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2,85

sur 154 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pourquoi se contenter du pire quand le meilleur s'offre à nous ? Ne serait-ce que pour une minute, une heure une éternité…

Vous est-il déjà arrivé, de vous asseoir sur un banc, le temps s'arrête, votre regard est dans le vide mais votre cerveau est en pleine ébullition prêt à exploser ? Devant ce banc plusieurs chemins se présentent à vous. Lequel choisir ? Voilà le dilemme qui torture l'esprit de Nelly, 47 ans.

Nelly est assise sur ce banc, au milieu d'une gare. Peu importe que ce soit Nelly, vous ou moi, 47 ou 34 ans ! Quelle importance au fond, un jour ou l'autre un banc se présente à nous et le dilemme tombe comme une urgence, comme si notre vie en dépendait !

Nelly est actrice. Ce soir, l'attend un grand rôle au théâtre. La salle est comble. Mais un homme, au centre du cinquième rang lui fait l'effet d'une entaille, d'une trahison. Nelly puise en elle la force pour tenir son personnage. Mais son corps démissionne. Ses mots se fragmentent en silence. La représentation chavire, la pièce est annulée !

Nelly fuit. Elle va marcher sans but dans les rues de Paris à la recherche d'une réponse, d'un souffle, d'un sursaut de vie qui lui manque pour ne pas asphyxier. Dans cette gare, sur ce banc elle se pose. Durant toute une nuit, l'heure de la mise au point est venue, un face à face s'impose. Des images de sa vie lui reviennent comme des boomerangs. Des flashbacks jaillissent comme des missiles. Ça fuse de toute part. Pas le temps de souffler que ça retombe, coup de poing dans la gueule, aucune pitié pour Nelly. N'oublie pas de tendre l'autre joue ma fille, Dieu l'a dit ! Et puisque tu as choisi ta vie, maintenant tu assumes, quitte à en crever. Pour le meilleur et pour le pire. Pas le droit à l'erreur. Putain, comme ça fait mal. Mais Nelly reste sur ce banc, affronte ses démons, se couche, se relève comme un bon petit soldat et nous raconte :

Une mère qui sombre peu à peu dans la maladie : Les ténèbres de l'oubli.
« Je me demande pourquoi j'ai voulu la blesser. Pourquoi haïssant sa maladie, je me suis emportée contre elle. Je la vois sortir de son rôle, être doucement happée par hier, et même si l'avenir est un oubli perpétuel, je voudrais qu'elle marche sans se retourner, avec une dignité que rien n'entame. »

Un père qui n'a pas eu les armes pour affronter sa sexualité.
« Et soudain, je pense à mon père. A sa vie qu'il n'a pas jouée. Et cette vie sans rébellion m'emplit de chagrin. Cet homme, magnifique personnage tragique, second rôle timide qui ne savait pas qu'il pouvait parler aussi fort que les autres… qu'y avait-il à l'autre bout de la plage, papa ? Y avait-il la solitude, la tentation du suicide, ou celle d'autres hommes ? »

Deux fils qui ne voient en elle qu'une mère dans ce grand lit désert et froid.
« Ils ignorent ma chambre vide. Ils font confiance. […] Comme si la maternité nous rendait infaillibles. Et pourtant, il suffit d'un rien. Un homme qui n'est pas eux. Un homme qui passe et leur mère n'est plus leur mère. Juste une femme qui hurle de douleur. Qui meurt sur scène. Et couche dans les gares. »

Un homme effacé mais tellement présent.
« Mais ce soir, hier soir, elle s'est octroyé le premier rôle. Elle a placé au centre du cinquième rang – place idéale – l'homme idéal. Celui que j'avais nié sans l'oublier. Occulté sans le quitter. le porteur de vie. L'amoureux. Pas un jeune premier, non. Un homme d'âge égal au mien. de force égale. […] Un fait pour moi. »

Une vie. Sa vie. Ses choix.
« Est-ce qu'on me laissera jouer encore ? Est-ce que vous pensez que cela est possible ? Un pardon ? Une grâce … »

On ne peut être que touché, réveillé, bousculé, par la fragilité de cette femme et par l'écriture sobre de l'auteure Véronique OLMI, comme des cris, des bouteilles à la mer. On s'en prend plein la gueule et on se demande, Nelly, vous, moi, 47 ou 34 ans quel chemin, quel choix, quelle voie ? Celle que nous dicte une certaine retenue, une certaine conscience morale ou celle qui va nous apporter cette petite brise qui nous rend si vivant ? A droite ? A gauche ? Tu me suis ? Ne pas cracher sur le bonheur.

