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EAN : 9782367409030
397 pages
Scrineo (27/08/2020)
3.64/5   113 notes
Résumé :
Dans un royaume où règne une division stricte et inégalitaire de la population en castes de couleurs, le jeune Aequo, teinturier de la Nuance Jaune, s'apprête à reprendre la prestigieuse teinturerie familiale. Mais après un dramatique accident, le pire se produit : le jeune homme devient achromate et perd la vision des couleurs. À travers ce nouveau regard, il va découvrir son monde autrement... et se retrouve bien malgré lui entraîné dans un complot au sommet de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 113 notes
C'est grâce au PLIB que j'ai pu découvrir la ville de Chromatopia. Globalement, ce fut une bonne lecture avec des idées intéressantes et un univers coloré. En effet, dans celui-ci, la société est divisée en plusieurs castes reconnaissables grâce à des teintes imposées. le Pourpre (autrefois symbole de pouvoir et d'honneur chez nous) correspond à la royauté. L'un des personnages, la princesse Améthyste, est une Pourpre. En dessous, on distingue le Rouge pour l'élite ou l'aristocratie ainsi que l'Orange pour le clergé. Les couleurs naturelles comme le Vert et le Jaune appartiennent aux travailleurs et aux artisans. Aequo, un autre héros, est fils d'un teinturier Jaune de renom. Et enfin, tout en bas du royaume, on distingue les Bleus, qui n'ont rien de particulier. Ces derniers sont misérables, affamés, délaissés et peu recommandables. Détrousseurs, contrebandiers, guildes malhonnêtes, … Mieux vaut ne pas s'y aventurer ! C'est pourtant là que vit Hyacintha, une orpheline qui ne doit sa survie qu'à son tempérament de feu et à ses doigts agiles de voleuse. Voilà trois protagonistes issus de différentes nuances qui, de prime abord, n'ont rien en commun. Et pourtant, d'étranges circonstances vont les réunir…

Pour moi, l'ouvrage ne souffre pas de longueur. Certes, la mise en place est un peu lente toutefois, j'ai lu pire de ce point de vue-là. de ce fait, je m'y suis accommodée ! de plus, cette introduction calme permet de mieux comprendre les différentes castes de cette dystopie. C'est également utile pour cerner les trois héros : leur caractère, leur famille, leur passé et leurs envies futures. Contrairement à beaucoup de lecteurs, Hyacintha m'a plu. Bien sûr, il faut se faire à sa façon de parler, à son côté impulsif, naïf et enfantin cependant, elle est une personne débrouillarde, forte mais pleine de doutes, en particulier en raison de ses origines troubles. Avec elle, pas de chichis ni de surprises : elle agit et on la suit avec facilité. Améthyste a été une bonne surprise, car elle est loin d'incarner la petite princesse ingénue et fragile. Elle sait raisonner, s'adapter et agir quand il le fait. Finalement, c'est Aequo qui m'a le moins conquise… Pourtant, le jeune homme va être frappé d'un handicap original et peu répandu en littérature : l'achromatopsie (le fait de ne pas voir les couleurs). J'aurais souhaité que cette incapacité soit davantage mise en avant. Bien sûr, elle va servir de déclic pour mieux voir le monde de Chromatopia toutefois, on aurait pu l'approfondir davantage dans le quotidien du garçon ou au fil des rebondissements. Quoi qu'il en soit, cette triple narration est dynamique ! L'auteure ne va pas se contenter de faire surmonter diverses épreuves à ses héros éclectiques. Ils vont surtout se découvrir eux-mêmes : quête identitaire, dépassement d'un handicap, découverte de ses origines, compréhension de sa sexualité, discernement des problèmes du Royaume, etc. Que d'évolution psychologique pour le trio !

