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Pourquoi mentons nous ?
Pour attendrir, pour faire plaisir, pour se mettre en valeur, pour « être dans le moule ».
Il y a bien des façons et des raisons de mentir et c'est le propos de Ludmila Outlitskaïa à travers 6 récits.
Nous découvrons tour à tour Irène qui s'invente 4 enfants, tous morts ainsi que son mari dans un accident de voiture. Seulement voilà, Irène n'a jamais été mariée !
Nadia lasse d'être une enfant unique rêve si fort d'un grand frère qu'il prend corps dans sa vie et dans ses histoires.
Une intellectuelle se prétend auteur de poèmes alors qu'elle a seulement acheté un recueil de poésie.
Génia est le personnage central de ce livre, nous la retrouvons dans chaque chapitre dans le rôle de confidente de toute ces menteuses.
Je ne connaissais pas Ludmila Oulitskaïa et j'ai découvert avec beaucoup de plaisir ces textes à la fois drôles et touchants mais également miroir d'un mal être qui nous fait espérer à travers nos mensonges une vie différente à défaut d'être meilleure.

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J'ai beaucoup aimé ce livre composé d'un avant-propos malicieux sur le mensonge au féminin puis de six récits. Ils sont reliés par un personnage central, Genia, témoin-confidente des cinq premières histoires puis héroïne de la dernière. Chaque récit met en scène une ou plusieurs femmes, d'âges et de conditions variés, qui mentent. Une flamboyante affabulatrice, une captivante fillette, une vénérable professeure de littérature, de vulnérables prostituées exerçant à Zurich, une adolescente séductrice. Elles fuient la monotonie, la grisaille , la laideur, le sordide. Elles se réfugient dans l'imaginaire, s'inventent une vie pour attirer la compassion ou l'admiration, captiver un auditoire, embellir leur vie. Elles sont drôles, touchantes, tragiques. Mais la dernière histoire est aussi pleine d'amour et d'espoir.
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Encore un roman de Ludmila Outlitskaïa que je lis d'une traite ! Quelle formidable auteure, un style plein de finesse et de sensibilité, cachée sous une ironie un peu féroce quelquefois! qu'ils sont beaux, ces personnages féminins, dans lesquels je retrouve cette "russitude" - comme dirait l'autre ! ;) - que j'affectionne tant, ce mélange de poésie, humour noir, réalisme fatalisme un peu déroutant sans doute pour les non-amateurs de ce genre d'écriture.
Ce n'est pas les rebondissements, le suspens d'un thriller que l'on aime chez Mme Oulitskaïa, c'est la bonhomie un peu moqueuse qui se dégage pour ses caractères de femmes dans lesquels on ne peut s'empêcher de se voir un peu.
Ah, messieurs, vous vous ennuieriez certainement sans nous autres dames, certes enquiquinantes, mais inimitables dans nos petits travers typiquement féminins !
Un livre peut-être plus destiné aux femmes, profond tout en légèreté, léger tout en profondeur !
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Il s'agit d'un ensemble de récits, à première vue de sortes de nouvelles, dans lesquelles à un moment ou un autre apparaît Génia, fil rouge de l'ensemble. Mais les premiers récits sont centrés sur d'autres femmes, ou filles, Diana, Nadia, Lialia. le fil rouge est énoncé d'emblée, ce sont les mensonges que ces femmes ou ces filles s'inventent pour rendre le quotidien supportable. Mais l'essentiel ce sont elles, et leurs inventions ont pour fonction de révéler leurs rêves, aspirations, manques, finalement la part essentielle d'elle-mêmes. Et vers la fin du livre, Génia prend de plus en plus d'importance, elle n'est plus seulement le réceptacle des confidences des autres mais se découvre à nous. Et le dernier, et le plus long chapitre qui lui est consacré m'a dérouté, j'ai cherché le mensonge du titre, mais les choses sont plus compliquées, et ce dernier n'est pas donné d'emblée à nous. J'ai en fin de compte mon hypothèse, mais je ne vous la livrerai pas, à chacun de trouver sa réponse.

J'ai aimé ce livre, drôle, en apparence, léger, centré sur le quotidien, et ses petites souffrances et insatisfactions, comme l'univers de la plupart des femmes, mais en réalité plein d'humanité, et beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît à première vue.
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Avec drôlerie et indulgence, Ludmila Oulitskaïa explore l'univers du mensonge.
