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EAN : 9782352843023
560 pages
Editions du Jasmin (08/01/2018)
3.81/5   8 notes
Résumé :
Dans la Tchécoslovaquie post-soviétique, un suicide et une série de meurtres réunissent un commissaire vieillissant et un jeune critique musical. Dévasté par la mort de sa femme et de sa fille, le célèbre violoniste Milo Kubelikov s'est donné la mort, laissant à ses deux seuls amis un mystérieux archet noir et une dernière volonté : retrouver les assassins de sa famille. Jirí Bechnerov, commissaire et violoncelliste, et Antón Hopka, critique musical et grand amateur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'archet de Milos de Claude Poulain de la Fontaine, 555 pages, éditions du Jasmin Noir - Masse critique "mauvais genre" de mars 2018. Merci à toute l'équipe de Masse critique et à l'éditeur pour l'envoi de cette brique passionnante.
Prague - 1989 - Révolution de Velours - Vaclav Havel nommé Président - Locaux de la STB (la Sécurité d'Etat)
Mikhaïl Gorbatchev est à la tête de la Russie.
Chute du régime du Parti Communiste.
Chute du mur de Berlin.
Le lieutenant Katerina Prastjenova, spécialiste des filatures et interrogatoires, surnommée La Madone demande sa mutation pour occuper la place de secrétaire du Commissaire Bechnerov.
Demande suivie de près par celle de l'agent Vaclav Cenek, un homme fourbe et un traître.
1er juillet 1991, deux hommes se croisent dans le cimetière Olsany, l'un se recueille devant la tombe de son épouse Elena Bechnerova, pianiste de l'Opéra National, c'est le commissaire Bechnerov, violoncelliste à ses heures.
L'autre, Anton Hopka, journaliste, critique musical, devant la tombe de Milos Kubelikov, violoniste célèbre et de son épouse Paola Kubelikova née Maggiore, cantatrice bien connue, surnommée "La Maggiore"et de leur petite fille Elena décédée à l'âge de 10 jours.
3 meurtres en comptant le bébé qui n'a pas survécu à l'assassinat de sa mère sur le point d'accoucher au moment du meurtre.
Les deux hommes se lient d'amitié et se rendent compte qu'ils sont tous deux les meilleurs amis de Milos et Paola. Ils vont enquêter sur ces meurtres qui les ont touchés au plus profond d'eux-même.
Milos lui, s'est suicidé quelques 6 mois après le décès De Paola. Il laisse deux lettres, l'une pour le commissaire Bechnerov et l'autre à Anton Hopka
concernant son archet si particulier, un archet noir, un message mystérieux.
Ils vont aller de surprises en surprises, déjouant leurs adversaires, protégeant cet archet noir au son si particulier qu'on le dirait sorti de l'âme.
Ils sont aidés par Katerina, la secrétaire, Angela Kamincek médecin légiste et de l'inspecteur Dorota Dobjeka, trois femmes toute dévouée au commissaire Bechnerov. Bien sûr, une quantité d'autres personnages font partie de cette histoire, je ne peux tous les nommer, il y a un archetier et sa famille, les Fedrer, la famille de Paola Maggiore, des siciliens...
La mafia italienne, Interpol, tout est réuni pour nous tenir en haleine, on suit jour après jour du 1er juillet 1991 au 15 janvier 1992, les péripéties de cette enquête haletante dans le milieu musical, jusqu'au dénouement et la découverte surprenante du secret du son de l'archet noir de Milos.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Claude Poulain, sa manière de nous faire croire qu'elle s'endormait parfois sur ses lauriers pour nous surprendre quelques lignes plus loin par un rebondissement inattendu.
L'archet de Milos est le premier roman écrit par Claude Poulain de la Fontaine (une dame) agrégée de musicologie, musicienne, elle a travaillé l'art lyrique durant de nombreuses années, se produisant sur scène, notamment lors de récitals. Elle découvre le monde des cordes et de l'orchestre par le prisme de ses enfants et d'amis musiciens.
Je vous le conseille vivement. Bravo Madame pour ce premier roman qui est une belle réussite.
