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Carolina Sans Cuede (Autre)Carolina Sans Cuede (Autre)
EAN : 9782360010011
275 pages
Nestiveqnen Editions (21/01/2021)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Capturée par les humains, la femelle orque N'nâbel se voit enfermée dans leurs geôles comme un vulgaire animal. Elle voudrait faire comprendre aux humains qu'elle est la fille d'un puissant chef de clan orc mais, maltraitée et affaiblie, N'nâbel n'a plus vraiment la force de résister... jusqu'à l'arrivée de son voisin de cellule : un humain différent, plus chétif, mal adapté à ce monde de violence et de brutalité.
Etrangement, il semble être le seul à ne pas ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
D'Os et de Chair de Didier Quesne est le roman miroir de son autre roman, de Chair et D'os, mais les deux peuvent se lire de manière indépendante, chaque roman apportant un nouvel éclairage à l'histoire.

La rencontre entre un humain et une Arz'h ou la naissance d'un amour interdit…

Nous découvrons N'nâbel, une Arz'h qui, lors d'une traque destinée à ramener au sein de son clan un renégat, est faite prisonnière. Une épreuve aussi humiliante que difficile à vivre, mais qui va lui permettre de rencontrer Luso, un humain différent de tous ceux qu'elle a pu croiser jusqu'à présent. Ouvert d'esprit, bienveillant et gentil, il sera le seul à la considérer comme un être doté de raison et de sensibilité, et non comme un animal dangereux à abattre. Petit à petit, les deux vont se rapprocher et s'apprivoiser jusqu'à s'enfuir ensemble… le début d'une aventure dans laquelle leur coeur, ainsi que le nôtre, sera mis à rude épreuve. Ainsi, attendez-vous à quelques péripéties mouvementées, des scènes d'action parfois peu ragoûtantes, des rituels dont on comprend la philosophie, mais auxquels on n'aimerait pas participer, des moments tendus, mais aussi des instants de communion et de tendresse.

J'ai trouvé l'attraction entre N'nâbel et Luso un peu trop rapide à mon goût, mais cohérente au regard du contexte de leur rencontre, qui fait planer une aura de danger et d'urgence prompte à exalter les sentiments. En revanche, j'ai apprécié de sortir des sentiers battus en suivant la naissance et la concrétisation d'un amour entre deux espèces différentes : une orque ou plutôt une Arz'h, et un humain. Une relation à première vue compliquée, les deux espèces n'étant pas connues pour faire bon ménage, d'autant que chacune semble pétrie de préjugés sur l'autre ! À cet égard, ce roman pourrait être considéré comme une ode à la tolérance, à l'acceptation de la différence, voire comme un subtil plaidoyer en faveur de l'ouverture d'esprit.

Une histoire tout en nuances dans laquelle la frontière entre bestialité et humanité s'étiole…

Car plus les liens entre N'nâbel et Luso se resserrent, plus les barrières entre les deux espèces sautent ! Chacun prend ce qu'il y a de meilleur chez l'autre : N'nâbel s'ouvre à ses sentiments, apprend à dépasser son éducation pour exprimer sa joie, ses émotions et son désir, et Luso s'endurcit, découvre de l'intérieur une espèce que l'on pourrait croire bestiale, quand elle se révèle bien plus proche des humains qu'on ne pourrait le penser. J'ai, pour ma part, apprécié que l'auteur, en jouant habilement sur les situations et le vocabulaire, brouille complètement la frontière entre humanité et bestialité, les deux nous apparaissant bien souvent intrinsèquement liées.

Les humains se révèlent faibles face à plus fort, violents et monstrueux devant plus faible, lâches dès qu'ils le peuvent, mais certains comme Luso sont capables de noblesse d'âme et d'un courage indéniable. Quant aux Arz'h, ils sont guidés par leur sens de l'honneur, une certaine pudeur dans l'expression de leurs sentiments, et un vrai sens de la solidarité. Mais certains sont également capables de bestialité, de duperie et de mensonges, tout comme ces humains qu'ils évitent ou considèrent comme des proies.