Pas le mensonge prosaïque qui a pour objectif d'induire en erreur l'entourage (le plus souvent épouse et enfants) afin de se soustraire à des obligations ennuyeuses et de se ménager un jardin secret dans lequel on pourra inviter à sa guise une maîtresse ; courir les champs de course ; fréquenter des copains peu présentables ; se livrer à la pêche à la mouche, au poker clandestin, ou, en douce, à une addiction pour les bars à strip-tease et pour les prostituées. Tel est en général le mensonge masculin utilitariste et cachottier.
Il existe un autre type de mensonge plus typiquement féminin : le mensonge qui remodèle avec art tous les évènements d'une vie afin de lui conférer une allure pleine de charme, comme si le dieu de la tragédie veillait personnellement sur le sort de certaines élues ; enfance malheureuse auprès de parents prestigieux, mariages romantiques se terminant dans la tragédie, enfants morts de maladies rares, accidents spectaculaires, trahisons, dons artistiques contrariés : pas de doute, de telles vies ont été certes ravagées, mais elles font quand même envie, tant elles échappent à la fadeur qui est le lot commun. Celles qui les vivent ont une aura à part, elles ont été choisies.
Que recherchent ces menteuses ? se réparent-elles ainsi par le récit d'un autre possible qui en aurait fait des personnes différentes et plus intéressantes si leur monde avait été moins contraint ? Pourquoi ne comprennent-elles pas la violence que représente envers autrui une telle falsification lorsqu'elle est découverte (elle l'est presque toujours) ? L'héroïne de ces nouvelles, serviable et compatissante, souffre du parasitage que représente l'invasion de son mental et de ses affects par ces représentations mystificatrices et finit par ressentir un ternissement de sa propre image : n'est-elle pour autrui qu'un miroir ? A-t-elle l'air si crédule ? Si sotte ? Et pourquoi ne s'inquiète-t-on jamais d'elle, même après qu'elle ait été victime d'un véritable accident de la circulation extrêmement invalidant ?
Ludmila Oulitskaïa développe ici une réflexion bien utile à celles et ceux qui furent un jour les dupes de pareilles mystificatrices (et mystificateurs, ils existent aussi au masculin, comme existe au féminin le mensonge de commodité)
Et si l'on se révélait autant, voire davantage dans ses mensonges que dans sa quotidienne vérité ? et qu'est-ce que la vérité ? Après tout, n'habitons-nous pas deux vies parallèles ?
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"Peut-on comparer le bon gros mensonge masculin stratégique, architecturé, aussi ancien que la réponse de Caïn, avec ces charmants petits mensonges de femmes dans lesquels on ne décèle aucune bon ou mauvaise intention, ni même aucun espoir de profit ? " Bien que je ne sois pas d'accord avec ce précepte qui inaugure ce court roman, je me suis régalée avec ces histoires de mensonges féminins, reliées entre elle par un même fil conducteur qui est la narratrice.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Ludmila Oulitskaia, qui analyse finement les travers et les douleurs de chacune de ces femmes au travers de leurs mensonges, pas toujours si innocents. Et qui parfois peuvent être lourds de conséquences, contrairement à l'exergue de la romancière.
J'ai maintenant envie de découvrir d'autres récits de cette romancière.
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Roman à épisodes selon l'éditeur (et l'auteur ?), recueil de nouvelles selon moi tant les différents textes peuvent être lus indépendamment les uns des autres, la dénomination de cet ouvrage peut prêter à variation en fonction de l'approche des lecteurs. En effet, ce livre est très fragmenté, divisé en scènes de la vie de Génia, le personnage principal de chaque nouvelle (excepté Un phénomène de la nature où elle est secondaire et livre la clé du mensonge à la dupée). Contrairement à Sonietchka où l'on suivait la vie d'une femme d'un bout à l'autre, de façon continue, ce sont ici des instants furtifs, comme un petit film-souvenir, qui nous sont livrés, avec une plus grande attention aux personnages « secondaires », les menteuses. Celles-ci sont souvent charmantes, ingénues presque : une petite fille et une vieille dame, par exemple. Cette innocence rend leurs mensonges d'autant plus interpelants : sont-ils dû à une maladie mentale, à un désir d'être plainte ou reconnue, ou encore à l'envie de se rêver une vie plus belle ? A moins qu'ils ne soient naturels « comme les bouleaux, le lait ou les frelons » comme le dit l'introduction ?