Cela dit, j'ai tout de même quelques réserves. Tout d'abord, l'idée de castes est très fréquente dans le genre dystopie young adult. de plus, cette idée est finalement peu exploitée, car on va se concentrer sur une révolution se faisant dans l'ombre. Une fois encore, rien d'innovant : des ados qui vont changer le monde ! Alors, si vous cherchez un titre sortant des sentiers battus, mieux vaut passer votre chemin, car vous serez déçus ! Néanmoins, si vous n'êtes pas encore lassés de ce schéma, alors vous devriez apprécier cette lecture. Pour ma part, j'ai surtout eu des difficultés avec l'une des romances. Si celle d'Améthyste m'a convaincue (une histoire d'amour légère, toute en retenue et douceur), j'ai malheureusement eu du mal avec celle d'Aequo. Celui-ci s'attache bien trop facilement ! En deux regards, le voilà amoureux transi et prêt à tout pour protéger sa dulcinée dont il ne connaît rien… Quant à la belle, elle finit par changer plus ou moins d'avis sans que l'on sache pourquoi. Pour moi, cet amour n'était pas nécessaire : une belle amitié suffisait. J'adore les histoires de coeur cependant, il faut qu'elles soient bien exploitées ! Je ne tolère pas les émotions trop rapides, peu crédibles et finalement pas spécialement mises en avant. Autant ne pas en mettre ! (Que cela devient rares, les récits fantastiques sans romances !) Pour finir, je regrette également quelques répétitions dues à l'alternance des points de vue : certains passages sont racontés par les trois personnages. Or, si cela permet de comprendre le ressenti de chacun, cela fait clairement redite et peut nuire au rythme… Quant au dénouement, je l'ai trouvé assez précipité, ouvert et surprenant. Je m'attendais à quelque chose d'autre, mais cela a le mérite de changer des habitudes.

Malgré les défauts soulevés, « Chromatopia » est un roman distrayant avec de bonnes idées. J'ai passé un bon moment et j'ai apprécié la présence de plusieurs thématiques ainsi que les quêtes identitaires de chaque protagoniste. S'il y a une suite un jour, je serai curieuse de la découvrir.
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Aurélien Police a toujours le chic pour mettre en scène des imaginaires hyper accrocheur dans ses illustrations de couverture. Alors sans même savoir exactement de quoi parlait ce texte, à l'origine, je l'avais mis sur ma wishlist, rien que pour cette cité enclavée où les couleurs semblaient exploser et s'échapper à la fois. L'occasion pour moi de découvrir en même temps la plume de Betty Piccioli, nouvelle venue sur la scène imaginaire, qui offre ici une dystopie fort colorée et efficace.


Nouvelle venue sur la scène imaginaire, je disais, oui, mais pas sur la scène jeunesse. Après avoir publié plusieurs courts romans pétillants et percutants pour les plus jeunes, Betty Piccioli s'est tournée ici, avec succès, vers la scène des jeunes adultes et il y a mis toute sa science d'une narration simple et efficace pour une aventure allant droit au but et ne s'allongeant pas inutilement, permettant au lecteur s'il le souhaite d'avoir ici un volume unique, ou s'il veut poursuivre l'aventure de se tourner depuis cette année vers un second tome se déroulant dans le même univers mais avec d'autres personnages. Une belle idée !

Comme toujours dans les romans ayant trait à l'imaginaire, ce que j'ai apprécié dans Chromatopia, c'est de découvrir toute la richesse et l'ingéniosité du monde imaginé par l'autrice. Elle nous plonge tout à la fois dans les méandres et les hautes sphères des sociétés peuplant le royaume-cité de Chromatopia qui, comme son nom l'indique, est régi par un système de castes reposant sur des couleurs à la symbolique judicieusement travaillée. Tout en haut, nous avons une famille royale en pourpre, puis des nobles en rouge, des bourgeois en orange pour les lettrés, jaunes pour les travailleurs, des fermiers et autres travailleurs du sol en vert, des pauvres aspirant à monter au ciel en bleu et la caste secrète des agitateurs en noir. Simple mais efficace !