Rien n'est donc tout blanc ni tout noir dans ce roman, ce que vont d'ailleurs découvrir N'nâbel et Luso, dont l'amour contre nature, du moins aux yeux de tous, va les mettre en danger, et les pousser à devoir faire des choix douloureux et des sacrifices ! En plus de leur différence d'espèce qui va susciter bien des tensions, un obstacle, peut-être encore plus grand, se dresse devant eux, Luso n'appartenant pas à ce monde…

Une héroïne touchante à l'image d'une romance qui transcende les différences…

Si les lamentations de N'nâbel ont fini par m'agacer, j'avoue avoir été touchée par sa douleur et la manière dont son coeur et sa raison se disputent âprement. Cela est d'autant plus touchant que de par son éducation et sa nature d'Arz'h, la jeune femme n'a pas été préparée à faire face à cette avalanche d'émotions qui l'assaille, ni à ce bonheur mêlé de crainte face au futur. Alors, elle se débrouille comme elle le peut, alternant entre des périodes d'exaltation où seul l'instant présent compte, et d'autres où la peur du lendemain lui fait ressentir un désespoir difficile à juguler. Entre les deux, elle fait de son mieux pour soutenir Luso dans sa quête, quitte à sacrifier une partie de son âme.

Quant à Luso, il a été un point de frustration pour moi. Son histoire ayant été contée dans le premier tome, que je lirai avec plaisir, l'auteur ne nous fait pas part de son point de vue dans ce tome-ci. Cela m'a gênée dans mon attachement au personnage que j'ai néanmoins trouvé courageux et d'une volonté de fer. Malgré ce monde qui n'est pas le sien et qui est empli de dangers, parfois cauchemardesques, il saura garder la tête froide et avancer un pied après l'autre, sans jamais faire montre d'un orgueil mal placé, ni d'une agressivité injustifiée… L'une de ses décisions m'a peut-être surprise, car unilatérale, mais on ne peut que comprendre ses motivations.

En plus de la relation entre N'nâbel et Luso que l'on prend plaisir à voir évoluer, j'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur a réussi à développer la communication entre ses deux protagonistes, rendant leurs échanges verbaux succincts et pourtant forts en sens. Ainsi, malgré la barrière de la langue, les deux ne parlant pas le même langage et ne pouvant se comprendre entièrement sans la présence d'un mage, N'nâbel et Luso ont réussi à développer leur propre mode de communication, fait de gestes, de mimiques, de postures et de regards. N'nâbel, qui a appris à ne jamais fixer les personnes dans les yeux, va apprendre à lire dans ceux de Luso, auquel elle voue un amour total et inconditionnel. Quant à ce dernier, il semble se ressourcer auprès de N'nâbel qui lui permet d'avancer malgré les difficultés et les obstacles.

Un univers de fantasy immersif, entre culture Arz'h et similitudes avec notre propre monde…

L'amour prend une place importante dans ce roman de fantasy, mais l'auteur ne néglige pas pour autant son univers qu'il rend particulièrement immersif. La plongée dans la culture Arz'h est fascinante, l'auteur nous exposant petit à petit le mode de fonctionnement des Arz'h, leur système d'organisation politique très hiérarchisé, leurs croyances, leurs us et coutumes… Quant à ce monde qui se dévoile à nous et que l'on parcourt à grandes enjambées, il se révèle différent du nôtre tout en lui ressemblant en certains points : intolérance et préjugés, sentiments de supériorité des uns sur les autres, violences, domination…

N'oublions pas non plus ce patriarcat bien présent qui condamne N'nâbel à toujours devoir justifier et à prouver que non, toutes les « femelles » ne sont pas obligées de se cantonner au rôle de mère qu'on leur a assigné. Elle fera d'ailleurs preuve de beaucoup de courage et de ténacité pour s'imposer parmi les hommes de son clan. Heureusement, le père de N'nâbel et chef du clan ne partage pas cette vision sexiste et rétrograde de la femme. Il a toujours élevé sa fille pour qu'elle lui succède, au grand dam des autres membres du clan qui ne voient pas d'un bon oeil qu'une femelle dirige le groupe. Certains feront d'ailleurs tout pour saper l'autorité de leur chef et remettre en question sa légitimité, de manière à pouvoir imposer un dirigeant mâle.

