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sur 497 notes
N°745 – Avril 2014.
LE CAPITAINE ALATRISTE – Arturo Perez-Reverte – le Seuil
Traduit de l'espagnol par Jean-Pierre Quijano

L'histoire de Diego Alatriste y Tenorio, nous est contée par Iňigo, un pauvre petit garçon de douze ans que sa mère, veuve de Lope Balboa, un ami d'Alatriste, lui confia un jour pour être son domestique à cause de la misère qui régnait alors en Espagne. C'est un personnage que cet homme qui n'avait de capitaine que le surnom, rescapé des combats de Flandres et qui survivait en louant son épée « pour quatre maravédis la journée »,c'est à à dire pas grand chose, à ceux qui n'avaient ni le courage ni l'adresse de vider leurs querelles, autrement dit un vulgaire spadassin qui tâtait parfois des cahots du roi, pour dettes évidemment ! Bref, il était maintenant un homme de main à la petite semaine qui vivotait à Madrid mais la réputation de ce rescapé des champs de bataille des Flandes et d'ailleurs, aux états de service prestigieux, était cependant établie. Il fut contacté par deux curieux commanditaires masqués qui lui proposèrent d'agresser, mais sans les tuer, deux voyageurs anglais qui devaient arriver dans la capitale du royaume. Ce « contrat » était d'autant plus bizarre que leur succéda un dominicain de l'Inquisition qui lui demanda d'exécuter ces deux voyageurs en lui adjoignant un comparse italien du nom de Malatesta. le voilà donc transformé malgré lui en bras armé du Saint-Office. Alatriste, habitué aux ordres simples des champs de bataille se vit donc confronté à une situation qui le dépassait. Cette affaire lui paraissait d'autant moins claire que, le combat une fois engagé, l'un des deux anglais demanda grâce... mais pour son compagnon ! Diego les épargna donc tous les deux et renvoya Malatesta bien décidé à lui faire payer sa forfaiture. du coup sa vie fut menacée puisqu'il s'était mis à dos l'Église espagnole.
Ce qui aurait pu n'être qu'un simple incident vite oublié prit un tour diplomatique puisque les deux voyageurs n'étaient autres que le duc de Buckingham et Charles Stuart, jeune Prince de Galles et futur roi d'Angleterre venu incognito faire le connaissance de sa futur épouse Doňa Maria, soeur du roi Philippe IV. L'affaire prit donc un tour politique puisque ce mariage entre un hérétique et une catholique était évidemment refusé par l'Église et menaçait l'équilibre précaire de l'Europe. le prince avait simplement voulu précipiter un peu les choses ! Pourtant, tout n'alla pas pour le mieux dans le meilleur des mondes et les projets capotèrent malgré la liesse populaire. Cela est bel et bon mais n'arrangea pas vraiment les affaires d'Alatriste qui craignait toujours pour sa vie même s'il pouvait compter sur son protecteur le comte de Guadalmedida. On le pressa donc de voyager au loin mais apparemment lui n'était guère pressé de disparaître, échappa à la mort de peu, avec il est vrai un eu de chance.

Mais revenons à Iňigo. Il servit correctement la capitaine jusqu'à risquer sa propre vie pour lui mais il n'échappa pas à la condition du commun des mortels puisqu'il tomba amoureux de la jeune et jolie Angélica d'Alquezar. Cela aurait pu être une bonne chose pour lui mais elle se révélera être son pire ennemi. Dans ce roman, il tient la plume mais aussi l'épée et malgré son jeune âge il sauva la vie du capitaine ce qui fit de lui son compagnon d'armes.

Je l'aime bien cet Alastriste, soldat courageux, fin bretteur, intègre mais tendre à l'occasion, respectueux de la parole donnée mais capable de se remettre en question si sa conscience le lui demande. C'est un homme cultivé aussi qui fréquente Lope de Vega et cite son ami Francisco de Quevedo, fin poète mais aussi prêt à en découdre à chaque occasion, l'épée à la main.



C'est donc dans une Espagne du XVII°siècle, celle du Siècle d'Or, que nous invite l'auteur. Pourtant c'est un pays misérable, noyauté par l'Inquisition où se côtoient une noblesse oisive et imbue d'elle-même, un clergé tout-puissant, un petit peuple misérable et une société interlope, bref un pays corrompu ou tout est à vendre parce que le Trésor est miné autant par la guerre des Flandres que par l'or des Indes. le roi Philippe IV nous est présenté comme un monarque cultivé qui favorisa les arts mais qui laissa le gouvernement du royaume au Comte d'Olivares. Dans ce court récit passionnant qui tient du roman de cape et d'épée mais aussi un peu du roman picaresque se mêlent personnages historiques et fictifs, l'auteur en profite non seulement pour promener son lecteur dans Madrid et à évoquer l'histoire de l'époque, mais aussi pour donner son avis sur le siècle de Philippe IV, sur la politique qu'il mena, sur les succès qu'il obtient, sur les échecs aussi. Reverte ne se prive d'ailleurs pas d'émailler son propos de citations polémiques ou flatteuses de poètes de l'époque, quand ces derniers ne règlent pas leurs comptes personnels par sonnets interposés.