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Recevoir en cadeau ce beau livre publié par les « Editions du Jasmin » collection « jasmin noir » c'est à l'instar d'un sésame des plus précieux. Comme elle est captivante cette première de couverture toute de noire vêtue avec sur le côté la nuance rouge d'un son ésotérique. Ouvrir ce roman et subrepticement pénétrer dans l'Ere de la Tchécoslovaquie post-soviétique à pas feutrés en risquant un regard dans chaque coin de la page, tant cette histoire (plausible) est empreinte de rebondissements. La cadence s'accélère. le lecteur se métamorphose tour à tour en chacun des protagonistes. Dans une ambiance policière, intrigante surgissent telles des musiques sans fausses notes des amitiés anciennes et des sentiments de haute valeur. L'auteur Claude Poulain de la Fontaine écrit avec passion, avec cet art musical qui brille jusqu'en son encre. Sentir ce souffle connaisseur renforce l'aura de la lecture en symbiose d'un concert de haute qualité. Rien n'est laissé au hasard, « L'archet de Milos », fil rouge de cette histoire, semble vivre et fait palpiter le suspens. le lecteur ne peut arrêter de lire cette aventure qui file à toute allure. Il se méfie juste des ombres noires filantes, des écoutes partielles et se risque néanmoins à travailler avec les protagonistes pour mener l'enquête qui est en fait une tarentelle pleine de diktats politiques. On s'attache à l'extrême à Milos Kubelikov, à ces vies anéanties. le style maîtrisé, majeur, apaise ce côté noir de l'histoire. L'autre versant, archet riche, pur, et formidablement aérien gagne en puissance. Ce roman policier se met à respirer, à faire bloc avec cette époque où la dualité était sans doute, l'outil le plus sauveur. C'est un premier roman né depuis des millénaires, tant sa maturité oeuvre à la beauté des lignes. « L'archet de Milos » résonne bien après le point final. Cette prouesse littéraire révèle un roman digne d'un génie évident. A lire dans un grand silence pour entendre la musique chère au coeur de l'auteur.
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Il faut que je vous parle de l'Archer de Milos. Enfin c'est ce que je croyais quand j'ai reçu ce bouquin, j'imaginais une vieille histoire d'un archer grec dans une ile des Cyclades, il y a bien longtemps.
Pas du tout, je me mettais l'archet dans l'oeil, maladresse regrettable, car l'envoi par la Poste (une majuscule à Poste, s'il vous plait) de ce polar XXL a du coûter une blinde, l'objet étant presque aussi épais que large.
Milos, comme le Pirée, est un homme. Si si, parfaitement, Milos est celui qui maniait l'archet avec virtuosité devant des apparatchiks endimanchés et mélomanes. On apprend rapidement qu'il est mort, tout comme sa douce et tendre, qui n'a pas bien regardé avant de traverser.
L'action se passe à Prague, après la Chute du Mur, mais il semblerait que de sombres complots s'y trament encore. le récit nous présente de nombreux personnages aux noms affreusement slaves, on s'interroge sur le devenir des pays communistes qui ne savent pas s'ils doivent rire ou pleurer dans les décombres du régime, et on cherche de ci de là, qui est le coupable.
Car ces morts ne sont pas des coups du destin, mais probablement une affreuse machination des services secrets.
Tout cela est bien lent et laborieux, on s'ennuie ferme au fil des chapitres sans vraiment se soucier des malheurs du pauvre Milos. L'intrigue se dilue au lieu de nous plonger dans les affres du suspense, et tout ça fait pschiiitttt.
Bref, je vous conseille d'abréger vos souffrances en sautant quelques chapitres pour arriver au bout.
La musicologie est une excellente occupation, pas besoin d'y ajouter des velléités d'écriture en mode polar. D'ailleurs, est-ce que Mary Higgins Clark a essayé de jouer du violoncelle, ou Simenon de danser en tutu?
Chacun son métier.


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L'archet de Milos
Un très beau roman découvert grâce à l'opération Masse Critique. Que de joie en découvrant les livres envoyés par cette opération. Jamais déçue !
Donc un roman policier, d'amour, de découverte musicale, de découverte de la Tchécoslovaquie après la chute du Communisme, d'amitié. Un homme Milos, grand violoniste, se suicide. Pourquoi ? Deux hommes, deux de ses amis se rencontrent au cimetière et découvrent leur mission secrète. Savoir pourquoi on a assassiné la femme de Milos, enceinte de six mois ; tuant trois personnes : Paola, son bébé et son amie. Et l'enquête commence. Avec des personnages étranges. Un vieil luthier juif. Une Madone qui a renoncé à ses voeux par amour pour son chef. Et l'enquête conduit à la mafia Sicilienne.
Et un objet bizarre : un archet un peu particulier, un archet au crin noir qui a une sonorité très particulière. Milos a joué avec cet archet lors de son dernier concert et quel concert. Tous le jugent comme son meilleur concert. Est-ce parce que c'était le dernier ?
