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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
" Il se raconte (...) il dit sa soeur, ses parents, sa mère, la truelle du pépé maçon qu'il n'a pas connu, la légende de son travail avec des archéologues (...) il se moque avec tendresse (...) de sa décision à lui de venir sur un
coup de tête, de mesurer à l'envers le chemin parcouru par les siens, juste par une sensation d'urgence, que peut-être il dispose encore d'un peu de temps pour réjouir une dernière fois sa mère, l'urgence oui, mais
aussi ce clin d'oeil du destin, le cadeau d'une cliente, -Le Christ s'est arrêté à Eboli-, lu dans l'avion comme un formule magique vers cet ailleurs d'autrefois. "(p. 49)

Un fil conducteur : ce livre , "Le Christ s'est arrêté à Eboli "pour dire la misère de l'Italie du sud, ainsi que la période noire du fascisme et du gouvernement de Mussolini..
- "Carlo Levi, -Le Christ s'est arrêté à Eboli.
Pippo prend le bouquin de poche, touché et surpris du cadeau (...)
-L'histoire vraie d'un médecin antifasciste assigné à résidence, "confiné" en 1935 dans le Mezzogiorno par la police de Mussolini. Il découvre une région misérable, au sud de Naples. Aucun miracle en vue, Dieu se conduit en faux-jeton." (p. 32)


Période vécue par le grand-père du narrateur, Pippo ! Ce dernier, fils et petit-fis d'émigré italiens, est né en France, est devenu architecte, compensant les très dures vies de son père, et grand-père, maçons. Il décide sur un coup de tête et dans un état de choc émotionnel [sa mère est atteinte d'Alzheimer] de partir sur la terre de ses ancêtres, pour comprendre l'histoire de sa famille d'exilés, ainsi que pour offrir sans doute une sorte de cadeau à son "paternel" et à sa mère, pour faire revivre "l'épopée de l'aïeul"... !

Captivée par l'histoire de Pippo et de ses anciens !... Juste une remarque des plus subjectives : le Prologue provoque sûrement questionnements et suspens...pour ma part, ce fut plutôt un sentiment de perplexité...Ce prologue, à mon sens ajoute soit, du mystère, qui sera apprécié de certains lecteurs...et à d'autres, comme moi, peut-être une impatience à rentrer au plus vite dans le coeur de l'histoire !! [ Nous n'aurons l'explication que dans les toutes dernières pages !!]


Une très, très intéressante lecture qui m'a fait de plus , découvrir deux archéologues dont une femme au parcours incroyable, au demeurant !! : Paola Zancani et son acolyte Umberto Zanotti, qui furent relégués en 1933-1934 par Mussolini dans un coin perdu du Cilento, une région du sud de l'Italie, très pauvre; c'est lors de cet exil politique qu'ils feront des fouilles et mettront à jour un sanctuaire d'Hera, prouvant que la Grèce avait colonisé l'Italie des origines.... Nous pouvons y voir plusieurs symboliques: En premier chef , nous sommes tous des migrants...nous apportant mutuellement des enrichissements intellectuels, humains !!
Le savoir, et toute recherche sont universels, sans frontière...Mais tout cela ne convient pas à la politique fasciste et au "duce"... qui refusent tout net les apports extérieurs pouvant constituer la richesse de la nation italienne ....
" L'autre, Don Oreste, je m'en souviens comme d'hier, continue son cours de fascisme ordinaire, sentencieux pire qu'un cureton de village :
-Les racines de notre peuple sont dans la romanité, pas dans la langue ou la pureté de la race. Notre duce dit qu'il n'est plus de race qui puisse prétendre être à ce stade. le ciment de notre nation, de nos masses populaires c'est l'héritage romain à perpétuer jusque dans chaque détail quotidien. " (p. 157)

Notre héros, Pippo, le petit-fils d'émigrants italiens, va rencontrer un grand nombre de personnes liées plus ou moins à son grand-père, dont Pina, aujourd'hui, une très vieille dame qui fut son grand amour, qui lui restituera le parcours incroyable de ce Tino, maçon, personnage des plus vaillants dans une période historique très noire...

De nombreuses surprises, révélations terribles... impacteront désormais le présent et surtout l'avenir de Pippo... Je n'en dirai pas plus...car cela serait "gâcher" la lecture à venir , des camarades babéliotes et autres !!!

L'occasion pour l'auteur de parler des régimes totalitaires, du "fascisme ordinaire", des migrants et de l'esprit de résistance, toujours nécessaire, vital, pour ne pas laisser la barbarie prendre le pas, dans le monde... et il y a toujours bien du boulot !!!!

Ce roman nous offre parallèlement de très fines remarques, analyses sur l'archéologie, l'histoire des civilisations....ainsi que sur les mensonges de l'Histoire véhiculés par les gouvernements totalitaires, mais pas seulement !...

