La terre des mensonges

J'avais envie de retrouver les grands paysages norvégiens, les fjords, les lacs, les arbres givrés et les maisons colorées, mais ce n'est pas tellement le cas dans ce roman.
L'histoire se situe bien en Norvège, aux alentours de Noël, mais la place est faite à l'histoire d'une famille avec ses secrets et leurs conséquences sur la vie de chacun plus qu'à la description du décor.
Les personnages sont très bien étudiés, et malgré quelques longueurs qui ont pu décourager certains lecteurs, j'ai été pour ma part captivée par cette histoire.
Le roman est divisé en trois parties dont la première - un peu longue - est consacrée à la description des personnages principaux en en dressant des portraits détaillés tant physiques que psychologiques.
C'est dans la deuxième partie que l'on rentre vraiment dans le vif du sujet, et seulement dans la dernière que l'histoire prend tout son sens.
On y voit comment des mensonges sur l'homosexualité et l'adultère vont impacter la vie d'une famille sur plusieurs générations, le poids de la religion et des interdits, mais aussi l'évolution des moeurs qui se fait malgré tout, même si c'est au prix de nombreuses souffrances.
Anne Birkefeld Ragde est une autrice norvégienne qui a reçu le prix Riksmal, équivalent du prix Goncourt pour cette trilogie.
J'ai beaucoup aimé son écriture, précise et fluide et l'étude aiguisée de ses personnages.
Un roman que j'ai trouvé passionnant et dont je me réjouis de lire les deux tomes suivants.
Encore du plaisir en perspective.
Merci à ninosairosse@ de m'avoir donné envie de lire ce livre !

Anne Ragde développe une histoire familiale sur fond de paysage norvégien. L'histoire débute quelques jours avant noël. Trois frères séparés par leurs histoires individuelles et par de vieux secrets sont obligés de se retrouver autour du lit de leur mère mourante. Sa disparition fait éclater un feu d'artifice de secrets dont on se doute aisément qu'il ne s'agit que d'un début.
L'écriture simple de ce premier tome (4 en tout) nous emmène dans le détail dune vieille ferme sale d'élevage de porcs, dans laquelle vit le fils aîné avec ses parents plutôt taiseux pour le personnage du père, et tyrannique pour celui de la mère. Les autres frères sont pour l'un, gérant d'une société de pompes funèbres, et pour l'autre, décorateur de vitrines, expatrié au Danemark avec l'homme qui partage sa vie.
On entre dans cette histoire avec l'impression de pénétrer dans l'intimité d'une famille on ne peut plus banale de Norvège (avec son climat tout de même!). Et très rapidement, on a le sentiment d'être à la table de cousins éloignés, et de découvrir nos propres secrets de famille. Impossible de ne pas céder à la tentation de découvrir la suite au plus vite !

Dans le nord de la Norvège, quelques jours avant Noël, Anna Neshov, une femme autoritaire, est sur le point de mourir. Ses trois fils et sa petite-fille vont se retrouver, contraints et forcés, dans la ferme familiale après des années de séparation.
Une famille renfermée, construite sur des non-dits, des rancoeurs, des incompréhensions.
Tor vit avec ses parents et élèvent des porcs à la ferme.
Margido est responsable d'une entreprise de pompes funèbres dans une ville voisine.
Erlend, homosexuel rejeté par sa famille, est décorateur à Copenhague.
Torun, la fille de Tor, vit à Oslo et n'a eu que peu de contacts avec son père. le reste de la famille ignore même son existence.
Le père, quantité négligeable aux yeux de tous, semble vivre dans un monde personnel.
Un roman se déroulant juste sur quelques jours , un rythme lent, des descriptions précises et détaillées nous immergent dans cette famille. Certains pourront penser qu'il ne se passe pas grand chose au final mais cette lecture est addictive et on a envie de poursuivre la suite de cette histoire qui constitue le début d'une saga magnifiquement écrite par cette auteure norvégienne.

