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Chez Richard Powers, les familles fonctionnent en autonomie, noyau dur isolé du reste du monde. Pourquoi? Parce que c'est une famille dirigée par un père inadapté, visionnaire et fragile qui entraîne femme et enfants dans un cocon de culture, d'art et de questionnements sur ce monde trop douloureux. le père - Eddie Senior, le Vieux - en sait trop. Et comme lui, son fils ainé, Artie, se demande comment on peut continuer à vivre, à avancer face à la tragédie vers laquelle on s'avance. Guerre, massacres, bombe atomique et des gouvernements cyniques et manipulateurs.

Les Hobson sont clairement une famille à part - tout comme celle du Temps où nous chantions, roman magnifique - . Trop intelligents et du coup, complètement barrés, pour certains d'entre eux du moins. le père est malade, subit des crises qui l'affaiblissent, mais ça fait des années que ça dure. Thanksgiving et le miracle, il accepte enfin de se rendre à l'hôpital. Pendant ce temps, sa progéniture s'interroge et se dispute autour des raisons de cette maladie particulière, et Artie, pour cette raison, fouille dans sa mémoire, tente de répondre aux énigmes de son père - messages codés qui le feront avancer dans son enquête- et veut en savoir plus sur Hobsville, création secrète à laquelle son père s'est attelé depuis le début des symptômes.
C'est un roman à la fois familial et historique, l'histoire des Etats-Unis de 1939 à 1979 avec la deuxième guerre mondiale et le Japon comme axe principal. On y découvre un Walt Disney revisité par le père, figure fantasmatique et un brin inquiétante. le récit est foisonnant, intriguant et souvent compliqué en particulier par ces non-dits frustrants. J'ai préféré le Temps où nous chantions parce que je l'ai trouvé plus fluide, mais le Dilemme du prisonnier reste une sacrée expérience.
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Je viens à l'instant de terminer ce livre et je me dis : quoi, on peut pas mettre une sixième étoile sur Babelio ?
Chronique familiale, fable merveilleuse, édifiante leçon d'histoire... "Le dilemme du prisonnier" est tout cela à la fois et réussit à tout méler avec un rare brio.
C'est la première fois que je lis Richard Powers et je suis impressionné tant par l'intelligence du propos que par la facilité de lecture. le genre de livre qui a la fois rend plus intelligent (enfin... qui vous ouvre l'esprit) tout en vous faisant passer un très bon moment. La famille Hobson est soudée par la fantaisie, le parti pris du jeu et de l'esprit pour faire face à l'adversité, autour de la clé de voute qu'est le père, et sa mystérieuse maladie. Et cette fantaisie permet d'aborder des sujets d'une absolue gravité (le totalitarisme, l'individualisme forcené...) avec légèreté.
Une très grande réussite.
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Tout est parti d' une critique de ce roman sur Babelio. Enthousiasmée par l'engouement du lecteur duquel j'avais lu l'avis, j'ai cédé à la tentation.


Je me suis donc retrouvée embarquée au côté d'une famille américaine, un couple et quatre enfants. L'épouse m'a paru discrète, effacée. Il faut dire que son mari focalise l'attention sur lui mais bien malgré lui. Eddie Senior est atteint d'un mal mystérieux (évanouissements, absence, saignements). Alors l'épouse veille et tous semblent vivre bon gré mal gré avec les désordres du cerveau paternel. Les enfants sont différents les uns des autres mais ont cependant des points communs : l'amour qu'ils portent à leurs parents dut-il passer par le sarcasme ou la moquerie ; leur gentillesse.