"Les vestiges de cités antiques ne sont pas des souvenirs mais des promesses d'avenir. (...)
-Sauf si on considère l'avenir comme une réplique du passé. Et que le modèle idéal de société est celui de nos ancêtres" (p. 140)

Un texte très dense, aux phrases toujours très nourries, longues...éclatant de détails, de qualificatifs, de digressions... Il faut être concentré, attentif...mais ce roman en vaut largement l'effort" !!!...


J'allais omettre la très belle réussite de la double jaquette choisie pour ce roman, à l'image du récit qui balance en permanence, entre passé et présent : la couverture mobile illustrée d'un beau cliché en noir et blanc de Ferdinando Scianna, d'une jeune femme à un balcon, et sur la couverture de l'ouvrage, en couleurs,la reproduction de la fresque de la tombe du plongeur à Paestum...

Un immense double MERCI , l'un aux éditions Phébus, ayant eu la gentillesse de m'envoyer ce nouvel ouvrage de Michel Quint...et l'autre adressé à Babelio [ pour la dernière Masse Critique ]

NB: une parenthèse hors sujet mais à laquelle je tiens.... Très heureuse de retrouver ce fil de départ symbolisé par le texte de Carlo Levi, "Le Christ s'est arrêté à Eboli", lecture qui m'a marquée il y a de nombreuses années... comme j'en avais énormément apprécié l'adaptation cinématographique. Je souhaite bien fort... que ce livre très dense , donne en plus envie de relire ou de lire ce texte de résistance...d'une grande qualité littéraire et humaine !... En tout cas, personnellement, c'est mon envie immédiate: relire ce texte de Carlo Levi !
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A 40 ans Filippo Pugliese, dit Pippo, est un petit fils d'émigrants italiens. Cependant il ne connaît rien de sa famille alors, à l'heure où sa mère, Régine, semble perdre la mémoire, il se décide de laisser son travail d'architecte de côté, ses maîtresses, pour s'envoler, avec comme lecture le livre de Carlo Levi : le christ s'est arrêté à Eboli, sur les traces de son grand-père. Valentino, dit Tino vient du sud de Naples, région très pauvres et depuis quelques années de nouveau traversée par des migrants Libyens et autres de la méditerranée. La première personne que Pippo va rencontrer c'est Gina Crocco, la directrice adjointe du musée. Elle est veuve d'un mari mort d'une balle perdue dans un mauvais règlement de comptes. C'est une véritable tentation vivante. Notre Pippo va t-il y succomber ! Tout en sensualité, comme traductrice, elle va le conduire à cette vieille femme Giuseppina. Et c'est cette dernière qui va lui révéler qui était réellement son grand-père, qui était cet homme avec sa truelle qui travaillait pour les deux archéologues Zanotti et Zancani assignés à résidence pour antifascisme.

Tout en couleur, en sensualité, en cruauté, l'auteur nous plonge dans un monde mafieux, intense entre passé et présent, entre découvertes archéologiques des années 40 (un peu longues par ailleurs sur quelques pages) et réalité d'aujourd'hui, entre recherche de racines et traversée d'hommes encore en migration...Ces Italiens qui ne veulent pas des migrants ou qui les exploitent à leur profit, ont oublié d'où eux même, ils venaient ... de Rome ou d'Athènes ?

