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EAN : 9782747049894
184 pages
Bayard Jeunesse (04/09/2014)
3.74/5   56 notes
Résumé :
Cléa et Brice, des jumeaux nés à Madagascar, ont été adoptés par un couple de français. Seize ans plus tard, si Brice semble bien dans sa peau, Cléa ne sait plus où elle en est : hostile, malheureuse, révoltée par le racisme dont elle se sent victime, elle inquiète ses parents au point que ceux-ci décident, comme une dernière tentative pour l'aider à surmonter son mal-être, de l'envoyer avec son frère passer l'été au pays de sa naissance.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman choral, un roman épistolaire, et beaucoup d'émotions.
Cléa et Brice, des jumeaux malgaches adoptés en France il y a 16 ans, vont passer l'été à Madagascar. Cet été va changer leur vie ...
Brice, timide et qui se sent français, va devenir plus ouvert et découvrir la vie malgache. Cléa, elle, souhaite partir à la rencontre de ses racines, de sa naissance. Dépressive et en rupture scolaire depuis des années, elle a besoin de renaître sur cette terre malgache, sur cette magnifique Ile rouge ...
Elle se met en tête d'aller à l'orphelinat de jumeaux abandonnés de Mananjary.
Brice et Cléa vivront bien des péripéties ...
Un voyage initiatique raconté à plusieurs voix, émouvant et qui fait réfléchir.
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« J'avais la conviction que, si je ne retournais pas là où tout avait commencé, je ne pourrais jamais être heureuse. Plus je parlais, plus j'entrevoyais, enfin, ce que j'avais tant de mal à m'expliquer. Et a fortiori à partager. Comme si j'étais « mal née » et qu'il fallait que je naisse à nouveau. »

Cléa 16 ans, partagée entre son mal de vivre et sa crise d'adolescence. Amputée d'une partie de son histoire, elle se pose mille et une questions sur ses origines. Les liens du sang, les liens du coeur, le pourquoi de son abandon et de son adoption. Vient se rajouter à ce mal-être le racisme qui l'entoure. En effet Cléa et son frère jumeau Brice ont la peau couleur ébène de leur pays d'origine, Madagascar.

« En France, si vous n'êtes pas blanc, il y aura toujours quelqu'un pour vous le faire sentir. »

Comme si cela ne suffisait pas, naître jumeau à Madagascar est une malédiction, Fady, en malgache, ce qui est interdit, ce qui est tabou. Rejetée par son pays d'origine et son pays d'adoption Cléa habitée par une rage permanente, appelle au secours ses parents de coeur.

De trop grosses valises à porter pour grandir et se construire.

Christine et Bernard, parents aimants et à l'écoute de leurs enfants, vont au risque de les perdre, leurs faire le plus beau des cadeaux, un été à Mananjary, leur village d'origine. Parce qu'ils savent que seul ce périple permettra de réconcilier passé, présent et avenir. Un voyage synonyme d'échanges, par mails entre parents, enfants, habitants Malgache et même via un journal intime.

Ce sont tous ces écrits que Cléa décide de remettre à Brigitte Peskine qui fera de ces émouvants échanges épistolaires un magnifique roman initiatique.

Un très beau voyage à Madagascar où se mélange le pire comme le meilleur. Par sa richesse et son authenticité cette superbe histoire nous apprend beaucoup sur les traditions, les différentes ethnies ou le racisme au sein d'une même culture.

Les jumeaux de l'île Rouge, Cléa et Brice pas à pas vers la renaissance et la reconstruction de soi…

« Finalement, peu importe d'où on vient et où on vit. C'est en nous que se trouve la seul richesse. »

Un grand merci à Babelio et aux éditions Bayard Jeunesse pour cet émouvant Aller/Retour.


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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« Avec dix-huit ethnies différentes, tout est 'fady', ou presque » à Madagascar.
'Fady' : tabou, interdit, maudit...
Chez les Antambahoaka, par exemple, ce sont les jumeaux qui sont 'fady'. C'est pour ça que Cléa et Brice ont été abandonnés à la naissance. Un couple de Français les a adoptés alors qu'ils étaient tout bébés.
Seize ans plus tard, Cléa va mal. Les parents et les amis malgaches qu'ils ont connus au moment de l'adoption envisagent de l'envoyer à Madagascar avec son frère pour quelques semaines, sur les traces de leurs origines. Bonne idée ? Ça ne sera pas un simple voyage d'agrément, en tout cas...

