Les montagnes ont des milliers d'années d'existence. Mais pour les humains des plaines, pour la littérature, elles ne sont considérées que depuis la toute fin du 18ème siècle, le début du 19ème, depuis que des hommes se sont intéressés à elles, les ont foulées de leurs pieds, dessinées dans leurs carnets à croquis, décrites avec des mots, analysées et mesurées avec leur science.
Ainsi Louis Ramond de Carbonnières est-il l'un des tout premiers à parcourir à pied les cols, à grimper les pics des Alpes et des Pyrénées. En 1789, alors que Paris est déchiré par la Révolution, Ramond s'en va observer les Pyrénées, ce sera leur acte de naissance.
Avant ces récits, les montagnes n'étaient considérées que comme un chaos des enfers. Qui d'autre que des forces furieuses pouvaient avoir entassé sans ordre des rocs monstrueux et dangereux ? On n'avait jamais autant parlé de la nature qu'au 18ème siècle. La nature est-elle bonne, mauvaise ? En plaine, on peut l'ordonner en jardins à la française ou à l'anglaise, en champs labourés. Mais qui peut prétendre ordonner une montagne ?
Les premiers pyrénéistes s'approprieront la montagne, tenteront de l'expliquer, de la vulgariser au travers de leurs récits, et donneront ainsi envie à l'Europe entière de la visiter.
Ramond, botaniste, géologue, minéralogiste et j'en passe, écrit merveilleusement la montagne et la minéralogie devient poésie. Pour lui, pas question de « vaincre » un sommet. Il reste toujours admiratif et humble face à la montagne.
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