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EAN : 9782369831402
152 pages
Louis Vuitton Editions (19/04/2018)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Nul autre que Thomas Ott ne pouvait s'élancer avec autant de ferveur sur la légendaire route 66. De Chicago à Santa Monica défilent pendant trois semaines près de 2 500 kilomètres. " La route 66 est celle d'un monde oublié. Plus personne ne l'emprunte. [...] Ce sont des villes fantômes, figées dans le passé. Je raconte cette Amérique perdue le long de la route. " A mesure que l'horizon s'étire, le voyageur s'enivre du mouvement, de l'espace et de la liberté. A parti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Première image, le haut d'un visage qui se reflète. Pour le regard, on verra plus tard. Pas de coup d'oeil dans le rétroviseur, on part, on trace la route et pas n'importe laquelle, la Route 66.

Thomas Ott est au volant. « 2451 miles / 3945 km de Chicago à Santa Monica L.A. » Un conducteur-illustrateur pas comme les autres pour un périple en noir et blanc qui donne un résultat vraiment pas banal.

Oubliez le carnet de voyage habituel avec tentatives d'esquisses, aplats rapides de couleurs, timbres ou images collés de-ci de-là. Ott enduit des cartes d'encre de Chine noir. de cette noirceur de jais, surgissent la lumière et la vie grâce à ses coups successifs de cutter.

« C'est la technique qui épouse au mieux mon imaginaire assez sombre… le dessin m'a permis de mener une vie claire avec des idées noires. »

L'absence totale de texte pourra surprendre mais les images parlent d'elles-mêmes. La structure d'un pont, une enfilade de poteaux électriques le long d'une route, un café sur un coin de table dans un « Diner », beaucoup de panneaux et d'enseignes, lumineuses ou non, des motels, une masure abandonnée, un lopin de terre aride, une vieille Cadillac…

La Route 66 vue par Thomas Ott

Ce magnifique ouvrage est issu d'une très belle collection initiée par les Éditions Louis Vuitton. Dans un format à l'italienne qui se prête bien au carnet de voyage, des artistes proposent leur vision d'une ville, d'un pays, d'un lieu. le catalogue joint donne un aperçu de quelques-uns. Personnellement, je me laisserai volontiers tenter par Venise de Taniguchi, Édimbourg de Floc'h, Prague de Pavel Pepperstein ou Rome de Miles Hyman.

Bons voyages à tous !

Merci à Babelio et aux Éditions Louis Vuitton.

Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Merci à Babelio qui, grâce à la dernière opération Masse Critique graphique, m'a fait découvrir que la maison Vuitton (merci à eux également) était également éditeur, spécialisé dans le beau livre avec le voyage pour thème principal. Un petit guide joint nous offre un échantillon de la collection "Travel Book" et les illustrations sont tout simplement magnifiques. En déballant le paquet contenant le livre, ce qui saute aux yeux tout de suite, c'est l'aspect luxueux, signature de la marque.

Celui que j'ai choisi est le road-book illustré par Thomas Ott, un artiste suisse, sur la mythique route 66, presque 4000 kms reliant Chicago à Los Angeles et qui a connu son heure de gloire entre les années 30 et 50. Les illustrations ont comme support particulier les cartes à gratter. Ce qui frappe en premier, c'est la noirceur. L'auteur a voulu traduire la désertion de cette route concurrencée par les interstates, qui ont fait des villes traversées des lieux fantômes. Il est vrai que le support utilisé impose de ne représenter que des paysages nocturnes. Mais "noir, c'est noir...", la route défile sous la plume de l'artiste sans parole ou si peu. Seules quelques enseignes ou pancartes feront patienter le lecteur jusqu'à ce qu'il trouve enfin dans les dernières pages du carnet de route les indications de lieux. de temps en temps un personnage solitaire, tel "a poor lonesome cowboy" hante une image. Seules, les étapes de départ (Chicago) et d'arrivée (Los Angeles) montrent la vie et la ville.

