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EAN : 9791091534352
186 pages
Tresor (12/04/2018)
3.83/5   3 notes
Résumé :
[LIVRE RELIGIEUX]

Des histoires de reliques vénérées et oubliées, de miracles et de prodiges, de pèlerinages et de voyages, de signes divins et diaboliques... Des Rois Mages de Cologne au Saint Suaire de Turin en passant par l'âne de Vérone, le Saint Sang de Bruges et même Satan, Michel Pierre se penche sur les surprenantes histoires de dix reliques, vénérées ou méconnues, et invite le lecteur à une itinérance à travers l'Europe. Un voyage au coeur de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Avant d'entamer ma critique – terme bien ronflant pour dire mon simple avis –, je me dois, par honnêteté, de signaler quelques écueils rencontrés dans ma navigation de lecteur. Des écueils qui auraient pu être évités par une relecture plus poussée.
Ainsi, dans le chapitre intitulé « L'Espagne du Saint-Graal », l'auteur parle d'un « calice en argent provenant d'Antioche et aujourd'hui conservé au MoMA de New York ». C'est la bonne ville, ce n'est pas le bon musée. le MoMA est un musée d'Art moderne qui n'a pas grand-chose à faire d'un calice du VIe siècle, qui se trouve en fait au Metropolitan Museum of Art, autrement appelé le MET.
Plus loin, l'année 1353 est évoquée, en Champagne, et on lit qu'à cette date « la peste noire a commencé ses ravages ». Cela fait cependant déjà quelques années qu'elle sévit : « Dès 1348, l'ensemble des pays du pourtour méditerranéen sont atteints par l'épidémie, qui pénètre ensuite dans les régions continentales. Quand, en 1352, l'épidémie de peste touche Novgorod et la Russie, l'Europe presque entière a subi le passage du fléau » (source : Encyclopédie Universalis).
Puis il est question du personnage de Geoffroy de Charny, dont l'auteur écrit qu'il fut au service du roi Charles VI. Or, le premier décède en 1356 quand le futur Charles VI naît en 1368. le sieur de Charny servit en réalité les rois Philippe VI de Valois et Jean II le Bon.
On passera sur certaines approximations, comme la mention du pape Clément VII, que l'auteur omet de désigner comme antipape – voir le Grand Schisme d'Occident – et qui n'est pas reconnu par Rome, qui a élu de son côté un autre pape, le tyrannique urbain VI. le pape Clément VII désigne plus généralement Jules de Médicis (1478-1534) qui, une fois sur le trône De Saint-Pierre, prit ce nom.
Dans le chapitre consacré à Marie-Madeleine – « le troisième tombeau du christianisme » –, saint Bernard de Clairvaux, prêchant la deuxième croisade à Vézelay, est évoqué. L'auteur donne comme date le Vendredi saint de l'an 1146. Ce prêche aurait plutôt eu lieu le jour de Pâques, donc le dimanche. Maintenant, d'autre sources existent peut-être qui situent ce prêche le vendredi.
De telles erreurs font immanquablement douter du sérieux d'un texte à vocation historique. Ce qui est dommage car, par ailleurs, le souci narratif est là, le style, fluide, est là aussi et la plupart des faits relatés – pour autant que j'en sache – démontrent un réel travail d'investigation.
Ceci étant dit, je ne vais pas bouder mon plaisir et j'affirme que ces Trésors sacrés sont un très agréable plongeon dans le grand et passionnant bassin des premiers temps du christianisme, que l'auteur sait remarquablement mettre en scène en nous faisant croiser la route d'Hélène, mère de Constantin Ier, découvreuse, entre autres, de la Vraie Croix ; celle aussi de Joseph d'Arimathie, que les amateurs de légendes arthuriennes connaissent bien. Ne pas oublier non plus le terrible Frédéric Iᵉʳ de Hohenstaufen (dit Barberousse), étroitement lié au destin des dépouilles des Rois-Mages, lesquelles, parties de Perse, achèveront leur périple à Cologne, selon la tradition.
Notons « Les barques de granit des saints bretons », un chapitre plein d'humour et significatif de la particularité bretonne – qu'on ne saurait comparer à une « mafia » comme l'a récemment fait un président inélégant ! –, qui montre l'absorption symbolique par le christianisme de sites mégalithiques préexistants et recelant d'anciennes coutumes. Voir le menhir de Men Marz (Finistère) dressé par saint Pol Aurélien et sa soeur « pour marquer la limite au-delà de laquelle la mer ne devait pas s'aventurer », érigé cependant au Néolithique. C'est le menhir christianisé le plus grand de Bretagne.
Une Bretagne dont les très nombreux saints ne sont, pour une écrasante majorité, pas reconnus officiellement par l'Église. Cette terre de légendes a effectivement de quoi donner le tournis au dogme !
Mais parmi les reliques présentées dans cet ouvrage, il en est une qui déchaîne les passions contraires, la plus fameuse sans doute : le Saint-Suaire de Turin, dont les analyses ont depuis démontré qu'il s'agissait en fait d'une réalisation médiévale. Las, les tenants de son authenticité sont à ce point véhéments que « nombre d'historiens, d'archéologues, de spécialistes de l'art médiéval ou de spécialistes des textes anciens se retirent du débat », nous explique l'auteur.
Pourtant, loin de toute chamaillerie, il suffirait de considérer que cette relique et les autres sont d'abord chargées d'une authenticité symbolique par le simple fait que les fidèles y croient. On pourrait même considérer cela comme une forme de transsubstantiation (« le changement de toute la substance du pain et du vin en toute la substance du corps et du sang de Jésus-Christ », dixit le Petit Robert), et admettre qu'un simple tissu peut devenir « la ceinture de la Mère du Christ ».
Inversement, pourquoi certaines de ces reliques ne seraient-elles pas historiquement authentiques ? Je pense notamment aux dépouilles des Rois-Mages, conservées dans un reliquaire de la cathédrale de Cologne. « Il fut ouvert et révéla un ensemble d'ossements mélangés qui permirent de reconstituer trois squelettes masculins. le plus étonnant est que l'étude des crânes permit de conclure à la présence des restes de trois hommes d'âge différent, conformément à la tradition », nous révèle Michel Pierre.
Les querelles intestines entre les tenants de leur authenticité et leurs opposants n'a finalement pas grande importance, car de « la plus symbolique des reliques » (la Croix) à la plus improbable (la peau de l'âne – animal ambivalent par excellence – qui aurait porté en triomphe le Christ lors de son entrée à Jérusalem), elles attisent l'imaginaire, ce qui est déjà une grande vertu.
Même les adversaires les plus acharnés du christianisme convoitèrent ces trésors sacrés, dont l'Ahnenerbe (« héritage ancestral ») d'Himmler, lequel, dans son délire de toute-puissance, ordonna des fouilles de par le monde pour retrouver le Graal… !
Après être passé par le diable – objet d'adorations plus ou moins de bon goût, admettons-le, mais qui a généré par le passé de savoureuses légendes dont les Bretons, encore eux, sont très friands –, l'auteur conclut avec pertinence : « La dimension religieuse de la condition humaine y prend peut-être un caractère archaïque relevant de la pensée magique, mais ils n'en restent pas moins [les pratiques populaires et les rituels liés aux reliques de toutes sortes], pour certains, un support respectable à l'expression de leur foi. »

