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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Automne. Hiver. Printemps. Été.
Vincent et Pauline, sa fille. Louis et son ami Antoine. Camille.
Des militants contre un projet d'aéroport. le temps qui passe trop vite. Des instants et des visages figés sur pellicule.
Des âmes solitaires. Nostalgiques.
Des destins qui se croisent.

Cyril Pedrosa revient en force avec ce nouvel album. Et quel album ! Pas moins de 330 pages, alternant habilement dessin et récit sur quelques pages. L'on suit ainsi au fil des quatre saisons ces personnages dans leur quotidien parfois chancelant. Tous différents mais égaux face à une certaine solitude. Tous cherchant tout simplement à donner un sens à leur vie.
Quatre saisons précédées d'un prologue, quatre ambiances différentes, quatre techniques. Des notes plus sombres et glaciales pour l'hiver, ocre pour l'automne, douces pour le printemps et lumineuses et éclatantes pour l'été. Pastel, aquarelle, crayon à papier et de couleurs.
Des blessures, des fardeaux, des faux-semblants, des peines, des pensées secrètes et, au milieu, des sourires, une lumière.
Cyril Pedrosa parle tout simplement du temps qui passe et capte les tourments de chacun, les émotions qui les habitent, leur solitude, leur désarroi, leur difficulté à se connaître soi-même et leur mélancolie, explore ces âmes vibrantes.
Une oeuvre remarquable et saisissante, d'une intensité rare, profondément humaine et poétique.
Magnifique...
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Pour commencer, merci (encore une fois) à Babelio et Aire Libre pour ce roman graphique particulièrement réussi et profondément émouvant!!
Il y a tant à dire de ce livre grand et gros format, complexe, sensible et travaillé.
On y retrouve le jeu des couleurs qui étaient déjà présents dans Portugal du même auteur, mais cette fois-ci, différentes histoires se mêlent, des personnages esquissés, photographiés à la dérobée qui ont tous cette faille dans leur coeur, dans leur vie, et dont ce sentiment de solitude leur est inhérent.
Toutes ces existences s'entremêlent, se recoupent, se rejoignent, énigmatiques pour le lecteur mais tout autant pour elles-mêmes. Tous les âges, tous les statuts sociaux subissent ce regard scrutateur et leurs faiblesses sont révélées comme autant de secrets très intimes.
Cyril Pedrosa a découpé le récit en saisons, commençant par l'automne pour finir par l'été, et chaque partie commence par des images sans parole d'un jeune adolescent de l'époque préhistorique. le lien qu'il entretient avec nos autres personnages se révèlera plus tard, symboliquement.
Chaque partie est également entrecoupée de textes qui pénètrent au coeur des personnages photographiés par Camille, jeune femme paumée qui scrute les visages.
Ces fragments de vie sont très émouvants, déprimants souvent, et me rappellent des films, Bleu, Blanc, Rouge, ou encore American Beauty par leur thème et esthétique. Chaque bulle est travaillée à l'aquarelle, et les textes n'ont plus la maladresse de ceux de Portugal.
Deux bémols, j'ai du mal avec les portraits que fait Pedrosa, mais je finis par m'y faire, et secundo, il y a beaucoup de coquilles dans les textes...
Sinon, je dirais que c'est une oeuvre ambitieuse et réussie, chapeau.
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Equinoxes raconte des tranches de vies de personnes qui ont réussi ou pas, qui se posent des questions sur le sens de la vie, le poid de la solitude, le destin. C'est un gros pavé, presque 400 pages pour une bande dessinée, ponctuée par quelques pages en proses, et les saisons. C'est ambitieux, sensible, servi par un graphisme élégant, utilisant le crayon de couleur, le dessin parfois ébauché, où le décor vient se superposer en transparence sur les personnages, pour bien montrer qu'ils ne sont qu'éphémères. Il y a un peu du cinéma d'Alain Resnais ou d'Agnès Jaoui, d'ailleurs Vincent, l'orthodontiste désabusé, m'a fait beaucoup penser à Jean-Pierre Bacri. Quatre saison, une déambulation dans ces vies, c'est contemplatif, ce n'est qu'observation, l'aventure du quotidien, faite de petites choses, petites phrases ou non-dits, de silences. le personnage de la photographe rmiste fait un peu le lien entre tous les autres, c'est aussi une mise en abyme, Pedrosa observe des petits bout de vie, dont celle de cette personne qui observe à travers l'oeil de son reflex d'autres petits bouts de vie… C'est une lecture qui semble un peu neutre, par le ton, les dialogues inachevés, et qui pourtant ne nous laisse pas indemne, parce cela parle de nos vies, des regrets, des choix que nous n'avons pas fait, de nos lâchetés, de nos errances...
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« Je réalise pour la première fois qu'un jour tout va s'arrêter. Je pense à toutes ces vies qui auraient été possible. Et j'ai l'impression de ne pas en avoirvécu une seule. Au moins une. » C'est la petite musique qui se dégage de cette BD : ce moment de désarroi qui traverse l'esprit de tout un chacun quel que soit l'âge.
Au cours des quatre saisons d'une année, ce sont plusieurs vies qui vont se croiser, se répondre.
C'est l'automne qui ouvre ce bal ; cette saison qui est le véritable début d'année, ce début d'année qui oblige à regarder en arrière sur ce qui a déjà été vécu (et dont les années sont perdues à jamais) et qui oblige à se projeter dans un avenir inconnu.