Merci aux éditions Phébus et la plate forme NetGalley pour leur confiance.
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J'aime beaucoup Michel Quint. Sa verve, son style si truculent par moments et délicat à d'autres, cette capacité à deviner de manière opportune quand il est bon d'être sensible et quand il y a une nécessité de punch.
Le prologue installe un décor violent, désespéré, laconique. Il en sera de même pou la suite même si la violence physique laissera place à une violence plus symbolique, plus abstraite.
Ils sont nombreux les livres à parler de quête d'identité. On peut d'ailleurs se demander à une époque où l'individualisme est triomphant comme il se fait que la quête d'identité soit pareille à celle du Graal pour beaucoup de gens.
Une quête d'identité donc, d'histoire également, nationale, régionale, locale, personnelle, à toutes les échelles les points d'interrogation sont majeurs et le héros pris au dépourvu par son absence de pouvoir sur ce qu'il apprend. Ajoutons à cela une critique sociale et politique en filigrane et l'on obtient un ouvrage avec une profondeur certaine.
J'ai été touché par ce périple existentialiste et par cette aventure du sens personnel.
Des longueurs parfois, peut être nécessaires pour reprendre son souffle mais dispensables pour le récit sont le seul bémol mais bien présent que je regrette. Merci à Masse critique et Babelio.
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Le thème de ce roman est très intéressant
Le personnage principal raconte l'histoire de son grand-père qui a connu deux grands archéologues
ce livre m'a beaucoup plu mais j'ai été un peu perdu par tous ces lieux et prénoms de personnages à résonance italiens.
Il n'y a pas de repères pour la chronologie des événements tout s'enchaîne très vite.
L'histoire m'a entraîné sur internet pour découvrir ce site archéologique.
ce livre évoque aussi la vie sous la dictature de Mussolini
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J'aime l'écriture de Michel Quint( que je lis depuis 1990), mais cette fois, je suis un peu déçue: je ne comprend pas l'italien et j'aurais aimé que ce soit plus souvent traduit; j'avais oublié le vocabulaire de l'archéologie grecque et je n'aime pas devoir consulter le dico pendant ma lecture...Je n'ai pas retrouvé la patte de Michel, à quelques expressions près. J'ai parfois été perdue entre les personnages aux noms proches: Pina et Gina par exemple; Tino et Pippo.
Un rabat décrit l'auteur comme sentinelle de la littérature (cela me paraît prétentieux ) qui défend un art engagé (est-ce vraiment le cas ici? bien sûr, on est anti Mussolini et pour l'étrange résistance d'archéologues) en prise avec notre époque? Il est un peu question de migrants, c'est vrai...
Sans doute n'ai-je pas su apprécier ce livre qui se passe en Italie du sud, pauvre, que je ne connais pas. La position de Mussolini contre des recherches qui ne vont pas dans le sens de ses idées me stupéfie, Il n'admet pas les faits à savoir que la Grèce a colonisé l'Italie à l'origine et à cause de cela deux archéologues risquent gros ainsi que ceux qui les servent, comme Pina qui raconte enfin à 97 ans et Tino, le grand-père de Pippo.
L'essentiel me semble noyé dans des histoires qui pourraient ne pas être (les flirts par ex.)
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Pippo, Filippo Pugliese, architecte dans la métropole lilloise est le petit-fils d'un maçon venu d'Italie en 1934. Du passé italien de son grand-père Valentino, dit Tino, il ne sait pas grand-chose et il a lui-même fortement enjolivé les histoires qui circulent dans la famille sur ce personnage.
La perte de mémoire de sa mère qui aurait aimé faire le voyage au pays des origines familiales de son mari le décide à aller chercher pour elle les souvenirs manquants avant qu'il ne soit trop tard.

Il rencontre rapidement à Paestum, le village natal de Tino, la charmante Gina qui lui sert de guide dans sa quête identitaire. Elle lui fait rencontrer la seule personne qui est encore en capacité de lui parler de cette époque, Giuseppina, la petite Pina de 14 ans en 1934, l'année où tout s'est déroulé.
Cette institutrice de 97 ans commence alors une histoire qui ressemble à une confession, comme si elle profitait de la venue du petit-fils pour raconter l'histoire de Tino, qui fut on le comprend très vite son grand amour déçu, et soulager sa conscience pendant qu'elle le peut encore.

S'ensuit une belle histoire, celle d'un maçon et d'une jeune fille qui rêve de devenir institutrice, qui aident Umberto et Paola, deux archéologues assignés à résidence en tant qu'opposants au régime de Mussolini, dans leur recherche de vestiges grecs.
Leur principale découverte dans les marécages de la région d'un sanctuaire dédié à Héra met en évidence «un métissage grec idéologique et religieux » qui va à l'encontre de l'idéologie fasciste, et embarrasse grandement les responsables locaux qui ne savent pas vraiment quelle attitude adopter.

Il y a dans ce récit des allers-retours multiples entre l'époque contemporaine avec le drame des migrants dans le sud de l'Italie et le rôle que joue la mafia dans l'exploitation de cette misère sous couvert d'aide humanitaire, et l'époque du grand-père dans une région de marais où règnent la misère, la malaria et le fascisme.

La relation entre Gina et Pippo fait la part belle au marivaudage, comme c'était le cas entre Laurent et Sonia dans «Misérables !», un des précédents romans de l'auteur, les deux personnages apparaissant d'ailleurs au début, offrant à Pippo «Le Christ s'est arrêté à Éboli», référence incontournable des années mussoliniennes dans cette région.
Les passages où Pina raconte le passé sont magnifiques d'émotion et maintiennent le suspense avant que nous soit révélé, en même temps qu'à Pippo, ce qui a poussé Tino à venir en France pour y construire une vie nouvelle.

J'ai été, je l'avoue, un peu perdu à d'autres moments, lors des nombreuses digressions sur l'archéologie ou l'histoire antique, et je reprends ce que dit Pina page 226, « je ne comprends pas tout, même presque rien, j'écoute la musique des mots venus d'ailleurs...», pour exprimer le grand plaisir procuré par la belle écriture de Michel Quint.
Merci à Babelio et aux éditions PHÉBUS pour cette lecture privilégiée.
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