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sur 396 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le monde de Lancelot vient de s'écrouler: sa femme Irina vient de mourir dans un terrible accident de voiture qui l'a précipitée au fond de la rivière Omoko. Reviennent alors à la surface les merveilleux souvenirs de leur première rencontre ou leur premier baiser. Il avait eu un véritable coup de foudre pour elle, au point de quitter sa première femme, Elizabeth, du jour au lendemain. Une valise à la main, il est parti s'installer chez Irina. Mais, voilà qu'un second choc va l'ébranler. En effet, Irina ne devait pas se trouver au bord de cette rivière mais en partance vers un pays lointain où elle faisait des documentaires. de plus, elle n'était pas dans sa voiture mais dans celle d'un inconnu dont le coffre contenait de bien mystérieux objets. Lancelot se met alors en quête de réponses et découvrira bien vite qu'il ne la connaissait pas si bien que ça et qu'elle lui cachait certaines choses...

Troublée tout d'abord par ce joli titre qui laisse rêveur, la quatrième de couverture n'en demeurait pas moins séduisante. Mais, parfois, le contenu ne vaut pas le contenant. Loin d'être déçue par cette lecture qui se veut malgré tout plaisante, originale et imaginative, je n'ai pas succombé au charme de Lancelot, personnage assez contemplatif et passif. le récit prend parfois des tournures étranges et burlesques, les personnages sont tous plus ou moins extravagants. Plus un conte qu'un roman, on se laisse toutefois bercer dans cette ambiance lointaine, rêveuse et poétique. Avec une grande qualité d'écriture et une narration atypique qui peut dérouter au début, Véronique Ovaldé joue avec les mots et les sonorités pour nous offrir un récit décalé, surprenant et fantasque.

Et mon coeur transparent... et mon coeur balance...
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Pauvre Lancelot, crédule, naïf, qui vit entre rêve et réalité.
Complètement passif durant son mariage avec Elisabeth, sa première femme
Toujours entre désarroi et abandon durant son second mariage avec Irina. Mais tellement amoureux d'elle, moderne, fantasque, énigmatique, aimante. Et à sa mort, mystérieuse, s'ouvre tout un pan de sa vie qu'il ne connaissait pas.
Au niveau de l'écriture, ce qui interpelle, c'est la ponctuation. Pas de tirets ni de guillemets pour les dialogues, mais souvent une majuscule après une virgule. Et surtout, toutes ces parenthèses, et les parenthèses dans les parenthèses.
Et cette ponctuation étrange correspond parfaitement à la personnalité de Lancelot, qui vit comme entre parenthèses, jamais dans le coup, lui-même étant comme une parenthèse dans la vie des gens qu'il côtoie.
Véronique Ovaldé réussit encore une fois à nous entraîner dans son imaginaire à travers ses personnages et les situations qu'ils vivent.
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« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d'être un problème... »
Extrait de Mon rêve familier de Paul Verlaine

