Mythologies, méditations partagées sur le ton de la révélation, explorations étymologiques pour creuser la naissance des idées, c'est le monde du « Dernier Royaume » (ici le tome XI). Il faut s'y préparer, comme on se prépare à la précision, à la grandeur tragique des Ombres errantes de Couperin (le titre du tome I). Les obsessions de
Quignard s'y retrouvent — la parole, l'écriture, la lecture silencieuse, la naissance, le sexe, les religions et même les phrases : « Ne me parle pas de la mer, plonge. Ne me parle pas de la montagne, gravis. Ne me parle pas de ce livre, lis, avance plus loin encore la tête dans l'abîme où ton âme se perd », ces mots étaient déjà présents dans
Critique du jugement. Une culture exceptionnelle (voir les deux incantations égyptiennes pour soumettre à l'amour un homme et une femme). Plus de confidences biographiques que dans les tomes précédents.
Quignard nous laisse travailler sa lecture comme l'orpailleur tamise pour trouver l'or. Des exemples dans les citations jointes.