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EAN : 9782207115985
336 pages
Denoël (10/10/2013)
3.73/5   53 notes
Résumé :
Elle était la personne la plus triste, la plus solitaire qu’il avait jamais rencontrée : elle était la solitude incarnée, la mélancolie même… Modeste comptable dans un cabinet de San Francisco, Jim Messenger est un célibataire effacé et sans histoires. Dans le petit café où il dîne seul, il remarque une femme qui vient tous les soirs à heure fixe, mange le même repas, ne parle à personne : l’aura qu’elle dégage exerce sur lui une étrange fascination. Un jour, la mys... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Jim Messenger, comptable, célibataire, la quarantaine souffre d'une immense solitude dans l'anonymat de San Fransisco. Cette solitude va attirer son attention sur cette femme qui va devenir une énigme à ses yeux et cette énigme va se transformer en obsession. Lorsque Mademoiselle Solitude disparaît, le voici parti sur ses traces dans sa ville natale perdue dans le désert. On y découvre une communauté soudée dans les secrets et les non-dits et surtout très hostile aux étrangers…

Avant de lire cette Mademoiselle Solitude ( à l'intrigue et à la couverture assez fascinante), je ne connaissais pas du tout Bill Pronzini qui est pourtant visiblement un auteur de roman noir établi, consacré aux USA et qui a sorti de nombreux polars en France.

Dans cette mademoiselle Solitude parue en septembre dernier chez Denoël dans la collection Sueurs Froide, le talent de l'auteur saute immédiatement aux yeux. Pronzini sait y faire pour jongler avec les codes habituels du roman noir ( la belle inconnue mystérieuse, le héros fade qui va vite tremper dans une histoire qui le dépasse, une communauté de ruraux qui ont la détente facile...), afin de trousser une histoire à la fois haletante et qui prend le temps de décrire les personnages et l'ambiance d'une ville perdue en plein désert, et lestée par un lourd secret.

Un lourd secret qui se dévoilera au fur et à mesure d'une intrigue maitrisée et captivante de bout en bout, et dont le dénouement un poil prévisible n'altère en rien le charme évident de cette mademoiselle solitude.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Terne comptable célibataire et solitaire, Jim Messenger croise un soir, dans le dinner où il a ses habitudes, une femme qui lui semble encore plus seule que lui et dont émane une grande mélancolie. Des semaines durant, chaque jour, à la même heure, il observe cette âme esseulée qui le rejette sans ménagement la seule fois où il tente maladroitement de l'aborder. Pour autant, la fascination qu'exerce sur lui la jeune femme ne diminue pas. Pas même lorsqu'il apprend qu'elle s'est suicidée et vivait à San Francisco sous un faux nom. Jim Messenger n'a dès lors plus qu'un objectif, identifier cette Mademoiselle Solitude, comme il l'a appelé, et faire la lumière sur les raisons de sa mort.
Premier roman de Bill Pronzini traduit depuis bien longtemps en France (le dernier, si je ne m'abuse était le crime de John Faith, en 2001), alors que l'auteur a longtemps fait le bonheur des lecteurs de la Série Noire avec ses romans mettant en scène le détective sans nom, Mademoiselle Solitude est un bien beau retour.
D'une facture très classique – un personnage solitaire qui débarque dans une petite ville pour soulever le tapis sous lequel les habitants ont préféré glisser leurs sales souvenirs et leur mauvaise conscience – ce roman noir n'est pourtant pas commun. D'abord parce qu'il s'agit d'une belle réflexion sur la solitude, qu'elle soit désirée où le résultat d'une mise à l'écart imposée par les circonstances ou une communauté. Ensuite parce que son héros – pour autant qu'on puisse l'appeler ainsi – mue sous les yeux du lecteur avec un formidable naturel.
Rien ne semble forcé sous la plume de Pronzini. Les personnages prennent chair et surtout ne sont jamais monolithiques, figés. Les événements les façonnent, les changent et finissent par révéler ce qu'ils sont vraiment. C'est surtout le cas ici de ce Jim Messenger timide, coincé dans une existence et une routine dont il n'aurait jamais osé s'éloigner s'il n'avait croisé plus seul et mélancolique que lui, mais c'est aussi celui de tous les personnages avec lesquels il va entrer en contact dans la petite ville de Beulah plantée en plein milieu du désert du Nevada et que sa présence va profondément secouer.
Conventionnel sur la forme, Mademoiselle Solitude l'est moins sur le fond grâce au talent d'un Bill Pronzini qui sait donner à son intrigue, à ses personnages et à leurs interactions une véracité et une profondeur peu communs. On touche là, par bien des aspects, à l'essence du roman noir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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J'ai tout de suite été attiré par le titre et la couverture (en poche) de ce livre qui rend hommage aux tableaux d'Hopper. C'est l'histoire d'un comptable à la vie solitaire et un peu routinière, qui a ses habitudes dans un café. Depuis quelques temps, une mystérieuse inconnue y a également pris ses quartiers. Il se sent immédiatement attiré par elle, sentant qu'ils ont en commun le poids d'une immense solitude que la vie fait peser sur leurs épaules. Mais malgré plusieurs tentatives de rapprochement, elle refuse tout contact avec lui avant de disparaître du jour au lendemain. Qu'est-ce qui va le pousser à se lancer à la poursuite de "Mademoiselle Solitude" ? En tout cas sa vie s'en trouvera bouleversée.