Le père de N'nâbel m'a impressionnée par son ouverture d'esprit, sa force de caractère et son sens politique qui lui permet d'imposer fermement et progressivement ses idées. Fin stratège en même temps que père aimant et attentif, c'est un homme bon qui fera de son mieux pour concilier l'amour de sa fille, et la pérennité de son clan menacé aussi bien par des dangers extérieurs, qu'une menace bien plus vicieuse provenant de l'intérieur... le grand Mage du clan est également un personnage secondaire que j'ai pris plaisir à découvrir et à suivre, ce dernier faisant preuve d'une certaine tolérance et de beaucoup de sagesse. Il sera un allié de taille pour N'nâbel, qui sera néanmoins gênée par ses intrusions intempestives dans sa tête et sa tendance à lui rappeler ce qu'elle préférerait oublier…

En conclusion, D'Os et de Chair nous offre une histoire d'amour originale entre deux êtres qui ne sont pas de la même espèce et que tout semble opposer, mais qui se révèleront parfaitement complémentaires dans leurs différences. Faisant preuve d'audace, Didier Quesne signe ici un roman atypique dont la narration suit la structure de pensée d'une héroïne non humaine, mais pourtant portée par les mêmes élans passionnés. Entre un amour interdit qui ouvrira les consciences, en même temps que le chemin de la tolérance, et une aventure menée tambour battant, voici un roman parfait pour les amateurs de romans de fantasy jouant avec brio et élégance sur les sentiments de ses personnages, et un univers dont on découvre progressivement les particularités.
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Les traditions ont la vie dure. Elles empêchent le développement de nouvelles pensées et d'actes. Majoritairement les traditions sont basées dans la violence, le confinement dans l'ignorance, la servitude dans des comportements dominants sur dominés. Que ça soit chez les Arz'h, les Dibs, les humains d'ici ou du livre.
Changer toute une société ne peut se faire que par le haut. Ici le chef de clan Brahe, est confronté aux respects de certaines traditions qui sont la colonne vertébrale de son clan, et l'acceptation et la mise en place de nouveaux concepts, idées pour améliorer son clan.
Les Arz'h connaissent peu de choses des Humains, et inversement. Les premiers sont des prédateurs et les seconds leurs proies. Les humains n'ont aucun code de respect, à l'inverse des Arz'h, ce qui fait le choc des cultures quand les humains s'adressent à des Arz'h en piétinant leur code de communication-respect. Même si le dire des humains ne se voulait pas offusquant en s'adressant à un Arz'h ainsi que la façon de le faire, comme de regarder son interlocuteur dans les yeux, est perçue comme le menacer.

Ici on suit N'nâbel, de la tribu des Arz'h, fille du chef de clan Brahe. Deux êtres intelligents, sensibles, pensants qui sont plus humains que la majorité des humains. Ce qui fait écho à notre propre humanité, qui est pleine de contradictions, de violences, de stupidités de l'âme, mais parmi elle, y vivent des êtres sages qui ont une grandeur d'âme.

Tout du long de la lecture on nage dans les ressentis de N'nâbel : le bonheur, comme le malheur, la joie comme la colère. Car en tant que fille de chef, elle ne doit rien faire ou dire qui pourrait mettre la honte, le déshonneur sur son père. Elle doit avoir une attitude irréprochable, ce qui est fatigant émotionnellement. Et même quand c'est le cas, cela n'empêche pas des Arz'h, comme Eskadê'h qui voudrait être chef à la place de son père, de la harceler pour essayer de la déstabiliser, de la discréditer pour faire ainsi levier sur son père.

N'nâbel découvrira le plus beau des sentiments, qui est l'amour. Mais tomber amoureux d'une autre espèce, va à l'encontre de tous les codes. Elle vivra, ressentira des sentiments confus de l'amour : l'inquiétude de son être aimé quand il est seul, mais aussi la peur d'être rejeté par lui, et l'angoisse de la séparation, de ressentir ce vide abyssal après avoir connu une énorme joie et chaleur que procure l'amour. Elle sera prête à tous les sacrifices par amour de sa moitié qui la fait vivre. Son aventure la transformera, elle ne sera plus celle que l'on a connue au début du livre.

Une magnifique histoire d'amour de Didier Quesne, dans ce monde fantasy.
Au début je trouvais le texte un peu trop compact, mais je m'y suis habitué, sauf aux majuscules manquantes après les points d'exclamations et d'interrogations.
L'illustration de couverture de Carolina Sans Cuende, est très belle, mais ce n'est pas comme ça que je m'imaginais N'nâbel ni le décor en arrière-fond.

