Comme V. Ovaldé en a l'habitude, l'idée de départ de ce livre qui consiste à baigner d'entrée le lecteur dans un univers onirique, en mettant en scène un personnage prénommé Lancelot qui reçoit sur la tête, « tombée du ciel, une chaussure de femme très élégante taille 37 »), semblait originale. Cet « accident » lui permettra de rencontrer Irina dont il tombera éperdument amoureux.
Mais à la mort d'Irina (mort plus que suspecte, qui au final , s'avèrera d'une banalité déconcertante !), Lancelot découvre que bien des pans de la vie d'Irina lui étaient inconnus ; il ne connaissait d'elle « que le grain de sa peau, sa tendance à privilégier les alcools forts et son amour des animaux en voie de disparition », et quand « il l'interrogeait, elle pirouettait et fronçait les sourcils ».
Comme dans une enquête policière, tel un piètre chevalier faisant violence à son tempérament apathique et à son indolence (accentuée par des antidépresseurs), il se lance alors à la recherche de la vérité. Qui était Irina et pourquoi tant d'incohérences autour de son décès ?
Malgré ces éléments, de bon augure, j'ai trouvé cette lecture ennuyeuse car je n'ai pas réussi à retrouver l'univers féérique, magique et poétique qui m'avait enchantée dans «
Ce que je sais de Vera Candida ». Pourtant le parallèle décalé et fantaisiste entre l'engagement d'Irina pour des causes sociétales (sans-abri, mal-logés, écologie, cause animale, abus des laboratoires pharmaceutiques,…) et la quête éperdue de Lancelot pour son amour perdu aurait pu être intéressant. Mais, dommage, pour moi l'émulsion ne s'est pas faite.