L'intrigue se propose de suivre un quatuor de personnages naviguant entre les différentes castes et qui tour à tour mènent les aventures auxquelles nous allons assister. Ainsi dans les chapitres intitulés "pourpre", c'est la princesse du royaume qui mène la danse et elle doit se trouver rapidement un époux pour régner à ses côtés à la place de ses parents ; dans les chapitres "jaune", c'est Aequo un jeune teinturier qui vient de perdre sa vision des couleurs qui va nous accompagner à la découverte de la ville ; dans les chapitres "bleu" c'est Hyacintha jeune orpheline qui tente de survivre qui va nous prendre par la main et enfin faisant le lien entre eux, il y a le mystérieux Morgan, prêtre de la caste orange, dont on entendra parfois les terribles pensées pleine de regrets en italiques. Tout ce petit monde va se retrouver pris dans un mouvement visant à transformer leur royaume aux normes archaïques.


Avec une mécanique somme toute assez classique et des ressors déjà usités dans bien des dystopies, Betty Piccioli nous embarque cependant dans une histoire de vengeance, de révolution et de quête d'indépendance diablement bien écrite et entraînante où chacun des personnages aura son rôle à jouer et des surprises sur sa route. J'ai beaucoup aimé suivre ces jeunes en proie à un plan qui les dépasse mais qui dépassera aussi son créateur. Ce fut vraiment sympathique de se couler dans leur pas et de suivre aussi bien ce qui se passait au palais, dans la ville ou dans ses entrailles.

L'autrice va vite, elle passe rapidement sur ce qui a conduit à la création de cette état-cité enclavé, sur sa religion et son fonctionnement, mais le peu qu'elle en dit suffit dans le récit. C'est donc une narration sobre et efficace. Cela lui permet de mieux nous entraîner dans les multiples ressorts de son intrigue où on retrouve une critique des institutions monarchiques avec transmission du pouvoir, critique des mariages arrangés, critique des relations seulement hétéronormées sans penser aux autres, critique d'une société à caste où forcément il y a aura encore plus d'injustices à tous les niveaux. L'histoire mélange ainsi politique, société et amours contrariés avec une belle efficacité dans un plan de vengeance et révolution qui se dévoile au fil des pages de manières assez implacable avec un orchestre fort astucieux au-dessus.

Menée tambours battants, l'histoire n'en oublie pas de développer ses personnages et l'autrice nous gâte avec des héros sensibles et plein de nuances comme sa ville. Aequo a le profil du héros classique de fantasy qui va gagner son indépendance et échapper au destin prévu pour lui par ses parents pour tracer sa route. Améthyste est une princesse qui va apprendre qui elle est vraiment et taper du point sur la table après avoir trop longtemps dit oui à tout. Hyacintha a la gouaille des orphelins survivants et s'en servira pour se sortir de tout. Mais surtout, il y a Morgan, le prêtre ancien rouge qui a refusé la main de la reine et a accepté d'être rétrogradé d'une couleur par amour et qui en veut terriblement au système. Si nos jeunes héros sont sympathiques mais un peu lisse, Morgan, lui, est mon coup de coeur tragique de l'histoire. J'ai beaucoup aimé la trajectoire de son destin contrarié.


Avec ce premier tome qui pourrait se lire indépendamment, l'autrice nous a offert une aventure efficace et pleine d'allant avec de multiples rebondissements et niveaux de lecture qui apparaissent au fil de la lecture. Son final, lui, est peut-être précipité mais il clôt bien l'ensemble des lignes et ouvre aussi des perspectives pour la suite disponible dans Robustia de manière assez maligne car ça donne envie mais ça ne frustre pas non plus si on s'arrête là. Alors j'aurais peut-être aimé une centaine de pages en plus pour développer l'aspect politique et social de cette révolution et ne pas avoir le sentiment que tout était vite vite écrit pour rentrer dans les 30 pages qu'il restait, mais j'ai tout de même apprécié ce qui avait été mis en branle et accompli.