« J'aimais mieux quand c'était toi », mais je préfère quand Aimer se conjugue au présent : J'aime mieux quand c'est toi ! L'Amour c'est quand même mieux quand il est vécu au présent ! Ne pas avoir de regret, ne pas avoir à se dire que l'on aurait pu…

Contre vent et marée, Nelly fait le choix de la Vie, de l'Amour, pour une minute, une heure et pourquoi pas l'Éternité ?

« J'ai vaincu la mort pour cet instant-là. Précisément. Être dans ces minutes-là. Ce regard-là. Cet homme là.
Le temps s'incline et nous quitte.
Et la vie est là.
Mon Dieu…
Comme c'est simple. »



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J'aime le tofu, comme Nelly aime Paul !
Est-ce que cela me déstabilisera si on pose mon tofu au 5eme rang dans le public alors que je joue une pièce de Pirandello ?
Non ça me fera ni chaud ,ni froid !
Même si je préfère mon tofu froid ^^

Le mot amour est un fourretout !

J'aurai du mal à rompre avec mon tofu parce que je l'aime.
Et survivre 6 mois sans en prendre une tranche !
En fait mon tofu je le déguste quand ça me chante !
Et surtout je l'oublie aussitôt après l'avoir mangé…
Il me devient nécessaire que le jour où le goût du soja me titille les papilles à nouveau.

Bon d'accord j'arrête mes comparaisons foireuses ^^

J'avoue que j'ai beaucoup aimé ce livre même si le livre m'a décontenancé !
J'ai admiré la capacité de l'auteur à décrire avec une précision chirurgicale l'impact physique que peut provoquer la présence de l'homme qu'elle aime encore dans le public.
Une lente décomposition de cette comédienne pourtant experte dans le jeu des sentiments qui pourtant se meurt au fur et à mesure de sa réplique lorsque la réalité de la présence de son amoureux s'impose.
Je suis heureuse qu'elle n'ait pas choisi de clore le dernier acte mais de continuer à vivre un amour éphémère avec cet homme sans savoir pourquoi , juste vivre et ressentir !
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Si ce nouveau Véronique Olmi ne fait pas l'unanimité, j'ai retrouvé avec grand plaisir cette auteure à la plume si juste et si affutée !

Dans J'aimais mieux quand c'était toi, nous faisons la connaissance de Nelly une actrice de théâtre, une grande passionnée, une passion qui la rend attachante parce qu'elle ressent sa vie de manière théâtrale telle une pièce dramatique. A un tel point que l'actrice prend le pas sur la femme.

La narration est coupée en deux parties, une partie consacrée à l'actrice et une autre à la femme à l'image d'une pièce en deux actes. Certes le livre est court mais il prend la forme de son histoire. La première partie est réservée à une journée de répétition avant une représentation d'une pièce que j'aime énormément : "Six personnages en quête d'auteur". Un choix très judicieux de la part de Véronique Olmi.

Cette dernière décrit de façon précise ce que peut ressentir un acteur de théâtre, de ce qui lui donne envie de jouer, de ce qui le transcende. Au point que l'on comprend que la passion des fois dépasse la réalité. Un moment dramatique va scinder le livre en deux, un événement qui va dévoiler la femme qui se cache derrière Nelly : une amante, une femme amoureuse. le deuxième acte est donc celui de la réalité de la vie, le retour sur sa liaison avec un homme marié.

L'écriture est intimiste, poétique, sublimée par une histoire d'amour. Les phrases sont ainsi des instantanés de la vie. J'ai donc aimé cette manière d'écrire, ce choix des petits mots justes qui décrivent parfaitement ce que l'on peut ressentir.

L'exploit est qu'en seulement 133 pages on atteint l'essentiel : une passion, un amour, un chagrin d'amour.
En définitive, une écriture et une justesse des mots que je salue bien bas !

Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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J'essaie de ne pas trop en dire ( mais sachez que c'est déjà trop si vous voulez profiter pleinement du déroulé du récit), car c'est justement le mystère de l'inconnu où la narratrice nous emmène qui est l'une des forces de ce petit roman psychologique. On pourrait presque le qualifier de thriller, si cela ne risquait pas de lui enlever ses qualités littéraires, poétiques et métaphoriques.

A noter aussi que le titre, qui vient d'une chanson de Souchon, et fait un peu croire à quelque chose du genre Marc Lévy, est d'un ridicule achevé par rapport à la finesse de ce qu'il y a à l'intérieur.

