Citations sur Traité d'athéologie (81)
En lieu et place de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l’obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion pour l’au-delà, l’ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l’épouse et la mère, l’âme et l’esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré...
Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques: haine de la raison et de l'intelligence; haine de la liberté; haine de tous les livres au nom d'un seul; haine de la vie; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir; haine du féminin; haine des corps, des désirs, des pulsions.
Un chef de guerre cherche un verset qui justifie son action ? Il en trouve une quantité incroyable. Mais un pacifiste qui déteste la guerre, déterminé à faire triompher son point de vue, peut tout aussi bien brandir une phrase, une citation, une parole inverses!
Mieux vaut une vérité qui désespère tout de suite et permet de ne pas perdre complètement sa vie en la plaçant sous le signe du mort-vivant qu’une histoire qui console sur le moment, certes, mais fait passer à côté de notre seul vrai bien: la vie ici et maintenant.
Le commerce d'arrière-mondes sécurise celui qui les promeut, car il trouve lui-même matière à renforcer son besoin de secours mental.
Aux rabbins, aux prêtres, aux imams, ayatollahs, et autres mollahs, je persiste à préférer le philosophe.
L'époque croule sous les informations vénérées comme la parole autorisée de nouveaux oracles et l'abondance se fait au détriment de la qualité et de la véracité : jamais autant de fausses informations n'ont été célébrées comme autant de vérités révélées.
Les évangélistes écrivent une histoire. Avec elle ils narrent moins le passé d'un homme que le futur d'une religion. Ruse de la raison : ils créent le mythe et sont créés par lui. Les croyants inventent leur créature, puis lui rendent un culte : le principe même de l'aliénation.
Étrange comme l'excision - la circoncision féminine, plusieurs langues utilisent le même mot pour les deux mutilations - des petites filles révulse l'Occidental, mais ne génère aucune condamnation quand elle est pratiquée sur les petits garçons. Le consensus semble absolu, jusqu'à ce qu'on invite son interlocuteur à réfléchir sur le bien-fondé de cette opération chirurgicale qui consiste à retrancher une partie saine du corps d'un enfant non consentant sans raison médicale - la définition juridique de... la mutilation.
Car on ne mesure bien l'obéissance qu'avec les interdits. Plus ils pullulent, plus grandes sont les occasions de fauter, plus les probabilités de perfection s'amenuisent, plus la culpabilité augmente.