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EAN : 9781484922729
180 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (02/06/2013)
3.73/5   13 notes
Résumé :
Isabelle n’en peut plus du harcèlement permanent des fans du romancier Marc Mussaut, dont les livres sentimentalo-érotiques se vendent par conteneurs dans le monde entier. Elle le déteste. Si elle le pouvait, elle irait lui faire la peau. Et pourtant, elle va devoir lui servir de nounou. Faire de lui un homme. Et un écrivain, si possible. Parce que pour couronner le tout, ses best sellers, ce n’est même pas lui qui les écrit…

Extrait :
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Condie Raïs est née dans la seconde moitié du XXe siècle. Elle partage son temps entre ses chats siamois, l'écriture et le vin blanc australien. Elle aime les Variations Goldberg par Glenn Gould - l'enregistrement de 1981 -, ne déteste pas les Rolling Stones et supporte courageusement ses voisins. Telle est la biographie sommaire dont nous disposons concernant cet écrivain oeuvrant sous pseudonyme. Elle est l'auteur d'un recueil de nouvelles C2H4O2 et d'un premier roman L'Ombre d'un écrivain, tout juste paru.
Si vous avez lu son recueil de nouvelles - et pour peu que vous lisiez à voix haute - les premières pages du roman vont résonner familièrement à vos oreilles. Rassurez-vous c'est normal car L'Ombre d'un écrivain est bâti sur deux textes qui y étaient inclus, Pars vite mais ne reviens pas trop tôt et Harcèlement. Dans le premier, Marc tente d'écrire un roman sentimental mais n'y parvient pas, sa voisine Condie Raïs va lui servir de nègre, tandis que dans le second, Isabelle, une stagiaire, se voit offrir un roman par son chef de service, un roman tellement nul qu'à son tour elle propose un livre à son patron, confrontation idéologique farfelue qui s'envenimera. Si cette longue phrase vous semble familière elle aussi, c'est encore normal, c'est un copier/coller extrait de ma chronique consacrée en son temps à C2H4O2 !
Le point commun à ces deux nouvelles, la littérature, l'art d'écrire, le monde du livre, et sur ces deux pierres habilement jointes, l'écrivain Condie Raïs construit son premier roman. On retrouve donc le ton humoristique, voire sarcastique parfois, qui fait le charme des écrits de la dame. Tout comme Condie Raïs, écrivain mais personnage du roman est une sorte de Deus ex machina, recluse dans sa tanière entre ses chats et son vin blanc, qui tire les ficelles des destinées de Marc et Isabelle, Condie Raïs l'écrivain réel, se joue de ses personnages pour se moquer du monde littéraire. Ou du moins, des acteurs d'une certaine littérature. Ces écrivains qui débitent du livre comme on vend du pain, ces épais bouquins qui sont vides de sens comme de style mais riches de marketing.
Quand Marc prend conscience de sa situation « Ce n'est pas la seule que ça agace, j'imagine. Elle méprise ce que j'écris et je gagne beaucoup d'argent avec, alors qu'elle accorde une place très importante à la littérature, elle la place au-dessus de tout », s'adresse-t-il à Isabelle devenue son coach ou à Condie Raïs son nègre ? A moins plus certainement, que la vraie Condie Raïs ne révèle ses propres sentiments. Tout le roman est une mise en abime vertigineuse, la Condie du roman étant le double de la Raïs de la vie réelle, Docteur es-lettres Condie et Miss Raïs.
Dans ces conditions, on pourrait aussi voir dans ce roman, comme un ressentiment personnel de l'écrivain envers le monde de l'édition. Connaissant très sûrement ce milieu de l'intérieur, elle en a mesuré les limites et ne voulant pas s'abaisser à en suivre les coutumes dégradantes pour l'honnêteté intellectuelle, elle a préféré opter pour l'autoédition ? Psychologie de bazar, je m'égare…
La seule critique négative que je puisse faire sur ce roman, il ne faut pas non plus être aveugle, il est fait de dialogues exclusivement et parfois ils me semblent un peu faibles, de plus cette forme d'écriture ne permet pas d'asseoir un style facilement ou de créer cette fameuse mélodie qui fait dire avec justesse à l'un des personnages « Je suivrais un écrivain n'importe où à condition que sa petite musique me plaise ».
