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Un projet fou de la part de l'auteur?
Oui, j'ai relu ce roman (mon ancien billet ici Roman fleuve , Rouergue, 1999) mais ce n'est plus le même roman. L'auteur ne présente plus la même oeuvre : je ne suis pas allée jusqu'à relire les deux livres, mais j'ai comparé avec la version 1999, Piazza a repris des passages, bousculé d'autres, éliminé des paragraphes, enlevé ou ajouté des péripéties, ajouté un personnage... et changé la fin! Moi qui me plaignais de la fin brutale, on m'a écoutée.
Bien évidemment j'ai aussi un peu repris mon ancien billet.
Un avis toujours valable?
Voilà ce que j'écrivais :
Etrange premier roman pour un auteur qui s'intéressera ensuite à un instituteur en montagne (Les ronces) et à un groupe d'expatriés au coeur du Niger (la route de Tassiga). L'écriture, ce qui frappe d'abord : fluide, d'un classicisme réconfortant, au service d'une histoire bien curieuse.

En France, en ce début du 21ème siècle, le Président a décidé de prendre de la distance face à l'Europe et le pays se replie sur lui même. Pour échapper aux ennemis extérieurs qui refusent cette quasi -autarcie, décision a été prise de fuir le combat en faisant entrer le pays dans le monde de la fiction. A cet effet, a été dressée l'édition complète de la production littéraire ...

Viennet, jeune homme érudit quelque peu électron libre, est chargé d'une mission importante, à savoir négocier le retour des cendres d'un personnage De Balzac (oui, oui). Accompagné de Klincksieck, spécialiste de la lettre K pour la rédaction d'une encyclopédie, il atterrit finalement au bord d'un fleuve, dans une colonie, sorte de camp où des gardiens veillent sur de pauvres hères ayant perdu leur identité après un passage-test raté dans le monde de la fiction. Viennet sera chargé, grâce à ses connaissances littéraires, de retrouver leur identité afin qu'ils soient délivrés et puissent passer complètement dans le monde de la fiction. Gervaise Coupeau, le Chevalier des Grieux, Valère de l'Avare, des dizaines seront "révélés". Pour découvrir de quel coin de quel roman est issue la dernière femme, Viennet devra laisser ses préventions et cela donnera un passage absolument magnifique... baigné par la lumière de l'oeuvre originelle, évidemment!

Antoine Piazza excelle à brosser des ambiances d'enfermement lourdes, oppressantes, cette colonie n'est qu'une prison sordide, Klincksieck et sa lettre K (sans doute pas un hasard, le choix de cette lettre?) évolue bizarrement. Une première expérience de passage dans ce monde de la fiction a déjà eu lieu, semble-t-il (mais, dommage, on n'en sait pas plus) , car l'idée est sortie des décennies auparavant du cerveau d'un écrivain. Je pourrais parler de la Délégation aux sous sols effrayants installée dans un gigantesque aquarium à l'envers, de la fuite de Viennet dans des contrées désertes de toute vie. Et de l'impression d'humidité et de froid qui imprègne ce roman...
Un roman foisonnant qui se dévore.
J'en profite pour ajouter un passage de la version 2.0

" Aucune des quatre nations alliées qui occupaient l'Allemagne à la fin de la guerre n'avait intérêt à révéler que le chancelier du IIIè Reich, son épouse d'un jour et une quinzaine de ses plus fidèles serviteurs avaient échappé à la justice et que tous se promenaient désormais dans une forêt de Thuringe déguisés en hallebardiers ou en lutins."

En annexe (Document 6), Piazza va jusqu'à écrire une critique de son premier roman: "Si le roman ne tient pas toutes ses promesses, si l'ensemble souffre de quelques longueurs et répétitions, il n'en demeure pas moins que l'intrigue est savamment menée et que le lecteur éprouve une certaine jubilation à suivre le héros dans des aventures que ponctuent..."

