Partir, c'est ce qu'a fait Isidore, à peine âgé de 15 ans, pour fuir un beau père violent, une mère qui ne le défendait pas, et une vie d'enfant loué pour rapporter quatre sous et faire une bouche de moins à nourrir. Il a donc décidé subitement de s'engager après une rencontre avec un sergent recruteur, est parti dans des pays lointains, vers les colonies, et le voilà qui revient dans sa Lozère natale, presque trente ans plus tard. Parce qu'il veut revoir son pays, revoir sa mère aussi à qui il a envie de pardonner. A son arrivée à Blachères, rien n'a changé. Même si "le Boudif" ce beau père violent est mort et sa mère bien vieille, il n'est pas facile à Isidore de reprendre sa place dans un village quitté il y a si longtemps, et cela même s'il y est né. Les villageois le croyaient mort, et redevenir un des leurs est difficile, d'autant plus qu'il voudrait acheter une maison, pour avoir un toit et y vivre avec sa mère qu'il voudrait sortir du taudis dans lequel elle vit. Sa mère qui semble tantôt heureuse de son retour et tantôt ne pas supporter ce fils prodigue à qui elle fait des reproches pour son absence. La ferme des Plan, la plus belle bâtisse de la région est justement à vendre, Isidore voit là une belle opportunité, mais contre toute attente, l'héritier des Plan refuse de vendre la maison à celui qui n'y a été tout au long de sa jeunesse qu'un domestique. Cette ferme des Plan que tout le monde convoite, surtout Lou Bel, l'aubergiste qui pourrait bien être malhonnête. Pour Isidore, reprendre sa place au sein du village ne sera pas aussi facile qu'il l'espérait, surtout si l'Amour s'en mêle...
Comme toujours,
Marie de Palet nous raconte avec sobriété et justesse la vie des gens de la campagne. On y partage la rudesse de la vie d'antan, les coutumes des villageois au début du 20ème siècle, et la beauté de la Lozère qu'elle sait si bien nous décrire.
Un excellent roman régional qui m'a vraiment enchanté.