Dans ce premier tome de la saga familiale des Neshov, trois frères se retrouvent lorsque leur mère est sur le point de mourir. le plus jeune, Erlend, a quitté la ferme il y a 20 ans pour vivre au Danemark, et ne parle plus à ses frères depuis lors. le second, Margido, a pris ses distances avec la ferme familiale il y a 7 ans, tout en restant vivre dans les environs. Seul Tor, l'aîné, est resté auprès de sa mère et de son père. le père est détesté des trois frères. A ce tableau vient s'ajouter Torunn, la fille de Tor, qui a des contacts sporadiques avec son père et qui n'a jamais mis un pied à la ferme, car la mère de Tor, Anna, n'a jamais accepté la relation de Tor avec la mère de Torunn, et encore moins la grossesse et la naissance de l'enfant. le probable décès prochain d'Anna pousse les uns et les autres à se rendre à son chevet, et les retrouvailles sont tendues. J'ai adoré la description de la vie quotidienne des personnages, par laquelle Anne B. Ragde nous plonge directement dans l'ambiance : Margido, entrepreneur de pompes funèbres célibataire à la vie plus que rangée, Erlend, décorateur homosexuel à la vie trépidante, Tor, éleveur de cochons retranché dans sa ferme, et Torunn, comportementaliste pour chiens, tous sont attachants, et je me suis laissée entraîner avec grand plaisir dans cette saga dont le premier tome se termine de manière un peu inattendue par une révélation du père, et donne juste envie d'entamer directement la suite.

Un roman fort, des personnages attachants. Et des histoires de famille cruelles. L'auteur nous plonge complètement et avec délicatesse dans ces vies tellement différentes les unes des autres qui se retrouvent quand même à la croisée des chemins, car liées par la même histoire familiale. J'attends avec impatience la suite de la trilogie.

Le premier d'un triptyque passionnant sur la vie d'une famille paysanne en Norvège.
J'ai dévoré le premier, puis le deuxième et le troisième.
Tous les mots sont percutants pour traduire une situation, une émotion, un sentiment, un ressenti.
Il me semble impossible de commencer le premier sans lire les deux suivants lorsque l'on commence le premier.

Je ne m'attendais pas à ce genre d'ambiance, il y a un côté un peu atavique à la famille Neshov , ce n'est pas une famille très moderne ....du coup c'est une très bonne surprise ! J'aime beaucoup découvrir les quatre personnages chacun leur tour, un chapitre leur étant consacré. On est ainsi déjà attaché à eux et on connait leur personnalité avant même qu'ils se retrouvent/ rencontrent à l'occasion de la mort de la matriarche. Leur métier est d'ailleurs fort bien documenté, avec détails et précisions. Je savais qu'il y aurait un gros secret mais j'étais encore à côté de ce que j'avais pu imaginer . J'ai hâte de les retrouver dans le prochain tome !
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Nous sommes en Norvège, quelques jours avant Noël. Dans sa petite ferme, Tor ne comprend pas. Ce matin, sa mère ne s'est pas levée. C'est pourtant le pilier de la famille. Dans le déni le plus complet, il finit pourtant par devoir la faire hospitaliser. Et appeler ses deux frères, avec qui il n'avait plus de contacts...
Si je n'avais pas, coup sur coup, entendu deux critiques dithyrambiques sur cette saga, je pense que je ne l'aurais jamais lu. La 4eme de couverture ne me tentait pas du tout, et j'ai toujours eu un peu peur des auteurs nordiques.
Et bien… si j'avais eu le tome 2 en ma possession lorsque j'ai terminé celui-ci, je l'aurais enchainé immédiatement ! C'est un véritable coup de coeur !
J'ai adoré ma lecture ! Je n'ai pas pu m'empêcher de dévorer le livre, et j'ai pris une claque.
Pourtant, c'est loin d'être un « page turner » dans le sens où les événements ne se précipitent pas.
Nous découvrons les 3 personnages principaux du romans, tour à tour, à travers les 3 premiers longs chapitres, et immédiatement, nous sommes dans leur tête, à chacun, prenons connaissance de toutes leurs pensées, réflexions, pendant 50 pages nous sommes eux.
Et puis « l'événement » arrive, on pense que le rythme va accélérer mais non, le roman reste très psychologique, et je dois dire que ça m'a beaucoup plu, car les personnages sont vraiment creusés, ils sont complexes… difficile de savoir ce que l'on ressent pour eux .
Y compris pour la mère, dont notre opinion change selon les protagonistes que nous suivons. Qui était-elle réellement ? Plus nous la découvrons, et plus nous comprenons l'éclatement de cette famille.
A un moment, Torunn dit que bien qu'elle sache à quoi s'attendre, ce qu'elle voit est presque un peu « macabre ». A ce moment là, j'ai pensé « comme cette lecture ».
On m'avait prévenu de ne pas m'attendre à une histoire familiale pleine d'amour et de bons sentiments. C'est le moins qu'on puisse dire. C'est une lecture dure, âpre. Les personnages semblent aussi froids que le décor dans lequel ils vivent, on découvre au fur et à mesure du roman des opinions, des actions, qui nous font grimacer de dégoût.
L'auteur excelle vraiment a installer son ambiance. On sent le froid, on voit la saleté. Quand elle parle de puanteur, on a l'impression qu'on pourrait la sentir.
Et comme quand on passe à coté d'un accident et qu'on ne peut pas s'empecher de regarder, parce qu'on se demande ce qui s'est passé… ici on ne peut pas s'empêcher de tourner les pages, parce qu'on a besoin d'en savoir plus.
Arrivée vers la fin, la révélation m'a vraiment surprise. J'ai dû relire le passage car je pensais avoir mal compris. Mais non… vite, la suite !