le talent de Thomas Ott est indéniable mais il ne correspond pas aux souvenirs que je garde de cette route. J'ai pu en découvrir quelques étapes l'été dernier sous un soleil éclatant. Certains habitants notamment à Seligman s'efforcent de la faire revivre et même si cette transformation en musée à ciel ouvert suscite un regain de nostalgie, je préfère en garder toutes les couleurs. Alors n'hésitez pas "get your kicks on the Mother Road"comme ils disent là-bas.
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Je remercie l'Opération Masse Critique de Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce carnet de voyage signé Thomas Ott.
Je dois malgré tout reconnaître m'être posé certaines questions quant à ce livre. En effet, l'idée d'un carnet de voyage reste pour moi lié à une capture sur le vif. J'imagine un dessinateur, le carnet de croquis sous le bras, avec ou sans couleur pour saisir un décor. Je pense au photographe, l'appareil en bandoulière, cache-objectif dévissé, prêt à dégainer pour capter un détail fugace. Tout cela semble tellement éloigné de la technique utilisée par Thomas Ott. En effet, il travaille exclusivement dans une technique proche de la carte a gratter. A l'aide de lames de rasoir, il gratte le papier préalablement enduit d'encre de chine. Cette technique, qui demande patience et minutie, permet d'obtenir un résultat très marqué, dans lequel la lumière surgit de la noirceur du support.
Comment réconcilier une technique aussi délicate et l'immédiateté d'un carnet de voyage ?
En trichant. Au cours des 3 semaines de voyage, Thomas Ott a multiplié les photos. Il a ensuite sélectionné une série de clichés qu'il reproduit comme autant d'illustrations. Il n'est donc guère question de mouvement. Nous sommes plutôt dans une étude contemplative qui invite le plus souvent à la contemplation.
Les images sont simples mais parfaitement composées.
Leur chronologie recrée un périple imaginaire le long de la mythique Route 66.
Une grosse semaine pour sillonner d'Est en Ouest les 3940 kilomètres de ce ruban d'asphalte reliant 2 océans.
Chicago, Illinois. Kilomètre 0.
jusqu'a Santa Monica, Californie. Kilomètre 3940.
Entre ces deux points, une plongée dans le mythe.
(Get Your Kicks on) Route 66, comme le dit la chanson.
Autrement plus cool que la Nationale 7.
La Route 66, c'est l'Amérique.
Cinémascope.
Technicolor.
Chromes étincelants.
Depuis 1926, le rêve américain à portée de roues.
La réalité est pourtant tout autre.
Depuis 1985, la route 66 a été retirée de la liste des United States Highway System, remplacée par des Interstates, plus larges, plus belles, plus rapides.
La Route 66, c'est une vieille départementale qui traverse des bleds paumés.
C'est l'Amérique des villes perdues qui s'articulent mollement autour d'une Main Street, des motels qui se ressemblent tous, des trailers parks, des attrapes-nigauds pour touristes... parce qu'il n'y a plus guère que des crétins de touristes pour encore rêver de la Route 66. Ce n'est qu'un axe de seconde zone auquel s'accroche des vestiges poussiéreux: musée du fil de fer barbelé (surnommé Devil's Rope museum), le Plus Grand Gift Shop du Monde, artisanal local made in China.
Voilà ce qui croise Thomas Ott.
Guère de personnes.
Pas de rencontres, sinon des silhouettes mythiques mais poussiéreuses. Elvis dans un dinner. Jake (sans Elwood) Blues sur un parking. Un cowboy fatigué ou une fille "qui n'était pas là" sur une carte postale.
Par contre, de vastes panoramas à la lumière aveuglante.
Des enseignes qui vendent péniblement du rêve.
Et des kilomètres avalés, sans fin mais tous pareils.
Cette Route 66 est celle des rednecks, des laissés-pour-compte du rêve américain.
On sent l'ennui, la misère sociale et culturelle.
Entre les gratte-ciels majestueux de Chicago et le large piétonnier noir de monde de Santa Monica, il n'y a pas grand chose.
Une no man's land dans lequel il n'y a plus rien à conquérir.
De l'espace.
De la lumière.
Mais rien de tangible. Une légende qui n'a laissé que quelques carcasses de villes.
Voilà ce que Thomas Ott montre dans ce travel book.
D'un trait acéré.
Un road movie qu'on imagine rythmé d'une BO lente et austère.
Ry Cooder.
Nick Cave.
Quelques notes de la Straight Story d'Angelo Badalamenti.
Des notes traînantes et mélancoliques.
Lien : http://labdmemmerde.blogspot..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Nul autre que Thomas Ott, passionné de cinéma - de Fritz Lang aux frères Cohen -, nourri de comics et de romans noirs, ne pouvait s'élancer avec autant de ferveur sur la légendaire route 66, la première à relier les deux océans.
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Rouler, encore et encore. Ne pas s'arrêter, toujours curieux de l'après. C'est une sensation agréable sur le moment. On croit que tout peut recommencer, qu'on peut repartir à zéro. Le rêve américain repose sur cette illusion : tout est possible
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La route 66 est celle d'un monde oublié. Plus personne ne l'emprunte. Les paysages sont abandonnés. Les villages tombent en ruine. Les rues sont vides et silencieuses. Ce sont des villes fantômes, figées dans le passé. Je raconte cette Amérique perdue le long de la route.
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