Et sans oublier, merci à Babelio et aux éditions Nestiveqnen pour ce livre.
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Didier Quesne nous avait laissé sous le coup d'un superbe roman «  de chair et d'os » en 2013. IL nous y contait l'histoire d'un homme e nôtre monde propulsé dans un monde fantasy et y découvrant une autre civilisation ( celle des orcs). Il s'agissait là d'un superbe livre d'apprentissage mais aussi une romance inhabituelle entre deux êtres que tout sépare ( du moins au départ). C'était une grande claque contre les préjugés, un cri pour la paix ; On pouvait y voir même des échos de western pro-indiens ou le pionnier découvre une civilisation indienne allant au-delà des clichés. J'avoue alors avoir pensé souvent au superbe film de Howard Hawks » La Captive aux yeux clairs » ou a des passages de « Little Big Man ». Enfin, le livre raconté par les yeux du même protagoniste suivait son évolution de la terreur pure à l'intégration et son éveil amoureux décrit de façon extrêmement sensible. Il faut cependant avouer que l'on restait sur sa fin. Ce qui est paradoxal pour l'un des romans de fantasy français les plus riches et les plus sensibles du genre.
En fait, on se retrouvait devant ce fait paradoxal ; On n'avait qu'un point de vue sur l'histoire celui de Yves Loussois ,terrien moyen.
Voici qui est réparé et de superbe manière par ce roman qui s'intitule « D'os et de chair », véritable roman-miroir que nous offre l'auteur et les éditions Nestivequen aux trop rares productions.
Roman-Miroir ? Eh oui car nous allons revivre la même histoire vue par N'nâbel, femelle orque ( ou plutôt Arz'h) mais ce n'est en aucune façon ennuyeux . Nous avons vraiment l'impression de lire tout autre chose ; Et l'auteur se faufile avec aisance dans la peau d'un représentante d'une autre espèce, féminine qui plus est.
On assiste avec étonnement, puis avec naturel à la découverte de l'espèce humaine par l'héroïne. L'auteur passant avec brio, par le récit de N'nabel de l'étonnement à l'acceptation. Il nous fait ressentir aussi le poids des coutumes et à l'étonnant mixage auquel l'héroïne se plie pour intégrer son amour à ses croyances. C'est une véritable gageure que l'auteur sait rendre avec sensibilité par le biais d'une écriture cristalline et colorée et d'un style agréable qui vous empêche à tout moment de décrocher pour ne vous lâcher qu'au tout dernier .mot ; (mais vraiment dernier) ;
L'atmosphère et les décors de cet histoire participent à son charme. On se sent indéniablement projeté au coté de l'héroïne et on partage ses émotions pendant le périple du couple à travers des contées hostiles ;
Parler des personnages de l'histoire serait un régal, tant l'invitation est constante. Monstres, Arz'h et humains gagnent en épaisseur vue par d'autres yeux. Vers la fin du livre, on en arrive ( et là bravo à Didier Quesne) à penser connaître mieux la planète de N'nabel que la Terre. le sens du merveilleux de l'auteur nous rappelle ici Jack Vance ou Philip José Farmer. Les amateurs de Science-Fiction y trouveront également leur compte, tant on est dans un vrai planet-opéra comme chez Anne Mc Caffrey ou Laurent Genefort.
Quand aux principaux héros le portrait de N'nabel conjugué à celui du roman précédent est inoubliable. Écartelée entre eux mondes, attachée à son amour mais rusée et forte, elle devient l'un des personnages féminins les plus attachants de la littérature de fantasy.
Le personnage de Yves Loussois gagne lui aussi énormément ; Vue par les yeux d'une femme amoureuse, il apparaît moins fort mais aussi plus sensible. On ressent beaucoup mieux sa fragilité que dans le premier roman ou était surtout souligné sa faculté d'adaptation. Concernant les autres personnages, ils gagnent eux aussi bons ou méchants à ce nouvel éclairage, notamment la société arz'h.
Alors ? Roman indispensable pour qui connaît l'histoire ? Oui cent fois oui, et si vous n'avez pas lu le premier de ce dyptique, je gage que vous aurez une irréprésible envie de vous précipiter sur l'autre volet «  de Chair et d' os», dans la même collection.
Enfin,ajoutons que la splendide couverture et les miniatures intérieures de Carolina Santa Cuende font de ce livre, on seulement un roman passionnant mais un bel objet.
Alors bravo à Didier Quesne et aux éditions Nestiveqnen dont on espère d'autres ouvrages de cette qualité.
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Avant tout, je tiens à remercier Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Nestiveqnen pour ce passionnant partenariat.
C'est le roman-miroir à de chair et d'os publié en 2013 et qui, je suppose, doit retracer l'histoire de Luso puisque D'os et de chair nous permet de découvrir son pendant : le récit de N'nâbel.
Bon, dans la quatrième de couverture du premier roman, le héros s'appelle Yves… ce n'est donc pas Luso ? C'en est encore plus intrigant et me donne davantage envie de le lire.
On verra ça pour une prochaine lecture/chronique, il est temps que je me penche sur D'os et de chair :

