Citations sur Traité d'athéologie (81)
Aux rabbins, aux prêtres, aux imams, ayatollahs et autres mollahs, je persiste à préférer le philosophe. A toutes ces théologies abracadabrantesques, je préfère en appeler aux pensées alternatives à l'historiographie philosophique dominante : les rieurs, les matérialistes, les radicaux, les cyniques, les hédonistes, les athées, les sensualistes, les voluptueux. Ceux-là savent qu'il n'existe qu'un monde et que toute promotion d'un arrière-monde nous fait perdre l'usage et le bénéfice du seul qui soit. Péché réellement mortel...
On peut même penser que la fin du monopole des professionnels de la religion sur le religieux a libéré l'irrationnel et généré une plus grande profusion de sacré, de religiosité et de soumission généralisée à la déraison.
L'athéisme post-moderne abolit la référence théologique, pour construire une morale. Ni Dieu ni la science, ni le ciel intelligible ni l'agencement de propositions mathématiques, ni Thomas d'Aquin ni Auguste Comte ou Marx. Mais la philosophie, la raison, l'utilité, le pragmatisme, l'hédonisme individuel et social, autant d'invitations à évoluer sur le terrain de l'immanence pure, dans le souci des hommes, par eux, pour eux, et non par Dieu, pour Dieu. (p.93)
La théocratie trouve son remède dans la démocratie : le pouvoir du peuple.
Car Dieu n'est ni mort ni mourant - contrairement à ce que pensent Nietzsche et Heine. Ni mort ni mourant parce que non mortel. une fiction ne meurt pas, une illusion ne trépasse jamais, un conte pour enfants ne se réfute pas.
A l'heure où se profile un ultime combat -déjà perdu- pour défendre les valeurs des Lumières contre les propositions magiques, il faut promouvoir une laïcité post-chrétienne....A toutes ces théologies abracadabrantesques, je préfère en appeler aux pensées alternatives à l'historiographie philosophique dominante : les rieurs, les matérialistes, les radicaux, les cyniques, les hédonistes, les athées, les sensualistes, les voluptueux.
Faut-il voir dans la haine des femmes commune au judaïsme, au christianisme et à l'islam la conséquence logique de la haine de l'intelligence ?
La démocratie vit de mouvements, de changements, d'agencements contractuels, de temps fluides, de dynamique permanente, de jeux dialectiques. Elle se crée, vit, change, se métamorphose, se construit en regard d'un vouloir issu de forces vivantes. Elle recourt à l'usage de la raison, au dialogue des parties prenantes, à l'agir communicationnel, à la diplomatie autant qu'à la négociation. La théocratie fonctionne à l'inverse : elle naît, vit et jouit de l'immobilité, de la mort et de l'irrationnel.
Moïse, Paul de Tarse, Constantin, Mahomet, au nom de Yahvé, Dieu, Jésus et Allah, leurs fictions utiles s'activent à gérer des forces sombres qui les envahissent, les travaillent et les tourmentent. En projetant leurs noirceurs sur le monde, ils l'obscurcissent plus encore et ne se déchargent d'aucune peine. L'empire pathologique de la pulsion de mort ne se soigne pas avec un épandage chaotique et magique, mais par un travail philosophique sur soi. Une introspection bien menée obtient le recul des songes et des délires dont se nourrissent les dieux. L'athéisme n'est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée.
Plutôt la foi qui apaise que la raison qui soucie. Même au prix d'un perpétuel infantilisme mental.