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EAN : 9782841383719
94 pages
Les Editions Eugen Ulmer (03/09/2009)
4.33/5   3 notes
Résumé :

Le jardin de Claude Monet est réputé dans le monde entier, pour les tableaux célèbres qu'il a inspirés, mais aussi pour l'abondance de fleurs et de couleurs sans cesse renouvelée au fil des saisons. Beaucoup le considèrent comme un tour de force horticole en même temps qu'un fabuleux témoignage de l'art des jardins du début du XXe siècle. Brigitte et Philippe Perdereau nous apportent un témoignag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Claude Monet, artiste dans l'âme, jardinier hors pair, coloriste passionné, naturaliste éclairé !

Troisième visite à Giverny à trois saisons différentes. Manque l'hiver mais, hélas !, les jardins sont fermés. C'est le moment pour les jardiniers de nous préparer les semis, planter les bulbes, dégager les feuilles mortes et tailler arbres et arbustes pour qu'au printemps commence à réapparaître la magie de cette nature qui m'émerveille sans cesse.

Ce livre est essentiellement composé des photographies de Brigitte et Philippe Perdereau au printemps, en été et en automne dans une explosion de couleurs et de variétés incessante. Les bulbes de printemps sont remplacés par les annuelles d'été tandis que l'automne offre le bouquet final de cette nature exubérante qui s'en donne à coeur joie pour toucher les sens des visiteurs dans un ravissement ininterrompu. Plusieurs doubles pages montrent le même endroit dans ses métamorphoses saisonnières. On y sent le frémissement des feuilles, l'ondoiement des hautes tiges, le délicat balancement des corolles. le dénuement progressif des parures, les entrelacs de branches au fil du temps.

Le pont japonais est l'un des endroits privilégiés pour capter la grâce nonchalante des nymphéas qui se prêtent volontiers à l'admiration des promeneurs, modestes dans leur charme, saisis à répétition dans toutes leurs nuances par Claude Monet pour l'éternité.

Ce jardin est une palette de tons, d'harmonie, de formes, de refuge impérial pour les travailleuses bourdonnantes qui ne cessent de vibrionner en ne s'intéressant qu'aux sucs de toutes ces espèces de bonheurs et de senteurs. Ce n'est plus de l'Impressionnisme mais une réalité qui crée l'enchantement.

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*****

Mon appréciation personnelle sur le jardin de Claude Monet :

Au moins 300 mètres de queue… Une bonne heure d'attente… Giverny c'est l'enfer !
Je me retrouve dans une file indéfinie, coincé entre un groupe de scolaires allemands qui me hurlent dans les oreilles et des japonais bardés de caméscopes et appareils photos miniatures. Les gens du « Soleil levant » arborent un sourire zen qui m'irrite.
Des accents américains arrivent jusqu'à moi. Il y a toujours une flopée de touristes américains à Giverny. Ils font coup double : ils visitent le Musée d'Art Américain en premier et se rendent ensuite à la maison de Monet située à peine 200 mètres plus loin.
— Messieurs-dames, nous sommes désolés de vous faire savoir que le jardin d'eau est fermé pour travaux. le ticket de l'entrée n'est valable que pour le jardin de fleurs.
Lamentable ! J'ai attendu plus d'une heure essentiellement pour revoir les nymphéas que Monet a immortalisés dans le monde entier… le sourire des touristes japonais semble se figer… de plus, ils vont louper le fameux pont japonais…
Je m'efforce de me calmer et entre.

Ce curieux jardin me surprend à chaque visite.
Des fleurs de toutes sortes et de tous formats se sont données rendez-vous ici. Les annuelles se mêlent aux vivaces, les fleurs les plus simples fréquentent les variétés les plus recherchées. Dahlias, campanules, rosiers, sauges, soucis, pavots, soleils, marguerites, forment une palette multicolore où toutes les teintes se côtoient de façon un peu désordonnée.
La maison rose, ancienne demeure du peintre, rougit sous les lueurs de feux du massif de géraniums à ses pieds. Je descends l'allée qui mène habituellement à l'étang. J'enrage encore d'être privé des nénuphars que le peintre copiait inlassablement.

Un homme au fort accent alsacien, qui était à mes côtés dans la file, m'apostrophe:
— Monet a vraiment souhaité cet étrange jardin ?
Je connaissais bien l'historique du jardin. Je réponds sans hésiter :
— Monet était un peintre jardinier. Il a tout pensé ! C'est l'oeuvre d'une vie. Lorsqu'il s'installa ici il y avait un verger de pommiers que l'on appelait le Clos Normand. Il arracha les arbres et créa son jardin en s'inspirant des traditions de jardins françaises, italiennes et anglaises. Cela donne le résultat original qui est sous vos yeux. Des arbustes et rosiers grimpants ajoutent du volume dans les plates-bandes. Les nombreuses variétés de fleurs posées de-ci de-là apportent la touche de folie de l'artiste…
Le regard de l'alsacien explorait le foisonnement floral du décor. Je continue :
— Vous savez, monsieur, les taches de couleurs ne sont pas posées au hasard ! Monet les orchestrait et reproduisait ensuite sur ses toiles toute cette beauté qui l'entourait. L'artiste aimait peindre plusieurs toiles en même temps aux diverses heures du jour. Vous devez connaître les « séries » qu'il réalisa sur le thème des « meules », des « peupliers », et, surtout, ses fameuses « cathédrales de Rouen ». Il s'est usé les yeux à guetter les moindres changements lumineux sur les vieilles pierres du monument ! ».
L'alsacien me remercia et s'éloigna rapidement.

