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EAN : 9782711200252
383 pages
Les Arènes (27/02/2019)
3.9/5   15 notes
Résumé :
Quand des milliers de révoltés prennent d'assaut Los Angeles, la cité des anges devient l'épicentre d'une révolte nationale. Un thriller politique et apocalyptique. Alors que la remise des Oscars se prépare, une Marche des pauvres s'organise. Il est temps que les exclus de la société du spectacle soient sur le devant de la scène, que les invisibles apparaissent enfin dans la lumière. Dans les rues, des grappes d'individus commencent à se rassembler. L'ambiance est é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique

La révolte sourde #debout les damnés de la terre# , un flot de marcheurs, un tsunami de laissés pour compte est prêt à submergé Hollywood Boulevard. #Debout les forçats de la faim# Los Angeles métropole emblématique, la ville de tous les espoirs, de toutes les réussites se prépare à la cérémonie de la remise des Oscars.
Beverly Hills est fébrile mais c'est la rue qui est malade de pauvreté et de désespoir. # foule esclave, foule debout# Emmenée par Luna, une hackeuse que tout le monde suis sur les réseaux sociaux mais que personne ne connait, le flot silencieus de miséreux grossit, enfle, la Californie est au bord de l'implosion. # le monde va changer de base# Ils sont tous là les ratés, les exclus, prêts à faire de leur avenir une utopie. # Nous ne sommes rien, soyons tout#...
La révolution n'est pas toujours constituée de bombes qui explosent et de bains de sang. Une révolution peut passer inaperçue. La rupture entre l'ancien et le nouveau monde a modifié la manière dont on se voit en tant qu'être humain.
Je ne suis plus un être humain, je suis une valeur économique faible. C'est là qu'a commencé la déshumanisation de la société, quand la société est devenue un système fait pour servir l'économie. La révolution se trouve dans ce séisme.”

“La peur est à l'origine de la terreur économique. Ne jamais oublier l'importance de la peur.”

“Il fut un temps où la pauvreté n'était pas considérée comme un crime. Réfléchissez, tous...”

Ces extraits du blog de Luna, la hackeuse qui dirige l'insurrection, montre que la vision de Pia Peterson est à la fois simple et assez puissante dans l'analyse politique..

Bref, ce Paradigma est une dystopie de très bonne tenue, très bien écrite, poétique et réaliste qui à la très bonne idée d'utiliser le Dolby Théâtre en période d'Oscar comme une Bastille à prendre, unité de temps unité de lieu la tragédie de Paradigma peut commencer et Pia Peterson de réussir cette fable admirable troublante et étonnante !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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À Los Angeles, le quartier ultra défavorisé de Skid Row s'oppose au luxe clinquant de Beverly Hills. Et la fracture entre ces deux univers est d'autant plus marquée que se prépare la cérémonie des Oscars, avec ce qu'elle suppose de paillettes et de démesure. Derrière son blog, Lila dénonce ce monde où être pauvre revient à être coupable : coupable de sa propre misère, coupable du poids que cela fait porter sur la société, coupable de l'image que cela renvoie de la société. Bref, coupable. Et Lila veut que les mentalités prennent conscience. C'est essentiel pour briser le paradigme erroné sur lequel repose le monde moderne capitaliste. « Les pauvres doivent être vus. En rendant les chiffres visibles, on rend aussi visibles l'aperçu de ce qu'est le monde et les choix que les hommes ont faits. Elle est persuadée que le problème du monde est une question de choix et non pas de fatalité et elle sait ce qu'elle veut faire. Il suffit d'une personne pour changer le monde. » (p. 48 & 49) Lila n'est pas une idéaliste : c'est une hacktiviste, une révolutionnaire informatique. À coup de hashtags, elle organise une grande marche silencieuse.

