Ce livre m'a demandé de l'application, mes modestes neurones ont été sollicités.
Pour faire appel à une analogie entre ce livre et le milieu automobile : « Avec une 2 chevaux et une Ferrari vous pouvez rouler à 110 km/h mais arrivée sur circuit la Ferrari est la seule à pouvoir dépasser les 200 km/h », et bien avec ce roman vous évoluez à plus de 200 km/h en toute sécurité.. .
La technique de
Richard Powers est bluffante dans chaque phrase nous retrouvons la même importance des mots employés. La construction du roman en lui-même, passant de l'histoire d'une famille américaine à l'Histoire avec un grand « H » tout court, est un ravissement.
Les détails dans les petites choses sont décrits avec forte application, tous nos sens sont stimulés malgré leur évocation en deux dimensions couchée sur la page blanche où l'encre s'est répandue. Déroutant !
Pour l'histoire en elle-même, cela m'a fait penser a deux préceptes : Premièrement, « les enfants sont fous lorsqu'ils pensent que leurs parents seront toujours là, immortels ». Et deuxièmement, « nous nous devons de vivre chaque instant, chaque seconde de ce cadeau qui nous a été fait, la vie ! » Nous sommes à la fin des années 70, la famille Hobson sur laquelle repose le roman habite de kalb dans la région de Chicago. Les 6 membres semblent vivre en quarantaine dans leur maison, elle se compose de 6 personnes :
Le père, Eddie qui a « L'espoir que tout pouvait encore s'arranger à condition de ne pas broncher, de tout minimiser, et de se faire aussi petit que possible », « Adepte des guérisons accomplies par négligence calculée, retour à la normale », retranché dans son invention « Hobsville » ;
La mère, Ailene impossible de dire « Ton père est malade », elle se retranche dans « Ton père ne va pas bien », épuisée ;
Les 4 enfants, Artie, Lily, Rachel et Eddie junior « Ils avaient tous contracté, au contact du père, la part contagieuse du mal. L'espoir que tout pouvait encore s'arranger à condition de ne pas broncher, de tout minimiser et de se faire aussi petit que possible » mais la révolte gronde.
Dans cette nécessité de penser historiquement, nous appréhendons de 1939 à 1979 : Les effets de l'exposition internationale de New-York,
Walt Disney et son personnage fétiche, les conditions d'entrée en guerre des États-Unis, L'éveil de l'exubérance Américaine, l'avènement du monde nucléaire… Thanksgiving et la magie de Noël…
Et en profondeur «
le dilemme du prisonnier, jeu de trahison et de coopération », une recherche, un pèlerinage oserais je dire, une énième devinette d'Eddie sénior.
Enfin posés après tous ces émois vous vous pensez stables, vous reprenez votre souffle et paf…
Mais on parle de quelle famille dans ce livre ?
L'auteur se joue de nous, extrapolation, mystification, trahison, rédemption, ascension, animation, résurrection…
Habile conteur qu'est
Richard Powers, qui nous fait voyager dans « son mode du monde » à nous étourdir mais qui est qui ? Vous le découvrirez en vous jetant à corps perdu dans ce roman qui ne vous laissera pas indifférents, parole de Grybouille qui en a perdu quelques plumes.
Ha, oui ! « No pain, no gain » comme disent nos frères Américains, accrochez-vous !
Lien :
http://leatouchbook.blogspot..