Avec
le Livre des Trahisons,
Philippe Pivion en termine avec sa trilogie du Quay d'Orsay consacrée aux années d'avant guerre.
Le 1er volume, le Complot de l'Ordre Noir évoquait les évènements de Février 1934 et la montée en puissances des ligues patriotiques.
Le 2nd Volume –
Dès lors ce fut le Feu nous plongeait dans les affres de la Guerre d'Espagne.
Ce 3ème volume, consacré à l'année 1938 évoque les tristes évènements qui virent
Adolf Hitler s'emparer de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie.
C'est une vraie leçon d'histoire qui nous est ici proposée par l'auteur.
Mêlant habilement roman et histoire,
Philippe Pivion nous décrit de manière implacable le mécanisme qui vit l'Europe sombrer dans la folie.
Dès les premières pages du premier volume, les protagonistes sont là.
En France, épouvantés par la victoire du Front Populaire, la Cagoule tisse sa toile rêvant d'abattre cette 3ème République qu'elle hait.
En Espagne comme en Allemagne, la Démocratie est balayée.
Ce qui m'a frappé tout au long de ces pages, c'est d'abord la résignation des puissances occidentales face à Hitler. L'attitude des Anglais est ici particulièrement choquante. Est-ce par lâcheté, opportunisme ou peur d'un nouveau conflit, des peuples sont trahis, les juifs sont abandonnés à leur sort dans une indifférence qui fait froid dans le dos.
Et que dire de la France, les conflits de personnes sont tels que la classe politique préfère ne pas voir la réalité.
C'est un peu comme la chronique d'une défaite annoncée.
Face à cette catastrophe qui s'annonce Etienne Frottier est un peu le rayon de soleil de cette trilogie.
Ses amours avec Annabelle, sa volonté de ne rien céder sont comme des bouffées d'air frais avant la tempête.
Philippe Pivion laissait entendre qu'il n'en avait peut être pas fini avec ses héros. Et bien moi aussi, j'aimerai vraiment continuer le chemin avec eux.