N'nâbel est une femelle orc (ou plutôt Arz'h) pas comme les autres. Elle a été élevée par son père, Brahe, chef de clan. Elle se comporte comme un mâle, ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Lorsque l'un des membres de la tribu fuit après avoir été mis au banc du groupe, elle est chargée de mener la chasse contre lui. Cela la mène jusqu'aux territoires humains où elle est capturée. Durant son emprisonnement, elle fait la connaissance de Luso, un humain pas comme les autres, avec qui elle parvient à s'enfuir.
Dans ce roman, on découvre la vie des orcs dans le clan de Brahe, leur culture, leur croyance du Grand Ours, les rituels qui y sont associés, les relations qu'ils entretiennent avec les humains, mais aussi avec les Dib, de redoutable créatures sauvages. C'est très complet et ça prend beaucoup de place dans l'histoire, c'était super intéressant et j'ai adoré ça.

En ce qui concerne les personnages, je n'ai eu aucun mal à m'attacher à N'nâbel, elle est touchante, surtout dans sa relation avec son père. J'ai aimé découvrir les coutumes des Arz'h avec elle, parcourir la sylve à ses côtés. Sa race est principalement patriarcale pourtant, elle est forte et se débat pour être considérée comme l'égale des guerriers, ce qui est loin d'être gagné. Il n'y a qu'à la fin où elle m'a un peu saoulée : je comprends son chagrin, mais pendant un temps, elle refuse de comprendre Luso et de se mettre à sa place. Elle m'avait habituée à être plus intelligente.
En ce qui concerne Luso, je crois que je l'aime bien, mais c'est difficile de me faire une idée plus précise de ce que je ressens pour lui parce qu'on ne le voit qu'à travers les yeux de N'nâbel, on ignore ce qu'il pense, donc l'avis qu'on a de lui est biaisé par la subjectivité de la narratrice.
Les autres personnages sont super bien dépeints, ce qui est étonnant parce que le roman ne fait que 275 pages. Tout est dit sur Brahe, le Grand Mage ou Eskâde'h. Même Agol qui n'est là que dans les derniers moments a su m'être agréable de par son attitude et ses raisonnements. Seul Hessois m'a laissée indifférente, il est mystérieux mais j'ai trouvé que dans ce récit, il était totalement inintéressant.

Quant à l'histoire, elle est plaisante. Je me suis laissée prendre par l'intrigue et embarquée sans problème dans l'aventure. Ma seule déception est le passage de Lloussoo et N'nâbel dans la cité humaine, c'était court et trop succinct à mon goût.
Honnêtement, je ne m'attendais pas à ça… je pensais que ce serait plus bourrin, moins subtil.
Sans compter que j'ai découvert la plume de l'auteur qui était fluide et agréable. IL faudra que j'essaie d'autres lectures de lui.

Bref, ce fut une chouette surprise. J'ai adoré ce roman.
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Je suis fille de chef et je ne suis jamais faite au protocole. Je suis N'nâbel, une Arz'hed. Mon peuple est lié à l'Ours, il nous a façonné à son image ou à son imagination, je ne le sais et je n'entre pas dans ces pérégrinations. Les humains ont été vus comme des proies, mais ils sont armés et les utilisent sans honneur. Mon père Brahe a proclamé l'arrêt de notre chasse envers eux, mais aussi les commerces...