J'ai retrouvé avec plaisir le style d'Arturo Prerez Reverte, son érudition, le dépaysement qu'il procure à son lecteur et le suspens qui baigne ce texte. Il n'est pas un inconnu pour cette chronique où son oeuvre a déjà été largement mentionnée (La Feuille Volante n° 384-385-387-390-735) aussi bien je poursuivrai assurément la découverte de cette saga.

©Hervé GAUTIER – Avril 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Agréable lecture.
L'intrigue principale est finalement assez mince et sert de prétexte à un fascinant voyage dans "l'Espagne des Autrichiens" comme l'appelle Inigo. Elle permet à l'auteur de nous décrire dans une langue trucculente, l'âme espagnole, l'architecture madrilenne et l'ambiance de ces années là, dans une Espagne magnificente et misérable à la fois, peuplée de courtisanes, de sicaires, de moines, de conspirateurs, de nobles, d'acteurs et de poètes dont les vers émaillent le récit.
Un voyage dans le temps très réussi.

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Arturo Perez-Reverte nous plonge avec délice dans l'Espagne du XVIIe siècle et nous offre un roman de cape et d'épée flamboyant.
Des personnages truculents, haut en couleurs ; une transcription parfaite de l'âge d'or espagnol où les pressions politiques et religieuses s'allient pour broyer les hommes ; un complot machiavélique... Tout est réuni pour enchanter le lecteur.
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À la fin de l'envoi, je loupe.

Comment ne pas se laisser séduire par ce capitaine aux allures de Cyrano de Bergerac, promenant ses blessures de guerre dans un Madrid picaresque à souhait. Bretteur à l'âme poète, il a dans cette première aventure, l'occasion de se fiche dans un pétrin diplomatique entre l'Espagne et l'Angleterre. le roman, premier opus d'une longue série met en scène les protagonistes des futures aventures du capitaine Alatriste. Mais finalement faute d'une intrigue qui n'est clairement pas le but de l'auteur, la deuxième partie du roman tourne en rond et finit par lasser.
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Pas beaucoup d'histoire à se mettre sous la dent au final. Beaucoup d'enrobage et de "rebondissements" à un rythme certes bien soutenu, mais le sentiment d'oeuvre plus imposante en lisant une intégrale serait sûrement plus satisfaisant. Je n'ai pas aimé ce style d'écriture, je l'ai trouvé trop ronflante ou pleine de fioritures?, peut-être est-ce une traduction ronflante? Je ne sais pas trop. C'est un récit efficace, mais je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire la suite, et mon mécontentement ne remet pas en cause la probable qualité du bouquin.
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Un formidable roman historique de cape et d'épées, décrivant l'époque des grandes puissances européennes en guerre de domination, et mettant en scène des personnages hauts en couleurs. le capitaine Alatriste remplit les scènes de sa présence taciturne et puissante et la poésie n'est n'est jamais très loin. La série est captivante.
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J'ai « rencontré » le capitaine Alatriste en 2001, au détour d'une librairie parisienne ; le coup de foudre fut total et immédiat.

Diego Alatriste est un spadassin qui vit à Madrid sous le règne de Philippe IV. L'ancien soldat vivote, comme tant d'autres, dans cette Espagne corrompue et affaiblie mais encore fière et belliqueuse. Epoque propice aux aventures de toutes sortes, aux duels, aux complots et aux hommes de la trempe d'Alatriste.

Le capitaine a un petit point faible. Homme d'honneur malgré son statut de tueur, il répugne à assassiner autrement qu'en duel. C'est la raison pour laquelle, n'ayant pas achevé l'une de ses missions, il va avoir pour ennemis ceux-là mêmes qui avaient commandité le meurtre : le secrétaire du roi et le redoutable Inquisiteur Bocanegra.

Dans ce premier volume enthousiasmant, écrit d'une plume alerte et soignée, Alatriste va croiser la route de Buckhingham, pas encore Duc et de Charles, prince de Galles. Clin d'oeil de l'auteur à l'oeuvre de Dumas…

Perez-Reverte est un érudit et connaît l'histoire de son pays sur le bout des doigts, le plaisir de la lecture en est donc augmenté.
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Cet auteur, et plus particulièrement les aventures du capitaine Alatriste, m'ayant été chaudement recommandé par un ami, je m'y suis attelé.

Livre lu en 1 jour. Lecture facile, mais au final un peu décevante.

Cela se veut du Dumas avec ses mousquetaires, mais en version édulcorée. La langue souffre de nombreuses répétitions et insertions de poètes espagnols du 17ème siècle, ce qui n'ajoute pas grand chose au final. Je me suis posé la question de la qualité de la traduction, et je n'ai pas la réponse.

Bref, un roman de cape et d'épée très fluide, qui apporte un plaisir de lecture 'détente' mais qui laisse un peu sur sa faim. C'est à tel point que je ne me procurerai pas les autres tomes de la série 'Alatriste'.
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La première aventure du spadassin moustachu :j'aime énormément ce personnage sans illusions aucune qui conserve la tête haute et le respect de soi en toutes circonstances . Et son époque de décadence ,sombrant dans la corruption des moeurs et des âmes me rappelle la nôtre…
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Je ne suis pas parvenue à le terminer. Et pourtant qu'est-ce que j'avais aimé le tableau du maitre flamand et Club Dumas !
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