J'ai beaucoup aimé ce livre, de facture assez classique, mais dont les personnages diffusent un certain charme. S'il ne révolutionne pas le genre, il a été une très bonne distraction.

A noter : le héros est fan de jazz et donne envie d'écouter sa playlist...
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Lorsque Jim Messenger entre dans le café Harmony de San Francisco, comme à peu près tous les soirs pour y dîner, il n'imagine pas que sa vie va en être totalement bouleversée. La vue d'une femme, qu'il surnommera très vite Mademoiselle Solitude, va éveiller en lui un sentiment diffus. Car cette femme incarne la solitude et la tristesse comme personne. Solitude et tristesse qui ne lui sont pas inconnues. Et lorsque celle-ci arrêtera de fréquenter le café tous les soirs, il va partir à sa recherche. Et il n'est pas au bout de ses surprises : un suicide, puis un périple dans une petite ville paumée dans le désert du Nevada où sa recherche de la vérité sera plutôt mal accueillie. Un polar de facture assez classique, avec néanmoins une petite musique mélancolique agréable au tympan (un petit blues ? d'ailleurs le personnage principal est amateur de jazz traditionnel). le personnage, loin du héros archétype américain, Jim Messenger n'est qu'un simple comptable. Un homme seul, sans grand relief. Et hormis sa passion pour le jazz, l'homme n'a pas spécialement de passions et vit sans excès. Quant aux personnes qu'il rencontrera, elles représentent l'Amérique profonde telle qu'on la connait dans la littérature, mais à chaque fois avec des nuances, plutôt une nuance de gris que du noir ou blanc. Bill Pronzini est un auteur connu aux États-Unis, mais peu publié en France. Est-ce que ce livre sort du lot ou cela fait-il partie des mystères du monde de l'édition ? En tout cas, « Mademoiselle Solitude » est une belle découverte et donne envie d'approfondir l'oeuvre de cet auteur.
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L'histoire du poor lonesome messenger.
Pour celles et ceux qui aiment la solitude.
Pour Bill Pronzini la solitude a une texture, une couleur, une odeur, une épaisseur et elle imprègne la vie, la peau et les vêtements de ses personnages. À commencer par les jours sans fin de Jim Messenger, petit comptable incolore et sans relief qui croise quelque fois à San Francisco le regard d'une jeune femme qui semble aussi esseulée que lui.
Jim surnomme cette jeune femme qu'il connait à peine : Mademoiselle Solitude.
Bientôt, le corps de Miss Lonesome sera retrouvé dans sa baignoire, les veines ouvertes.
Une étrange obsession s'empare alors du comptable qui se met en quête du passé de la mystérieuse jeune femme, seule et désespérée. Elle vivait à Frisco sous un nom d'emprunt et fuyait manifestement son passé. Jim part à la recherche de ce passé secret, meublant sa propre inaction et occupant sa propre solitude, jusqu'à Beulah, une ville perdue du Nevada où le drame semble s'être noué, poussant Miss Lonesome à la fuite.