C'est cette première partie du livre, dont un extrait se trouve sur la quatrième de couverture, qui m'avait donné envie de le lire : avec beaucoup d'humour, Ludmila Oulistkaïa annonce son thème par le mensonge de Pénélope, femme d'Ulysse, grand menteur lui aussi. Malheureusement, je n'ai pas retrouvé cet humour mordant dans le reste du texte, comme je l'espérais : le ton y était plus tragique et pathétique, à l'image des histoires que les femmes s'inventent. J'ai aimé la diversité des récits et être surprise par la teneur de certains mensonges, qui ne se situaient pas là où la narratrice s'y attendait, de même que moi. J'ai également aimé ces psychologies féminines esquissées, plus ou moins approfondies selon les nouvelles. Néanmoins, malgré ces éléments, je suis restée sur ma faim et un peu déçue par cette exploitation trop faible du thème choisi, peut-être à cause d'une attente trop élevée.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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J'ai beaucoup aimé ce livre pour son originalité et ses beaux portraits féminins. C'est un roman sur le thème du mensonge, composé de chapitres qui sont comme autant de nouvelles. le personnage principal en est Génia, intellectuelle russe, qui à son travail, dans son voisinage ou sa famille rencontre d'autres femmes qui ont en commun, pour des raisons très diverses, d'aimer s'inventer une autre vie. Elles lui racontent leur histoire, et Génia découvre, parfois après s'être émue à les entendre, que ce sont des affabulations. Ces portraits de femmes qui « mentent comme elles respirent » sont touchants, de la toute jeune fille à la dame très âgée, avec leurs vies imaginaires ou leurs espoirs qui prennent réalité. Et Génia, qui observe tout cela avec étonnement, car elle fait partie de ces femmes qui ne savent pas mentir, serait-elle complètement épargnée par ce phénomène ? Ne se ment-elle pas à elle-même, à défaut de mentir aux autres ?
J‘ai trouvé les observations très fines et intéressantes, l'écriture agréable… Les femmes mentent-elles si bien, parce qu'elles seules ont de l'imagination ? (N'est-ce pas, messieurs ?)
J'avais déjà lu de Ludmila Oulitskaïade joyeuses funérailles et le cas du Docteur Koukotski, c'est un auteur que je retrouverai volontiers de nouveau, et qui me donne envie de me plonger dans la littérature russe contemporaine, que je connais très peu.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Inégal et ennuyeux... Je n'ai pas réussi à trouver grâce aux pérégrinations de Génia et c'est dommage.
Le roman construit en 6 épisodes comme autant de nouvelles retrace pourtant la vie de différentes femmes qui se croisent et se recroisent tout au long de leurs vies tumultueuses au beau milieu des tourments de l'histoire soviétique puis russe. Le roman aurait pu devenir une formidable épopée sociale et sociétale, mais peut-être ne suis-je pas séduit par le style de cette littérature ?
Je dois quand même rendre hommage à Ludmila Oulitskaïa pour son sens de l'observation de la société, des hommes et des femmes rencontrés ici ou là en Russie mais aussi en Europe, pour la mise en scène de ses personnages et pour sa critique acerbe mais tendre des défauts et faiblesses du genre humain.
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J'ai un gros problème avec Oulitskaïa ! C'est le deuxième recueil de nouvelles que je lis d'elle (enfin en y réfléchissant bien, je ne suis pas certaine d'avoir fini le premier !) et chaque fois ses thématiques m'intéressent mais il y a quelque chose qui ne passe pas. le titre de celui-ci est assez explicite me semble-t-il, on y parle de mensonges féminins. Celui d'une femme qui fascine et s'invente des enfants morts ou encore celui d'une très jeune fille qui confie une liaison avec un homme marié bien plus âgé et voyez, j'ai déjà oublié les autres ! A chaque fois, c'est une femme qui recueille le mensonge : Génia. On la découvre au fur et à mesure des nouvelles, mère, lectrice, confidente, pas toujours sure d'elle. Et là est sans doute l'originalité du livre, cette femme comme fil conducteur, devenant à son insu, une sorte de victime du mensonge d'autres femmes. Mais le style me laisse indifférente, voire ne me plaît pas. Il est plat, sans grand intérêt. Un problème de traduction ? Peut-être mais malgré le dicton qui fait des traducteurs des traîtres, il n'est pas dans mes habitudes de remettre en cause leurs compétences. Et je me dis que chez Gallimard, tout de même… (Ceci dit il faut se méfier de certaines éditions de poche) et quand la nouvelle se termine par un laconique : « Voilà, c'est tout ! », ce n'est quand même pas la traductrice qui est allée l'inventer ! Enfin bref, ce livre sera bien vite oublié. Pourtant, je dois avouer qu'il commençait presque à me plaire – enfin m'intéresser - vers la fin. C'est bien pour ça que je ne sais trop qu'en penser !
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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