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EAN : 9782266329675
384 pages
Pocket (02/03/2023)
4.18/5   150 notes
Résumé :
Tumultueuse et pleine d'espoir : une histoire de famille, d'amour et d'amitié pendant la Seconde Guerre mondiale.

Été 1941. Les Brodsky, une famille juive originaire de Russie, ont fui la zone occupée et la menace nazie pour se réfugier dans le sud de la France. Mais, brutalement rattrapés par les nouvelles lois de Vichy, ils se retrouvent en résidence forcée à Saint-Girons, au pied des Pyrénées, dans une grande demeure délabrée.
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman relatant la vie pendant la seconde guerre mondiale (J'exclus le tambour que je ne classe pas dans cette catégorie, je ne sais pas d'ailleurs dans laquelle je pourrais le classer). Celui-ci m'a attiré par son titre et sa couverture (pas de trognon pour toi Nicola).
J'en avais lu beaucoup à une période, j'ai lu entre temps un certain nombre de témoignages sur ce sujet, alors là est peut-etre la raison qui m'ont fait trouver ce roman un peu « fade ».

Déborah de retour chez sa mère après une rupture y retrouve sa grand-mère qui perd un peu la tête et laisse remonter des souvenirs de ce qu'elle a vécu pendant la guerre et qu'elle n'a jamais raconté. Déborah va alors se rendre dans le petit village prés des Pyrénées où la famille (juive) de sa grand-mère a passé la guerre pour essayer de retrouver des traces de cette époque. le roman s'articule ensuite entre ces deux époques: les recherches de Déborah et la vie d'Esther et sa famille pendant la guerre.

Le livre n'est pas inintéressant, l'alternance temporelle est bien réalisée, les personnages attachants. L'emphase est plutôt mise sur la vie de la famille que sur les évènements historiques, et cela rend le livre plus incarné. Un certain suspense règne sur ce qui va arriver aux différents personnages. Cependant, ce roman ne m'a pas emportée.

Un style un peu trop sage, un épisode en marge de la guerre mais aux conséquences désastreuses qui m'a paru artificiel, des évènements, des comportements et des attitudes souvent déjà rencontrés, lus par ailleurs. Je conseille ce livre à ceux qui n'ont pas déjà lu sur cette période. Je pense qu'il peut intéresser des adolescents qui sont les personnages principaux du récit.

Il est à noter que l'histoire est basée sur celle de la grand-mère de l'autrice et que certains personnages décrits dans le roman ont vraiment existé. Il est difficile de savoir où est la frontière entre roman et témoignage, mais cela ne m'a pas vraiment gênée. L'autrice donne en fin de roman des informations sur la destinée des personnages qui ont disparu en cours de roman, soit arrêtés, soit passés en Espagne.
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Deborah, en proie à un chagrin d'amour, ou tout au moins une rupture récente, vient de quitter l'Italie pour revenir à Meudon, chez sa mère et sa grand-mère Esther qu'elle aime énormément. Cette dernière alterne les moments de lucidité où les souvenirs viennent parfois la hanter, alors qu'à d'autres moments, elle semble perdue. Une nuit, dans une de ces phases, elle crie un prénom, Clara que la famille ne semble pas connaître.

Alors que sa mère commence à penser qu'il serait peut-être temps de la placer, car elle est souvent obligée de s'absenter pour son travail.

Deborah, quant à elle, voudrait savoir ce qui est vraiment arrivé à Esther, dans cette famille où les non-dits, les secrets sont omniprésents, et tendent à se répéter de générations en générations.

On va ainsi découvrir l'histoire d'Esther, de la famille Brodsky et de leurs amis pendant la seconde guerre mondiale, avec une alternance passé présent pour entretenir le suspense et rendre le récit moins douloureux.

La famille Brodsky, Mihaïl, et son épouse Leah, a fui les persécutions, les pogroms en Russie, pour faire sa vie en France, « pays de la liberté », dans lequel elle s'est totalement intégrée. Mais, le destin frappe toujours à la porte, quand il s'agit de persécutions et de haine raciale. Il faut fuir Paris occupé pour la zone libre, puis à peine intégré, il faut quitter à nouveau le domicile, car les Juifs ont été recensés, et pour finir parqués à Saint-Girons, au pied des Pyrénées.