Deux fils conducteurs l'enfant de la préhistoire et la photographe.
Les aventures de cet enfant de la préhistoire sont en prologue à chaque saison, vignettes sans paroles et blindées d'émotion. Mais comment fait Cyril Pedrosa avec juste quelques dessins et quelques couleurs ? Et pourtant, on reprend son souffle avec l'enfant qui a échappé au tigre, on pleure de fatigue et de désespérance avec lui qui ne peut traverser ce cours d'eau gelé et dont la glace se fend, avec lui dans la fraîcheur du printemps on découvre des fresques rupestres et l'été, toute sa joie de vivre.
La photographe est une silhouette discrète, si discrète, que l'on suit de page en pages. On ne voit jamais son visage ou partiellement, furtivement un profil ou le bas du visage, et quand elle prend le cliché, son visage est caché par son reflex. C'est peut-être elle la véritable héroïne avec son mal-être, avec ce coup de folie qui lui a fait dépenser son peu de fortune pour acheter ce reflex qui la cache mais qui nous ouvre par un simple cliché l'intimité de ceux et celles qu'elle photographie à l'improviste d'une rencontre. Elle a le coup d'oeil d'une Vivian Maier, et pour cause ! L'instantané d'un visage, clé d'une vie, d'un souvenir. Elle croise quelques uns des personnages mais aussi des inconnus comme la petite fille du caddy préoccupée de bien ranger les courses du super marché dans le coffre de la voiture de son papa. L'éphémère dans toute sa signification . Et cette admiration pour tous ces photographes qui réussisent, eux, à arrêter le temps, même artificiellement.

«Les Equinoxes » est un véritable Roman Graphique puisque la qualité des textes est à la hauteur du graphisme, tant dans les bulles que dans les pages où l'écrit prend le relais du dessin pour mieux développer mais aussi pour passer du visuel à l'intériorité du personnage.
Créativité de la syntaxe graphique comme ces notes de musique qui s'échappent d'une église un soir de Noël et qui ce même soir se déversent de l'ordinateur de Louis. Ou ces deux vignettes vide pour l'une, juste avec le mot Louis dans la seconde qui marquent qu'il s'agit de la même nuit au cours de laquelle Vincent occupe son insomnie à rêver devant sa baie vitrée donnant sur la mer, et à l'autre bout de la France, Louis répond à Vincent. Ce cliché vignette en noir et blanc, situé dans le coin inférieur droit de la page de droite et quand cette page est tournée plusieurs petites lucarnes aussi en noir et blanc, qui nous racontent les flashs qui traversent l'esprit du photographié avant que le texte ne prenne le relais.

Ces objets aimés que l'on se transmet comme ce livre de Louis à Vincent, ce tableau de Louis à Catherine et ce stéréoscope qu'offre Pauline à son père

Tous les dialogues sonnent juste, comme ces situations que nous avons tous connues où au cours d'une fête, d'un repas d'une visite de groupe, nous avons le besoin de nous mettre à l'écart, tous ces mots consentuels et flagorneurs nécessités par la vie en société...La complicité des deux frères qui se retrouvent àprès plusieurs années, les seuls capables de partager le fond de leurs pensées.
Et puis cet attrait pour un art ,musique ou peinture ou photo, qui enchante toute une vie.


M. Pedrosa est un capteur de lumière. Lumière qui inonde notre monde, où se découpent des paysages habités par des personnages dessinés d'un trait léger mais qui sont transparents, presque évanescents. Ce sont des silhouettes derrière lesquelles en apparaissent d'autres ; même les constructions dégagent une sensation d'éphémère, de décors prêts à disparaître. La temporalité est là. Alors, il n'est pas surprenant que ce livre traite du temps qui passe, de nos vies qui nous filent entre les doigts, de nos vies qui en croisent d'autres mais qui en définitive laissent chacun à son individualité pour ne pas dire solitude. Il y a ce que l'on croit savoir de soi et des autres mais au fond, c'est souvent un inconnu qui captera ce moment d'intimité comme cette photographe qui nous entraine du Musée d'Orsay, à un littoral breton ou....
Notre temps se comptent en années et elles commencent toutes à l'automne, la Rentrée pour se terminer dans la flamboyance de l'été. Quatre saisons où l'auteur nous offre ici toute l'émotion, l'intimité du sillage du passage des ans gravé dans nos vies.