Didier Quesne ne s'arrête jamais : il voyage sans cesse, effectue ses recherches, rentre pour les thèses de ses étudiants et écrit régulièrement. Il a d'ores et déjà publié treize romans au sein de la maison d'édition aixoise Nestiveqnen, spécialisée dans l'imaginaire livresque, artistique et jeux de rôles (et je leur remercie de m'avoir permise d'effectuer cette semaine spéciale pour eux sur le blog). Carolina Sans Cuende est l'illustratrice de ce roman, que ce soit la couverture et les illustrations intégrées dans le texte, vous ne pourrez que les admirer. La plume est envoûtante, ouverte d'esprit, tout en poussant des interrogations humaines et d'autres natures. J'avoue que je ne m'attendais pas à certains rebondissements, l'originalité est au rendez-vous et permet de voyager davantage. Sachez que l'auteur a également sorti le roman miroir à celui-ci : de chair et d'os (je ne vous dévoile pas l'intrigue pour éviter de vous spoiler)...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
p.228.
- Est-ce cela un Arz’h ? non, mes aînés ! ce n’est pas cela un Arz’h ! un Arz’h est noble, il domine ses colères, il fait taire ses ressentiments, il connaît la noblesse de l’acceptation, la hauteur de l’abandon, la joie du pardon, et l’immense force du doute ! Eskadê’h connaît-il le doute ? non. Eskadê’h sait-il le bonheur du pardon ? pas davantage. Moi, l’humain, le faible, le jeune, je sais le doute ! je connais le pardon, et j’accepte votre jugement. Moi, l’Humain, je me sens plus Arz’h que cet animal nommé Eskadê’h ! moi, l’Humain, je suis Arz’h ! Écoutez-moi ! Écoutez-moi car je suis Arz’h !
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p.29-30.
Puis, je ne sais par quel moyen, ils réussirent à m’attacher les bras. J’étais immobilisée. Un cri de victoire jaillit de ces six gorges que j’aurais volontiers arrachées. Je ne voyais rien, ne pouvais plus bouger, mais je sentais ce qu’ils faisaient. Poussant des ahanements bestiaux, ils me retournèrent difficilement et forcèrent à rester sur le ventre et, ô Grand Ours ! l’un d’eux s’allongea sur moi. Il puait. Il puait l’urine et le mâle. Il tenta d’arracher ma jupe de cuir épais, mais ne réussit qu’à se retourner ses griffes ridicules. Son souffle rapide ne laissait aucun doute sur son état d’esprit. Cet Humain, cette proie voulait copuler avec, non pas avec, mais sur moi ! il voulait m’utiliser pour se satisfaire ! quelle espèce est suffisamment veule pour imposer son désir sexuel à un être sans son consentement ? comment cette race chétive peut-elle oser se penser si supérieure aux autres qu’ils en deviennent ses objets ?
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p.147.
Mon ami s’approcha brusquement de moi, mais je ne bougeai pas, m’étant parfaitement accoutumée à ces contacts, à cette habitude de ne pas respecter la distance correcte. Il me prit la patte et me dit :
- N’nâbel, ma N’nâbel..., me dit-il. Je serais mort vingt fois sans toi. Je serais perdu sur ce monde à la fois trop proche et trop différent du mien. Je crois que je serais devenu fou, si tu n’étais pas là. Alors, oui, je t’aime. D’une façon que je ne l’explique pas, que je ne comprends pas, mais je suis bien quand tu es là, je comprends ce que tu penses. Parfois, je sais même ce que tu vas dire, et j’admire ta façon d’être. Je ne sais absolument pas ce qu’est ce sentiment. Si c’est de l’affection, de l’amitié, de l’amour, et je crois bien que je m’en fous. Ce que je sais, c’est que je ne veux pas te blesser, te faire du mal, ou t’attrister.
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p.95.
J’ai senti que tu étais différent. Il est vrai que tu es le seul Humain que j’aie rencontré qui ne soit pas arrogant ou terrifié. À croire qu’à part toi, votre race ne connaît que deux sentiments : l’arrogance et la terreur. Qu’un Arz’h apparaisse à l’orée d’un bois, dans un champ, sur une route, et c’est l’affolement. On court partout, on sort les chiens, les fourches, on vient le provoque, on le traite de bête, de monstre...
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p.21.
J’avais rassemblé ma troupe et prononcé un petit discours pour leur expliquer ce que je voulais faire et comment nous allions nous y prendre. Ce fut ma première erreur. Un dominant n’explique pas. Il décide, sans se soucier de savoir si les autres sont d’accord ou non. Expliquer, c’est se justifier, se placer en position inférieure.
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