[...] — Vous allez penser que je suis cinglé.
— Je le suspecte déjà à moitié.
— Elle me fascinait, dit-il, depuis le premier jour où j'ai posé les yeux sur elle. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi triste ni aussi solitaire.
— Et vous vouliez juste découvrir ce qui l'avait rendue comme ça.

Mais Jim n'est pas le bienvenu à Beulah, messager porteur de mauvaises nouvelles qui vient remuer les souvenirs de ce drame.
Mademoiselle Solitude était-elle réellement coupable de tout ce dont la petite ville l'accusait, jusqu'à la pousser à fuir et finalement se suicider ?
Sous les non-dits, les silences et les secrets, Jim va déterrer d'anciens cadavres et même provoquer de nouvelles victimes.

[...] Les placards de Beulah étaient bourrés de secrets. Plus, semblait-il, que dans la plupart des petites villes ; des secrets sordides, aussi. Et plus on secouait les portes du placard, plus on entendait cliqueter les squelettes.

Un livre, une écriture et une histoire plutôt classiques, déclinant les conventions du genre et pimentés de nombreuses références au jazz.
Un style élégant, au charme légèrement désuet, exempt de prétentieuse modernité : le bouquin date de 1995, avant l'avènement du ouèbe et Jim Messenger effectue ses recherches en bibliothèque !
L'intrigue est bien menée, sans trépidations excessives mais avec suffisamment de suspense, et l'on chemine avec plaisir en compagnie de Jim le citadin sur les pistes rocailleuses de ce far-west.
Pour faire la fine bouche, on regrettera juste quelques lourdeurs en première partie du roman, lorsqu'il s'agit de décortiquer un peu trop longuement les états d'âme du Messenger solitaire.
Bill Pronzini, que l'on découvre ici, semble avoir été un auteur prolixe et nul doute qu'on va l'inviter de nouveau dans notre bibliothèque.

Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
[...] Qu’est-ce que vous prévoyez de faire ? demanda Espinosa d’un ton ferme. — Je ne sais pas encore. Mais je peux vous dire ce que je ne vais pas faire. Je ne décamperai pas de Beulah la queue entre les jambes, comme beaucoup le voudraient. — Ça veut dire que vous allez chercher à créer encore plus de problèmes ? — Ce que je veux dire, shérif, c’est que je resterai là jusqu’à ce que l’un de nous découvre qui a essayé de me tuer ce soir. Et qui a vraiment assassiné Dave et Tess Roebuck.
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Depuis combien de temps fréquentait-elle le Café Harmony ? Pas longtemps, de cela il était sûr. Il leva les yeux de son dîner un soir du début juin et elle était là, seule dans un box voisin. La solitude nue qu'elle dégageait lui donna d'abord un choc. Il fut incapable de détacher ses yeux de la femme. Elle ne le remarqua pas ; elle ne voyait rien de ce qui l'entourait, ce soir-là ni aucun autre soir. Elle venait, elle mangeait, elle partait. Mais elle n'était jamais vraiment là, dans un café en présence d'autres gens. Elle était quelque part ailleurs - un endroit lugubre qui n'appartenait qu'à elle.
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Un individu solidaire ressent de l'empathie pour le sort malheureux d'un autre. Mais c'était plus que cela. Dans le jazz, il y avait deux sortes de blues : une tristesse simple, directe, personnelle, la tristesse des souvenirs passés et des profondeurs ténébreuses de l'inconscient ; et de l'autre genre, une détérioration et un déclin de l'esprit de l'individu, une sorte de chute irréversible vers une résignation plaintive et désespérée.
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[...] — Pourquoi tout le monde était-il si enclin à la croire capable du pire ? Était-elle détestée, pour une raison quelconque ?
— Incomprise, plutôt que détestée. Anna était quelqu’un de difficile à connaître ou à comprendre. À l’exception de sa famille, elle préférait rester seule.
— Solitaire. Quelqu’un de solitaire.
— De secret, en tout cas. D’autant plus après la tragédie. Elle a refusé de voir ou de parler à qui que ce soit.
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Personne ne naît aussi blessé, aussi solitaire et mélancolique. Il avait dû lui arriver quelque chose pour qu'elle en soit là. Quelque chose de si terrible qu'il ne pouvait même pas imaginer de quoi il pouvait bien s'agir.
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