Ce roman arrive dans une période socialement lourde en France. le fait que l'intrigue se déroule aux États-Unis n'a pas d'importance : elle est vraisemblable et légitime partout où l'injustice sociale règne. Il n'est plus temps que les gens aient peur de devenir ou d'être pauvres, angoisse qui a pour corollaire insupportable la toute-puissance de l'argent. Les richesses doivent être partagées entre tous et ne plus rester à la main des multinationales qui privatisent les ressources naturelles et amputent d'autant les droits fondamentaux de l'être humain. « Être riche est devenu une vertu. Pas question de partager ses biens. Ce n'est plus considéré comme un mal mais comme un droit. » (p. 134) Finalement, le Big One que Los Angeles redoute tant, ce terrible séisme qui doit détruire la ville construite sur une faille, c'est une marée humaine qui va le créer. Cependant, une question demeure : qu'advient-il après la révolution ? « Se battre pour un monde qui n'est plus, c'est se battre contre un monde qui est. » (p. 62)

J'avais déjà beaucoup apprécié Instinct primaire et Un écrivain, un vrai de Pia Petersen. Cette autrice a un vrai talent pour tailler des portraits précis et pertinents. Mon seul regret avec Paradigma est le triangle amoureux : je n'ai pas trouvé qu'il nourrissait le propos de façon pertinente. Mais c'est un détail. Avec son nouveau roman, Pia Petersen pose quelques questions brûlantes d'actualité sur la valeur du monde. « C'est impératif de retrouver le sens des mots et le sens des choses et de créer le modèle qui corresponde à la réalité que l'on veut. » (p. 307)
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Dans Paradigma, on suit Luna, une jeune hackeuse qui lance un mouvement social, sous une nouvelle forme. Elle invite les invisibles des Etats-Unis à se lever et à se montrer en préambule de la cérémonie des Oscars, et qu'enfin, deux mondes économiquement opposés se croisent.
Ce livre fait partie de ceux qui vous permettent de porter un regard neuf sur le monde. En le refermant, j'avais l'impression d'avoir compris certaines choses sur le mouvement des Gilets jaunes que je n'arrivais pas à verbaliser. L'idée du changement de paradigme, des codes anciens qui ne sont plus les bons à une époque où notre humanité n'est plus la pierre angulaire à la différence de notre valeur économique individuelle.
C'est un roman urgent, mais contrairement à beaucoup, il ne traite pas un sujet politique au détriment du style. Il y a des passages que j'ai lu à voix haute parce qu'il y a une vraie langue et qu'il faut l'entendre.
Je suis bluffée par l'acuité sociale de Pia Petersen, sa vision des Etats-Unis, sa prise en compte des invisibles à un moment où en France ils commencent justement à se rendre visibles.
Et si je vous dis qu'en plus il y a une belle histoire d'amour...
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On connaît peu Pia Petersen, qui a pourtant une bibliographie assez fournie. Danoise d'origine écrivant en français et vivant à Los Angeles, ses choix de vies semblent inspirer certaines de ses oeuvres. À commencer par ce Paradigma donc.
Si Luna/Laline est le personnage principal de l'histoire, on en suit de nombreux autres. Un peu trop même peut-être, car on s'y perd parfois un tantinet et certains ne sont guère signifiants – ou auraient mérité d'être approfondis.
L'idée de départ, à la fois simple et originale, était à double-tranchant. On imagine sans peine que le même point de départ puisse offrir de véritables nanars, télévisuels ou littéraires. Seulement, Pia Petersen a plusieurs cordes à son arc. Elle sait raconter une histoire de manière à embarquer son lecteur avec entrain sur près de quatre-cents pages. Elle a aussi des choses à dire et les messages qu'elle a à faire passer ont le mérite d'être clairs et extrêmement convaincants. Les réflexions amorcées par Luna et d'autres personnages sur le partage des richesses, le rapport de l'être humain au travail ou la gouvernance des États sont passionnantes, de même que les citations de penseurs (de tous horizons, d'hier comme d'aujourd'hui) qui viennent clore la plupart des chapitres.
Tout au plus quelques termes auraient mérité une note de bas de page, comme ce POTUS dont on saisit assez rapidement l'identité néanmoins.