Mon avis : ce roman est dense, varié, bien écrit, avec des passages ardus qui ne m'ont pas du tout rebutée. Je n'ai pas du aimé tous les passages en italiques qui doivent composer la moitié du roman. J'ai eu du mal à comprendre qui parlait lors de chacun des passages. Et pourtant j'ai beaucoup aimé ce roman. Je l'ai trouvé confortable, je m'y suis plu comme s'il était un cocon, un refuge douillet ; je n'avais pas envie de le quitter, de les quitter ; je voulais rester avec cette famille dont le père est un peu déjanté tout comme ses enfants, ai-je trouvé. L'union de la famille malgré des membres complètement différents et zinzins y sont pour beaucoup comme si rien ne pouvait faire éclater cette cellule familiale qui se serait prémunie des attaques extérieures par un filet ou une toile invisible. Bien que je n'aie pas aimé voir le récit s'interrompre par ces chapitres en italiques, je les ai tout de même lus dans l'attente de pouvoir découvrir le chapitre suivant qui me ramènerait au milieu de la famille, dans leur réel. Je les ai considérés comme un passage nécessaire entre un chapitre et un autre. J'ai suivi les Hobson et me suis laissée porter par eux sans chercher à tout décortiquer, à tout comprendre, en leur faisant une confiance aveugle.
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Septième paru en France, mais deuxième roman de Richard Powers, le dilemme du prisonnier fait référence à un "jeu" où deux prisonniers séparés se voient offrir une alternative d'aveu/dénonciation du complice menant à des peines différentes (voir ici)

C'est en général au petit déjeuner qu'Eddie Hobson propose à sa famille "une amusette en guise de digestif" dont ce dilemme est un exemple significatif qui courra le long du roman, avec ses applications en politique par exemple. le père souffre d'une étrange maladie l'obligeant à quitter son poste de professeur et déménager chaque fois plus à l'ouest. Ces sortes de crises augmentent et sa femme obtient enfin qu'il subisse des examens à l'hôpital de Chicago. Par ailleurs Eddie semble passer du temps dans un monde inventé.

A côté de l'histoire de cette drôle de famille apparaissent des aperçus de l'histoire personnelle du père, de l'exposition universelle de New York en 1939 au Nouveau Mexique en 1945, en passant par une rencontre avec Disney (et Mickey).

Bon, le moment de l'aveu : je n'ai pas tout compris! Comme d'habitude avec Powers, mes neurones ont été bien chamboulés, ce qui n'est pas désagréable, mais je n'ai pas saisi tout le pourquoi du comment, oscillant entre de chouettes passages (j'ai adoré Eddie junior et la conversation avec sa petite amie, par exemple) et d'autres semblant plus artificiels.

Dans ce roman paru en 1988 (mais qui n'a absolument pas vieilli, à mon avis), j'ai trouvé des passages fabuleux où chante la famille, préfigurant sans doute le temps où nous chantions. Très intéressant aussi, Richard Powers a pas mal développé l'envoi en camp des américains d'origine japonaise dans les années 40, thème bien connu maintenant des lecteurs français grâce à Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka.

Une lecture en demi-teinte, donc. Powers est grand, mais dans ce roman, fort déconcertant.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Ce livre m'a demandé de l'application, mes modestes neurones ont été sollicités.
Pour faire appel à une analogie entre ce livre et le milieu automobile : « Avec une 2 chevaux et une Ferrari vous pouvez rouler à 110 km/h mais arrivée sur circuit la Ferrari est la seule à pouvoir dépasser les 200 km/h », et bien avec ce roman vous évoluez à plus de 200 km/h en toute sécurité.. .

La technique de Richard Powers est bluffante dans chaque phrase nous retrouvons la même importance des mots employés. La construction du roman en lui-même, passant de l'histoire d'une famille américaine à l'Histoire avec un grand « H » tout court, est un ravissement.
Les détails dans les petites choses sont décrits avec forte application, tous nos sens sont stimulés malgré leur évocation en deux dimensions couchée sur la page blanche où l'encre s'est répandue. Déroutant !