Enthousiasmée par la lecture de « Portugal » de Cyril Pedrosa, j'ai participé à la dernière masse critique et j'ai eu le bonheur d'être sélectionnée. Je n'avais pas pris le temps de m'informer sur son dernier ouvrage et la surprise fut totale. L'ouverture du colis m'a laissé échapper un sifflement d'admiration et de gourmandise. Exactement comme un gamin le soir de Noël.
Un énorme pavé, plein de textes et d'images et de couleurs toutes les unes plus belles que les autres. Même pas l'ombre d'un doute : cette lecture allait être un régal. Et ce fut un régal.
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Personnages paumés... ou pas, destins croisés... ou pas, vie sans le moindre sens... ou pas, présent sans passé... ou pas, futur à construire... évidemment.
Maestria visuelle. Emotions toujours présentes.
Claque terrible.
Pedrosa est définitivement formidable. Sa maîtrise graphique, entre richesse et épure éclate dans tous les chapitres. La complexité des relations humaines qu'il raconte est terriblement réaliste et touchante. Les parties textuelles qui scandent les chapitres donnent une richesse supplémentaire au propos.
Lisez-le, vous le garderez en tête longtemps, puis partagez-le.
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Quatre saisons et une pléthore d'âmes esseulées.

Une photographe qui capture dans son objectif les solitudes, miroirs d'elle-même. Une adolescente qui grandit. Un homme à bout de souffle. Deux hommes à bout de souffle. Une élue. Des frères.

Vacillant entre chacune de ces vies, Cyril Pedrosa conte ces vies perdues qui se croisent et se mélangent, à l'image de la couverture. Automne. Hiver. Printemps. Été. Chacune des saisons à son art et sa technique pour créer des atmosphères toutes particulières. L'émotion est bien là. L'auteur capte l'instant avec justesse, l'humain est beau même dans ses erreurs.

À côté des planches, des textes. le croisement d'un regard dans la rue et la vie du personnage nous est chuchotée. Étrangement, au lieu de me captiver, ses écrits m'ont parfois lassé et ont chagriné ma lecture. Mais, l'oeuvre reste magistralement orchestrée et me suivra longtemps. Un ouvrage intime dont j'ai compris la portée une fois la dernière page tournée...

Lien : https://marcelpois.wordpress..
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Au fil des quatre saisons d'une année, on suit les cheminements de plusieurs personnages, qui sans être vraiment liés entre eux, se trouvent tous à un moment particulier de leur vie. Un moment de doute, de questionnements. Un moment clé où l'on s'arrête un peu sur sa vie et où l'on constate l'état de sa solitude.

C'est un livre magnifique. Les illustrations sont d'une grande force poétique. J'ai retrouvé avec émotion ce style propre à Pedrosa qui joue très subtilement avec les couleurs, les lignes, les superpositions.

Le texte est très beau également. Il pose de nombreuses questions essentielles. Qui ne font pas vraiment écho aux moments les plus heureux de la vie mais qui font forcément un peu résonance.

Coup de coeur, donc.
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Je ne vais dire plus de choses que ce qui a déjà été dit sur Les équinoxes. le mieux étant de le lire. J'ai découvert le travail de Cyril Pedrosa dans Fluide Glacial avec Autobio. Un registre plus léger mais tout aussi savoureux. Mais là j'ai vraiment été subjuguée par la profondeur du récit, par la justesse et la poésie qui en découlent. Les équinoxes est un roman graphique en 4 saisons autour de la vie d'individus lambda s'appliquant simplement à vivre. Dans un premier temps le récit est chargé d'une forme de gravité ( on aborde les thèmes universels de la solitude, la tristesse, le deuil, le sens de la vie) et malgré tout l'auteur réussit a en faire sortir une bouffée d'espérance et d'amour. Un magnifique album, qui donne envie de (re)découvrir tout Cyril Pedrosa.
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Vincent, un dentiste divorcé dans sa villa qui surplombe la côte bretonne, sa fille ado. Louis, un vieux communiste, et sa fille qu'il ne voit plus guère et qui est devenue secrétaire d'Etat à l'environnement. Camille une jeune photographe inspirée par les regards de ses semblables, qu'elle capture à toute heure.

Difficile de résumer un tel album, un album à la structure libre, bien que les chapitres soient les saisons qui se succèdent, aux histoires entremêlées, aux interludes-prologues nous montrant à voir un petit enfant sauvage évoluer à chaque saison ; aux textes longs qui nous entraînent dans l'esprit de Camille.

La force de cet album est de nous plonger dans les cheminements, les errements de nos pensées contemporaines, d'explorer la solitude et de mesurer la richesse des liens humains. de mettre des couleurs sur ce qui nous lie dans un voyage graphique de haute volée.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Une bande dessinée très poétique, sur le sens de la vie, sur les difficultés de parcours, les remises en question, les liens qui se font et se défont, à lire au coin du feu en hiver, ou au calme au printemps avec les rayons du soleil derrière la fenêtre...
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