Revenons à l'essentiel, le roman est bon et drôle pour de multiples raisons, un certain ton où l'humour sert de vaseline aux piques lâchées de-ci de-là envers le monde littéraire, ses références amusantes (même si parfois faciles) à des écrivains connus qui deviennent sous sa plume, Christine Angrot, Angélique Nortombe etc., ses clins d'yeux discrets au cinéma, j'ai cru deviner une ou deux bribes de dialogues de films, à moins que ce soit mon imagination… de plus, en glissant les noms d'écrivains qu'elle admire tels John Fante, Charles Bukowski, Philip Roth ou d'autres, le lecteur se sent en terrain ami. C'est là l'un des points forts du roman de Condie Raïs, elle sait créer des liens de connivences avec ses lecteurs.
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Marc est écrivain. du moins il essaye de l'être. Il rêve d'écrire LE roman qui se retrouvera en tête de gondole de toutes les librairies, LA sublime histoire d'amour qui fera rêver des millions de lectrices. Il a d'ailleurs déjà toute l'intrigue en tête. Mais rien à faire: dès qu'il commence un chapitre, ça dérape. Et c'est pire encore lorsqu'il cherche à écrire LA scène d'amour du livre: tout finit toujours par partir en vrille, et lorsque ce n'est pas Elle qui pique une crise de nerfs à cause des cafards dans l'hôtel, c'est Lui qui se fait enlever par des terroristes. Il se lamente autour d'un verre de vin blanc chez sa voisine Condie Raïs, une vieille dame qui vit seule avec ses psychopathes de chats. Alors elle lui propose un étonnant marché. Ailleurs, Isabelle n'en peut plus: son supérieur, persuadé de lui faire plaisir, lui offre les romans de Marc Mussaut, l'auteur sentimentalo-commercial le plus à la mode du moment. du roman de gare pour elle, qui ne jure que par Bukowski et Fante. Elle craint d'avoir des problèmes si elle refuse ces présents, mais elle ne peut se résoudre à s'en infliger la lecture. Commence alors un bras de fer littéraire orchestré en coulisse par une certaine… Condie Raïs.

Le début de ce roman est un régal. Chaque nouvelle tentative d'écriture de Marc m'a fait partir dans des fou-rires incontrôlables tant j'ai adoré voir se casser la figure les scènes d'amour stéréotypées au possible qu'il aligne les unes après les autres. Quant à l'histoire d'Isabelle, elle est elle aussi cocasse et piquante à souhait. Ah, tu m'offres un Marc Mussaut? Essaye donc un John Fante! La lutte est acharnée, et l'issue du combat est aussi prévisible qu'hilarante. le ton est donné: ce roman est écrit avec une plume bien pointue qui n'hésite pas à aller jusqu'au bout tant dans la niaiserie de l'un que dans l'intellectualisme abstrait de l'autre. La confrontation entre les extrêmes littéraires fait des étincelles et c'est réellement jouissif.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là: autour de Condie Raïs, Marc et Isabelle vont bien entendu se rencontrer. Car Marc a grand besoin d'être coaché: il ne veut pas écrire, il veut vendre! Autrement dit, il n'a rien compris à la littérature. Et si Isabelle pouvait lui réexpliquer quelques bases? le duo part dans des aventures intellectuelles et matérielles aussi inattendues que tordantes pour un final explosif. Et là où c'est fort, c'est que, conformément à ce qu'il promeut, ce livre ne vous fournira pas les fins heureuses telles que vous les espérez dans un roman, et vous emmènera là où vous ne vous y attendez pas. Susceptibles s'abstenir néanmoins: le livre ne fait aucune concession à la littérature dite commerciale et ses adeptes. A prendre donc avec une bonne dose de second degré, quel que soit votre camp!