Brigitte Peskine choisit de nouveau la forme épistolaire pour évoquer un sujet qui lui tient à coeur : les droits de l'enfant (adoption, maltraitance, décisions que prennent les adultes sans mesurer tous les impacts...) et plus généralement les difficultés identitaires liées à l'adolescence. Cette intrigue ayant pour cadre Madagascar, l'auteur aborde également la question des croyances et superstitions entretenues sur l'île - guère plus irrationnelles que les rituels de nos religions occidentales et orientales, à mon sens, mais ceci est une autre histoire...

J'ai beaucoup aimé les quatre autres romans de l'auteur que j'ai lus, évoquant le divorce, les difficultés liées à l'adoption, au déracinement*...
J'ai trouvé celui-ci interminable, surchargé, presque brouillon (trop de personnages ? de rebondissements ?). Intéressant néanmoins pour toutes les réflexions qu'il suscite, notamment sur les différences entre cultures, et sur la complexité des relations entre parents et adolescents.

* « Un père de trop », « Moi, Delphine, treize ans », « L'île de mon père », « le journal de Clara »
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Cléa ne va pas bien. En rupture avec ses parents adoptifs, elle l'est aussi avec l'école. C'est alors que sa marraine lui propose de l'accueillir à Madagascar...

Elle part sur l'île, à la recherche de ses racines, avec son frère jumeau et y découvre un autre monde, d'autres croyances. Une autre vie s'ouvre devant elle...

Livre en forme de témoignage constitué principalement par les courriels envoyés par les différents protagonistes de l'histoire.

Mais c'est Madagascar qui constitue au final le personnage principal. Les aventures multiples de Cléa et Brice, qui au seuil de l'âge adulte, tentent de mieux se connaître, ne sont que des morceaux d'un puzzle formé par l'île et ses nombreuses particularités.

Le choix d'un récit de vie facilite la lecture. Chloé est le fil conducteur du récit et le garant de la véracité de l'histoire.

Un livre riche, vivant et fort qui nous amène dans un monde où les superstitions régissent le destin des hommes. A lire !
Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Cléa et Brice sont des jumeaux nés à Madagascar et adoptés par un couple de français. Seize ans plus tard, le garçon semble parfaitement bien dans sa peau alors que sa soeur ne sait plus où elle en est et inquiète ses parents. Ces derniers décident alors d'envoyer les jumeaux dans leur pays de naissance afin, peut-être, d'aider la jeune fille à surmonter son mal-être.

Roman épistolaire et récit initiatique, inspiré d'une histoire vraie, Brigitte Peskine nous fait découvrir la triste coutume des jumeaux de Mananjary, une communauté dans laquelle le fait d'accoucher de jumeaux est considéré comme maudit, tabou. Véritable hymne à la tolérance, l'histoire de Brice et Cléa nous fait surtout découvrir une facette totalement méconnue d'un pays, ses coutumes et traditions. J'ai beaucoup aimé ce récit qui mêle entrées de journal et mails, qui nous permettent d'entrer dans la tête de chacun des protagonistes. La façon, d'ailleurs, dont Cléa, le personnage principal de ce roman, s'adresse à nous et à l'auteur, renforce ce sentiment d'histoire vraie. le sujet est vraiment très intéressant, et démontre à quel point il peut être difficile de faire changer les mentalités. La seule chose que je regrette est peut-être la suite de « secrets » qui se révèlent au fur et à mesure de l'histoire, ça apporte du suspens et de la surprise mais je trouve que c'est parfois un peu « gros ». Il n'empêche que c'est une histoire à découvrir !
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critiques presse (1)
Ricochet
13 novembre 2014
Brigitte Peskine parvient à brosser un portrait relativement complet de l'île et ses coutumes, sa grande misère aussi, tout en revisitant l'eldorado français sans complaisance.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Zafi m'a confié qu'en classe "on les traitait pire que des animaux" [lui et son frère jumeau]. On ne les touchait pas, on ne jouait pas avec eux, ils mangeaient à part et devaient apporter leur propre vaisselle pour ne contaminer personne...
Par quel miracle ça ne les a pas rendus rebelles ? Je n'en sais rien. Sans doute l'amour de leurs parents et l'unité de leur famille.
Vivant en marge de la communauté, ils n'ont le droit d'assister à aucune cérémonie, ni les mariages, ni les enterrements [...], ni la circoncision collective des garçons qui a lieu tous les sept ans (la prochaine est prévue en 2014). Mais ce qui peine le plus Zafi et César, c'est qu'ils ne pourront pas être inhumés dans leur tombeau de famille. Etant malgache, tu comprendras ce que ça représente pour eux.
Moi, ce qui m'indigne le plus, c'est de voir tant de gens intelligents, modernes (en tout cas branchés sur smartphone ou autre), respecter des coutumes aussi cruelles sans en connaître la cause ni l'origine exactes. "On a toujours fait comme ça", expliquent-ils, comme si ça suffisait. Les parents agissent comme leurs parents, qui ont eux-mêmes reproduit l'attitude de leurs propres parents, et ce depuis la nuit des temps.
(p. 76-77)
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[Mail de Brice le frère de Cléa, à Rosie, la belle-fille de Josépha]