Chromatopia est donc le genre d'aventure jeunesse que je prends un grand plaisir à lire car elle a une écriture efficace, des personnages attachants et un univers original simple et passionnant pourtant à découvrir. Betty Piccioli a su mélanger l'ensemble de ces aspects dans un récit riche en rebondissements, pirouettes et cabrioles dans un décor dépaysant. Je n'en demandais pas plus et j'irai jeter un oeil dans la nouvelle cité et société qu'elle propose de découvrir : Robustia, une cité où chaque métal correspond à une position sociale et où le combat peut vous élever dans la société.
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Des semaines à me perdre dans mes lectures de prédilection, la littérature policière, et voilà qu'une petite envie me prend de dévier : me voici à chercher parmi les dystopies récentes, jusqu'à tomber sur Chromatopia et sa couverture intrigante ! Accueillie par une très jolie carte que j'ai pu étudier davantage une fois la lecture finie, et qui donne envie de voir ce qui se passe dans un monde qui brille de couleurs.

Et là, vlan, désenchantement… l'envie de poursuivre ma lecture n'aura pas duré longtemps ! Car dès les premiers chapitres, malgré une écriture sympathique et un monde au fonctionnement intéressant, je sais déjà que je vais devoir m'accrocher pour finir. Des longueurs que l'on pense être importantes au début, et dont on finit par comprendre que c'est pour remplir les pages, un style que j'ai trouvé inégal… Certains chapitres avaient l'air plus étoffés que d'autres, je me suis questionnée : est-ce le style qui est brouillon, ou autre chose ?

Plus les pages défilent, et moins j'ai envie de rester dans Chromatopia, un monde banal une fois qu'on a fait le tour de son fonctionnement : les castes habituelles dans la dystopie, et les intrigues politiques, les petites magouilles et le fameux désir de révolution pour un monde meilleur, car il y a d'un côté la monarchie, de l'autre les bourgeois, et encore en-dessous, la plèbe. Et entre tout ça, il y a un groupe qui veut renverser l'ordre établi. Un scénario malheureusement classique.

Je pourrais vous parler des mystères, du suspense, de la tension que j'aurais pu ressentir. Mais il n'y a rien eu, peut-être parce que les « mystères » m'ont semblé d'une simplicité étonnante à trouver. Chromatopia, ce n'est pas de la tension, on connaît déjà l'histoire à l'avance. Qu'est-ce qui pourrait nous pousser éventuellement à poursuivre, alors ? Les personnages ? Et bien, là aussi, mauvaise surprise pour ma part : je n'ai ressenti aucune sympathie, aucune empathie pour eux, hormis peut-être Aequo qui apprend à vivre avec son handicap. Les autres personnages m'ont paru creux, fades, pourtant ils avaient des choses à raconter. Leurs actions les uns avec les autres, forcées, peu naturelles.

Tous les ingrédients sont là pour faire de ce roman une dystopie : les infatigables castes et inégalités, un État au mieux dictateur, au pire monstrueux, une révolution menée par des jeunes principalement, et puis oui, pendant qu'on y est, la même histoire d'amour qui se voit à la première scène entre les deux personnages en question, à la seule différence que cette fois, c'est un couple lesbien qui n'a pas vraiment de charme ensemble. Il manque cependant l'essentiel : la tension.

Mais alors, c'est un avis totalement négatif ? Eh bien, non ! J'ai pu apprécier les réflexions proposées par l'auteure, notamment sur les inégalités, justement. Quelque chose qu'on voit tous les jours donc pas nouveau, certes, mais bien retranscrit. Et le monde à lui-même vaut la peine qu'on s'y balade, parce qu'il a un réel potentiel ! La poésie qui entoure les couleurs, l'Histoire même du royaume… dommage qu'il n'y ait pas eu plus là-dessus, je vous dirais.

