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EAN : 9791033914891
256 pages
Harper Collins (06/09/2023)
4.25/5   201 notes
Résumé :
"Zoé nichait à l’intérieur de moi, dans le moindre repli de ma peau, dans mon ventre, entre mes bras, derrière mes paupières, dans l’air que je respirais. Elle ne me laissait pas de répit."

Ce matin, Izia regarde son mari quitter l’appartement où ils ont élevé leur fille Zoé, renversée par un chauffard quelques mois auparavant. Izia n’a pas un geste pour le retenir. Elle est soulagée d’être seule avec son chagrin, libre de s’enfermer dans la chambr... >Voir plus
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C'est bien la première fois qu'une quatrième de couverture me trompe à ce point. « Mais au fil des jours, la faim, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau reviennent… Ainsi Izïa devient-elle une drôle de déménageuse… »

J'imaginais un roman léger et lumineux et il n'en est rien.

Izia et Étienne sont un couple uni, les heureux parents d'une petite fille sensible, joyeuse et pétillante. Zoé a huit ans quand un chauffard ivre la renverse sur le trottoir laissant ses parents dans un désespoir sans fin.

Izia sombre et demande à Étienne de partir, de la laisser seule avec sa souffrance. Après avoir touché le fond, Izia se relève tant bien que mal et se lance comme déménageuse auprès de familles endeuillées. Car pour elle, son chemin de croix c'est auprès des morts qu'elle veut le passer. Auprès de ceux qui souffrent, qui pleurent, qui ressentent le manque. Comme elle, qui voit en tout le souvenir de sa fille.
Pour s'aider, Izia embauche Samuel, un jeune qui ne fait pas dans le sentimentalisme. Ensemble, ils vont aller à la rencontre de ces gens tantôt maladroits, tantôt pressés, tantôt préoccupés après le passage de la faucheuse. S'imbriquent alors de petites histoires dans la grande. Autant de scènettes pour mettre un peu de côté le tragique, l'innommable.

Mon acrobate est un livre émouvant qui traite avec minutie et délicatesse du deuil, de l'amour qui ne s'éteint jamais malgré la peine immense. Qui nous amène à penser qu'en se tenant debout et en étant actif, qu'en laissant le temps faire son boulot, petit à petit, il fait moins froid.

Je ne l'ai pas connue suffisamment longtemps la petite acrobate, Zoé, mais cette môme a fait battre mon coeur tant sa personnalité à travers les souvenirs de ses parents est merveilleuse.

Il n'y a rien de pire que de perdre un enfant, Cécile Pivot a travers des mots et des personnages remplis de douceur et d'authenticité nous pose au bord de la lune, prêts à cueillir la première étoile filante.
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Perdre un enfant est sûrement la chose la plus terrible qui puisse arriver à un parent.
Izia lutte depuis des mois contre le chagrin qui la dévore de l'intérieur depuis l'accident qui lui a enlevé Zoé, 8 ans et a brisé le couple uni qu'elle formait avec Etienne.
Et puis, peu à peu, la tristesse qui l'écrasait comme une pierre va s'alléger, au point qu'elle va de nouveau se remettre à manger, à sortir et elle va avoir envie de reprendre une activité professionnelle.
Le métier qu'elle va se créer est original : aider les personnes à vider des maisons ou appartements après un deuil, chose qu'elle refuse pourtant de faire avec les affaires de sa fille.
Elle va ainsi reprendre doucement goût à la vie, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine.
J'ai été très touchée par Izia, par sa douleur immense, par son refus d'oublier sa fille et par sa lente remontée vers le monde des vivants.
Malgré un sujet extrêmement difficile, le roman est lumineux, tant l'amour qu'Izia porte à sa fille est vivant, on a l'impression de voir cette petite fille toute de orange vêtue virevolter devant nous, on la voit se concentrer pour dessiner, parler de philosophie avec ses peluches, faire des cabrioles sur le bord du trottoir…
Un roman puissant qui nous parle d'amour, de la possibilité de survivre à un tel drame et des souvenirs qu'on garde de ceux qu'on aime.
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Jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'Étienne, l'amour tenait une place infime dans la vie d'Izia. La mort de Zoé leur enfant, son acrobate, fauchée par une voiture a occasionné des défaites dans leurs vies, il y a un avant et un après. Leurs douleurs respectives sont deux terres brûlées rongées par les flammes, éloignées l'une de l'autre. Étienne se réfugie dans une ancienne bergerie dans l'arrière-pays provençal, il veille sur Izia à distance et espère son retour. Izia n'habite plus ce monde, elle est à l'arrêt, c'est l'état qui lui convient le mieux. Elle se tient en retrait, se dérobe au présent et au futur.

Une émotion rare se dégage de ce magnifique roman. Personne ne peut imaginer la déflagration que représente la mort de son enfant. Avec des mots simples et tout en pudeur et délicatesse Cécile Pivot nous fait entrer dans le coeur briser d'une maman. La pitié, la curiosité, la gêne des voisins. Tout lui rappelle Zoé. La solution est peut-être dans le choix d'un travail physique pour que la fatigue soit plus forte et que le sommeil l'emporte.
Il n'y a rien de larmoyant dans ce récit, un roman sur la reconstruction, sur le retour à la vie, une belle histoire d'amour.
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« Je ne pensais qu'à toi, au moment où il me faudrait te l'annoncer. Pour ne pas hurler, pour ne pas me taper la tête contre les murs, il fallait que je me concentre sur toi. Je pouvais faire comme si je ne savais pas que tu étais là. T'accorder quelques minutes de sursis tant que tu serais hors de ma vue. Maîtriser le temps, ton temps, et laisser l'innommable en suspens. C'était une sensation à la fois épouvantable et monstrueuse : tu continuais de vivre comme si de rien n'était, tandis que j'avais basculé en enfer. Tu étais ignorante et heureuse. Mon amour, mon innocente. Puis je t'ai entendue. Ton pied s'est posé sur la latte abîmée, tu sais, juste après la salle de bains, que nous nous promettions de faire réparer, qui nous stressait quand Zoé, bébé, venait de s'endormir et que nous marchions dessus par inadvertance. Alors, j'ai su que tu venais. Je t'ai regardée marcher et j'ai pensé que c'était la toute dernière fois que je te voyais ainsi, avant que tu deviennes quelqu'un d'autre.»