Excellent et incisif.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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Mon avis :
Un auteur que j'apprécie a récemment laissé quelques commentaires élogieux à propos d'un recueil de nouvelles signé Condie Raïs… Cela a naturellement attisé ma curiosité, mais plutôt que ces nouvelles, je me suis tourné vers ce court roman. Bien m'en a pris.
L'auteur qui se cache derrière ce pseudonyme tient à garder secrète sa véritable identité, mais n'hésite pas à mettre en scène son avatar avec beaucoup d'humour et une bonne dose d'autodérision, allant même jusqu'à le faire décéder pour les besoins de ses autres personnages. de l'humour, cet opuscule n'en manque pas et, comble du bonheur, il s'exprime dans la finesse, avec un brin d'insolence qui me fait dire que Condie ment (désolé, je n'ai pas pu m'empêcher !) : elle n'est pas aussi vieille qu'elle le prétend. En tout cas, ses écrits ont la verdeur de ceux qui savent rester éternellement jeunes, et c'est une vraie bouffée d'air frais. Je dis « elle », parce que c'est sous des traits féminins qu'elle se présente, mais là encore, à la manière des anges, le mystère plane…
L'ombre d'un écrivain parle… des écrivains. On en a vu tellement, de ces auteurs qui s'ennarcissisent à ne parler que d'eux-mêmes et de leur souffrance à accoucher de quelques mots ! Condie Raïs n'est pas de ceux-là ! D'ailleurs, plus qu'un écrivain, c'est le petit monde de l'édition qu'elle nous décrit, la littérature comme produit commercial qu'elle brocarde avec une tonifiante ironie.
Ceux qui me suivent vont peut-être se dire : « chez Poljack, c'est deux poids, deux mesures ! Pas un mot sur les coquilles alors qu'il n'hésite pas les relever chez d'autres auteurs… » C'est vrai, il reste quelques coquilles (peu nombreuses), mais j'avoue que quand un bouquin me donne la banane dès les premières lignes et me la conserve jusqu'à la dernière page, j'ai tendance à tout lui pardonner. le livre de Condie Raïs est un pur moment de plaisir, jubilatoire en diable et talentueusement irrévérencieux. Et moi, des romans comme celui-ci, j'en veux bien tous les jours au petit-déjeuner.
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Condie Raïs a combiné dans ce roman « Pars vite mais ne reviens pas tard » et « Harcèlement ». Deux nouvelles que j'avais vraiment bien aimé. A tel point d'ailleurs que je m'en souvenais très bien des mois après. La combinaison marche plutôt bien et on retrouve tout ce que j'avais apprécié dans le recueil de nouvelles.
Chaque chapitre reprend le point de vue d'un personnage. Ainsi, on se partage les points de vue de Marc, Isabelle et Condie. Un trio de choc où chacun a son rôle. Marc est donc l'écrivain qui ne sait pas écrire, Isabelle est la secrétaire avec un vrai bagage littéraire et Condie – oui, même nom que l'auteur – est la voisine alcoolique qui pond des romans commerciaux – je dis bien « pondre » parce qu'on a vraiment aucune idée de où elle sort les romans même si elle dit qu'elle les écrit.
Le roman est court et les personnages ne sont pas très développés. On en sait le minimum sur eux et tout tourne autour de la littérature. Ils sont même un peu cliché et dans la caricature, mais c'est aussi pour ça qu'on les aime bien et qu'ils nous font rire. Dans les nouvelles, on avait à peine le temps de s'attacher à eux, mais dans le roman, on prend à goût à leurs conversations, leurs réactions et on a vraiment envie de voir où tout cela mène.