De l'autre côté, c'est l'Espagne franquiste, et les Résistants commencent à fuir par les chemins de montagne, avec des passeurs, pour structurer la Résistance, mettant leurs vies en péril, car les collabos veillent…

Ils habitent dans une grande maison, style château en ruines, où il n'y a pas de chauffage, où le seul robinet, dans la cuisine, distribue une eau qui n'est pas potable, donc des kilomètres à pied pour aller en chercher. Malgré la peur, il règne une ambiance chaleureuse. Les amitiés avec d'autres familles sont solides, on partage des repas, des lectures, Leah organise même un club de lectures, grâce au libraire qui se procure, sous le manteau, des livres prohibés.

Esther, pour sa part, dévore les livres de l'immense bibliothèque des propriétaires de la maison, découvrant des classiques, notamment Zola

Parmi les amis, figurent Clara, la meilleure amie d'Esther jeune rebelle qui s'engage très vite dans la Résistance, distribuant des tracts pour commencer, Marius le premier amour d'Esther, à l'adolescence, l'âge des premiers émois.

Esther ne se sent pas prête à suivre son amie Clara dans la lutte contre les nazis, les miliciens, les collabos, les antisémites de tout poil, toujours prêts à dénoncer… elle est préfère pour l'instant vivre son premier amour… On est frappé dans ce récit par la détermination de ces jeunes gens, qui sont encore au lycée, mais n'hésitent pas à faire des choix et mettre leur vie en danger.

Ce livre m'a beaucoup plu ! Julie Printzac a une manière bien à elle de parler de cette période difficile, où l'amitié, de l'amour dans qui unissent ces familles, laissant toujours une place à l'espoir, le silence dans l'après-guerre, on n'avait pas trop envie d'entendre les témoignages des rescapés, et eux-mêmes choisissant souvent de se taire. Elle évoque les premiers émois, l'envie d'avoir à tout prix des amis, comme Daniel, le frère d'Esther qui se sent attiré par son copain de classe, ce qui va l'entraîner vers le pire. Ce sont des ados qui se cherchent et qui sont terriblement d'actualité.

Le retour aux sources qu'effectue Deborah est tout à fait crédible, on n'est pas dans le pathos ou la mièvrerie, dans la comparaison entre l'époque héroïque de la guerre et la période contemporaine, davantage autocentrées, ce qui est parfois le cas dans ce genre de récit.

Enfin, Julie Printzac rend à la ville de Saint-Girons, dans ce beau département de l'Ariège, baignée par le Salat, ses héros et les autres, les combats pied à pied pour se libérer du joug nazi, son musée du Chemin de la Liberté avec un hommage au passage à Gaston Massat dont elle nous propose un poème : « Voici ma voix » en guise de prélude.

Ce n'est pas un énième roman sur la persécution des Juifs et l'héroïsme des Résistants face aux collabos, mais plutôt l'histoire de familles qui tentent de survivre, de s'entraider alors que les exactions, alors que les lois se durcissent et les rafles s'intensifient, rythmées par les bruits de bottes, l'auteure mettant en évidence, avant tout la montée de la peur au fur et à mesure, que la guerre avance et semble de plus en plus perdue par ceux qui ont semé la terreur et préfèrent tout détruire plutôt que se rendre, ce qui résonne particulièrement depuis l'invasion de l'Ukraine.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure…

