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EAN : 9782897071684
159 pages
La Mèche (01/08/2022)
4.13/5   117 notes
Résumé :
Rue Poupart, Centre-Sud, décembre 1976. Un nouveau-né échappe aux bras inexpérimentés de sa mère et déboule les marches du bloc-appartement. Au moment de se fracasser le crâne, le temps s’arrête et se déplie tout à la fois : Francis entrevoit toute sa vie et entreprend de nous la raconter.

Guidé par Frigo, le sans-abri bien connu du boutte, l’auteur arpente les recoins et les souterrains de sa mémoire et d’un quartier infecté par la gangrène de feu le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'auteur de ce roman a grandi dans le quartier du Faubourg à m'lasse. Un quartier au sud de Montréal complètement disparu aujourd'hui. Y vivait une population ouvrière canadienne-française, peu scolarisée et à faible revenu. La mélasse était moins chère que le sucre donc très consommé par cette partie de la société et le nom de ce quartier est probablement venu du fait que, près du port, on y déchargeait des barils de ce sirop peu coûteux, et où l'odeur de la mélasse régnait.

Y logeait des personnages parfois menaçant, parfois très colorés …. tous s'acceptaient et aidaient, de leur mieux, ses voisins et les enfants démunis de ce quartier mythique.

L'enfant qu'était l'auteur nous raconte la façon qu'il a appris à se méfier, à se sauver, à se débrouiller seul. C'est un roman d'apprentissage humoristique, et parfois très dur … Je le recommande fortement.

Mais attention, même étant québécoise, dès les premières pages, les dialogues et la narration étaient au son. J'ai dû lire à haute voix afin de bien comprendre ce qui était dit. Je me suis acclimatée peu à peu et le reste de ma lecture fût un grand plaisir.
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Bouleversée je suis, en terminant cette lecture! Quel roman coup de poing! Et c'est presque au sens propre: j'ai lu ce roman pratiquement d'une traite, un poing au ventre tout au long de ma lecture, tellement ce que je lisais était dur. D'autant plus quand j'ai réalisé que ce roman était autobiographique. C'est une lecture crue et abrupte mais si vraie et authentique qu'on est touché en plein coeur.

Au départ, cela m'a bien pris une vingtaine de pages pour m'adapter à l'écriture de l'auteur qui utilise le joual québécois du Faubourg à m'lasse du Centre-sud de Montréal des années 60-70. C'est d'ailleurs ce qui, selon moi, fait toute la puissance de ce roman. Sinon comment nommer l'innommable sans ce joual qui nous permet d'un peu mieux comprendre l'incompréhensible et d'alléger la teneur très lourde du propos. On se retrouve donc au coeur de ce faubourg pauvre et cradingue. Et on l'habite aussi un peu, le coeur dans la mélasse.
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Un récit autobiographique doux et dur à la fois. Une immersion totale dans le quartier du Faubourg à mélasse aujourd'hui disparu. Magistral. Dépaysement garantie. Coeurs sensibles s'abstenir !
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Si on veut plus ou moins comprendre et connaître ce quartier de Montréal qu'est le Faubourg à m'lasse, il faut lire ce livre dur mais combien aussi tendre.
L'auteur a un vécu difficile qu'il raconte comme si c'était dans l'ordre des choses dans ce quartier et qu'au final chacun des protagonistes font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont reçu donc mérite d'être reconnu dans leur humanité.
Une belle lecture qui ouvre le coeur et l'esprit.
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J'avoue, je 'ai lu jusqu'au bout mais sans y prendre beaucoup de plaisir. D'abord, mettons les choses au point, ce n'est pas un roman. C'est un récit autobiographique, une énième "autopsychanalyse. sans doute salutaire pour l'auteur mais trop "déjà lu". Abus sexuel, pauvreté, alcoolisme, délinquance etc.... C'est glauque et désespérant. Je m'en serai bien passée.
Alors pourquoi trois points, parce que je reconnais la qualité de l'écriture (même en joual) et respecte le courage de l'auteur.
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critiques presse (3)
LeDevoir
17 avril 2023
«Mélasse de fantaisie», son premier roman, a été choisi par le jury.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeJournaldeQuebec
12 septembre 2022
Il faut avoir la couenne dure pour être enfant dans le Centre-Sud montréalais, mais aussi l’esprit libre et le cœur tendre. Des années plus tard, Francis se souvient.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LActualite
04 août 2022
L’histoire aussi dure que belle de son enfance dans le Faubourg à m’lasse a déjà valu à cet auteur deux Prix du récit Radio-Canada.
Lire la critique sur le site : LActualite
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Raymonde avait une coupel de gaskets un peu lousses, entre autres ceuses-là du langage, de l’hygiène et de la libido. Elle était incapable de prononcer, par exemple, les mots « débarbouillette », « certainement » et « macaroni ». Dans sa bouche, ils devenaient d’étranges sons gutturaux qui auraient pu passer pour les incantations d’un chamane. Or, elle pouvait nommer à la perfection et avec l’accent tous les lutteurs, boxeurs, joueurs de baseball et de hockey qui existaient.
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Je devenais le témoin de plus en plus conscient du drame des autres. Je rencontrais des gens plus pauvres que moi, qui avaient plus faim, plus peur, plus mal. Dès lors, je ne pouvais plus être en crisse contre le monde ; on me demandait d'aimer le monde comme le Christ. Ces gens avaient besoin de nous. C'est la chose la plus terrible qui pouvait m'arriver. Plus notre vie changeait, plus je me suis mis à douter de l'importance, voire même de la véracité de mes expériences traumatiques. Le temps m'aura appris que ce doute est souvent la première brique avec laquelle on maçonne le cachot de notre déni. Sa mère, elle s'était construit tout un bungalow avec son déni et elle déambulait dedans en toute désinvolture. Le dégoût de ce qu'elle avait vécu et la honte de ce qu'elle m'avait fait vivre semblaient paquetés ben tight dans une shed barrée avec deux-trois cadenas. Des cadenas dont elle avait flushé les clés dans les toilettes.
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"Je n'ai jamais su son véritable nom, même si chacun racontait sa petite histoire à ce sujet. ( ... ) À l'époque, des bonhommes comme lui, on appelait ça des robineux. Si on avait été dans un village creux, les gens auraient parlé d'un quêteux ou d'un gueux. L'idiot du village, un ti-coune."
p.17
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Durant les périodes de conflits familiaux (donc, tout le temps), ma grand-mère aimait essayer de désamorcer la violence ambiante en déclamant benoîtement la phrase suivante : « L’amour, c’est plus fort que la batarre. » Elle était par ailleurs incapable de la moindre agressivité. Sauf contre elle-même. Dans ses moments de grande angoisse, Raymonde se mordait les avant-bras en criant. Comme elle n’avait pas de dents, son geste restait vain. On aurait dit une tortue qui essayait de gruger une chop de porc.
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"Chantale Choquette sort en jaquette rose, belle comme un plat de spagate après une brosse. Une apparition, rien de moins."
p.37
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