Pour moi, ce qui caractérisait la plume de Condie Raïs était un humour noir bien cynique, du deuxième degré et une plume vraiment agréable à lire. J'ai retrouvé tous ces éléments dans ce court roman et j'étais ravie ! J'ai vraiment aimé relire les deux nouvelles qui forment les premiers chapitres. Puis après, Marc et Isabelle se rencontrent. Les circonstances sont pour le moins inattendues.
La fin était tout aussi inattendue. C'est la fin qui m'a permis de me rendre compte que Condie Raïs était finalement aussi bien l'auteur que le personnage principal de ce roman. En tout cas, c'est comme ça que je l'ai interprété. C'est par elle que tout arrive, grâce à elle que Marc connaît le succès, qu'il rencontre Isabelle et que ce petit trio continue à fonctionner – à coup de bouteilles de vin blanc et de cigarettes.
J'ai trouvé qu'avec ce roman, l'auteur avait pris plus d'assurance. Elle prend plus de liberté, pousse la caricature. Elle a une nette préférence pour ses personnages féminins, car Marc et les autres représentants du sexe masculin, ne sont pas montrés sous leur meilleur jour !
Dans ce roman, on y célèbre du John Fante, du Philip Roth, la littérature avec un grand L. Je me suis un peu sentie inculte par moment, il y a de nombreuses références des géants de la littérature qui sont dans mes bibliothèques mais auxquels je ne me suis pas encore attaqué ! du coup, ça m'a bien donné envie de m'y mettre. Fans de Guillaume Musso et autres romans « commerciaux », prenez ce roman au second degré car les critiques ne sont pas douces!
Si vous cherchez un roman court, plein d'humour, qui sort des sentiers battus et qui peut vous faire passer un bon moment, n'hésitez pas !
Lien : http://latetedansleslivres.w..
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J'ai réellement passé un bon moment de lecture.

Un petit roman à trois voix, un homme qui a envie de devenir auteur, son négrier et une femme chargée de lui apprendre à le devenir.

Ah quand les personnages n'en font qu'à leur tête et ne veulent pas faire ce qu'on a dans la nôtre. Je crois que c'est les moments qui m'ont fait le plus rire.

Le harceleur devenu harcelé.

Je n'ai pas toujours été d'accord avec tout ce qui se passe dans le livre. Pourquoi un style littéraire serait meilleur d'un autre, il en faut pour tous les goûts également.
Mais tout se tient, tout reste logique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
-Et elle m’a pris à part pour m’expliquer comment il fallait écrire. Elle m’a dit que l’important, c’était de se laisser guider par son intuition, de jouer avec les mots. Et que c’est le lecteur qui devrait faire sens avec… - Faire sens ? – Oui, oui, c’est ça, c’est bien ce qu’elle a dit. Et elle m’a conseillé de partir de mon quotidien. De me laisser aller et de penser à des petites choses, puis de procéder par association d’idées. – Des petites choses ? – Oui, comme le papier toilette par exemple. Vous voyez ? – Très bien. Je vois très bien.
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Parce qu'il existe en ce bas monde un calvaire bien pire qu'accoucher d'un roman, une épreuve plus terrifiante encore que de se colleter avec une histoire, des personnages et de porter tout ça à bout de bras pendant des mois, pour ne pas dire des années. Je lui souhaitais d'être de taille à porter cette croix qu'elle s'était collée sur le dos. Vivre avec un écrivain
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Eh bien un nullard dénué de la moindre once de talent peut vendre des millions de livres, tandis qu’un surdoué peut passer sa vie sans le sou.
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J'aime bien m'amuser un peu avec les jeunes, c'est toujours plaisant de constater à quel point ils sont dotés de cette remarquable capacité à prendre leurs interlocuteurs pour des cons lorsqu'ils ne partagent pas les mêmes codes qu'eux.
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La puriste de la belle littérature qui chaperonne l’écrivain le plus fadement commercial de la décennie, il fallait le trouver.
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