Au début, on a un peu de mal à accrocher. Beaucoup de personnages et pas si évident que tous aient un rôle important à jouer. Mais tous sont indispensables à la conduite de l'histoire. de beaux personnages. On adore de suite Anton et Jiri, qui sans se connaître depuis longtemps, se rejoignent par deux passions celle de la musique, celle de la sonorité de la musique de Milos et surtout par leur amitié commune avec Milos et Paola. Quelques amis ils auraient fait entre eux.
Et puis, très vite on entre dans l'intrigue, dans cette ambiance particulière de la police d'après surveillance communiste. Ou l'on se surveille sans se surveiller. Mais où les infiltrations sont encore courantes, les trahisons aussi.
Une belle histoire d'amour entre Paola et Milos, entre Anton et Déborah, entre Jiri et sa secrétaire. Quelques surprises avec les interrogatoires. Une belle histoire d'amitié entre deux hommes amoureux du Violoncelle, de leur ami Milos et de son épouse Paola. Une course contre la montre car un des personnages a une cirrhose en phase terminale. Des soins d'ailleurs parfois administrés par la légiste.
Une intrigue policière menée de main de maître où rien n'est dévoilé dès le début comme certains romans.
A lire pour la découverte de la musique, du violoncelle, du mystère de l'archet de Milos, de l'ambiance particulière. Je le prête à Stéphanie. J'espère qu'elle y prendra autant de plaisir que moi à le lire.
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e viens de terminer l'archet de Milos qui a été une belle surprise. Un univers singulier, poétique, une intrigue serrée. L'idée originale a été de mêler la musique et l'intrigue policière, aussi bien dans la forme que dans le fond, l'écriture est presque orchestrale.Les personnages sont particulièrement attachants. La rencontre improbable entre le journaliste Anton Hopka et le commissaire Bechnerov nous plonge dans l'époque charnière de la chute du Mur. Moi qui me suis rendu à Prague en 1995, j'ai trouvé l'ambiance post-communiste particulièrement bien rendue. Une pointe d'humour et des personnages féminins hauts en couleurs. Je recommande ce roman qui vient de paraître.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mon cher Anton,
Vous et moi savons que mon violon retournera à Crémone.
De mon violon et de ma vie, je n'ai jamais été que locataire.
De mon archet, vous êtes le dépositaire désormais et après vous, le commissaire Bechnerov. C'est un ami fidèle et un excellent policier : il a découvert que l'homme responsable de la mort de mon épouse et de ma fille n'était ni un chauffard, ni un pochard irresponsable, mais un tueur à gages.
Bechnerov n'a pas encore trouvé le commanditaire, mais il bouclera cette" affaire" par n'importe quel moyen, soyez-en sûr. Préservez mon archet.
Il n'a pas de prix. Un jour, vous saurez quoi en faire.
Acceptez tous mes regrets.
Milos Kubelikov

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Intriguée, Angela Kamincek observait Antón Hopka comme une espèce animale non répertoriée : le critique musical.
—Jiří m’a prévenue de votre venue. J’ai préparé le patient pour votre visite.
Dévasté, Antón ne répondit rien. Pour lui, Angela Kamincek n’était qu’une blouse blanche, une fonctionnaire sans états d’âme qui vivait terrée dans cet endroit gris et chloré, où reposait ce qui avait été Miloš. Il se demanda néanmoins avec une certaine inquiétude à quels préparatifs elle faisait allusion. Ce qu’il avait vu d’elle deux jours plus tôt chez Miloš, sa façon de traiter les cadavres comme des pantins désarticulés, le faisait davantage penser à un menuisier qu’à un médecin.
La légiste le conduisit dans une petite salle contiguë, baignée d’une lumière crémeuse, contrastant avec le couloir. La dépouille de son ami était là, devant les persiennes, dessinant une ombre chinoise dans la clarté du contre-jour. Antón s’approcha avec appréhension. Les traits de Miloš se dessinèrent peu à peu, juvéniles, presque adolescents. Il se souvenait de l’époque où, journaliste débutant, il avait assisté aux premiers récitals du jeune prodige. Déjà, Miloš irradiait un talent à couper le souffle, avec ses boucles blondes raphaéliques et cette grâce inexplicable qui fait les grands artistes.
—Il est magnifique, n’est-ce pas ?