Pour l'histoire en elle-même, cela m'a fait penser a deux préceptes : Premièrement, « les enfants sont fous lorsqu'ils pensent que leurs parents seront toujours là, immortels ». Et deuxièmement, « nous nous devons de vivre chaque instant, chaque seconde de ce cadeau qui nous a été fait, la vie ! » Nous sommes à la fin des années 70, la famille Hobson sur laquelle repose le roman habite de kalb dans la région de Chicago. Les 6 membres semblent vivre en quarantaine dans leur maison, elle se compose de 6 personnes :
Le père, Eddie qui a « L'espoir que tout pouvait encore s'arranger à condition de ne pas broncher, de tout minimiser, et de se faire aussi petit que possible », « Adepte des guérisons accomplies par négligence calculée, retour à la normale », retranché dans son invention « Hobsville » ;
La mère, Ailene impossible de dire « Ton père est malade », elle se retranche dans « Ton père ne va pas bien », épuisée ;
Les 4 enfants, Artie, Lily, Rachel et Eddie junior « Ils avaient tous contracté, au contact du père, la part contagieuse du mal. L'espoir que tout pouvait encore s'arranger à condition de ne pas broncher, de tout minimiser et de se faire aussi petit que possible » mais la révolte gronde.

Dans cette nécessité de penser historiquement, nous appréhendons de 1939 à 1979 : Les effets de l'exposition internationale de New-York, Walt Disney et son personnage fétiche, les conditions d'entrée en guerre des États-Unis, L'éveil de l'exubérance Américaine, l'avènement du monde nucléaire… Thanksgiving et la magie de Noël…

Et en profondeur « le dilemme du prisonnier, jeu de trahison et de coopération », une recherche, un pèlerinage oserais je dire, une énième devinette d'Eddie sénior.

Enfin posés après tous ces émois vous vous pensez stables, vous reprenez votre souffle et paf…
Mais on parle de quelle famille dans ce livre ?
L'auteur se joue de nous, extrapolation, mystification, trahison, rédemption, ascension, animation, résurrection…
Habile conteur qu'est Richard Powers, qui nous fait voyager dans « son mode du monde » à nous étourdir mais qui est qui ? Vous le découvrirez en vous jetant à corps perdu dans ce roman qui ne vous laissera pas indifférents, parole de Grybouille qui en a perdu quelques plumes.

Ha, oui ! « No pain, no gain » comme disent nos frères Américains, accrochez-vous !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Laissons l'auteur faire les présentations :
« le grand frère secret. La grande soeur irascible, ex-militante radicale. La soeur numéro deux, une fêlée que tout le monde adore. La mère patiente et résignée. Tous paumés en orbite autour du maitre de cérémonie. »
Comme celle des Raisins de la Colère nous confrontait à la Grande Crise cette famille allégorique nous plonge au coeur de l'Amérique de la guerre. On est vite captivé par les fantasmagories du père, touché par son obsession d'armer ses enfants du scepticisme qui lui a manqué. On est touché des efforts des siens pour ne pas le détester de ce legs amer. On accompagne ces rêveurs épuisés, échoués sur la rive de leurs rêves même.
Richard Powers nous donne à respecter la seule Amérique que nous avons toujours aimée, celle de ses inadaptés. L'Amérique de ses « Misfits ».
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voici la découverte après la lecture de ce livre, Richard Powers est le plus grand écrivain américain vivant à ce jour. Mais il faut le dire parce que avant je ne le connaissait pratiquement pas. Comme peut-on passer à côté d'un telle écrivain? Qu'elle merveille! Comme Delillo ou Roth auquel il me fait penser, il raconte l'Amérique à travers l'histoire d'une famille dysfonctionelle, la sienne peut-être? un court chapitre nous le suggère à la fin. Mais cette histoire il ne fait pas que la raconter il nous la balance à travers la figure parce qu'elle dérange elle n'est pas confortable comme ce père que ses enfants ne connaissent pas et découvrent à travers ses histoires, ses fantasmes, ses énigmes. J'ai hâte de découvrir le restant de l'oeuvre de Mr Powers
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Selon Wikipedia "Le dilemme du prisonnier, énoncé en 1950 par Albert W. Tucker à Princeton, caractérise en théorie des jeux une situation où deux joueurs auraient intérêt à coopérer, mais où, en l'absence de communication entre les deux joueurs, chacun choisira de trahir l'autre si le jeu n'est joué qu'une fois. La raison est que si l'un coopère et que l'autre trahit, le coopérateur est fortement pénalisé. Pourtant, si les deux joueurs trahissent, le résultat leur est moins favorable que si les deux avaient choisi de coopérer."


