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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce livre composé d'un avant-propos malicieux sur le mensonge au féminin puis de six récits. Ils sont reliés par un personnage central, Genia, témoin-confidente des cinq premières histoires puis héroïne de la dernière. Chaque récit met en scène une ou plusieurs femmes, d'âges et de conditions variés, qui mentent. Une flamboyante affabulatrice, une captivante fillette, une vénérable professeure de littérature, de vulnérables prostituées exerçant à Zurich, une adolescente séductrice. Elles fuient la monotonie, la grisaille , la laideur, le sordide. Elles se réfugient dans l'imaginaire, s'inventent une vie pour attirer la compassion ou l'admiration, captiver un auditoire, embellir leur vie. Elles sont drôles, touchantes, tragiques. Mais la dernière histoire est aussi pleine d'amour et d'espoir.
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Encore un roman de Ludmila Outlitskaïa que je lis d'une traite ! Quelle formidable auteure, un style plein de finesse et de sensibilité, cachée sous une ironie un peu féroce quelquefois! qu'ils sont beaux, ces personnages féminins, dans lesquels je retrouve cette "russitude" - comme dirait l'autre ! ;) - que j'affectionne tant, ce mélange de poésie, humour noir, réalisme fatalisme un peu déroutant sans doute pour les non-amateurs de ce genre d'écriture.
Ce n'est pas les rebondissements, le suspens d'un thriller que l'on aime chez Mme Oulitskaïa, c'est la bonhomie un peu moqueuse qui se dégage pour ses caractères de femmes dans lesquels on ne peut s'empêcher de se voir un peu.
Ah, messieurs, vous vous ennuieriez certainement sans nous autres dames, certes enquiquinantes, mais inimitables dans nos petits travers typiquement féminins !
Un livre peut-être plus destiné aux femmes, profond tout en légèreté, léger tout en profondeur !
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Avec drôlerie et indulgence, Ludmila Oulitskaïa explore l'univers du mensonge.
Pas le mensonge prosaïque qui a pour objectif d'induire en erreur l'entourage (le plus souvent épouse et enfants) afin de se soustraire à des obligations ennuyeuses et de se ménager un jardin secret dans lequel on pourra inviter à sa guise une maîtresse ; courir les champs de course ; fréquenter des copains peu présentables ; se livrer à la pêche à la mouche, au poker clandestin, ou, en douce, à une addiction pour les bars à strip-tease et pour les prostituées. Tel est en général le mensonge masculin utilitariste et cachottier.
Il existe un autre type de mensonge plus typiquement féminin : le mensonge qui remodèle avec art tous les évènements d'une vie afin de lui conférer une allure pleine de charme, comme si le dieu de la tragédie veillait personnellement sur le sort de certaines élues ; enfance malheureuse auprès de parents prestigieux, mariages romantiques se terminant dans la tragédie, enfants morts de maladies rares, accidents spectaculaires, trahisons, dons artistiques contrariés : pas de doute, de telles vies ont été certes ravagées, mais elles font quand même envie, tant elles échappent à la fadeur qui est le lot commun. Celles qui les vivent ont une aura à part, elles ont été choisies.
Que recherchent ces menteuses ? se réparent-elles ainsi par le récit d'un autre possible qui en aurait fait des personnes différentes et plus intéressantes si leur monde avait été moins contraint ? Pourquoi ne comprennent-elles pas la violence que représente envers autrui une telle falsification lorsqu'elle est découverte (elle l'est presque toujours) ? L'héroïne de ces nouvelles, serviable et compatissante, souffre du parasitage que représente l'invasion de son mental et de ses affects par ces représentations mystificatrices et finit par ressentir un ternissement de sa propre image : n'est-elle pour autrui qu'un miroir ? A-t-elle l'air si crédule ? Si sotte ? Et pourquoi ne s'inquiète-t-on jamais d'elle, même après qu'elle ait été victime d'un véritable accident de la circulation extrêmement invalidant ?
Ludmila Oulitskaïa développe ici une réflexion bien utile à celles et ceux qui furent un jour les dupes de pareilles mystificatrices (et mystificateurs, ils existent aussi au masculin, comme existe au féminin le mensonge de commodité)
Et si l'on se révélait autant, voire davantage dans ses mensonges que dans sa quotidienne vérité ? et qu'est-ce que la vérité ? Après tout, n'habitons-nous pas deux vies parallèles ?
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"Peut-on comparer le bon gros mensonge masculin stratégique, architecturé, aussi ancien que la réponse de Caïn, avec ces charmants petits mensonges de femmes dans lesquels on ne décèle aucune bon ou mauvaise intention, ni même aucun espoir de profit ? " Bien que je ne sois pas d'accord avec ce précepte qui inaugure ce court roman, je me suis régalée avec ces histoires de mensonges féminins, reliées entre elle par un même fil conducteur qui est la narratrice.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Ludmila Oulitskaia, qui analyse finement les travers et les douleurs de chacune de ces femmes au travers de leurs mensonges, pas toujours si innocents. Et qui parfois peuvent être lourds de conséquences, contrairement à l'exergue de la romancière.
J'ai maintenant envie de découvrir d'autres récits de cette romancière.
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J'ai beaucoup aimé ce livre pour son originalité et ses beaux portraits féminins. C'est un roman sur le thème du mensonge, composé de chapitres qui sont comme autant de nouvelles. le personnage principal en est Génia, intellectuelle russe, qui à son travail, dans son voisinage ou sa famille rencontre d'autres femmes qui ont en commun, pour des raisons très diverses, d'aimer s'inventer une autre vie. Elles lui racontent leur histoire, et Génia découvre, parfois après s'être émue à les entendre, que ce sont des affabulations. Ces portraits de femmes qui « mentent comme elles respirent » sont touchants, de la toute jeune fille à la dame très âgée, avec leurs vies imaginaires ou leurs espoirs qui prennent réalité. Et Génia, qui observe tout cela avec étonnement, car elle fait partie de ces femmes qui ne savent pas mentir, serait-elle complètement épargnée par ce phénomène ? Ne se ment-elle pas à elle-même, à défaut de mentir aux autres ?
J‘ai trouvé les observations très fines et intéressantes, l'écriture agréable… Les femmes mentent-elles si bien, parce qu'elles seules ont de l'imagination ? (N'est-ce pas, messieurs ?)
J'avais déjà lu de Ludmila Oulitskaïade joyeuses funérailles et le cas du Docteur Koukotski, c'est un auteur que je retrouverai volontiers de nouveau, et qui me donne envie de me plonger dans la littérature russe contemporaine, que je connais très peu.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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MENSONGES DE FEMMES de Ludmila Oulitskaïa

Ça ressemble à un recueil de nouvelles, mais il s'agit d'un roman écrit d'une plume particulière, personnelle en ce sens que l'auteure ne cherche pas à imiter qui que ce soit ou à se démarquer à tout prix et, c'est réussi. Ça m'a beaucoup plu.
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