Après ma récent découverte de
Milo Manara avec la superbe bio du Caravage, j'ai eu envie de me replonger dans l'oeuvre du dessinateur transalpin. Ma bibliothèque ne propose pas grand chose (même pas "le déclic" qui est pourtant, il me semble, son oeuvre la plus connue), je n'ai donc pas eu trop le choix et me suis donc tournée vers un des rares titres en rayon, "
un été indien". Mais un album réunissant Pratt et
Manara, ça ne peut que satisfaire le lecteur.
Le scénario de Pratt a pour base des ingrédients typiques du western : des colons, des indiens, une vengeance. Mais de ce point de départ classique, Pratt tire un western original. Sous des dehors de simplicité, l'intrigue est riche et pas stéréotypés. Les colons ne sont pas présentés comme une communauté uniforme, dissensions et conflits les divisent, en grande partie du fait des turpitudes du pasteur local. Certains des colons ont été amenés à tisser des liens forts avec les indiens. Liens qui vont être détruits dans la violence.
La tonalité du récit est très singulière, à la fois réaliste, crue et teintée d'une certaine étrangeté. Si le très bon scénario de Pratt y est pour quelque chose, cela vient aussi du dessin, splendide, de
Manara. Ces aquarelles au couleurs très naturelles sont très belles. Les paysages sont bien rendus et rendent la lecture immersive.
J'ai particulièrement aimé les premières pages, qui ne comportent aucun dialogue mais qui bénéficient d'un découpage remarquable.
Décidément, moi qui était réticente à me lancer dans l'oeuvre de
Manara, je suis conquise. Devrait bientôt suivre parmi mes prochaines lectures la série "Borgia" où
Manara est cette fois associé à Jodorowski.
Challenge Multi-défis 2017 - 5 (un livre traitant des indiens d'Amérique)
Challenge B.D 2017 - 5
Challenge Atout prix 2016-2017 - 12 (prix Alfred meilleur album étranger Angoulême 87)