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A mon rythme (c'est à dire finalement assez lent) je continue d'explorer la Recherche, et me voilà à avoir terminer le cinquième tome, à savoir La Prisonnière.

Il n'est pas facile de passer après le quatrième, Sodome et Gomorrhe, qui m'avait beaucoup plu. Ici, nous retrouvons évidemment le narrateur, qui, d'après deux mentions dans le texte, s'appelle Marcel, ah, quel hasard, qui accueille désormais chez lui Albertine, sa compagne, son amoureuse, mais également la source de bien des tourments.

En effet, La Prisonnière est le tome de l'amour, du couple, du désir, mais aussi celui de pulsions plus néfastes, la jalousie, la possession, la paranoïa, le désir de contrôle sur l'autre… que de joyeuseté n'est-ce pas.

Le couple Marcel - Albertine n'est pas le seul à être étudié par le narrateur / auteur puisque le couple formé par le baron de Charlus et le jeune Morel est également analysé sous différentes coutures.

N'étant pas un grand fan du couple Marcel / Albertine, je redoutais un peu la lecture de ce tome. Et il est vrai que cela n'a pas été le coup de coeur totale car ces deux là m'ont parfois bien agacé.

Mais il reste la plume fantastique de Proust, ses personnages à la fois si lointain et si proches de nous, et le souhait que j'ai d'arriver jusqu'à la fin de cette incroyable oeuvre qu'est À la recherche du temps perdu.
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Le hasard m'a fait tomber directement de Charybde, du côté de chez Swann, en Scylla, cette Prisonnière, nommée si mal à propos.
Pour ceux que Proust rebute mais qui, en tant que lecteurs, ne sont pas dénués de toute conscience professionnelle, ce triple salto s'avèrera pas si mal venu et, toute honte bue et devoir rendu à la littérature française, procurera un échantillonnage représentatif et , ce qui ne gâche rien autoporteur, de la Recherche.

Ainsi donc, juste deux mots, qui ne feront pas une critique, pour n'éclairer que ce titre inspiré et trompeur.

La confusion éclabousse de bout en bout La Prisonnière.
De façon évidente à l'endroit des genres et des sentiments.
Plus étrangement, ponctuellement bien qu'ayant une implication essentielle, et incroyablement à tel point qu'on s'interroge sur l'intention de l'auteur, par le renversement de l'ordre fixé par lui dans le titre, s'agissant de qui serait libre et ne le serait pas.

Car c'est bien Albertine qui se révèle page après page -elles sont nombreuses; phrase après phrase -elles sont longues et alambiquées sans autre nécessité que préciosité et obsession du détail; gentillesse et bouderie après bouderie et gentillesse- ne sont-elles pas mignonnes, parfaitement libre de ses actes et de son destin, ne se privant pas de le démontrer en point d'orgue.
Quand à lui, étriqué dans les préjugés de sa caste et son éducation, ficelé dans la toile de son introspection permanente et stérile, noyé dans ses calculs pathétiques visant à lui conserver la propriété d'icelle comme de lingots d'or ou toiles de maître, oncle Picsou de la relation prétendument amoureuse, tétanisé par sa peur primaire et enfantine et, couronnant l'ensemble, enchaîné dans son incapacité absolue à se libérer de tout cela.

Sans doute un régal, toutefois bien futile, pour les adeptes du Dr Freud, s'il en reste.
Quant au lecteur, dans le meilleur des cas, il digèrera, s'il a pris suffisamment d'élan...
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LA PRISONNIÈRE de MARCEL PROUST
Après ses découvertes sur les invertis et les lesbiennes, le narrateur installé Albertine avec lui dans la maison de sa mère. Il évite désormais Balbec craignant qu'Albertine fasse des rencontres féminines. Sa jalousie prend de l'ampleur et dans le même temps il s'interroge sur son amour pour elle, regrette Andrée et s'ennuie. Il apprend que du temps où il aimait Gilberte elle en voyait un autre et se demande s'il ne l'aime pas encore! de son côté la relation malsaine de Charlus avec Morel continue. Sa jalousie le pousse à isoler Albertine, à la tenir prisonnière tout en envisageant sérieusement de s'en séparer tant la surveiller des hommes comme des femmes s'avère compliqué.
Toute cette partie tourne autour de la jalousie du narrateur, de son indécision poussée au paroxysme, de ses états d'âme à géométrie variable, il est absolument insupportable et à un point tel que c'en devient comique.
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L'auteur qui se decrit ici comme jaloux et possessif ne supporte pas les amours homosexuels de sa fiancee Albertine et en fait une prisonnière en demandant à sa servante de la surveiller pour l'empecher de sortir: Albertine reussira neanmoins à s'enfuir avec la complicité de la servante afin de vivre sa vie librement au grand dam de l'auteur ! Un petit bijou ici la description psychologique est soignée et vaut le détour !
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La prisonnière, c'est Albertine avec qui le narrateur revient à Paris et accueille chez lui, sa mère étant absente.