Des mots empruntés à Verlaine pour ce titre magnifique, une inspiration romantique pour un roman qui s'avère au final plutôt sombre. Comme dans le poème, on a l'évocation d'une femme aimée, sublimée, idéalisée. Une femme insaisissable, mystérieuse et si présente dans son absence. Et puis on a un homme en pleine confusion entre le rêve et la réalité, le passé et le présent. Un bonheur perdu, le surgissement d'une mélancolie.
L'homme de l'histoire se nomme Lancelot. Porter le nom d'un chevalier légendaire, grande figure romanesque est un poids supplémentaire pour cet homme qui a si peu d'estime de lui-même. Alors qu'il est bien installé dans la vie maritale depuis une vingtaine d'années, il reçoit un choc émotionnel terrible lorsqu'il rencontre Irina. En marchant dans la rue, un talon aiguille tombe du ciel devant lui, c'est celui de la belle Irina. Submergé par ses sentiments vifs à l'égard de la dame, Lancelot quitte son foyer pour vivre son histoire d'amour avec sa dulcinée, sa cendrillon...
Mais les contes abondent d'épreuves, on le sait. Une voix au téléphone annonce à Lancelot un soir la mort d'Irina, retrouvée noyée dans la rivière à l'intérieur d'une voiture qui n'était pas la sienne... Et c'est le déluge dans la tête de Lancelot. Hormis la tristesse qui le terrasse, une cascade d'éléments dont il ignore tout inonde sa propre existence. Irina aurait eu une vie parallèle... des noms remontent à la surface ; une demoiselle Tralala, Paco Picasso un père qui aurait du être décédé, un certain Romero, et Kurt Bayer qui se fait désormais appelé Klaus Meyer... des découvertes étranges comme des recettes pour fabriquer des bombes, des meubles qui disparaissent...
Lancelot veut comprendre, alors il avance dans le brouillard, l'esprit embué par les médicaments en quête de réponses. le vrai visage d'Irina se dévoile lentement mettant Lancelot dans tous ces états : il est tour inquiet, paniqué, paranoïaque, en colère, surpris face à la dureté de la réalité, lui qui évoluait jusqu'ici dans un monde onirique.
L'univers de Véronique Ovaldé est toujours plaisant. On entre aisément dans son monde imaginaire, où le rêve, la fantaisie, la poésie, la légèreté se mélangent avec la réalité crue, la mort, le deuil, la douleur. Un bémol cependant pour ce roman-ci ; le dernier tiers m'a semblé bien long et la fin déconcertante.


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Lancelot a perdu sa femme Irina dans des circonstances étranges. Irina était une belle femme mystérieuse. Lancelot va peu à peu se rendre compte qu'il ignorait la réelle personnalité de son épouse.
Le personnage de Lancelot est vraiment à part. A 45 ans, il travaille à son domicile et ne cultive aucune amitié. Lorsqu'il se retrouve veuf, il sombre dans une profonde dépression et se bourre de médicaments. Exemple de passivité, il apprend malgré lui des éléments qui lui confirme ce qu'il soupçonnait déjà : il connait peu de choses de sa femme.
Lancelot parle peu, il n'est pas sûr de lui et se demande sans cesse ce que lui trouve les femmes. Je me suis sentie parfois émue par ce personnage qui se retrouve livré à lui-même et sans aucune arme contre le monde extérieur. Les autres profitent de sa naïveté et il semble toujours à part.
L'écriture est très particulière. Les phrases sont très longues et nous avons beaucoup de détails sur les pensées de Lancelot. Parfois, j'ai eu l'impression de lire du Laurent Mauvignier.
J'ai aimé aussi le personnage d'Irina, cette femme au caractère complexe, une activiste politique qui filme des animaux à l'autre bout du monde. Fragile et forte à la fois. Touchante avec ces peurs.

Peut-être que certains lecteurs pourront m'éclairer sur un fait inexpliqué : pourquoi les meubles disparaissent dans chacune des maisons où vit Lancelot ?
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C'est intéressant de faire le chemin à l'envers et de découvrir les premiers pas d'un écrivain dont on a apprécié les derniers ouvrages. J'ai découvert Véronique Ovaldé avec "Ce que je sais de Vera Candida", sublime histoire de trois générations de femmes couronné par le prix des lectrices de ELLE en 2010 et j'ai dévoré son dernier roman "La grâce des brigands", encore un beau portrait de femme en quête d'émancipation. "Et mon coeur transparent" publié en 2008, a connu un certain succès et reçu à l'époque le prix France Culture - Télérama. Dans ce livre, on trouve déjà les ingrédients qui font la spécificité de l'auteur, cet univers bien à elle entre conte et poésie, ses personnages aussi étonnants que touchants, à mille lieux des stéréotypes. Cette fois, le portrait de femme se dessine en creux puisqu' il s'agit d'une morte. le héros s'appelle Lancelot et sa quête à lui sera celle de la vérité. Car sa femme si chérie cachait apparemment bien des secrets.