(Mes remerciements vont à Babelio et aux éditions du Trésor pour ce « voyage admiratif »)
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Un livre consacré à certaines reliques du monde chrétien, dont on apprend le parcours historique souvent surprenant.
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage de Michel Pierre, qui présente à ses lecteurs un aspect oublié de la religion chrétienne, mais qui fut primordial à l'époque médiévale, qui est le culte des reliques. Une dizaine d'entre elles sont abordées dans cet ouvrage relativement court, parmi lesquelles la Croix, le Sang, le Saint Suaire de Turin, les ossements des Rois Mages, la peau de l'âne du Christ, la Ceinture de la Vierge etc. Ou peut être devrais-je dire LES saint-suaires, LES ceintures, etc. Car comme le démontre très bien l'auteur, le culte des reliques et le prestige qui y était attaché a généré un commerce macabre et lucratif, incitant à la production de reliques sinon fausses, à tout le moins douteuses.
Mais l'authenticité de la relique n'est pas vraiment de première importance: ce qui compte, c'est le Miracle qu'elle accomplit. Les guérisons, les pluies lors d'épisodes de sécheresses, ou à l'inverse l'arrêt des pluies lors des inondations, la protection des fidèles, et tant d'autres phénomènes attachés aux reliques témoignent que ce qui compte, c'est qu'elles remplissent leur rôle: il suffit d'y croire, et d'avoir la Foi. Notre époque qualifiée de matérialiste a du mal à le saisir...
Un très bon ouvrage, avec une plume agréable (quoiqu'un peu trop "piquante" en deuxième partie d'ouvrage), qui n'est pas exempt de petites erreurs factuelles de l'auteur, mais qui donne un bel aperçu de son sujet et invite à l'approfondir. Dans un second tome?

