Pour une fois, l'éditeur a raison, quand il annonce sur la couverture " une comédie familiale déjantée et touchante, digne d'Almodovar". Sauf que c'est bien plus qu'une comédie.
C'est l'histoire d'une famille un peu spéciale, contée au travers d'un réveillon de Noël :
une mère , ses trois enfants et son frère, le truculent oncle Eduardo. Et contée de quelle façon! Avec un humour permanent, mais cet humour cache bien des failles, bien des traumatismes chez tous les membres de la famille. L'humour n'est-il pas la meilleure défense que devrait posséder chacun d'entre nous face aux vicissitudes de la vie?
Au cours de ce réveillon mémorable, chacun va annoncer une nouvelle surprenante le concernant. Mais pas toujours une bonne nouvelle: ce peut être burlesque, attendrissant, ou l'aveu d'un échec. Mais le rire l'emporte souvent.
Entre deux chapitres contant le déroulement de la soirée, Fernando, le seul garçon, dévoile peu à peu les secrets de ces vies chahutées. Amalia, sa mère, a vécu longtemps avec un mari escroc, dénué de sentiments, qui a heureusement mis les bouts. Depuis, Amalia se sent libérée et ose enfin faire ce qu'elle a envie: souvent les pires bêtises. Emma n'a jamais pu oublier la mort de sa compagne Sara, malgré l'arrivée dans sa vie d' Olga, et l'annonce d'une grossesse in vitro. Silvia, l'autre fille, particulièrement acariâtre, qui n'arrête pas de s'énerver sur sa mère, voire de l'insulter, vient de vivre des échecs sentimentaux et professionnels à la fois. L'oncle Eduardo, qu'on ne rencontre que rarement, s'invente des tas d'aventures pour ne pas avouer qu'il se sent seul.
A la fin du réveillon, les résistances de chacun s'effondrent, les affrontements cessent, grâce au talent de cette mère si chaleureuse. Ce passage m'a semblé un peu mélo et voir cette mère un peu naïve arriver à percer avec une telle intelligence le coeur de ses enfants m' a quelque peu surpris. Mais je ne vais par ergoter pour quelques pages d'un roman qui est un vrai petit bijou.
L'histoire se termine par un dialogue entre "Fer", le narrateur et sa mère, qui va réussir aussi à décoincer son fils: "On ne peut pas trouver la paix en évitant la vie"!