La musique de Wagner passionne le narrateur.

Il apprend également la mort de Bergotte.

Le narrateur montre comment la jalousie redouble l'amour. Mais il ne m'a pas convaincu.

Où M de Charlus tombe en disgrâce en plein salon Verdurin, accusé d'homosexualité.

Le narrateur doute de plus en plus d'Albertine, ne se décide pas à rompre. Ce sera elle qui partira.

Il imagine même une relation entre Albertine et Gilberte…..

Quelques pages sur l'oeuvre de Dostoievski, ainsi que sur les écrivains bons maris qui ont écrit les oeuvres les plus perverses (Choderlos de Laclos) et d'autres qui écrivirent des contes moraux et furent de vrais tyrans (la duchesse d'Orleans).

Quelques citations :

« En réalité, en quittant Balbec, j'avais cru quitter Gomorrhe, en arracher Albertine ; hélas ! Gomorrhe était dispersé aux quatre coins du monde. »

« Cela aide à connaître l'âme, mais on se laisse tromper par les individus. Ma jalousie naissait par des images, pour une souffrance, non d'après une probabilité. »

« La vieillesse fatiguée aimait le repos. Or dans le monde il n'y a que les conversations. Elle y est stupide. »

« Si nous lisons le chef-d'oeuvre nouveau d'un homme de génie, nous y retrouvons avec plaisir toutes celles de nos réflexions que nous avons méprisées, des gaietés, des tristesses que nous avions contenues, tout un monde de sentiments dédaignés par nous et dont le livre où nous les reconnaissons nous apprend subitement la valeur. »

« Les grands littérateurs n'ont jamais fait qu'une seule oeuvre, ou plutôt n'ont jamais que réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde. »

« Mais ma chambre ne contenait-elle pas une oeuvre d'art plus précieuse que toutes celles-là ? C'était Albertine. »