#Guetterlaurore #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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La trame du roman est classique peut être même éculée : un(e) aïeul (aïeule) atteint de sénilité perd peu à peu la mémoire, mais connaît des moments de lucidité où viennent se heurter de douloureux souvenirs que rassemblent un petit enfant. Mais cette histoire basée sur des faits historiques réels reste intéressante . Les adolescents sont attachants et comme toujours dans les récits de Shoah et de Résistance il y a les justes, les compatissants, les profiteurs, les salauds, les infâmes.
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Ce livre m'a profondément émue par son exploration à la fois émouvante et bouleversante de l'histoire familiale et des liens qui la traversent. L'alternance entre le présent, avec Déborah en quête des souvenirs de sa grand-mère Esther, et le passé, pendant la Seconde Guerre mondiale, apporte une profondeur et une richesse à l'histoire.
Dans les passages se déroulant pendant la guerre, nous découvrons la vie de la famille d'Esther et leur installation dans un village des Pyrénées. Malgré les difficultés et les dangers de cette époque troublée, l'autrice parvient à capturer la force et la résilience de ces personnages, ainsi que les liens d'amitié qui se tissent au milieu des épreuves.
J'ai été particulièrement touchée par la relation entre Esther et sa camarade Clara, ainsi que par la façon dont la famille d'Esther lutte pour maintenir un semblant de normalité dans des circonstances si éprouvantes. Les personnages sont dépeints avec une grande sensibilité et complexité, ce qui rend leur histoire d'autant plus poignante.
La construction du récit, avec sa double temporalité et sa narration à la première personne pour le présent et à la troisième personne pour le passé, est habilement exécutée et ajoute à l'immersion du lecteur dans l'histoire. Les descriptions des lieux et des émotions sont saisissantes, et l'autrice parvient à créer une atmosphère immersive qui transporte le lecteur dans le temps et l'espace.
Enfin, j'ai été impressionnée par la recherche approfondie et le travail documentaire qui sous-tendent le roman, ainsi que par la manière dont l'autrice tisse des éléments réels avec sa propre histoire fictive pour créer un récit puissant et authentique.
En conclusion, ce roman est un livre poignant et captivant qui offre une réflexion profonde sur l'amour, l'amitié et la résilience face à l'adversité. Je le recommande vivement à tous ceux qui recherchent une lecture émouvante et enrichissante.
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L'histoire se déroule sur deux temporalités. Nous suivons d'un côté Deborah qui a quitté l'Italie suite à une rupture amoureuse et s'est réfugiée chez sa mère Jeanne à Meudon. Celle-ci ne vit pas seule, elle a accueilli Esther, la grand-mère de Deborah, cette dernière n'étant plus en mesure de vivre seule. Entre divagations apparentes et résurgences de souvenirs, Esther semble souvent absente, elle qui a tu toute sa vie un passé sombre et douloureux. C'est ce passé qui constitue la seconde temporalité : plongés au coeur de l'année 1941 dès le deuxième chapitre, nous découvrons peu à peu l'histoire d'Esther qui n'est alors qu'une adolescente qui ne demande qu'à vivre pleinement les amitiés passionnées et les premiers émois qui s'offrent à elle. Mais Esther Brodsky est juive et le cocon protecteur que constitue Pamiers, en Ariège, où sa famille s'est réfugiée après avoir fui Paris, n'est bientôt plus très sûr : tous les juifs exilés sont encouragés à quitter la ville. Les Brodsky sont relogés à Saint-Girons et chaque membre de la famille va alors tenter de faire face à L Histoire, avec ses propres armes…
J'ai lu beaucoup sur la Seconde Guerre mondiale et je continuerai à le faire. Toujours avide de découvrir de nouveaux témoignages mais aussi de me plonger dans des oeuvres de fiction, je sais que je deviens exigeante quant à ces dernières. de fait, si Guetter l'aurore a été une bonne lecture, je ne peux pas dire pour autant que j'ai été émue voire bouleversée comme je l'ai été avec d'autres titres. Il m'a manqué un petit quelque chose… J'ai notamment trouvé la fin un peu trop rapide et je m'interroge sur l'efficacité réelle de cette double temporalité. le présent n'est, à mon avis, qu'un prétexte pour lancer l'histoire et je n'ai pas senti qu'il était essentiel de s'y attarder. J'ai cependant beaucoup apprécié que l'histoire se déroule en Ariège et mette en lumière ces deux attitudes antithétiques que sont la résistance et la collaboration. À tester peut-être auprès des adolescents de la même tranche d'âge qu'une grande partie des personnages…

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
En vérité, songea-t-elle, chaque mère juive, chaque père juif jouait la même comédie : il fallait présenter à ses enfants un visage neutre, voire optimiste, leur faire croire que tout allait bien, que leur existence était la plus normale possible.
Protéger les enfants de l'angoisse, de la peur, de l'exclusion, réussir à les nourrir, à les loger, c'était leur combat quotidien.

