Paris, 1780. Finet a abandonné des études prometteuses financées par son père pour se consacrer à la poésie. Dans l'attente que son talent soit reconnu, il emménage rue de la Ferronnerie, à proximité du cimetière des Innocents et s'installe en tant qu'écrivain public.
Il tombe sous le charme de Joséphine, une jeune femme qui vit dans l'immeuble en face du sien et décide d'en faire sa muse. S'engage alors entre eux une relation épistolaire, avec la complicité de Colombe, la tourterelle domestiquée de Finet. Mais cette relation qu'il imaginait le propulser à Versailles pourrait plutôt entraîner le poète vers le cimetière voisin.
Peu habituée aux récits fantastiques, je n'ai nullement été gênée par cet aspect du roman, car l'équilibre est parfaitement trouvé avec le suspense et le côté historique du récit.
Alexandre Page fait la démonstration de ses connaissances historiques pour poser le cadre et le contexte de son intrigue avec nombre de détails et de descriptions qui nous permettent de nous immerger dans le quartier du cimetière des Innocents de 1780 et nous faire déambuler jusqu'à la Cour des Miracles.
J'ai beaucoup aimé les personnages de Franchette et de la Recluse, que j'ai trouvées à la fois touchantes et d'une grande sagesse. Mais Martel et Bodet ne sont pas en reste et, malgré un certain cynisme de leur part, leur expérience apporte une dimension particulière au récit.
La quête de justice est au centre de cette intrigue originale particulièrement bien construite.
Mention spéciale pour la qualité remarquable de l'écriture.