Une dernière chose : les ellipses. Des ellipses à presque toutes les pages. Quand c'est bien amené, je ne grogne pas, mais ces ellipses à outrance m'ont complètement sorties de la narration. J'aurais sûrement su apprécier Chromatopia à sa juste valeur si ça avait été une série ou un film, mais là, sous forme de roman, avec toutes ces ellipses, ce n'est pas possible.

Vous l'aurez compris, je ressors plutôt froissée de ma lecture, moi qui pensais m'y épanouir, je me suis plutôt contenue pour lire jusqu'au bout, parce que le roman le mérite, que l'auteure le mérite. Et je me pose une question : est-il possible de créer des dystopies qui changent dans le scénario et la manière de percevoir le monde ? En attendant de tomber sur une autre dystopie qui me fera peut-être changer d'avis, je vous recommande tout de même de lire Chromatopia. Je n'ai pas pu aimer, mais je ne veux pas que vous passiez à côté d'un possible coup de coeur à cause d'un avis négatif. Faites-vous votre propre idée ! Pour ma part, je ne m'avoue pas vaincue et je me pencherais sur ses autres romans !
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Au royaume de Chromatopia, les habitant.e.s sont divisé.e.s en différentes classes appelées nuance. Il y a donc la pourpre (la famille royale), la rouge (aristocratie), l'orange (prêtres et prêtresses(, la jaune et la verte (artisans) et la bleue (population défavorisée).

Nous suivons donc 3 personnages : Aequo (un jaune fils de teinturiers), Hyacintha (une bleue qui tente de survivre comme elle peut), et Améthyste (la princesse pourpre du royaume). Leurs destins sont liés, et cela commence avec l'accident d'Aequo, qui le rendra incapable de voir les couleurs.

Le concept de son handicap m'a beaucoup plu. Faut dire qu'en temps que personne aveugle, se retrouver dans un monde ou tou le monde sauf toi voit les couleurs, c'est un peu mon domaine d'expertise ! D'ailleurs, j'ai aussi beaucoup aimé Jade, qui est aussi aveugle et qui résiste à la royauté. C'est cool, de trouver des personnages aveugles, et handis en général, qui se battent. Cool, mais très rare.

C'est bien l'une des seules choses dont je me souviendrai par rapport au personnage d'Aequo. Bien qu'il soit présent tout au long du livre, j'ai l'impression de ne pas avoir appris à le connaître du tout. Son caractère, je suppose. Et ses sentiments pour le personnage dont il tombe amoureux sont bien trop rapides à arriver. Ok c'est un ado, ok les hormones, mais là on est sur du très rapide quand-même !

J'ai bien aimé Hyacintha, par contre, même si certaines de ses décisions m'ont paru un peu hâtives. Pour ne pas spoil, je dirais que je parle notamment de celle du chapitre 10.

Quant à Améthyste, j'ai beaucoup aimé son rôle. On est bien plus plongés dans ses émotions et c'est quelque chose que j'ai adoré. Quant à sa relation amoureuse, je l'ai trouvé géniale et j'aime beaucoup comment elle a été amené.

J'ai beaucoup aimé le fait qu'il y ait autant d'importants personnages féminins: la reine, Améthyste, Hyacintha, Jade, Céleste, Livia…

Morgan m'a vraiment fait pensé à un mélange entre Dumbledore de Harry Potter et Haymitch de Hunger Games. Tous trois font office de mentors, et ont envie d'oeuvrer pour le bien commun, et tant pis pour les dommages collatéraux. C'est un personnage qui a réussi à me surprendre, et je ne m'attendais pas à cela pour ce livre.

Car s'il est vrai que j'ai adoré beaucoup de points, d'autres m'ont un peu fait grincer des dents. En effet, même si j'aime bien le concept de société divisé en plusieurs catégories, c'est un système qui a été vu et revu (les maisons de Harry Potter, les factions de Divergente, les districts de Hunger Games…) et même si celui-ci était plutôt original et bien fait, je pense que je n'en relirai pas d'autres.