Paradigma est un roman rare, passionnant. Sa construction est assez étonnante puisqu'il commence pour ainsi dire par la fin. C'est aussi quelque part une histoire d'amour impossible même si ce n'est sans doute pas ce qui prime. Surtout, et bien que « sans étiquette », c'est un roman éminemment politique, au sens qu'il s'intéresse à la vie de la cité (L.A. et les États-Unis principalement ici) avec une acuité peu commune pour une oeuvre de fiction.
Lien : https://hanniballelecteur.wo..
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Une histoire et des réflexions très actuelles.
Pia Petersen nous convie à une marche révolutionnaire : celle organisée par Laline/Luna à Los Angeles au moment de la remise des oscars pour une catégorie des exclus de la société : les miséreux dont le nombre pourrait être exponentiel dans les mois/années à venir.
L'essentiel de l'action se déroule aux USA, on est face à la violence américaine (policière, raciale, etc.). Publié en janvier 2019, on ne peut qu'être frappé par la ressemblance avec l'évolution similaire déplorable dans la société française : réponse policière aux Gilets jaunes.
Un livre anticipateur sur fond réaliste, pimenté par une non-moins captivante histoire d'amour impossible, « total et nécessaire ». Pia n'étant pas devin, il oblige néanmoins le lecteur à s'imaginer la suite. Pour ce qui est de l'écriture, on aime ou pas le style Petersen. Pia n'en est pas à son premier livre (Un écrivain, un vrai, Instinct primaire, Mon nom est Dieu, pour les plus récents).
Dans tous les cas, on ne peut être déçu ni par son imagination débordante ni par la profondeur de ses réflexions ou ses qualités d'observatrice.
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critiques presse (1)
Culturebox
12 août 2019
Un roman militant généreux. Mais surtout un très bon roman, dense, complexe et qui offre comme jamais un gros plan sur les laissés-pour-compte de la société et sur la façon dont ils sont regardés.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Quand il s'assoit en face d'elle, la terre bouge, elle est sûre qu'elle bouge, le Big One monte en elle et prise d'etourdissement elle s'agrippe à la table et quand il lui sourit, elle sait qu'il a vu ce qu'elle traverse en sa présence et elle sourit niaisement.
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Malcolm (X) dit qu'il faut s'accrocher à son nom, que c'est plus qu'un nom, plus qu'un concept, c'est un logo. Il est la représentation de lui-même. Si Bronx n'était pas convaincu, il n'avait qu'à voir les esclaves qui avaient perdu leur nom en même temps que leur liberté et les prisonniers qui devenaient des numéros. Les pauvres n'ont quasiment plus de noms, on dit juste les pauvres. Il faut toujours revendiquer son nom.
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« Les pauvres doivent être vus. En rendant les chiffres visibles, on rend aussi visibles l’aperçu de ce qu’est le monde et les choix que les hommes ont fait. Elle est persuadée que le problème du monde est une question de choix et non pas de fatalité et elle sait ce qu’elle veut faire. Il suffit d’une personne pour changer le monde. » (p. 48 & 49)
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« Sid n’aime pas les pauvres. D’après lui, il faut appliquer davantage de lois répressives pour les obliger à s’adapter au système, ou bien il faut voter des mesures pour s’en débarrasser définitivement, au choix. » (p. 242)
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« C’est impératif de retrouver le sens des mots et le sens des choses et de créer le modèle qui corresponde à la réalité que l’on veut. » (p. 307)
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Videos de Pia Petersen (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pia Petersen
27 oct. 2022 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 10/10/2022 avec Pia Petersen pour son roman "La vengeance des perroquets" paru aux éditions Les Arènes.
Elle est interviewée par Frédérique Deghelt.
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