Aucun mot superflu, aucun pathos, dans ce texte tout en pudeur et délicatesse qui traite du deuil d'un enfant et de parents incapables de se parler et de le surmonter.
C'est fort. Douloureux. Et terriblement juste.
J'ai adoré (comme tous les romans de Cécile Pivot)
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Izia et Etienne forment un très beau couple, en totale harmonie.
La naissance de Zoé accentue encore ce bonheur.
Mais, à huit ans, Zoé meurt, écrasée par un chauffard.
C'est alors la descente aux enfers.
Chacun à sa manière tombe dans la dépression, Etienne dans la colère, Izia dans le déni.
Un sujet absolument dramatique.
Comment se remettre d'un tel traumatisme ?
Cécile Pivot a merveilleusement su retranscrire l'anéantissement de chacun.
Mais en y mettant de la lumière, de la douceur, une infinie patience.
Cela n'a rien d'un roman larmoyant.
Tous les personnages sont magnifiques.
C'est vraiment très très bien écrit.
Je l'ai dévoré en une nuit.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
 Les premières conversations entre deux inconnus sont souvent ponctuées de maladresses, de silences, d’interrogations, de malentendus, d’hésitations. Étienne et moi en fûmes exemptés. Tout de suite, nous sûmes quoi nous dire et comment nous le dire.
 
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La mort et l’oubli s’installaient peu à peu dans la chambre de Zoé et je n’y pouvais rien. Ils salissaient tout, n’avaient aucune pitié. Ils ne me laisseraient pas faire. Ils finiraient par transformer sa chambre en mausolée. 
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En devenant mère, j’ai renoncé à toute ambition professionnelle. J’étais devenue l’une de ces femmes que je méprisais étant plus jeune, qui travaillaient à la carte, acceptaient des jobs quand ils leur plaisaient seulement. 
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 À partir de combien d’années la vie vaut-elle la peine d’avoir été vécue ? À huit ans, on était, me semblait-il, très loin du compte. 
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Quand j’ai posé les yeux sur elle, une fulgurance archaïque m’a saisie, une terreur irrationnelle qui tient en quatre mots :  Nos enfants sont mortels. 
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Vidéo de Cécile Pivot
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/cecile-pivot-mon-acrobate-53587.html Elle est la fille de…. Bien sûr, mais ce serait injuste de la cantonner à cela car depuis plusieurs années maintenant, Cécile Pivot s'est fait un prénom dans le monde de la littérature.
Elle le reconnait elle-même, les piles de livres entassées dans l'appartement familiale l'ont parfois effrayée. Et si les dizaines de livres que recevait chaque jour son père, Bernard Pivot, pour son émission Apostrophes, lui ont donné le gout de la lecture, ils l'empéchèrent longtemps au contraire, inconsciemment sans doute, de se sentir autorisé à l'écriture romanesque. Alors, la jeune Cécile, qui aime la langue, la grammaire, la syntaxe, choisit de faire une école de journalisme et devient correctrice pour des publications.
Mais la vie lui fait un clin d'oeil. Se retrouvant sans emploi, Cécile Pivot décide de revenir à ses rêves d'adolescente, prendre la plume en tant qu'auteur. Un premier titre « Comme d'habitude » en 2017 dans lequel elle évoque son fils, autiste Asperger, puis un livre co-signé avec son père dans lequel ils partagent leur passion de la littérature. Enfin, en 2019, un premier roman « battements de
coeur », sur la vie de couple, salué par la critique, rapidement suivi des « Lettres d'Esther », sur le charme de la correspondance épistolaire. Dans ces deux premiers titres, au-delà de la pertinence des sujets, on découvrait déjà un vrai talent d'écriture, une justesse dans la construction et le choix des mots, une sensibilité à fleur de peau.
Cécile Pivot prouve la qualité de sa plume avec ce nouveau titre « Mon acrobate ». L'acrobate, c'est la petite Zoé, 8 ans, tuée, fauchée par une voiture. Et un couple en plein désarroi, Izia et Etienne. Comment se reconstruire face à l'impensable ? Sur ce thème maintes fois employé en littérature, la romancière creuse un nouveau sillon en faisant d'Izia une femme qui, pour conjurer le drame de sa vie, va elle-même se mettre au service des familles endeuillées, les aidant à vider la maison de leurs défunts, alors qu'elle-même ne parvient à se défaire des affaires de sa fille.
Roman sur le deuil, la famille, l'amour, le couple, le livre évite l'écueil du pathos et de la sensiblerie. Bien au contraire, même si vous n'éviterez peut-être pas une petite larme, le livre vous embarque vers la lumière et vous laisse en plénitude à la dernière page.
C'est une véritable réussite. Vous l'aurez compris, c'est un coup de coeur. « Mon acrobate » de Cécile Pivot est publié chez Calmann Lévy.
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