la mythique Route de la Soie. Un périple qui durera 4 ans, narré dans 4 tomes que je recommande tous les yeux fermés.

Un récit qui met à l'honneur les rencontres car c'est surtout ça le voyage. partir à la rencontre de soi et de l'autre.

Grande voyageuse aussi, j'ai adoré suivre ses pérégrinations et sa façon de nous conter ce voyage riche en péripéties.

Une ôde à la marche, à la lenteur et au voyage au long court.


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Bernard Ollivier était journaliste et à sa retraite, s'est retrouvé veuf. Il a toujours été hanté par la route de la soie et entreprend cette route à pied. Il compte sur ses rencontres pour trouver à manger et où dormir. Il se laisse guider par le présent et se sort de certaines situations avec beaucoup d'humour. Avec un vrai talent de raconteur et son esprit vivifiant, il raconte sa longue marche avec les étapes les plus marquantes bien entendu. Les descriptions de paysages donneraient envie de partir à n'importe quel casanier.
Ce livre est riche, passionnant, éclairant sur l'état des pays traversés à la fin du vingtième siècle. Très aisé à lire, il transmet toute l'énergie de son auteur à son lecteur.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Je venais de finir « trois » de Valérie Perrin (j'aime beaucoup cette auteure).
J'en avais un peu assez des intrigues un peu trop complexes, des flashbacks, des personnages pour qui on se pose trop de questions, etc.
J'avais besoin de plus de simplicité, d'authenticité, de me laisser porter.
Ayant adoré « dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson, je suis retournée vers les récits de voyage et ai choisi « longue marche » par hasard.
Bien m'en a pris !
Ce livre est superbement écrit ! du début jusqu'à la fin de ce premier tome, on ne se lasse de ces kilomètres parcourus, sur cette route de la soie…
Vivement la suite.
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Superbe aventure, d'aucuns la qualifieront de folle, mais leçon de pugnacité, de courage, d'humanisme, à travers une quête solitaire de soi-même et des autres, avec toujours l'inconnu devant soi à affronter, la mort peut-être, embusquée on ne sait où.
L'écriture est très belle, l'homme modeste et pleinement en vie, se demandant régulièrement le sens de sa démarche hallucinante.
J'ai envie de remercier cet homme pour ce qu'il a fait, et pour son témoignage qui interroge notre humaine condition.
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Quel plaisir de suivre au long des 328 pages du premier volume de sa Longue Marche, les boires et déboires de Bernard Ollivier, sexagénaire comme moi à l'époque où il fait ce voyage, en pays Turc et puis Kurde.
A pied (je suis en train de me préparer moi-même pour Compostelle 'comme on dit' en automne prochain), il a entrepris un long voyage jusqu'en Chine et ce premier volume nous laisse avec l'idée que la suite devrait aussi nous plaire.
Certes, Bernard Ollivier n'est pas un premier prix de littérature mais sa prose tient le coup, il sait la faire vivre et nous proposer une série de tableaux vivants de cette Turquie moderne, profondément enracinée dans sa vieille culture et la tête vaguement embrumée dans les parfums toxiques de l'Occident.
Avec un sens certain de l'a-propos il sait remarquablement associer en permanence, tissées avec sa marche, les contradictions internes très actives qui font de ce pays à la fois un trésor culturel (parfois à l'abandon) et un coupe-gorge pour touriste un peu aventurier comme lui, capable de sortir des sentiers battus pour aller, au péril de sa besace comme il dit et de sa vie sans doute aussi, explorer la vie des gens dans ses moindres recoins.
C'est que la millénaire Route de la Soie se perd en Turquie dans la poussière des routes et des autoroutes bitumées et nous déplorerons avec lui que les caravansérails ne soient pas mieux préservés si ce n'est valorisés.
Amusez-vous aussi à lire en accompagnant votre lecture avec les trésors de la toile. D'un côté je posais des fanions le long de sa route avec Google Earth, allant même jusqu'à utiliser le simulateur de vol pour mieux "voir" les paysages traversés, d'un autre j'ouvrais quand j'en éprouvais le désir, mon moteur de recherche préféré pour explorer plus avant tel monument, complétant ainsi les mots écrits avec des images.
J'espère vous avoir mis en appétit un petit peu.
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: Véritable invitation au voyage... L'auteur nous embarque avec lui dans son périple (dans ce premier tome : la Turquie) et nous fait partager avec style ses découvertes et ses réflexions. Passionné par la Route de la Soie, il nous fait partagé ses connaissances sans transformer son carnet de voyage en livre historique. Bref, carnet de voyage très bien écrit, nourri de descriptions géographiques, de découvertes, d' anecdotes et de rencontres émouvantes, drôles et parfois effrayantes.
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Bernard ollivier entreprend une longue marche via la fameuse route de la soie! Dans ce premier acte il doit traverser la Turquie pour rallier l'Iran ! Se confronter au choc des cultures, d'une Turquie très européenne a l'ouest à une Turquie très orientale à l'est ! Il va rencontrer des gens très bon, quelque un moins bon mais cela ne le découragera pas a réussir cette quête !
Très bon livre, plaisant à lire j'attaque de suite le numéro 2...
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