Tout d'abord, merci à Masse Critiques et à Gallimard pour l'envoie de ce livre.
Je n'avais rien lu d'
Ivan Illich, même si j'en avait entendu parlé, si j'avais étudié ses idées en éco et en théories de l'éducation.
C'est une lacune en partie comblée aujourd'hui, merci !
Illich est un personnage, prêtre catholique, penseur critique de la modernité et de la société industrielle, relevant partout les paradoxes de notre modèle.
Sa pensée se nourrit des dogmes postulés par ses adversaires et démontre leur incomplétude.
Pour ce livre, qui est une conférence accompagnée de notes donnée à Dallas à propos de la création d'un lac urbain, il se sert du projet des habitants de la ville pour développer sa pensée autour de ce qu'est l'eau en tant que symbole (en partant de
Bachelard), ce qu'elle représente, ce qu'elle a représenté, ce qu'est le nu, son rapport à l'espace, donc à l'habitat, au "vivre", à la propreté, à la pureté et aux odeurs. Enfin, arrive pour conclure la pollution.
Et Illich de terminer en soulignant le fait que l'eau en tant que produit du capitalisme qui sort du robinet et l'eau dont on parle en chimie (H²O) ne sont plus du tout la même chose, et qu'un citadin ne sait pas ce qu'est la véritable eau, il ne connait que la création moderne, ressource à gérer, fluide et marchandise, sentant le chlore et transportant des polluants...
Un bouquin surprenant, qui n'aborde que de coté le sujet du lac de Dallas, mais brasse d'immense question autour de notre mode de vie en seulement quelques pages. On y perçoit une puissance de pensée et de réflexion énorme, une capacité de questionnement et de bouleversement de notre société immense et une culture gigantesque.
Une invitation à lire Illich intégralement.