Concernant le travail d'éditeur, tout a été fait avec soin, et je n'ai noté qu'une seule coquille ("aoroastrisme" au lieu de "zoroastrisme" dans la partie sur les rois-mages). Les illustrations en début de chapitre sont appréciables, mais je regrette l'absence d'un court cahier couleur présentant ces fameuses reliques, qui aurait été vraiment bienvenu. Seul regret: si la couverture est très réussie, le titre doré a tendance à s'effacer au cours de la lecture, à cause du frottement des doigts.

Je suis assez curieux de découvrir les autres titres de la collection, et recommande celui-ci à toute personne un tant soit peu curieuse de l'histoire de la chrétienté et de ces fameuses reliques!

Un grand merci à Babelio et aux Editions du Trésor pour l'envoi de cet ouvrage, arrivé avec un petit mot que j'ai beaucoup apprécié!
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Agrégé d'histoire, licencié d'histoire de l'art et d'archéologie. Ancien diplomate et responsable de structures culturelles, Michel Pierre a publié de nombreux  ouvrages et travaux sur l'histoire coloniale de la France et sur le système pénal français. Dans son dernier ouvrage « Trésors sacrés », Michel Pierre retrace l'histoire de reliques vénérées et oubliées.

L'ouvrage présent 10 reliques. La longueur (en nombre de pages) et le temps consacré à chacune des reliques sont globalement très bien équilibrées. Même si chaque chapitre du livre est illustré d'une gravure originale, des illustrations en couleurs (photos, tableaux) auraient, à mon sens, apporté un plus à la lecture de cet ouvrage.

Le livre se termine par des recommandations de lectures et voyages qui permettent au lecteur d' approfondir sa connaissance sur les reliques présentées, ce qui est très appréciable.

Bien qu'il existe des reliques au sein du bouddhisme ou de l'islam, l'auteur a choisi de présenter les reliques du christianisme. L'ouvrage très bien documenté offre au lecteur un beau voyage à travers les pays visités mais également une description historique de l'origine de ces reliques. La présentation de chaque relique est très didactique sans être trop longue pour le lecteur.

Comme le disait Benoît XVI aux jeunes à Cologne aux JMJ d'août 2005 :

«Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même : en effet, c'est Lui qui, par la force de sa grâce, donne à des êtres fragiles le courage d'être ses témoins devant le monde. En nous invitant à vénérer les restes mortels des martyrs et des saints, l'Eglise n'oublie pas qu'il s'agit certes de pauvres ossements humains, mais d'ossements qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance transcendante de Dieu. Les reliques des saints sont des traces de la présence invisible mais réelle qui illumine les ténèbres du monde, manifestant que le règne de Dieu est au-dedans de nous.»

J'ai pu apprendre beaucoup d'informations sur certaines reliques (dont certaines totalement inconnues pour moi) notamment les ceintures de la vierge ou les 3 origines du saint sang (issu de la terre de Golgotha, du coup de lance du soldat romain Login ou du nettoyage du corps du Christ par Saint Joseph et Saint Nicodéme). Il y a bien entendu une relique en relation avec la Bretagne (peut-être un clin d'oeil à la région natale de l'auteur)

Ce livre constitue un voyage très plaisant et captivant au sein de l'histoire du christianisme.

Vivement un second tome sur d'autres reliques chrétiennes (les saintes dents, les sandales du christ, les 3 crânes des innocents, le mandylion d'Edesse...) ou sur la présentation d'autres reliques issues d'autres religions (islam, bouddhisme comme la dent de Bouddha ou l'empreinte de pied de Mahomet par exemple)
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Vidéo de Michel Pierre
Michel Pierre vous présente son ouvrage "Histoire de l'Algérie : des origines à nos jours" aux éditions Tallandier. Entretien avec Christophe Lucet.
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