Mais retrouveraient-ils un jour leur vie d'avant ?
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Un cri déchire la nuit et la réveille en sursaut. La voix de Leah, sa mère, les appelle.
- Les enfants, debout, tout de suite ! On part. Maintenant !
Esther se redresse brusquement et jette des regards désorientés autour d’elle. Son cœur s’emballe. Elle bondit hors de son lit, affolée, incapable de se rappeler ce qu’elle doit faire. Dans ces moments de frayeur et d’angoisse, elle ne parvient plus à réfléchir ni à agir. Pourtant, tout ce qu’elle doit faire, c’est quitter sa maison, ce lieu qu’elle croyait son refuge.
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Les vacances de Noel et les célébrations du Nouvel An de 1943 furent sinistres. Les Allemands avaient investi la ville, faisant régner une tension extrême qui allait se transformer rapidement en terreur, Saint-Girons étant un lieu de passage stratégique entre la France et l’Espagne pour qui était capable de traverser à pied les Pyrénées. La ville attirait de nombreux candidats à l’exil : Juifs ou opposants politiques en fuite ; soldats alliés en déroute ou jeunes Français fuyant le travail obligatoire. Ils espéraient rejoindre Londres ou les zones de combat en Afrique. Les autorités allemandes, rendues plus agressives par leurs premières défaites contre les Alliés en Méditerranée, avaient donc envoyé en force à Saint-Girons les troupes de la Zollgrenzschutz, la police des douanes, installée au château de Beauregard, en bordure de la ville. Là, les soldats allemands et autrichiens dressaient des chiens féroces qu’ils emmenaient en patrouille dans les montagnes afin de donner la chasse aux fugitifs et à leurs passeurs, pour la plupart des bergers et montagnards aguerris des environs.

En raison des nombreux réseaux de résistance qui s’étaient développés dans le pays du Couserans, les attaques contre l’occupant s’étaient multipliées. En réaction, un commando de la Gestapo, dirigé par le capitaine SS Dreyer, était arrivé en ville et y avait pris ses quartiers. Il surveillait également la frontière, traquait et réprimait opposants et fugitifs.

Le capitaine s’était empressé de recruter des espions et des hommes de main parmi les Saint-Gironnais, créant dans toute la ville une atmosphère de suspicion atroce. La haine et la délation apparurent au sein d’une population qui, jusqu’alors, vivait en bonne entente. Dreyer installa son QG dans une villa dont la forme mauresque lui valut le surnom de « Mosquée ». Non loin de la bâtisse, la Milice française investit une maison dominant la gare, d’ou elle surveillait les allées et venues des voyageurs.
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LEAH ÉPROUVAIT UNE PEUR ATROCE, PEUR A POSTERIORI POUR CE QUE SES PETITS AURAIENT PU SUBIR SUR CETTE ROUTE, PEUR DE CE QUI, DORÉNAVANT LES ATTENDAIT.

ET HORS DE QUESTION DE LEUR AVOUER QU'IL ÉTAIT IMPOSSIBLE DE PARTIR : TOUTES LES FRONTIÈRES SE FERMAIENT, LES PAYS NEUTRES, COMME L'ESPAGNE ET LA SUISSE, REFOULAIENT LES RÉFUGIÉS, LES ÉTATS-UNIS NE DÉLIVRAIT PLUS DE VISA D'ENTRÉE.

ET POUR METTRE UN TERME À TOUT ESPOIR, LE GOUVERNEMENT DE VICHY VENAIT D'ANNONCER QU'IL N'AUTORISAIT PLUS LES JUIFS À QUITTER LE TERRITOIRE."
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C'est drôle, les français crevaient de faim et moi je crevais de peur. Tout le temps.

- Tu es retournée là-bas, après la guerre ?
- Une seule fois, oui. Mais c'était dur. Il y avait ceux qui étaient partis, ceux qui avaient disparu...

Je ne souhaite à aucune génération de revivre ça.
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