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Thierry Paquot (Autre)Maud Sissung (Traducteur)
EAN : 9782072971464
176 pages
Gallimard (13/01/2022)
3.62/5   8 notes
Résumé :
En 1984, un groupe d'habitants de Dallas contacte Ivan Illich pour l'interroger sur l'opportunité de créer un lac à l'emplacement d'un quartier central. Deux camps s'affrontent : les partisans rêvent d'un parc urbain avec un lac, qui serait aussi utilisé comme réservoir pour les eaux usées épurées ; les opposants évoquent le gaspillage des deniers publics. Mais tous s'accordent sur la beauté de l'eau et sa vertu apaisante. Ivan Illich se rend sur place le temps d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tout d'abord, merci à Masse Critiques et à Gallimard pour l'envoie de ce livre.
Je n'avais rien lu d'Ivan Illich, même si j'en avait entendu parlé, si j'avais étudié ses idées en éco et en théories de l'éducation.
C'est une lacune en partie comblée aujourd'hui, merci !
Illich est un personnage, prêtre catholique, penseur critique de la modernité et de la société industrielle, relevant partout les paradoxes de notre modèle.
Sa pensée se nourrit des dogmes postulés par ses adversaires et démontre leur incomplétude.
Pour ce livre, qui est une conférence accompagnée de notes donnée à Dallas à propos de la création d'un lac urbain, il se sert du projet des habitants de la ville pour développer sa pensée autour de ce qu'est l'eau en tant que symbole (en partant de Bachelard), ce qu'elle représente, ce qu'elle a représenté, ce qu'est le nu, son rapport à l'espace, donc à l'habitat, au "vivre", à la propreté, à la pureté et aux odeurs. Enfin, arrive pour conclure la pollution.
Et Illich de terminer en soulignant le fait que l'eau en tant que produit du capitalisme qui sort du robinet et l'eau dont on parle en chimie (H²O) ne sont plus du tout la même chose, et qu'un citadin ne sait pas ce qu'est la véritable eau, il ne connait que la création moderne, ressource à gérer, fluide et marchandise, sentant le chlore et transportant des polluants...

Un bouquin surprenant, qui n'aborde que de coté le sujet du lac de Dallas, mais brasse d'immense question autour de notre mode de vie en seulement quelques pages. On y perçoit une puissance de pensée et de réflexion énorme, une capacité de questionnement et de bouleversement de notre société immense et une culture gigantesque.

Une invitation à lire Illich intégralement.
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J'ai postulé sur ce livre à la masse critique de Babelio pour plusieurs raisons. J'aime beaucoup les thématiques liées à l'eau, qui comme le décrit bien l'auteur de la préface, est un élément de rêve. C'est un milieu classique des contes, mythes et autres récits. Une seconde raison de lire ce livre est le sujet scientifique qu'il représente. le titre nous rappelle que l'eau est aussi un composé chimique et qu'elle peut être traitée comme tel.
L'essai a été conçu pour une conférence à Dallas qui essayait en 1984 de prendre une décision sur la construction d'un lac artificiel, réservoir d'eau épurée au coeur de ses quartiers.
L'écrit est construit de manière conventionnelle pour un essai. Chacun des chapitres est plutôt court et permet d'exposer une idée. Cela permet de passer rapidement d'un argument à l'autre. La lecture est complétée de dossiers de notes à la fin du roman. Cette partie égale presque en longueur celle de l'essai. Les notes ont pour vocation d'enrichir la lecture et l'auteur souhaite que son lecteur puisse approfondir ses idées et retrouver ses sources d'informations. Les notes sont d'ailleurs appelées « appendices » comme un prolongement de l'écrit lui-même.
Le début de ma lecture a été assez compliqué. Ivan Illich nous propose un texte chronologique. Il commence donc par détailler des éléments assez anciens rappelant des idées de philosophes tels qu'Aristote ou autres penseurs de l'époque. le début est donc très conceptuel et philosophique. Les éléments concrets manquent un peu même si les récits de légendes et mythes sauvent le lecteur non initié de la totale opacité.
L'approche se veut centrée dans un premier temps sur la construction des villes puis progressivement sur l'arrivée et l'incorporation de l'eau dans ces espaces urbains. Et à ce moment, l'essai devient vraiment intéressant. Cette seconde partie prend un caractère plus sociologique et historique. On apprend alors des faits particuliers comme l'apparition de la notion de circulation de fluides dans le corps humain et donc de manière plus générale dans le monde, la part des odeurs dans l'évolution de la place de l'eau dans les foyers et dans la ville, l'aspect « consommateur » d'eau des habitants des villes …
J'ai donc globalement apprécié cet essai même si la première partie fut complexe à comprendre par ses aspects très philosophiques. La seconde partie a été conforme à mes attentes et enrichissante. L'auteur nous propose un voyage sur l'évolution des villes et la place de l'eau dans celle-ci, donnant ainsi aux intéressés de l'époque de nouveaux arguments sur la situation de Dallas.
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Avec Ivan Illich, les mouches peuvent trembler, à moins d'apprécier la sod.... en position passive !

