le mensonge de femmes véritable institution de la société érigé par
Ludmila Oulitskaïa comme un art de vivre Il est vrai que la vie est plutôt morose et un peu de fantaisie, parfois beaucoup et plutôt corsée, permet de mieux s'accepter
Si ça ne fait pas de mal, du moins à la menteuse, ça peut quand même choquer les autres surtout Genia l'héroïne. Il lui suffit d'un peu de jugeote, de réflexion, parfois de hasard pour découvrir le pot aux roses et démystifier l'atmosphère
Le mensonge féminin serait donc gratuit contrairement à celui des hommes vilement matérialiste et utilitaire celui de la femme permet d'ouvrir des horizons nouveaux , de rendre le monde meilleur et de se revaloriser mais le bénéfice est petit voire inexistant et cela rend le mensonge irrépressible et la vie difficile aux autres.
Le mensonge est donc une histoire vraie ou voulue comme vraie et on veut y croire! En fait on ne dit pas la vérité c'est tout et alors ?
Dans la mesure ou la menteuse se fait du bien peut-on le lui reprocher. Bien sur si cela a des conséquence sur les autres … mais les personnages de Oulitskaïa sont blindés à tout épreuve et russes de surcroit et surtout Genia qui avale les couleuvres de ses amies et connaissances c'est parfois irritant ça la fait pester mais comme elle a une nature généreuse elle l'accepte,
C'est même sans doute pour cela qu'on qu'on lui sert autant de bobards
Elle fait elle-même des mensonges en blanc en permettant à ses amies de raconter leurs fadaises pour ne pas les blesser et quelques fois si elle remet les pendules à l'heure cela ne va pas bien loin.
Une déclinaison de la palette des mensonges féminins dans cette galerie de personnages féminins très convaincants Toutefois Oulitskaïa force un peu la note mais la psychologie de ces menteuses compulsives est bien vu Et puis le ton est débonnaire et les gros mensonges sont bien vite pardonné Les situations même dramatiques ne sont pas prises au sérieux ce qui fait que la narration est légère Cela n'engagera pas le lecteur vers une relecture fastidieuse de
Freud
Et les hommes dans tout ça ? Dans la mesure ou ils sont écartés sans ménagements ils regardent les choses de loin en haussant les épaules. Affaires de femmes
Pour la forme on s'est attaché a relever quelques traductions surprenantes
Petit détail me direz-vous , mais quand même pour un livre de femme, utiliser le mot slip pour designer le sous-vêtement « bas » d'une femme c'est fort de café surtout pour les strip-teaseuses (du livre) ou alors le niveau de vie russe n'a pas beaucoup évolué depuis Staline voir
Nicolas II et encore... ne portait -on pas déjà des culottes à cette époque... même les hommes? On s'y perd!
Enfin cela ne nous regarde pas mais ce détail nous a permis de rehausser l'intérêt de cet ouvrage si féminin, un peu quand même si si !
Il ne nous a pas pris la tête et plutôt amusé par les temps qui courent ce n'est déjà pas si mal