Jubilation, voilà le mot pour qualifier mes impressions à la lecture de cette histoire hallucinée.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Un peu déçue par ce livre dont la pierre angulaire est quand même un peu tirée par les cheveux : le président de la France décide d'échapper à une guerre imminente en faisant passer les citoyens dans le monde de la fiction, par simple décret officiel.
Si encore le livre jouait sur le côté absurde et humoristique de la chose ça passerait mieux, mais tout ça est très sérieux. On tente bien dans un chapitre de quelques pages de justifier la possibilité de la chose par une théorie un peu vaseuse du "verbe premier" (j'aurais préféré que l'auteur ne justifie rien pour appuyer le coté absurde et tout puissant du décret administratif). le livre verse carrément dans le film de série B quand il évoque le passage d'Hitler dans le monde de la fiction... L'écriture est d'ailleurs assez cinématographique et convenue, avec les habituelles scènes conventionnelles: une scène de sexe et une scène de baston finale. Certains points abordés ne sont jamais élucidés : comment a-t-on réglé le problème des personnes passées dans le monde de la fiction qui n'ont pas été reconnues et qui èrent dans le monde réel?
Par contre j'ai bien aimé la longue marche du personnage principal à la fin du livre qui nous plonge dans une ambiance assez particulière entre fin du monde et irréalité. La vision de l'Europe est aussi intéressante : les pays s'écharpent sur des détails et montent en épingles des vexations stupides... mais ce n'est pas très creusé non plus.
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Je suis contente d'avoir découvert ce livre mais l'ai-je aimé ? Mon sentiment confus est à la hauteur de cette étrange histoire d'un président tyrannique désirant plonger la France et les français dans le monde de la Littérature afin de les protéger de l'intrusion des voisins européens. On suit le cheminement d'un homme qui n'a connu que les livres et qui est plongé malgré lui au coeur des événements à cause de ses prodigieuses connaissances. le thème est puissant... mais au final, c'est assez complexe : si on n'adhère pas spontanément à la théorie - les hommes peuvent passer dans le monde de la fiction sur simple décret si ils sont dans une situation de chaos (Hitler ne se serait pas suicidé...) - l'intrigue est difficile à suivre. Ni le personnage, assez froid, ni la fin, ne m'ont convaincue. Cependant, je dis bravo à l'auteur pour son érudition et cette idée folle, née en 1999 et remaniée en 2013 (la version que j'ai lue).
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Il est important de préciser que ma critique s'appuie sur l'édition réécrite de "Roman Fleuve", parue aux Editions du Rouergue en 2013. Je tiens à cette indication parce que la première version, celle de 1999, sort en même temps en format poche chez Folio. Mais, comme cette réécriture ne transforme pas fondamentalement l'oeuvre première, il est probable que mes impressions pourront lui faire écho.
Parce que j'aime les oeuvres qui confrontent les notions de réalité et de fiction, j'ai tout de suite plongé dans les eaux troubles de ce roman fleuve, intrigué par cette histoire originale d'un président tyrannique ayant tout fait pour isoler la France de la communauté internationale, façon Corée du Nord, pour mieux justifier ensuite son désir d'envoyer ses citoyens dans un monde de fiction. Mais pas n'importe lequel. Celui de la Littérature française, avec ses grands noms et ses anonymes, ses oeuvres illustres et ses travaux oubliés. Il faut donc avoir une connaissance assurée de notre littérature pour se lancer dans une telle aventure, ce qui est le cas d'Antoine Piazza qui, de Rabelais à Balzac, de Zola à Proust, prolonge le destin des grands personnages de fiction dans une étonnante histoire. Rien de novateur dans l'écriture cependant, ce qui peut atténuer le plaisir de la lecture, mais ce récit peut aussi être une sorte d'hommage à un grand créateur d'aventures, Jules Verne, qui n'a pas construit son succès éditorial sur son style mais sur l'univers de ses fictions. Dans "Roman Fleuve", on retrouve le principe de la vie secrète souterraine et du voyage de "20 000 lieues sous les mers" ou de "Voyage au centre de la Terre". Ces nombreux échos sont l'une des grandes réussites de "Roman Fleuve".
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Grosse déception à la lecture de ce roman: je m'attendais à une tout autre intrigue, davantage dans le goût de "l'affaire Jane Eyre" (bien que je n'en soit pas "fan"), mais il ne s'agit pas du tout de cela ici.
L'auteur se situe plutôt dans la fable philosophique et s'amuse, de façon talentueuse, à mêler la réalité et la fiction, à brouiller les pistes et les identités. le tout dans un monde assez kafkaïen (le K n'est pas innocent), relevé d'une réflexion sur L Histoire et la politique.
Mais cette ensemble m'a paru trop brouillon et je me suis plusieurs fois perdu entre ces pages, plus capable de suivre l'intrigue.
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Pour échapper à ses ennemis, le gouvernement français décide de faire disparaître l'ensemble de la population du pays dans le monde de la fiction. Un roman résolument fou et inclassable.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/08/18/note-de-lecture-roman-fleuve-antoine-piazza/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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