Antón sursauta. Son cœur était de plus en plus sujet à ces sautes de tempo.
Angela Kamincek lui prit la main et la posa sur les cheveux de Miloš, propres et coiffés.
—Vous pouvez le toucher, vous savez. Il est frais comme une matinée de printemps.
Antón réussit à articuler un vague coassement.
—Vous lui avez lavé les cheveux ?
—Jiří m’a avertie que vous étiez un esthète. Je voulais que votre ami soit parfait à votre arrivée.
Elle parlait avec gentillesse, avec tact, même, à sa façon.
—Je vais vous laisser maintenant. Vous trouverez les verres et la vodka dans le placard à pharmacie, juste à côté du bicarbonate. Je serai à côté : j’ai une autopsie qui m’attend.
Une vraie spécialiste du deuil…
La légiste verrouilla la porte du laboratoire au-dessus de laquelle un voyant rouge se mit à clignoter. Cette petite lumière tremblotante, cette odeur d’éther… Submergé de chagrin, il attrapa une de ces chaises au confort spartiate que l’on trouvait dans toutes les administrations tchèques. Décidément, rien ne lui serait épargné… Ne pouvait-on au moins souffrir confortablement ? S’abandonner à sa douleur sans risquer des escarres ? Il s’assit au chevet de son ami, comme pour lui faire la lecture. Un instant, il s’imagina lui dire :
—Comment vas-tu, aujourd’hui, Miloš ? Tu te remets bien ? Écoute, je me suis dit que tu aimerais le dernier roman de Kundera. Veux-tu que je te lise le premier chapitre ?
Mais voilà, un corps… C’était tout ce qui restait de ce qu’avait été Miloš. Une caisse de résonance vidée de son âme ; le travail bâclé d’un mauvais luthier. Il chercha une pensée qui aurait pu voyager par quelque mystérieuse télépathie jusqu’à l’esprit désincarné de son ami. Aucun mot ne lui vint, même en prière. Ces derniers jours, ses appels à l’Invisible demeuraient totalement creux. Était-il possible qu’il eût perdu la foi ? Que plus jamais l’Invisible ne se révélât à lui ?

Copyright Editions du Jasmin
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« .....Antón Hopka suivi l’allée centrale jusqu’à l’arbre au crucifix. C’était une de ses curiosités connues des seuls Pragois, qui préservaient jalousement son anonymat des hordes de touristes. Le chêne bicentenaire abritait sous son feuillage maintes tombes anciennes, nichées contre sont larges tronc de patriarche. L’une d’entre elles était surmontée d’un grand Christ en croix qui penchait dangereusement, si bien que les plis de l’écorce avait peu à peu englouti ses bras, rajoutant à l’infortune du supplicié. Antón se signa respectueusement en passant devant.
Au travers du feuillage, le ciel blanc diffusait une chaleur moite, qui présageait encore un orage : il n’avait pas de temps à perdre. Il bifurqua vers le mur sud du cimetière. L’arbre veillait à cet endroit sur une abondante végétation de sous-bois, poussée là sans permission parmi les sépultures abandonnées . Au fil des années, la mousse s’était installée sur les pierres en tapis duveteux, tandis que d’anciennes bruyères, ressemées aux vents des années, avaient constitué, sous les frondaisons de l’ancêtre, une lande mélancolique et sauvage. Antón s’arrêta en bordure de l’ombre, devant une jolie tombe baroque encombrée de fleurs et peuplée de madones en plastique d’un goût douteux. Le lierre y foisonnait en lianes vigoureuses qu’il coupait de temps à autres avec parcimonie. La plupart du temps, il se contentait de coiffer les mèches un peu trop abondantes et de les rassembler pieusement sur les épaules de la pierre. Que la vie pût s’être installée dans un endroit si peu prometteur forçait son admiration. Oui, la vie avait de ces manières à vous faire douter du deuil..... »
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« Les yeux perdus au dessus du volant, le commissaire semblait plongé dans des profondeurs inhabituelles de mélancolie. Curieux, comme son instrument lui allait bien…C’était une chose qui avait toujours étonné Anton : les mariages entre les musiciens et leurs instruments étaient rarement ratés.
-Où avez-vous laissé votre violoncelle ? demanda-t-il.
-Sous clef, dans la sacristie. Je passerai le récupérer dans la journée.
Bien sûr ! Quelle meilleure cachette, pour l’archet, que l’église où Milos et Paola s’étaient mariés ? Et puis quel joli pied de nez à ce cortège de pleureuses ! »
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