"...Lancelot regarde la chaussure recouverte de neige qui macule son paillasson, il sent qu'il perd le fil des événements, le type dit, Je suis le père d'Irina. Et Lancelot lui serre la main en plissant les yeux et en essayant de se souvenir de quoi cet homme est censé être mort, puisqu' Irina lui avait dit, il en est sûr, que son père était mort."

Au bout du chemin, Lancelot, cet homme replié sur lui même, sans ami, sans envie d'une quelconque communication avec autrui, cet homme qui se satisfaisait simplement de la présence de sa femme sans lui poser aucune question, au bout du chemin, Lancelot aura trouvé quelque chose qui ressemble au sens de la vie.
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Ah, mais oui, j'aime !
Une ambiance franchement spéciale qu'arrive à mettre en place Véronique Ovaldé par son écriture très particulière. On plonge dans la vie d'un homme complètement décalé, comme on s'endormirait et l'on se mettrait à rêver. C'est une autre façon de penser (lentement...) de vivre (ou non), de nommer (une enfant au nom de Tralala, ça n'est pas courant !), et même de mourir de façon tellement incongue, en tout cas jamais comme on l'aurait crû.
Franchement, une lecture (un auteur !) qui vaut le coup !
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Lancelot est dévasté par la mort de sa femme puis il découvre petit à petit que sa femme n' était pas celle qu'il croyait. Véronique Ovaldé, dans ce roman très noir mais aussi parfois très drôle, alterne entre le passé et les souvenirs de Lancelot et sa découverte de la double vie plutôt étonnante de sa femme.
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Troublant, ce livre. Si le style est captivant, il a quelque chose de parfois presque convenu, et puis hop, non, une pirouette. Idem pour les personnages. Parfois on veut les secouer, ils paraissent plats, trop masculins, le personnage du mari est souvent caricatural, et puis une aspérité apparait. On ne sait pas si on est dans notre monde ou quelque part de parrallèle, juste assez différent pour nous rendre étrangèr·e·s aux humains qui sont décrits. Les dernières pages ne déçoivent pas.
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Lancelot Rubinstein, personnage un peu falot, a perdu sa femme Irina. il en était extrêmement amoureux. Elle a eu un accident de voiture, qui se révèle ne pas être la cause de la mort. Lancelot, tout à sa douleur, est obligé de se demander qui était vraiment Irina car les témoignages discordants s'imposent à lui. Il quittera la ville du nord où ils habitaient pour revenir vers le sud. Il en apprendra plus sur les activités d'activiste environnementale de sa femme et de ses anciens compagnons d'arme. le réel se dissout légèrement dans le rêve, les objets comme les personnages susceptibles de s'évanouir à chaque instant. Ce n'est pas un polar. Les personnages sont un peu fantomatiques, y compris le narrateur. le style est maîtrisé, avec parfois quelques préciosités. Je n'ai pourtant pas réussi à être entièrement passionné par ce roman, que je considère comme surévalué par la critique.
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C'est le premier livre lu à cet écrivain et je dois dire qu'il y a pas mal d'originalité. D'abord il y a le manque de ponctuation et le sens de la formule précise. le manque de ponctuation permet au lecteur un tempo et un souffle parfaitement personnels.
Lancelot est un drôle de personnage qui va épouser (trop) rapidement Irina. Il ne sait rien d'elle. Elle va se tuer en voiture et Lancelot va découvrir des choses sur sa femme.Et nous des choses sur ce malléable Lancelot.

Ensuite il y a une histoire policière qui restera peu claire car c'est au lecteur de se raconter la suite et de cogiter en suivant certains indices.

C'est un roman psychologique car les personnages sont confrontés à une histoire bien réelle, avec des attitudes concrètes, souvent inattendues.Avec en corollaire une question philosophique: connait-on bien les gens qui nous entourent?

Et un roman fantastique qui va surprendre agréablement le lecteur, le déstabiliser et l'intriguer.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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