" La réédition en collection de poche de cet ouvrage publié en 2005, nous donne l'occasion d'en dire quelques mots, puisqu'il se voulait être une charge contre les trois monothéismes.
Ce qui frappe au premier chef, outre sa méchanceté et son ignorance impressionnante, c'est que ce livre, en dépit de son titre, n'est pas un
traité d'athéologie! Car même si
Nietzsche, idole de M.
Onfray s'était déjà refusé à apporter - sans doute par incapacité - une “contre-preuve de l'inexistence de Dieu” (
Aurore), on était en droit d'exiger ici un examen philosophique rigoureux des grands textes relatifs aux preuves physico-théologiques et cosmologiques que B.Sève avait examiné autrefois. Afin d'imposer, avec une outrance qui révèle sa propre irrationalité, la prétendue hostilité religieuse envers l'intelligence, l'Auteur n'en dit rien. A lui seul, Averroès, cité furtivement (p.87) apporterait un démenti complet aux propos insensés de M.O. Dès le début de son Discours décisif, le philosophe arabe affirmait en effet “que la Révélation nous appelle à réfléchir sur les étants en faisant usage de la raison et exige de nous que nous les connaissions par ce moyen (...)”. Il eut donc été courageux de se référer à des textes comme la cinquième voie de Saint Thomas, que M.O évite soigneusement , tout comme il occulte l'idée chez certains physiciens, de voir se rejoindre leur discipline avec la métaphysique ( E.Klein, La Quête de l'Unité)! Que fait-il alors pour donner l'impression de traiter son sujet? Eh bien, il se livre à une attaque facile qui frise la démence, de la religion et de ses représentants, surtout catholiques, s'appuyant régulièrement sur la psychanalyse, dont il n'avait pas encore perçu la nocivité! Mais même là,
Onfray est grotesque, il nie l'existence historique du Christ quand un spécialiste tel que P.Géoltrain n'en doute pas; il accuse à tort Saint Paul de mépriser le corps et la sexualité, dont ce dernier dit à l'inverse qu'elle est l'expression d'un “mystère(...) d'une grande portée” (Eph.5:32), sachant que, conformément à toute l'économie du christianisme, le corps, Temple de l'Esprit ,devient le réceptacle privilégié du Corps eucharistique. Mais peu importe la Vérité, qui n'intéresse pas M.O. Ce qu'il veut, à force de radotages, c'est hypnotiser son lecteur.Enfin,
Onfray atteint les sommets de l'aberration, lorsqu'il assimile de manière anachronique christianisme et totalitarisme, alors que celui-ci fût au contraire justement défini comme une spécificité de l'époque moderne par H. Arendt. Ainsi, M.O, qui ne recule devant rien pour tromper son monde et lui faire peur, n'hésite pas à identifier nazisme et catholicisme ( p 237) : “ les chambres à gaz peuvent donc s'allumer aux feux de la Saint Jean” dit-il avec l'assurance du sot! C'est à se demander pourquoi Hitler en personne avait envisagé l'invasion du Vatican et selon
John Cornwell, l'enlèvement puis l'élimination de
Pie XII, qui lui-même, s'était impliqué dans la conspiration de Hans Oster contre le dictateur,dès 1939... "
Patrick Geay.
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