Pour parler du style d'écriture, c'est un peu dommage car même s'il est adapté au genre du livre, je pense que l'autrice avait bien plus à offrir. J'aimerais découvrir sa plume dans un autre genre de livres qui lui permettrait d'exprimer plus de choses, avec peut-être plus de finesse.

Enfin, certaines choses étaient un peu incohérentes.

Spoiler: je ne comprends sincèrement pas comment personne n'a pu se rendre compte de l'identité de Hyacintha. Améthyste est une princesse, elle fait des apparitions publiques, comment est-il possible que personne ne se soit rendu compte de la ressemblance ? Alors certes, les gens de la nuance bleue n'ont sûrement jamais vu la princesse, mais Equo? Il vient d'une famille qui coopère avec la famille royale. Alors, il est probable qu'il ne l'ai jamais vu, mais tout de même.
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Ce roman commence sur les chapeaux de roue ! On se retrouve immergé dans l'univers de l'autrice dès le premier chapitre avec un drame qui marque le début de toutes ces aventures : l'accident qui fait perdre la vision des couleurs à Aequo, le fils des teinturiers du Palais appartenant à la Nuance Jaune. Il sera soutenu par un prêtre de la nuance Orange, Morgan, vieil ami de la famille des teinturiers. La coupable de l'accident est Hyacintha, une jeune fille de la nuance Bleue, Hyacintha, abandonnée par ses parents dans cette nuance lorsqu'elle était encore bébé et seulement venue dans le but de se nourrir pour quelques jours. Pendant ce temps, la princesse Améthyste est confrontée à une décision ultime, choisir son mari pour toutes les années à venir. Et cette mystérieuse Nuance Noire qui progresse dans le Royaume...

Tout commence véritablement ici, quand les nuances de couleurs se mélangent malgré les interdits, jusqu'à ne percevoir plus qu'une nuance de gris.
En suivant les changements dans les vies de ces personnages, nous sommes amenés à découvrir les rouages de l'univers et du royaume de Chromatopia. Mais, comme dans tous les royaumes, rien n'est parfait. Certains bravent les lois et les interdits de la couronne, peut-être même les habitants du trône eux –même… Au coeur de cet univers se déroulent de véritables jeux de pouvoir au sein d'enjeux politiques, des conflits sont générés, des secrets sont révélés, des trahisons sont menées … Tout cela dicté par la plus grande des lois, celle de l'amour.
Ce roman est constitué comme une critique de la hiérarchie, de la monarchie, de la politique, qui contient le libre arbitre du peuple. Ce roman aborde aussi les thématiques de la pauvreté, des laissés-pour-compte, des personnes souffrant de handicap et bien d'autres sujets de société ...

Chromatopia est un roman véritablement remarquable. L'autrice y condense tous les meilleurs éléments d'une saga de fantasy en un seul tome !
La plume de l'autrice est très fluide et très bien structuré. On se glisse dans son écriture très aisément. La narration est construite sous forme de roman choral où les chapitres alternent entre les différents points de vue des personnages. On découvre donc les éléments du récit par à-coups, au travers des yeux des différents personnages. Betty Piccoli s'amuse même parfois à nous divulguer des informations de manière non chronologique.

La plupart des scènes ne sont racontées qu'une fois, par un des personnages mais certains évènements sont vécus et relatés deux fois, symétriquement par des personnages différents. Leurs discours et leurs pensées se complètent alors, à l'image des pièces du puzzle qui s'imbriquent dans l'esprit de ces derniers qui comprennent peu à peu le plan qui a été prévu les concernant.
Tous les personnages sont bien construits, réalistes et attachants. L'autrice joue aussi avec le langage de chacun, on peut alors les reconnaitre seulement en les entendant parler et penser.