C'est l'histoire d'une histoire d'amour fou entre deux êtres qui se sont quittés. Et de sa réémergence brutale, le temps d'une nuit déchirante, où tout se questionne à nouveau.

La femme est actrice (et qu'elle joue dans la pièce de Pirandello : Six personnages en quête d'auteur), et cela ouvre tout un versant sur le théâtre, le rôle de l'acteur, pris entre réalité et fiction. Cet effet de dédoublement entre en résonance avec l'histoire, terriblement dramatique et forte dans son unité de temps, qui va questionner l'identité de deux êtres et le sens de l'amour.

C'est admirablement écrit, de par sa concision, servie par une prose d'une densité haletante.
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Un titre qui rappelle les paroles d'une chanson d'Alain Souchon :

J'aimais mieux quand c'était toi
Quand sur ma bouche tu mettais tes doigts
En disant "tais-toi"
Mets ta main là et tais-toi
J'aimais mieux quand c'était toi
J'aimais mieux toi
On va aux îles anglo-normandes
Et je leur fais arpenter les landes
À ces petites soeurs
On dort à l'hôtel près du phare
Le papier peint, le grand couloir
Où t'avais peur
On revient en bateau par Granville
Comme tu aimais
Je fais toujours beaucoup l'imbécile
Oui mais

...

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Entre le théâtre et la vie réelle tout se confond. Être l'autre femme. La comédienne et l'amante. Les rôles ne sont jamais faciles. Ce roman nous donne le goût d'aimer. du moins dans l'instant.
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Voilà longtemps que je voulais découvrir cette auteure et l'occasion se présentant je n'ai pas hésité longtemps et je peux dire que je ne suis pas déçu de cette lecture.

Véronique Olmi met en scène une femme en crise ; Nelly qui, sur 133 pages entraîne ses lecteurs dans une prise à partie mi lyrique, mi dramatique sur l'événement qui bouleverse sa vie et l'entraîne dans une plongée vers un abîme et une totale remise en question personnelle.

Menant de front une vie d'actrice au théâtre sur des pièces classiques, de mère d'adolescente qu'elle a bien du mal à gérer et à la mère atteint d'une maladie dégénérative, son récit, sous forme d'interpellation débute dans une gare où elle a trouvé refuge et entame une sorte de confession dont on ne découvrira le cadre qu'à la page 96. Longue digression sur son quotidien familial, sa passion pour le théâtre pour lequel elle alterne les grands rôles classiques, les affres de l'interprétation, le tout dans un style grave, terriblement humain, ses doutes sur son orientation, ses choix personnels et sur le moment où le train-train quotidien lourd de secrets, d'attentes et d'espoir va exploser......lors d'une des premières d'une pièce de Pirandello.

C'est alors au tour de l'origine de la passion, du coup de foudre et de la rupture amoureuse qu'elle nous livre d'une manière quasi clinique..... au scalpel.

Le style parfois ampoulé est empreint d'humanité et ne peut pas nous laisser indifférent. On peut parfois perdre pied sous les assauts de longues diatribes, de quelques clichés mais la vague revient incessante et tumultueuse, agaçante et nous mène à une fin qui m'a partiellement déçue mais m'amènera très vite à découvrir les autre livres de Véronique OlmI.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Un moment de vie partagée avec les autres femmes ... page 51. Impossible de ne pas se reconnaître dans l'une d'elles. Véronique Olmi dépeint dans la précision la plus cruelle ce que nous sommes dans la passion amoureuse, quand nous jouons un rôle ou quand tentons de vivre, tout simplement. du beau travail d'écriture, des phrases courtes à la Duras, des mots qui se bousculent pour mieux nous interpeller. Aimer, c'est prendre un risque et pas n'importe lequel. Mais, que serait la vie sans amour ?
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Que font les comédiens dans la journée et les heures qui précédent une représentation?
Les heures tendues vers cette rencontre avec le public, le texte et les partenaires....
Et puis un soir tout bascule et la vie privée reprend le dessus... on change de domaine, on s'éloigne du théâtre pour mieux plonger dans les affres de la passion et les douleurs qu'elle peut entraîner... Qu'ils peuvent être compliqués les rapports homme - femme...
Des amours impossibles qui n'en finissent pas de finir... rupture... retrouvailles... blessures... et amour toujours...
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Dire oui à l'amour. "Et la vie est là. Mon Dieu. Comme c'est simple..."
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