« L'amour c'est l'espace et le temps rendus sensibles au coeur. ».
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2414
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La prisonnière, magnifique roman immobile, figé dans la jalousie maladive du narrateur, qui épingle l'amour et le laisse dessécher, perdre tout son précieux nectar pour ne laisser qu'une obsession de la propriété du corps de l'autre. Ce chef-d'oeuvre de la littérature française fait vivre et subir à ses personnages des montagnes de jalousies, des torrents de mensonges et tout un dédale de traquenards sociaux aux codes obscurs mais sans jamais se départir d'une élégance absolue de l'esprit.
Lien : https://cestarrivepresdechez..
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Le narrateur, piètre amant très tourmenté, atteint (entre autres) d'une jalousie maladive a emmené sa maitresse (mais l'est-elle vraiment au sens biblique du terme?) Albertine dans l'appartement de ses parents absents, de cette façon, elle y est cloitrée et lui appartient corps et âme. Sa possession est exclusive, il entend posséder (sic) Albertine pour lui seul et n'entend pas la partager avec ses amies « gomorrhéennes »,, s'imaginant à tort ou à raison qu'elle est, on dirait aujourd'hui lesbienne, de même qu'il imagine qu'il ne peut supporter que la jolie Albertine puisse se faire courtiser dans les salons qu'il fréquente, ainsi il sort seul. Ce qui ne l'empêche pas de s'interroger sur le bien fondé de cette relation en mufle qu'il est , en effet sa « fiancée » l'empêche de profiter d'autres femmes et de jouir d'autres rencontres. On peut supposer qu'Albertine, d'un milieu modeste accepte cette claustration non par amour, mais par intérêt ; étant mal née, elle ferait un excellent mariage mais elle finit par décider qu'il vaut mieux une liberté sans frein qu'un mariage de raison auprès d'un mari jaloux.
Le narrateur jaloux psychotique, qui pensait quitter Albertine, devenue sa possession, perdait tout intérêt à ses yeux, mais sa fuite lui fait comprendre le vide de sa vie sans elle et continuant d'exercer un chantage avec les moyens tortueux d'un jaloux malade, fait tout ce qu'il peut inventer pour la faire revenir, mais les échanges épistolaires n'y pourront rien changer. Albertine se tuera en faisant du cheval et ne pourra jamais revenir. le narrateur sera inconsolable et sera encore torturé par ses regrets, ses remords, mais ces douleurs me semblent être restées du domaine de l'intellectualité, tant la passion amoureuse physique est absente de ses réflexions. Un amoureux serait allé rechercher son amoureuse lui-même, par orgueil, et par infantilisé, le narrateur en est bien incapable.
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'' Mais quelle est l'énigme qui se dévoile dans cette couleur "jaune" du petit pan de mur, qui semble hésiter entre les caractéristiques de la lumière et celles de la matière ? le principe, dont Bergotte a l'intuition, mais qu'il n'arrive pas à expliciter, est qu'il faut considérer cet élément "si bien peint" en jaune dans ses rapports avec l'ensemble du tableau, parce que tout détail révèle en s'orchestrant la vision de l'artiste. Proust écrit dans le Temps retrouvé que "le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique, mais de vision" (IV, p. 474). le jaune de la peinture est "précieux" dans ses rapports avec le bleu des "petits personnages", avec le rose du sable, avec la recomposition de l'univers représenté sur toile : ce que Proust appelle, ailleurs, une "métaphore". L'explication de cette loi esthétique se trouve dans la partie de la Prisonnière où le héros propose à Albertine, la femme avec laquelle il vit, sa leçon sur le génie littéraire. À un certain moment, il établit un parallèle entre Dostoïevski et Vermeer en disant : "mais pour revenir à la beauté neuve que Dostoïevski a apportée au monde, comme chez Ver Meer il y a création d'une certaine âme, d'une certaine couleur des étoffes et des lieux" (III, p. 880). "Âme" et "couleur" s'équivalent dans cette explication : on pourrait remarquer que "la spiritualité relative à l'âme est transférée dans la matérialité de la couleur, tandis que la matérialité de celle-ci devient le dépositaire de la spiritualité", comme l'écrit Stefano Agosti. L'âme s'incarne, en-dehors du sujet, dans la couleur, tandis que la teinte est l'équivalent extérieur de l'impénétrabilité du moi. La peinture tonale du petit pan de Vermeer devient ainsi la structure de cette profondeur transposée ("traduite") hors de l'artiste. La couleur "jaune" du petit pan est le rendu visible de cette réversibilité entre l'intérieur et l'extérieur qui seule garantit la noblesse d'une oeuvre d'art. (...) '' Davide Vago
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Cinquième tome de la Recherche... : la fin approche avec soulagement! Proust nous replonge dans des salons pleins de chapeaux, robes à la mode, porcelaine très fine et bavardage vide ! Bien qu'il y ait des extraits intéressants sur la perception de la musique et de la peinture, je préfère encore les témoignages que l'auteur nous donne dans le journal du début du siècle dernier (avec les vendeurs ambulants qui passent sous les fenêtres par exemple) ou les paranoïas absurdes et bruyantes que l'auteur se fait sur Albertine jaillies d'une jalousie qui, loin d'être le fruit d'un amour passionnel, se réduit à une froide et égoïste envie de possession, presque Albertine était le chardonneret rare de l'empereur chinois de conte de fées à garder en cage, plutôt que de profiter de cette vie commune inattendue. Proust considère Albertine comme une "petite chose" à séduire, gâter et éduquer à la bonne société et à la culture en général. Même si ça nous choque de nos jours, je pense que c'était toujours l'un des plus grands espoirs d'une orpheline de l'époque. Heureusement, le FC 68 est arrivé ! Et on oublie à quel point la condition humaine en général et féminine en particulier, a avancé en 50 ans ! Mais je m'éloigne de notre Marcel que maître inconditionnel de la langue nous donne encore des phrases sinueuses et ciselées à la perfection, grâce auxquelles, le thème traité devient secondaire...
J'ai aimé moins que le précédent, même si du point narratif vous remarquerez un effort de complexité jusqu'à présent inattendu et se termine même avec un rebondissement ( que nous entendions arriver depuis longtemps parmi tous ces tire et ressort tilascionontilasciomilascitu, mais si Proust était le maître du suspense nous nous en serions aperçus depuis longtemps!). Encore deux volumes et la Quête du Temps Perdu sera mienne !
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Un livre un peu ennuyeux. Trois parties. Dans la première L'auteur s'enferme et s'isole pour mieux contrôler Albertine. Dans la deuxième, c'est grandeur et décadence de Charles chez les Verdurin. Dans la troisième et dernière partie, l'auteur se prépare à rompre avec Albertine et se fait prendre de vitesse.
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