Ce jeu est joué à plusieurs reprises dans le roman entre le père et ses enfants. Un père atypique, extrêmement intelligent et mystérieux qui cache à son entourage une maladie qui provoque des evanouissements, des délires ponctuels et un lointain secret.
Ses quatre enfants, eux aussi brillants et inadaptés à la vie en société cherchent à percer le secret de ce père charismatique.


L'histoire de l'Amérique est longuement évoquée dans le récit, par des chapitres intermittents entre italiques qui alternent avec le quotidien de la famille, des événements comme l'Exposition universelle de New York en 1939, les essais nucléaires et l'avènement de Walt Disney annonçant l'entrée du monde dans l'ère du spectacle et de la consommation. Se pose alors la question du progrès et de la place de l'homme dans une telle société.

Cette famille brillante et atypique appartient à l'univers de Richard Powers, qui a vécu ce type de relation avec son père.

Mais s'il était facile d'y entrer dans ses autres romans, celle-ci m'a semble plus cloisonnée et plus difficile à approcher. Comme si le rythme du recit laissait davantage le lecteur à distance.
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Un livre assez surprenant, un peu déroutant. Mais pas trop non plus. Powers construit des personnages forts, qui ont une vraie vie à eux, et qui s'insèrent dans un récit à couches multiples, on ne sait pas où Powers va, puis on peut comprendre, on croit comprendre.
Le traducteur , Jean-Yves Pellegrin, est à saluer, il est parvenu à faire passer les jeux de langage et de pensées, de façon fluide. Très bon travail, selon moi.
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le dilemme du prisonnier est un roman américain de la fin des années 80, traduit pour la première fois en français. Il raconte la vie d'une famille, avec au centre un père et mari, ayant une emprise psychologique pacifiste et intellectuelle sur les membres de sa petite communauté. le récit débute alors qu'il est, apparemment, gravement malade. Entre réminiscences des uns et des autres, et la vie de tous les jours, le calvaire d'un homme prisonnier de son corps et la famille souffrant de ne pas satisfaire le père dans ses jeux verbaux délirants.
Autant l'avouer immédiatement, ce roman n'est pas intéressant. Et dans "intéressant", il y a "intérêt", et l'histoire ne présente aucun intérêt au yeux du lecteur. Dans les premières pages, on recherche la trame, arrivé au tiers, difficilement par ailleurs, on ne l'a toujours pas trouvé. L'histoire est complétement absurde. le père s'amusant à faire souffrir sa famille, une femme complétement passive et des enfants devenus adultes cherchant des miettes de reconnaissance paternelle. C'est complètement sans intérêt, le genre de roman qui vous dégoûterait de la lecture tellement c'est ennuyeux.
De plus, le style est assez lourd et les longueurs sont monnaie courante au point que très régulièrement, arrivé à la fin du paragraphe, vous vous demanderez comment vous en êtes arrivés là. Pour preuve, je n'ai pas encore digéré la liste des courses que Ailene, l'épouse, réalise dans sa cuisine. Cette liste s'étale sur des pages et des pages, et nous avons droit à des mots qui font des phrases, des phrases qui font des paragraphes, et le tout sans queue ni tête.
En somme, une fastidieuse découverte d'un auteur américain qui dans les premières pages peut faire penser à Tom Robbins, mais qui rapidement vous fait comprendre qu'il y a une grande différence entre un maître et un adepte.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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