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Citations sur Traité d'athéologie (81)

Dès que la religion produit des effets publics et politiques, elle augmente considérablement son pouvoir de nuisance.
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L’époque dans laquelle nous vivons n’est donc pas athée. Elle ne paraît pas encore post-chrétienne non plus, ou si peu. En revanche, elle demeure chrétienne, et beaucoup plus qu’il n’y paraît. Le nihilisme provient de ces turbulences enregistrées dans la zone de passage entre le judéo-christianisme encore très présent et le post-chrétien qui pointe modestement, le tout dans une ambiance où s’entrecroisent l’absence des dieux, leur présence, leur prolifération, leur multiplicité fantasque et leur extravagance. Le ciel n’est pas vide, mais au contraire plein de divinités fabriquées au jour le jour. La négativité procède du nihilisme consubstantiel à la coexistence d’un judéo-christianisme déliquescent et d’un post-chrétien encore dans les limbes.
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Tant que la religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s'agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu'on peut, tant qu'elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie d'autrui...
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On sait les animaux intacts de Dieu. Indemnes de religion, ils ignorent l’encens et l’hostie, les agenouillements et les prières. On ne les voit pas en extase devant les astres ou les prêtres. Ils ne bâtissent ni cathédrale ni temple, Jamais on ne les surprend adressant des invocations à des fictions.
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Célébrons Eve qui opte pour l'intelligence au prix de la mort quand Adam ne saisit pas tout de suite les enjeux du moment paradisiaque : l'éternelle félicité de l'imbécile heureux !
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La notion de "Dieu" a été inventée comme antithèse de la vie - en elle se résume, en une unité épouvantable, tout ce qui est nuisible, vénéneux, calomniateur, toute haine de la vie. La notion d'"au-delà", de "monde-vrai" n'a été inventée que pour déprécier le seul monde qu'il y ait - pour ne plus conserver à notre réalité terrestre aucun but, aucune raison, aucune tâche ! La notion d'"âme", d'"esprit" et, en fin de compte, même d'"âme immortelle", a été inventée pour mépriser le corps, pour le rendre malade - "sacré" - pour apporter à toutes les choses qui méritent le sérieux dans la vie - les questions d'alimentation, de logement, de régime intellectuel, les soins à donner aux malades, la propreté, le temps qu'il fait - la plus épouvantable insouciance ! Au lieu de la santé, le "salut de l'âme" - je veux dire une folie circulaire qui va des convulsions de la pénitence à l'hystérie de la rédemption ! La notion de "péché" a été inventée en même temps que l'instrument de torture qui la complète, la notion de "libre arbitre", pour brouiller les instincts, pour faire de la méfiance à l'égard des instincts une seconde nature.
Nietzsche, Ecce homo, Pourquoi je suis un destin, §8.
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On imagine mal Ponce Pilate recevant Jésus qui n'est pas encore le christ, ni ce que l'Histoire en fera : une vedette planétaire.
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Les femmes sont de trop. Trop de désirs, trop de plaisirs, trop d’excès, trop de passions, trop de débordements, trop de sexe, trop de délire. Elles mettent en péril la virilité du mâle.
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Car le monothéisme tient pour la pulsion de mort, il aime la mort, il jouit de la mort, il est fasciné par elle. Il la donne, la distribue massivement, il en menace, il passe à l’acte : De l’épée sanguinolente des juifs exterminant les Cananéens à l’usage d’avions de ligne comme de bombes volantes à New York, en passant par le largage de charges atomiques à Hiroshima et Nagasaki, tout se fait au nom de Dieu, béni par lui, mais surtout béni par ceux qui s’en réclament.
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On ne tue pas un souffle, un vent, une odeur, on ne tue pas un rêve, une aspiration. Dieu fabriqué par les mortels à leur image hypostasiée n'existe que pour rendre possible la vie quotidienne malgré le trajet de tout un chacun vers le néant. Tant que les hommes auront à mourir, une partie d'entre eux ne pourra soutenir cette idée et inventera des subterfuges. On n'assassine pas un subterfuge, on ne le tue pas. Ce serait même plutôt lui qui nous tue : car Dieu met à mort tout ce qui lui résiste. En premier lieu la Raison, l'Intelligence, l'Esprit critique. Le reste suit par réaction en chaîne...
Le dernier dieu disparaîtra avec le dernier des hommes. Et avec lui la crainte, la peur, l'angoisse, ces machines à créer des divinités. La terreur devant le néant, l'incapacité à intégrer la mort comme un processus naturel, inévitable, avec lequel il faut composer, devant quoi seule l'intelligence peut produire des effets, mais également le déni, l'absence de sens en dehors de celui qu'on donne, l'absurdité a priori, voilà les faisceaux généalogiques du divin. Dieu mort supposerait le néant apprivoisé. Nous sommes à des années-lumière d'un tel progrès ontologique...
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