Un régal littéraire, l'âme humaine disséquée dans sa solitude, sa cruauté, sa mesquinerie et son égocentrisme. Ou comment l'amour peut prendre la face du diable quand il n'est que bassement humain.
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roman "découverte" de ma jeunesse (cf le Moine de Lewis)
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Je n'aime que faire souffrir, je suis un tortionnaire, je ne suis revenu que dans l'espoir de te faire pleurer, mais tu ne pleureras pas, tu as l'habitude des gens qui te veulent du mal, je ne suis pas le premier dont tu as su te venger. Et moi, je te vois soudain comme un monstre, je suis épouvanté, je revis à toute vitesse nos plus belles heures, et je crois que tu ne m'as jamais aimé, que tu as joui de me voir délirer de passion, que tu as profité du personnage que mon amour pour toi rêvait, que tu t'es regardée avec un égoïste émerveillement, déformée et embellie par moi, et que tu m'as regardé t'aimer, exaltée par ta puissance sur mon cœur.
Elle qui voulait être plus forte que la famille, le couvent, le mariage, tout ce qui l'avait serrée ; elle qui s'était donné un coup de pouce du côté des prémonitions, des signes, de l'insolite, des sortilèges ; elle qui avait de la froideur, en dépit de son gros tempérament de paysanne, elle avait cru remporter une victoire sur le passé en séduisant ce médecin, se hausser. Mais voilà qu'elle s'était vraiment donnée. Cela avait été plus fort qu'elle. Elle avait déversé tout ce feu dans l'amour d'un homme. Soudain, elle n'était plus rien qu'une femme qui s'ouvre, mais avec une sincérité, une violence extraordinaires.
Il faudrait fuir les gens quand on est incapable de résister au plaisir mou de se raconter; les aveux de notre faiblesse ne reviennent par vers nous en baume, mais en venin...
C’est que tu te possèdes, toi ! C’est que tu t’appartiens, toi ! Tu te gouvernes ! Tu es un être fort ! Et moi je suis celui qui retire la main, celui dont le regard est franchement méchant parce qu’il est affolé, celui qui fait ouvertement mal, parce qu’il a vraiment mal.
Il devait se souvenir toujours de ce moment avec une netteté surnaturelle et un grand bonheur. Il ne savait pas plus que les autres hommes pourquoi et comment certaines heures, apparemment insignifiantes, s'inscrivent en majuscules dans notre mémoire. C'est peut-être que nous n'avons l'âme vivante qu'en de rares instants imprévisibles, et comme par accident. Alors, tout ce que nous avons senti, vu, pensé, entendu, et toutes les choses qui nous entouraient, dans ces inconscients instants de grâce, demeurent éternellement.
Littérature
Emission publique présentée par François-Régis BASTIDE consacrée à la
littérature en compagnie des critiques
Alain BOSQUET,
Luc ESTANG,
Matthieu GALEY et
Bernard PINGAUD. Les intermèdes musicaux sont interprétés à la guitare par Romano.
- début : courrier des auditeurs
- à 06'15" : "
Le Matin des magiciens" co-écrit par
Louis PAUWELS et
Jacques BERGIER, "introduction au
réalisme...