(...) D'abord, il faut que tu saches que ce n'est pas dans mes habitudes d'écrire à une inconnue : je suis super timide, à la différence de ma sœur.
Mais je viens de finir un devoir de français, et le sujet était "Oser, est-ce pouvoir ?" Ca m'a vraiment plu, c'était presque de la philo ! Et je crois que la réponse est oui ...

J'ai plein de questions qui se bousculent dans ma tête. C'est trop dommage que nos mères aient peu à peu perdu le contact, sinon je saurais plus de choses sur mon pays de naissance. Remarque, j'aurais pu me documenter, sauf que - comment dire ? - je n'étais pas vraiment intéressé.

Je me sentais français. Un Français noir, OK, mais tellement le fils de mes parents blancs qu'il m'arrivait d'être surpris en me voyant dans une glace.
En t'écrivant ça, je me demande si c'est normal. Si je devrais en avoir honte ...

A l'école, au collège, j'ai eu des camarades antillais, africains, réunionnais ; je ne me suis jamais identifié à eux comme je m'identifiais aux Français de souche. Je commence juste à me rendre compte à quel point c'est bizarre (...)
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Les Malgaches aiment beaucoup leurs enfants.
Pourtant, Brice et moi, nous avons été abandonnés à notre naissance.

Dans notre ethnie, les Antambahoaka, les gens croient que les jumeaux apportent le malheur. Il faut s'en débarrasser pour protéger la communauté.
C'est une superstition aussi idiote que le racisme.

Il y a une trentaine d'années, un religieux a ouvert à Mananjary un foyer d'accueil pour les jumeaux abandonnés, et c'est là qu'on nous a amenés, Brice et moi, le jour même de notre naissance. Sinon on serait morts de faim, tués par des bêtes ou noyés dans le canal voisin.
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[Mail de Josépha Rakamona, à la mère de sa filleule Cléa - suite]

(...) Tous les Français ne sont pas racistes mais pas mal le sont, et c'est difficile d'être la seule Noire dans un groupe de Blancs.
De nombreux enfants adoptés à Madagascar connaissent ce problème.

Mais ce n'est pas après vous que Cléa en a :
je connais votre cœur, il n'est ni noir ni blanc, juste généreux.

Sa colère vient de plus loin. Est-ce un sort qu'on lui a jeté à sa naissance, des ancêtres qui n'ont pas trouvé la paix ... ?
Je sais que les Français ne croient pas à tout ca ; ici, on dit que les morts parlent à travers les vivants et agissent sur leur esprit.
Je pourrais vous chercher un camp de vacances, ou un stage de plongée, ou n'importe quel séjour très cher pour touristes, seulement ce n'est pas ce qu'il faut à Cléa.

Si elle visite Madagascar, c'est pour comprendre d'où elle vient (...)
C'est ca qu'elle doit découvrir
pour réconcilier les deux parties d'elle-même. (...)
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Comme vous le savez, chez les Antambahoaka, notre ethnie, on ne démarie pas les jumeaux, on les fait piétiner par des zébus ou emporter par le fleuve. Aucun humain n'a le droit de les toucher, ça porte malheur.
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