Dans la famille Neshov, la mère se meurt.
Une mère tyrannique, dominant un petit homme vivant dans l'ombre, "Le Père".
Le fils Tor , totalement dépendant de sa mère, est impuissant devant la probable disparition de sa mère. La ferme familiale se détériore...
Arrivent alors la fille de Tor, Torunn, dont la famille ignore l'existence, et puis Margido, le frère célibataire qui travaille dans les pompes funèbres, taciturne et distant.
Enfin voici Erlend, le petit dernier, vivant au grand jour son homosexualité.
Un vrai patchwork, des échanges difficiles, une cohabitation compliquée alors que Noël est là.
Je suis entrée dans cette histoire avec beaucoup de curiosité. C'est bien écrit, donc bien traduit ( du norvégien). je n'ai qu'une hâte: lire la suite de cette trilogie!

Margido est entrepreneur des pompes funèbres. A quelques jours de Noël, il est appelé sur le lieu du suicide d'un jeune homme. Fin de journée, un coup de fil de son frère l'informe que leur mère vient de faire une attaque.
Erlend vit à Copenhaege, avec son compagnon, Carl dit Krumme. Tout à ses préparatifs du réveillon, il tombe des nues quand Krumme lui apprend que son frère, dont il n'avait plus de nouvelles depuis vingt ans et dont il lui avait caché l'existence, est au bout du fil.
Tor habite toujours la ferme familiale avec ses parents. Il a renoncé à l'élevage de vaches laitières pour investir dans la reproduction porcine. Ce matin, les rideaux de la chambre de sa mère sont restés fermés, l'octogénaire ne se sent pas bien.

Trois hommes, issus d'une même fratrie, et qui ne forment plus une famille depuis bien longtemps, vont passer les quelques jours qui les sépare de Noël au chevet de leur mère mourante. Une saison idéale pour les mensonges et certaines vérités.

Ce roman est le premier tome d'une grande saga familiale norvégienne contemporaine. dont le cinquième volet est sorti en 2018. La Terre des mensonges pose le décor de l'intrigue générale qui se poursuivra pas la suite. le lecteur y fera la connaissance, de manière assez pointue, de tous les membres de cette famille décomposée.

Le travail de l'autrice est remarquable pour sa capacité à enrichir le contexte en nous faisant plonger tour à tour dans le monde des pompes funèbres, du dressage pour chien et des figurine de Swarovski pour terminer dans une porcherie avec ses truies reproductrices. Sur le fond, on sent tout le long que Anne B. Ragde s'est documentée et sur la forme, elle parvient, sans fioriture, à nous décrire une cuisine digne de la mère Magloire.
On s'attache très très vite aux personnages et les pages glissent sous nos doigts. Pour les passionnés de grandes sagas ou les fans de la littérature scandinave qui voudraient bien lire autre chose que des polars, cette lecture est juste parfaite !