AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 130 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un très joli paradoxe que ce roman, désigné comme meilleure porte d'entrée à l'univers de Pirandello, mettant en avant son immense talent, comme lors de ses irrésistibles descriptions de personnages, tous plus médiocres les uns que les autres, alors que l'intrigue s'avère au final plutôt décevante, sans que l'on sache bien pour quelles raisons…

La réalité dépassant toujours la fiction, Pirandello s'en saisit dans sa propre postface, laissant entendre à certains critiques incrédules qu'il aurait nettement pu exagérer son intrigue, sans pour autant en dépasser le cadre de la vraisemblance.
On aurait sûrement apprécier qu'il le fasse, son histoire ne semblant pas bien exploiter ses possibilités.

On est davantage dans le roman à thèse, le héros semblant taillé selon les besoins de l'auteur pour l'exposer. On y verra comme le préfacier les interrogations menant à Camus ou à Sartre, cette existence de l'individu qui adviendra courant de pensée.
Commenter  J’apprécie          9012
Idée de départ très originale : un type, après s'être enfui en laissant femme et belle-mère derrière, apprend qu'il s'est suicidé. Oui, oui ! Un individu a été retrouvé mort dans le moulin familial et ses proches ont identifié le corps comme étant celui de Mathias Pascal. le narrateur. Il va sans dire qu'un autre individu s'est enlevé la vie et on croit qu'il s'agit de lui. Déjà au loin, il décide de laisser faire et de recommencer sa vie à zéro. Il devient donc feu Mathias Pascal. S'ensuit plusieurs questions identitaires, philosophiques (je dirais existencielles si le roman avait été écrit quelques décennies plus tard) dignes de Luigi Pirandello. Cet aspect du livre est très clair, selon moi. Malheureuseuement, c'est plus ou moins bien développé et exploité dans son ensemble.

D'abord, le début est long. Trop long. On a droit à l'histoire de la famille, allant de la mort du patriarche aux magouilles de l'intendant Malagna, qui spolie lentement mais surement les actifs des Pascal, en passant par quelques amourettes, etc. Puis vient l'événement principal : la mort du faux-Mathias Pascal. Je m'attendais à davantage de considérations philosophiques. Mais non, le jeune homme s'invente assez rapidement une nouvelle identité : il sera Adrien Meis, originaire de l'Argentine. Il voyage en Europe et se fixe à Rome. Jusque là, ça tient un peu. Mais tous ses démêlés avec les gens chez qui il loue une chambre… hors-propos ! Anselme Paleari, sa fille Adrienne, son gendre Papiano, Mme Caporale, etc. Ça gâche tout. Ça aurait pu consituter une aventure en soi – pas des plus originale ni intéressante, ceci dit –, il n'y a pas vraiment de lien avec cette histoire de fausse mort qui se retrouve noyée dans une multitude de péripéties, l'une parmi tant d'autres, qui y perd au change. Non, si vous désirez découvrir Luigi Pirandelli, allez-y avec de ses nouvelles ou pièces de théâtre, peut-être même Personne, cent, mille.
Commenter  J’apprécie          320
Pirandello est un gymnase qui excelle dans l'effort littéraire à brièveté et élégance c'est à dire la nouvelle
Pour le long court par contre il s'essouffle rapidement et se perd ce qui rend sa prestation moins légère. Non pas qu'il démérite non mais... on sent qu'il est moins à l'aise. Il fait pour le mieux et le termine son roman mais laborieusement et on voit qu'il en est heureux son personnage aussi!

« Il me venait presque des envies de me donner la bastonnade. »dit Mathias c'est tout dire !

Trois morts et donc, plus ou moins trois vies
La première vécue à Miragno en Ligurie entre femmes : mère, épouse, fillette (si peu) et belle-mère se passe dans la farniente et l'insouciance tout d'abord ensuite dans des responsabilités auxquelles il n'entend rien, les agressions féministes. Période à proprement parlé ennuyeuse qui voit son terme dans un cadavre en putréfaction qu'on reconnaît étant lui Mathias alors que ce n'est pas le cas
Mathias se baguenaude

Et donc sa seconde vie il l'a fait sous une autre identité en voyages grâce à un gain inespéré: coupé de ses attaches, période propice en intériorisation et insatisfaction et rencontre sentimentale imprévue et nouveaux émois amoureux
de longs monologues intérieurs qui ne lui permettent pas de décider c'est la vie qui s'en charge.

Après la boucle est bouclée c'est de retour. Après feu Mathias Pascal, feu Adrien Meis, le néo Mathias Pascal est né

Ponctuellement, mais assez peu, on retrouve l'ironie acerbe de Pirandello, quelques dialogues intéressants et réflexions philosophiques mais on note surtout l'absence d' humour macabre et déplacé si pirandellien et c'est dommage

Des portraits de personnages bien brossés attentifs à leurs mises, aussi bien physiquement que psychologiquement englués dans leur petites vies étriquées qui sonnent très justes, des personnages sans débouchés qui tournent sur eux-mêmes. du travail bien fait!
Des rapports humains décortiqués avec la finesse d'un entomologiste qui dissèque un insecte et couchés sans concession sur le papier
Parfois des discutions de mauvaise foi, d'une malhonnête réjouissante entre les personnages comme dans la vraie vie (mais heureusement pas celle de Dieudonné Adeline)
Mathias Pascal a mis « six mois à écrire son étrange histoire... » par contre pour Pirandello on ne sait pas il faut un peu moins pour le lire
Commenter  J’apprécie          51
Une réflexion juste et souvent drôle sur la vie et la liberté qui ne peuvent être appréciées qu'en relation étroite avec les hommes.
J'ai eu un peu de mal à finir ce livre à cause de l'imbroglio un peu désuet de toute l'affaire, mais vaut absolument le détour.
Commenter  J’apprécie          40


Lecteurs (427) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
831 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}