Le seul petit bémol qui pourrait en surprendre certains durant leur lecture est lié à la prouesse de l'autrice d'avoir écrit un récit de fantasy en un volume. En effet, les évènements se succèdent parfois un peu rapidement et les personnages prennent des décisions et évoluent plus vite que dans la réalité. Mais rappelons qu'il s'agit d'un récit de l'imaginaire où tout peut arriver.
Enfin, l'autrice a pensé à tout le monde car elle a inséré une carte du royaume de Chromatopia au début de son roman pour vous accompagner dans votre lecture (et pour guider les lecteurs errants dans cet univers haut en couleur).

En résumé, si vous aimez les histoires de complot politique et de couronne le tout sur un plateau coloré, ce roman est fait pour vous !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"J'ai un souvenir indélébile du jour où je t'ai rencontrée. Du moment précis où nos regards se sont croisés, là, sur les marches du palais. Je pourrais décrire l'atmosphère, la lumière, l'odeur et la texture de ce moment. Je pourrais parler des heures de ce regard effronté que tu as posé sur moi et qui m'a immédiatement réduit à l'état d'esclave. Je pourrais disserter sur ce geste que tu as fait pour repousser en arrière tes longs cheveux noirs et du contraste qu'ils représentaient sur ta robe couleur d'or.

Oui, j'ai un souvenir indélébile de cet instant où ma vie a basculé. Celui où j'ai compris qu'à présent et jusqu'à ma mort, le jaune serait la couleur du désespoir."
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p.336.
Mais quand on doit se battre pour survivre, parfois on fait des choix qui n'ont rien à voir avec le coeur ou la raison. Parfois on fait le choix de la haine pour que les choses changent. Et si nous devons faire des sacrifices pour que Chromatopia devienne enfin une cité où chacun peut vivre en paix... Alors nous les ferons.
- Moi, j'suis un sacrifice ?
- Non. Toi, tu es l'étincelle qui embrase la poudre à canon.
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- On ne t'apprend pas à l'école à quel point c'est dur, ça.
Interrogatif, je le dévisage avant qu'il ne reprenne :
- D'aimer une personne d'une autre Nuance. De savoir que quoi que tu fasses, tu ne seras jamais avec elle. Que tu as beau être le plus talentueux ou le plus riche dans ta Nuance, elle, elle ne le sera jamais pour être avec toi.
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"- Cinq familles avaient suivi Agola, lui demandant asile. Elle avait en sa possession six manteaux de six couleurs différentes, souvenirs du vieux continent. La première famille jura de servir les intérêts militaires et financiers du royaume. Elle leur confia le manteau rouge, symbole de force. La deuxième famille assura à Agola la protection des dieux, et pour cela, elle les gratifia du manteau orange, de la couleur du soleil levant. Vinrent ensuite un couple d'artisans, qui firent don de leurs qualifications à la Fondatrice et héritèrent du manteau jaune, signe de prospérité. Puis, une famille qui ne possédait rien, jura d'exploiter la terre pour toujours garder le royaume bien nourri. Le manteau vert, de la couleur des landes, leur revint.
- Enfin arriva une dernière famille, compléta Morgan. Des mendiants affamés, qui supplièrent Agola de les nourrir. Dans sa grande mansuétude, la Fondatrice leur accorda de demeurer tout en bas de la cité et leur donna le manteau bleu pour qu'ils ne meurent pas de froid."
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Nous ne savions pas que l’amour allait déchirer nos vies et nous mutiler pour l’éternité.
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Festival des Utopiales à Nantes.
L'aire de la gravité
Jadis presque obligatoirement cantonnée dans les sujets consensuels, édifiants ou pédagogiques, et encadrée par la loi de 1948, la littérature jeunesse a su peu à peu s'affranchir de ce carcan moral. Ce-faisant, elle n'a pas craint d'aborder des thèmes durs, parfois traumatiques. Vers une littérature jeunesse noire ?
Avec : David Bry, Mel Andoryss, Betty Piccioli Modération : Estelle Blanquet
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