D'un sujet d'urbanisme concret et intéressant (est-il opportun de créer un lac artificiel au centre de Dallas ?) l'auteur a fait de courts récits très abscons (en tout cas les 9 premiers chapitres, les seuls que j'ai lus). Ses multiples citations montrent son érudition et son honnêteté intellectuelle, puisqu'il ne s'approprie pas la paternité des idées des autres. Néanmoins, devoir relire plusieurs fois la même phrase pour comprendre le propos, n'est pas un exercice fait pour moi. Les références étymologiques et mythologiques sont très nombreuses mais j'attendais des arguments concrets, pas des détours philosophiques.

J'en resterai là avec cet auteur.
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L'eau ou H2O ? Que s'est il passé comme l'écrit Ivan Illich, pour que l'eau qui entre dans nos villes soit devenue un produit et en ressorte comme un déchet ?
Peut-elle encore transporter quelque rêve ? Urbanisme, sociologie, mythologie, histoire des corps, anthropologie des miasmes et des odeurs, cet essai ouvre le regard sur nos villes et nos sociétés , sur ce qu'un nouvel urbanisme nous a fait perdre de nos rêves, de notre imaginaire, de la poésie de notre habitat. Habiter, vivre, demeurer, quel sens aujourd'hui donnons-nous encore à ces mots? Écrit en 1984 , cet essai reste totalement d'actualité, et cela peut être plus que jamais.

Astrid Shriqui Garain
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Mon métier, c'est protéger et assurer le partage de la ressource en eau sous toutes ses formes. C'est donc avec un grand intérêt personnel et professionnel que j'ai entamé cette lecture.

L'essai est richement amendé, la bibliographie solide. Pourtant la lecture n'est pas lourde ou rébarbative. Suffisamment détaillée pour rester intéressante suffisamment légère pour donner envie d'approfondir.

Dès le départ, l'auteur nous explique ce dont il est question : "L'eau dont je parle, c'est l'eau nécessaire au rêve d'une ville " habitable".

Ou encore " L'eau dont nous sommes en quête, c'est le fluide qui trempe les espaces, intérieur et extérieur, de l'imagination."

Finalement on s'intéresse à des dimension plus larges de l'eau, des sens, de la conception des villes qui est vraiment passionnante.

Les travers de la société moderne et repris indépendamment par les mouvements écologistes, féministes, lgbt etc. sont en partie liés à notre histoire collective de l'eau.

Un essai passionnant, qui se lit rapidement et qui s'abstient de donner un vision caricaturale ou un avis tranché sur une question de société. Au contraire les éléments sont historiques, culturels, factuels et ouvrent la voie à des cheminements de pensées et réflexion. le lecteur est invité à se questionner et à formuler ses propres opinions à l'aide de la trame de réflexions de l'auteur et ses références.

J'y ai appris beaucoup et ai pris un certain plaisir à cette lecture que je recommande volontiers.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il constatera que le H2O qui gargouille dans les tuyauteries de Dallas n'est pas de l'eau mais une matière créée par la société industrielle. Il comprendra que le XXe siècle a métamorphosé l'eau en un fluide auquel les eaux archétypales ne peuvent se mêler.
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L'eau dont nous sommes en quête, c'est le fluide qui trempe les espaces, intérieur et extérieur, de l'imagination.
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Videos de Ivan Illich (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ivan Illich
Et si l'école n'était qu'un instrument destiné à produire des élèves dociles, prêts à obéir aux institutions ? C'était la thèse du philosophe Ivan Illich, dès les années 1970.
#école #éducation #cultureprime _____________
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