Installés devant l'allée centrale, des espagnols mitraillent la plus belle allée du jardin. D'énormes roses grimpantes courent sur des arceaux en formant une voûte qui s'allonge jusqu'à la maison rose au fond. Des capucines orangées enflamment le sol.
Devant moi, des enfants cueillent des fleurs dans le jardin du « père de l'impressionnisme ».
Je me dirige vers la haute verrière qui servait d'atelier à l'artiste. Dans un poulailler, des volatiles se poursuivent en caquetant.
Le décor a gardé ce côté désuet d'autrefois. J'imagine le vieux peintre assis sur ce banc devant l'atelier fumant sa pipe en attendant qu'Alice l'appelle pour le repas… Je sors.

Je retrouve les japonais en grande discussion devant la maison rose. L'un d'entre eux, la figure mangée par de grosses lunettes s'avance vers moi. Son français est incroyable.
— Savez-vous où est enterré le peintre Monet ?
— Oui ! L'artiste repose dans le cimetière du petit village de Giverny. Suivez le chemin jusqu'à l'église à environ 800 mètres. La tombe est face à elle. Un grand monument sur la droite. Il y a toujours du monde et des fleurs… Vous aimez notre grand peintre national ?
— Au Japon, Monet est considéré comme le peintre de la lumière. C'est un immense artiste. Nous sommes venus en France exprès pour lui et ses amis impressionnistes. Hier, nous étions au Musée d'Orsay à Paris où sont beaucoup de leurs toiles. Quelle émotion ! Notre seul regret est de ne pas avoir vu le jardin d'eau. Les « Nymphéas »... Nous irons les voir demain à votre musée de l'Orangerie où la plupart sont exposées.
Le petit homme voulut absolument me prendre en photo pour le souvenir. Il partit avec ses amis dans la direction que je lui avais indiquée. Soudainement, il se retourna et courut vers moi.
— Donnez-moi votre adresse, je vous enverrai la photo !

***

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Il faut s'y rendre lors d'une journée ensoleillée du mois de mai. Et j'insiste bien : ensoleillée. Où me direz-vous ? Dans le jardin du peintre Claude Monet à Giverny. Que n'a-t-on pas écrit sur Giverny ? Comment ne pas répéter tous les éloges faits à propos de cet endroit impressionnant, tant il est lié à l'impressionnisme ? Pourtant, je n'ai pas une passion dévorante pour les paysages de Claude Monet. A l'exception d'une série de tableaux peints alors que la cataracte perturbait la perception des couleurs par Monet. Ils sont déroutants, saturés, résolument modernes et abstraits, bien malgré eux.
Giverny est une localité aujourd'hui mondialement célèbre, là-bas, dans l'Eure. Elle est surtout réputée parce que Claude Monet et toute sa famille s'y installèrent en 1883. le peintre fit l'acquisition de la maison en 1890. Il se consacra énormément à la transformation du terrain adjacent en un vaste jardin avec une importante roseraie et de larges plates-bandes. En 1893, il détourne un bras de l'Epte, rivière qui coule, tranquille, pas loin de la maison, pour en faire un bassin aux nénuphars (les désormais inoxydables « Nymphéas »).
Ce volume de la collection « Des jardins d'exception » chez Ulmer n'apporte rien de bien neuf sur le sujet. Gilbert Vahé, le jardinier en chef depuis 1976, signe l'introduction. Puis viennent les photographies de Brigitte et Philippe Perdereau, autant de points de vue différents sur la maison, le pont japonais, les iris, les glycines, les rosiers, les dahlias. Sans oublier les ateliers aperçus de loin entre les branches.
La monographie est structurée en trois parties : le jardin-tableau, le clos normand, le jardin d'eau. Et les photographies de nous mener d'avril à novembre, pour nous montrer les différentes métamorphoses de l'endroit, des intenses couleurs printanières jusqu'aux tons mordorés de l'automne. Et si le propos peut sembler redondant aux côtés du reste de l'imposante bibliographie consacrée au lieu, la magie opère malgré tout et suscite immanquablement l'envie de se promener dans les allées de ce jardin.
Mais toute gloire présente sa rançon : il est rare de pouvoir flâner tout en rêvassant sur la destinée de l'artiste, tranquillement, silencieusement. Haut lieu du tourisme normand, Giverny voit s'entasser des centaines de véhicules chaque jour, ne laissant aucune place à la méditation. Giverny n'est plus un refuge. C'est un monument national qui revient de loin, laissé à lui-même pendant des années, littéralement ressuscité dès 1980 sous le contrôle de Gérald van der Kemp. Les touristes n'ont aucune idée des années de labeur pour parvenir à un tel résultat et surtout de l'énergie nécessaire pour l'entretenir au quotidien.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Après les jeux de couleurs et de textures, seules resteront les différentes formes des arbres, pleureurs, dressés, étalés ou buissonnants, qui suffiront à charmer l’œil des jardiniers, seuls privilégiés à profiter du jardin durant l’hiver.

p. 91
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