Las dos Orillas pourrait se traduire par « les deux rives ».
Quel plaisir de retrouver dans ce petit conte animalier les personnages si attachants rencontrés déjà dans
Une Mère… dont vous pouvez retrouver ma chronique en suivant le lien : https://www.babelio.com/livres/Palomas-
Une-mere/932105/critiques/1297774
Ce conte est aussi un dérivé de Un Perro (un Chien) que je n'ai pas encore lu mais qui va remonter dans ma PAL.
Alejandro Palomas est très proche, dans la vie comme dans l'écriture, des animaux qui partagent ou ont partagé sa vie ; c'est une expérience que je ressens totalement.
Nous retrouvons surtout le rituel de la chaise des absences lors de tous les repas de famille, la chaise destinée à ceux qui sont décédés, la grand-mère, l'enfant mort dans le ventre de sa mère, la compagne victime d'un accident… le souci pour Fer, le fils de la famille, c'est que sa perte la plus grave est celle de son chien, Max, mort alors qu'il était en voyage… Max, le grand danois gris, peut-il être convié sur la chaise des absences ?
Dans ce conte, la narration passe par le point de vue de
Rulfo, le golden retriever, qui partage désormais la vie de Fer. C'est certes gentillet, mignon mais au-delà se lit en filigrane le difficile travail de deuil, transposable aux affaires humaines.
Rulfo vit une EMI, une Expérience de Mort Imminente au cours de laquelle il rencontre Max, coincé sur la rive d'une magnifique rivière; tant que son ancien maître n'aura pas accepté sa mort et dépassé sa culpabilité, il ne pourra pas poursuivre son chemin dans le paradis des chiens.
C'est aussi un beau livre, magnifiquement illustré par
Fernando Vicente. Les amis des chiens ne s'y tromperont pas. Une pépite qui se lit, se regarde et se savoure.
Une Mère est, pour l'instant, le seul roman d'
Alejandro Palomas traduit en français. J'invite tous ceux qui le peuvent à découvrir avec moi ses autres oeuvres en espagnol.
Naturellement, j'en parlerai ici.